
mais délibération du fénat ^ fé'natûs auSiorltas ;
o n en uloit de même , lorfque le fénat n’étoit pas
affemblé dans le lieu & dans le temps conv enab les,
ou lorlque ni la convocation r f étoit lé g itim e , ni
le nombre comp é tent; en ce c a s , on faifoit le
rapport au peuple ; au refte le conful pouvoit p ro poser
ce qu’il jugeoit à p rop o s , afin de le mettre '
en délibération dans l’affemblée ; c’étoit en quoi
confiftoit fa principale autorité dans le fén a t, &
il fe fer vo it de cette formule : que ceuxOqtri font
de cet a vis paffent de ce c ô t é - là , & ceux qui
fon t d’un avis d iffé ren t ,d e ce côté-ci. Celui qui
a vo ir fait le rapport paffoit le premier.
L orfque le fénatus-confulte étoit fo rm é , ceux
qui avoient propofé ce qui en étoit l’o b je t , 8c
qui_en étoient en quelque forte le s auteurs, met-
toient leur nom au bas , 8c l’a â e étoit dépofé
dans les a rch ive s, où l’on confervoit le regiftre
des lois 8c tous les aères, concernant les affaires
de la république ; anciennement le dépôt public
étoit dans le temple de C é rè s , 8c les édiles en
avoient la garde. C ’étoit celui qui avoir conyoqué
le fénat qui faifoit finir la fé an c e , & il ufoit de
cette formule : pères c o n fe t t is , nous ne v o u s retenons
p a s da van ta g e . _
L e s affaires- dont oîv faifoit le rapport au fénat
étoient toutes celles qui concernoient l’adminiftra-
tion dé la république. 1 1 n’ y avoit que la création
des magiftrats, la publication des lois & la
délibération fur la guerre ou la p a ix , qui dévoient
abfolumeiit être portées devant le peuple. Voye^
Denis d’Halicarnaffe, l i v . I V , chap. X X , iy l i v . V I ,
çh ap. L X V L ( D . J . )
R A Q
R A Q U E T T E , ( H i f l f m o d .) infiniment propre
s jouer à la courte paume ou au volant. C ’eft
line palette faite ordinairement d’un treillis de
cordes de b oyaux de c h a t , fort tendue & montée
fur un tour de bois qui a un manche de
médiocre longueur.
C e mot eft d é r iv é , fi l’on en croit M én a g e ,
du bas latin retïquetta, diminutif d u r e t é , réticulum
, rézeau.
. Pafqnier obferve que de fon temps les raquettes
étoient une invention toute ré cente , qu’auparavant
pn ne jouoit à la paume qu’ave c la main , & que
le nom de ce jeu venoit de ce qu’on y pouffoit
là baie ave c la paume de la main , 'Comme le
pratiquoient les anciens ; cependant ceux-ci don-
noient à ce jeu le nom de p i l a , & à la paume
de la main celui d e v o l a , qui ne font pas tout*-
à-fait- femblables. Quant à la manière de jo u e r ,
elle étoit effectivement telle que Pafquier l’aiTure.
R a q u e t t e , forte d e c h a u f i b r e dont on fe fert
en Canada pour marcher fur la neige?
Ç e s ra qu ette s , dit le P. de Çharleypix ( jo u r n a l
-d'un voyage d'Amérique, lettre 14 ) , ont environ
trois piés de long & quinze ou feize pouces dans
leur plus grande largeur. Leur figure eft ovale ,
à cela près, que l’extrémité de derrière fe termine
en pointe. De petits bâtons de traverfe paffés à
cinq ou fix- pouces des deux bouts, fervent à les
rendre plus fermes, & celui qui eft fur le devant
eft comme la corde d’une ouverture en arc, où
l’on met le pié qu’on y aff. jettir avec des courroies.
Le tiflù de la raquette eft de lanières de
cuir de la largeur de deux lignes, & le contour
eft d’un bois léger durci au feu. Pour bien marcher
avec ces raquettes, iE faut tourner un peu les genoux
en dedans & tenir les jambes écartées, de
peur de fe les bleffer en les heurtant 4’un.e contre
l’autre. 11 en coûte d’abord pour s’/y accoutumer ;
mais quand on y eft fait ,-on marche avec facilité.,
& fans fe fatiguer davantage que fi on n’a voit
rien aux pieds. Il n’eft pas poffible d’ufer de ces
raquettes avec nos fouliers ordinaires; il faut prendre
de ceux des fauvages , qui font dos efpéces de
chauflons de peaux boucannés , pliffés en-deflùs à
l’extrémité du pied, & liés avec des cordons. (A. R.)
R A S
RÄSDI, f. f. ( Idol, des Germains. ) nom d’une
déeffe des anciens Hongrois idolâtres ; on peut
lire ce qu’en dit Antoine Bonfinius dans fon hif-
toire de Hongrie, liv . X I I ; & Voflîus, de ïd o lo -
la triâ , liv . I I I , chap. X V I I . ( O. f . )
RASER LA MAISON, (H iß . anc. & mod. )
c’étoit chez les Romains une des peines de celui
qui afpiroit à la tyrannie. Valère Maxime, Ifas
V I , chap. I I I , rapporte que Sp. Cafïius convaincu
d’avoir tenté de fe rendre maître de la république,
fut condamné par le fénat & par le peuple à .la
mort, dont trois confulats & un magnifique triomphe
ne purent le garantir-, Le peuple n’étant point
encore fafrsfait, on abattit fa maifon .pour augmenter
fon fupplice, par la deftruâion de fes
dieux doraeftiques : f i t penatium quoque firage pu■*
niretur.
On févit aujourd’hui de la même macère contre
les coupables de lèfe-majefté, & l’aflafiînat du
roi de Portugal vient d’être fuivi du banniffement
de l’ordre entier des jéfuites hors de ce royaume ,
& de la démolition de toutesleurs maifons: (A . R .)
RASIS, RASÉS ou RHASÈS, (H iß . lin . mod.)
médecin Arabe du dizième fiècle ; c’eft l’Hippo-
crate & le Galien des Arabes. Ses traités fur les
frialadies des enfans font eftimés y il eft le premier
qui ait écrit fur la petite vérole, c’eft Robert-
Etienne qui publia ce dernier rrairé -en grec,
■ fan 1548; on l’a depuis publié en arabe & eu
latin. Rasés n301.rut vers l’an 935.
R A S P -H U IS . ( H i ß . mod. Economie p o litiqu e . )
C ’eft âi-nfi que l’on nomme à AmfttrtLm & dans
d’autres ville s de la provinçe de Hollande , des
maifons de correélion , dans lefqûelles on enferme
le s mauvais fujets, les vagabonds & gens fans
a v e u , qui ont commis des crimes pour lefquels
le s lois n’ont point décerné la peine de mort. On
occupe les prifonniers à des travaux pénibles, au
profit du gouvernement. A Amfterdam, le principal
de ces travaux confifte ,i râper des bois des
Indes fort d u r s , pour fe rvir dans les teintures ;
c ’eft là ce qui a fait appeller ces fortes de maifons
de force r a fp -h u is , ce qui fignifie ma ifon ou Von
râ p e . ( A . R . )
R A S PO U T E S ou R A S B O L T E S , f. m. ( H i f l .
m o d .) forte de Banians dans les In d e s, qui fui vent
à-peu-près les mêmes fçntimens que ceux de la
feèle de Satnarath. Ils admettent la métçmpfy-
dofe , mais en ce fens que les âmes des hommes
paffent dans des corps d’oifeaux, qui avertiffent
le s amis des défunts du bien ou ou mal qui doit
leur a r r iv e r ; auffi font-iis grands obfervateurs du
chant 8c du vol des oifeaux. Parmi eux à la mort
du m a ri, les v eu ve s fe jettent dans le bûcher où
l ’on brûle le corps de le um ép o u x , à moins qu’en
contractant le mariage, il n’ait été ftipulé qu’elles
ne pourroient être forcées à cette cérémonie. L e
nom de rafpoutes fignifie homme c o u ra g eu x , parce
qu’en général ceux cle cette feèïe font intrépides.
L e grand-mogol s’en fert dans fes an n é e s , & ce
font fans doute les mêmes que M. de la Marti-
nièrenomme ragéputes, & quicompofent les troupes
des rajas ou petits rois indiens, vaffaux 8c tributaires
du grand-mogol. Les rafpoutes marient leurs
enfans fort jeun es, comme tous les autres B anians,
& paffent pour n’être pas fort compatiffans, excepté
a l’égard des oifeaux qu’ils prennent foin de nourrir,
& qu’ils craignent de tu e r, parce qu’ils fe flattent
qu’on 'au ra pour eux les mêmes égards lorfqu’a-
près leur mort leurs âmes feront logées dans le
corps de ces animaux. O le a r iu s, tome I I . ( A . R )
- <1
R A SQ U A N , f. m. ( H iß . m o i . ) c’eft le titre
que l’on donne au roi des îles Maldives. C e prince
eft très-defpotique ; cela n’eft point fu rp ren an t,
ce font les prêtres qui font les dépofitaires de
fon au to r ité , & qui exercent l’autorité tempor
e l le , ainfi que la fpirituelle. ( A . R . )
R A S T IG N A C . (H iß . de F r . ) La maifon de
Chapt ou de C h a t , qui a pris le nom de R a flig n a c :
d’un marquifat fitué en Périgord dans la r féné-
chauffée de Sarlat & qu’ elle pofiede depuis le
quatorzième fiècle . eft la même que celle des ;
anciens fires de Chabannois.
i Q. Son premier auteur connu eft. A bon chat
ou ca t-A rm â t, qu’on place versjj la fin du neu- !
vième fiècle ou le commencement du <Üxième,
& dont le fils Jourdain premier eft qualifié f ir e
de Chabanno is.
2 ° . Jourdain I I , fils de Jourdain ï , fut tué dans
une guerre particulière contre G u i , vicomte de
_ Limoges,. & Alduin é v ê q u e de L imoges.
3 0. Jourdain V I n’ eut qu’une fille qui porta la
terre de Chabannois hors de la maifon de Chapt.
4 ? . Dans la branche de R a f lig n a c , nous diftin"
guerons Louis de Chat de R a f lig n a c , tué en 156 9 »
au fiége de Mucidan.
50 . C’eft pour Je a n , fon n e v e u , que R a flig n a c
Lut érigé en marquifat par Louis X l l i en 1 6 1 7 .
On confe rve dans la famille plufieurs lettres de ce
monarque adreflées à ce m arquis de R a flign a c , & qui
font de glorieux témo gnages de fa fid é lité , de fon
zèle pour le roi 8c l’ é tat, & de la confiance particu-,
lière dont Louis l’honoroit.
6 °. I l eut un frère nommé Je an comme lu i ,
tué au fiége dé Paris.
7 0. Je an -F ran ço is C h a p t, fils du premier marquis
de R a flign a c , contribua beaucoup fous la
minorité de Louis X IV à maintenir le Périgo rd
dans l’obéiffance.
8°. Dans la branche de F irbe ix ou F irb e y s ;
P e yro t Chapt de Raflignac rend.it de grands &
généreux fe rvice s aux rois Henri I V 8c Louis X I I I ,
nommément aux fiége s de la F è re en .15 9 6 , &
d’Amiens en 1 5 9 7 ; il fe ruina entièrement au
fer vice. _
x 9°. Dans la branche des marquis de L a x io n ~
F ran ço is Chapt de RaJUgnac préfer va du pillage
le château de L axion dans les guerres civ ile s de
1 6 5 1 8 i 1 6 5 2 , & ce fut pour lui que cette terre
de Laxion fut érigée en marquifat en 16 5 3 ; les
gu ex res civ ile s a y an t empêché l’enregiftrement
des le ttre s, il y eut d àu tre s lettres en 17 2 4 qui
confirmèrent & renouv e llè rent le s premières en
faveur de Charles Chapt de Raflignac, fon petit-fils.
io ° . Dans une autre branche des anciens fe i-
gneurs de Laxion , Antoine Chapt de R a flig n a c
fut tué en 1 5 7 9 , en commandant la nobleffe ds*
Périgord contre les proteftans.
i l ® . Raimond fon fils fut tué en duel.
1 2 ° . Dans la branche des feigneurs d eM e f l i lh a c
un autre Raimond Chapt de R a flig n a c acquit beaucoup
de gloire & rendit d’importans f rvices dans
«. les guerres civiles fous Henri I I I 8c Henri IV ; g o u verneur
de la haute -Auv e rgne , il la main f u r 8c
la fit rentrer dans l’obéifTance, I! gagna Ja bataille
d’Iffoire contre le comte de R an d an , lequel
y fur tué. En * 5 9 2 , il marcha au fecours de V il-
lem u r , affiégé par le duc de Jo y e u fe An toin e- *
Scipion , il attaqua & força fes retranchement, &
le duc de Jo y e u fe fe n o y a dans le Tarn a v e c