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Un décroteur à la royale â
Uii talon gauche eftropié ,
Obtint pat grâce fpéciale
D'être boiteux de l’àütre pied»
M. de Voltaire n’a pas dédaigné de s’égayer
fur les miracles & les convulsions.
Oij vas-tu loin de moi, fanatique indocile ?
Pourquoi ce teint jauni , ces regards efiafés»
Ces élans convulfifs & ces pas égarés ?
Contre un fiècle indévot plein-d’une fainte rage.,
Sur leurs tréteaux montés * ils rendent des oracles §
Prédifent le palTé, font cent autres miracles.
L avç,:gle y vient pour voir, & des deux yeux privé.
Retourne aux Quinze-Vingt marmotact fon ave.
Le boiteux faute & tombe , & fa fainte famille
Le ramène eir chantant porté fur 1a Béquille.
Le fourd au front üupide , écôutè & n’entend rien : ,
D aiie alors tout>pàmés de pauvres gens de bien ,
Qu’un fôt voifin bénit, & qu’un fourbe fécondé ,
Aux filles du quartier prêchent la fin -du monde.
Je fais que ce-myftère a de.nobles appas ,
Les famts oat des plaifirs que je ne connois pas.
Les miracles font bons, mais fou juger fon frère ,
Mais.tirer fon ami du fein deJ.à_misère ,
Mais à fes ennemis pardonner leurs vertus-,
C’eft un plus grand miracle, & qui ne fe fait plus.
Quant aux miracles des convulfions, on a fu
le taire de tout temps. On trouve à la fuite des
oeuvres d’Agobard, archevêque de Lyon , une
lettre fort curieufe d’Amulon ou Amolon, fou
iuccefleur, mort en 8 54 ; elle contient le détail
“ u.ne -»vanture toute femblable à celle de Saint-
Médard. Des moines errans & forr fufpefts d--
pofèrent dans le^life de Saint-Bénigne de Dijon,
* S È) ^UeS *^S avo^ent j difoient-ils, apportées
c e R ome , & qui étoieiit d un faint dont ils
av,0^ J t, ° :jblié le nom. L’évêque de Langres, nom-
ine Theotbolde,du diocèfe duquel Dijon dépéndoit
alors, rêfufa de recevoir ces reliques fur cette allégation
vague & fufpefte. Les reliques ne manquèrent
pas de faire des miracles, & ces miracles
furent des convulfions dont etoient fai fis ceux
qui venoient pour révérer ces reliques. L’oppofi-
tion de l’évêque fit bientôt de cette dévotion une
1 tireur & de ces convulfions une épidémie. Cette
folie paffa du peuple aux grands, fouvent peuple
fur ces matières. Les femmes s’empreflerent
dé donner de la vogue au parti. Théôtbolde
confulte l’archevêque de Lyon donr il étoit fuffra-
gant. « Profcrivez , lui dit l’archevêque de Lyon ,
» ces fixions infernales, ces hideufes merveilles ,
v qui ne peuvent être que des preftiges ou des
» impoftures. Vit-on jamais aux rombeaux des
»> martirs ces funsftes prodiges , qui , loin de
#» guérir les malades, font fouffrir les corps &
| troublent les efprits i La lettre d’Àmulon étoit
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« accompagnée d’une lettre écrite ancîehriértietié
par fon prédéceffeur Àgobard , fur des preftiges à
peu près^femblables employés de fon temps dans
la ville d Uzès. Il n’y a guèrés de folies moder*
iie s, dont on ne trouve le modèle darîs les temps
anciens, ni de folies anciennes qu’on ne répète
avec (accès dans les temps modernes. En e& t
il n’y a aucun genre de fanatifme & de barbarie
dont on ne retrouve des traces dans ce dîx-hui-
tieme fiècle fi fier de fes lumières , & les peuples
ont toujours befoin d’être avertis 'de veiller fur
eux.
L ’abbé Paris étoit appelant, ce fut là fon feu!
titre pour faire des miracles. Les miracles d’un
parti perfécuté font les feuls.qui réunifient, parce
que ce font les feuls qui ayent un objet inté-
reflant, celui de confoler & d’encoürager. On
a dit dans plufieuts vies de M. P a n s , qu’il n’ap-*
prochoit pas des facremens , & on a voulu lui éiï
faire honneur , parce que, dit-on, c’étoit par hn*
milité ; il n’y a humilité qui tienne , il ne faut
point pafter les bornes, désobéir à l’églife ne
fauroit être un aâe de piété * i
Infant fapiens nomen fe ra t, tsqults iniqttî y
Ultra qu'a m fatis eft yirtutem f i petat ipfami
, ---- .... mvuvi (juui ica pauvres •
oc c eft un aéle de bienfaifanGe 8c de charité j
fous une forme qui tient bien plus de l’hurailitô
chrétienne-& qui reffemble aux moeurs des premiers
chrétiens. L’àbbé Paris avoit écrit fur quelques
epi.tres de Saint-Paul , mais les janfénifieS
mêmes ne s’en fonviennent^plusj il étoit fils d’utl
; confeiller au parlement. Il mourut à trente-fept
an s , en 17 2 7 .
Pa r i s , COMTÉ DE ( Hiß. de France ) c’étôit la
plus éminente dignité du royaume avant HueueS
Capêt. En 888 , Eudes , comte de Paris, fut proclamé
roi , 8c couronné par l’archevêque de Sens,
au préjudice de-Cha-rles-le-Simple. 11 mourut à
la Fére en 898, âgé de quarante ans, 8c eft enterré
à Saint-Denis.
P a r i s , p o l ic e d e ( Hiß. de France ) elle a été
-établie fous faint Louis vers Tan 12 6 0 , par Etienne
Boileau, prévôt de cette v ille , magiftrar digne
des plus grands éloges; il s’appliqua d’abord à
punir les crimes ; les pré vôts fermiers a voient
tout vendu , jufqu’à la liberté du commerce , 8ê
les impôts ^fur les denrées étoient exceftifs : il
remédia à l’un & à l’autre ; il rangea tous les marchands
8c artifans en différens corps de communauté,
fous le titre de confrairies ; il drefia les
premiers ftatuts, & forma plufieurs réglemens ;
ce qui fut fait avec tant de juftice & une fi fàgé
prévoyance, que ces mêmes ftatuts n’ont prefque
été que copiés ou imités dans tout ce qui a été
fait depuis pour la difeipline des mêmes communautés
, ou pour l’établiffeinem des nouvelles qui
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te font formées dans la fuite des temps. La famille |
d’Etienne Boileau , dont le véritable nom eft j
Boylcfve, a continué de fe diftinguer depuis dans la.
province d'Anjou , ou elle fubfifte encore aujourd’hui.
Hénanlt, Hiß. de France. ( A . R . )
PA R ISA T IS ou PA R Y SA T IS | | Hiß. anc. )
Soeur de Xercès , femme d.e Darius Ochus , mère
d’Artaxerxes - Mnémôn 8c de Cyrus le jeune,
( voyez à l’article Artaxerxes-Mnémon , par quelles
cruautés elle vengea la mort de Cyrus le
jeune, elle n’eft prefque connue que par-là dans
l ’hiftoire. )
PAR ISIÈR E , ( J eaN'Ce sa r -Rousseav de l a )
( Hiß. litt..rn.od. ) Evêque de Nîmes. On a de lui ,
un recueil de harangues, fermons, mandemens,
& c . Et'il en avoir beaucoup brûlé. On lui attribue
une fable allégorique, fur le bonheur & l’imagination
qu’on trouve dans le recueil des oeuvres
de ml de moi feile Bernard. Les protèftans de fon
diocèfe eurent à fe louer de fa modération , l^s
janféniftes le haïrent. Il étoit né en 1667 ,~ à P o i-"
tiers; il mourut à Nîmes en 173.6.
PARKER , ( MATTHlEU,;>7 ^ t Hiß. d'Ànglet. ) '
nommé archevêque de Cantorberi, en 15 59 : des
catholiques ont prétendu qu’il avoit été ordonné
dans un cabaret, de bons critiques aïïurent que"
ç’eft une fable. M. de Voltaire dit.,; que les Wighs
fe foucient très-peu que l’évêque Parker ait été
çonfaçré dans un cabarët ou dans une égiife.
(V o y e z l’article -C'ourayer ) ( le ). On a de Parker
lin. traité de aniiqwtate Britannica ecclefia. Il étoit
né ,à Norwickén 1504. Il mourut en 15 75. Jean
Stype a publié fa vie en 1 7 1 1 , en un volume
in-fol.
On a divers ouvrages de théologie 8c de dif-
cipline eccléfiaftique d un autre Parker , (Samuel )
ajrçheyêque de Cantorbéri en 16 8 6 , mort en
1687. Né à Noftliampton en 1640.
PARKINSON, .( Je an ) ( Hifi. littéraire - mod-i
Botanifte anglois du dernier fiècle, auteur d’un
Thcainnn Botanicum five herbarïum amplijjïrnum,
anglicè defcriptum , 8c d’un autre ouvrage de
Botanique intitulé ; Collection deßeurs.
PA RM E , ( H ß . d'Italie.') Les ducs dè Parme de
la maifon Farnèfe, defeendent dit pape Paul III.
Voye^ Paul I I I , 8C fur la mort du duc de Parme fon
fils , voye^ i’artiçle L am b ert , ( l’abbé ) • cette
fnàifon Farnèfe étoit ancienne en Italie,
Deux Ranuces Farnèfe , père 8c fils, chefs des
troupes de l’églife, acquirent beaucoup de gloire
3U treizième fiècle, le fils fut tué dans un combat
en 1288..
Ranuce IV , aufli général des troupes de l'égHfe
en 14 3 2 , reçut du pape Eugène IV la rofe d’or
dont les papes ne gratifient que de grands princes
pu de grands capitaines. Berthold Farnèfe fut fait
prjfonpierpar les turcs en J j ô o j un de fes fils ,
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Fabio , chevalier de malthe, fut tué en Hollande
au fiège d’Utrechr.
Dans la-branched.es ducs de Parme, rn cNs
fils du premier de ces ducs, Horace, duc de Caftro,'
fut tué au fiège de Hefdin le î8 juillet 15 53. Il
avoit époufé Diane , fille naturelle de Htnri I I ,
roi de France,
' Alexandre, troifième duc de Parme , petit-fiîs
du-premier duc, eft ce fameux Alexandre, duc
de Parme , digne ennemi de notre Henri I V ,
qui fit lever à"ce grand roi les fièges de Paris
& de Rouen, devant qui Henri IV fit la retraite
d’Aumale, 8c qui fit devant Henri IV la retraite
plus belle'encore de „Caùdefecc ; il mourut en
15 9 1 , des, fuites d’une bleftiire qu’il avoir reçue
au bras dans un combat près de cette même
ville de Caudebec. On prétend que fa bleiTure
avoit été envenimée par du poifon, 8c on acct-fe les
efpagnols qu’il av'oit fi bien fervis de le lui avoir
donné; c’étoit, dit-on , l’effet de quelque jaloufie
politique. Il n’eft p eu t-ê tre pas inutile pour la
connoiffance des meeu-rs de ce temps-ià, d’obferver
que ce grand général voulut mourir en habit de
capucin 8c ordonna' de graver fur. fon tombeau
clans l’églife des capucins de Piaifance l’épitaphe
filivante ;
H iç jacet fratre r A le xande r Farnefius çapucinus.
Il s’étoit trouvé à l’âge de dix-huit ans à la
fameufe bataille de Lépante où il avoit combattu
vaillamment.fous don Jean d’Autriche. Il fit aufli
la guerre en Flandre avec gloire & avec fuccès.
Ranuce , fon fils aîné & fon fucceffeur dans
le duché , penfa dans fa jeunc-ffe avoir la' tête
tranchée à Rome fous le pontificat de Sixte-
Quint. Ce pape venoit de renouveler la défenfê
de porter des armes cachées ; il fut avert
que le jeune prince avoit fur lui des pi.flolets,
il le fit arrêter dans un.e des falles du palais Pontifical,
au moment où il allojt à l’audience: le
Cardinal Farnèfe fon grand-oncle foliieita vainement
fa liberté, le pape envoya fur lçs dix heures
des ordres fecrets au gouverneur du chateau oit
il étoit enfermé, de le faire exécuter ; à onze heures
il parût fe laiffer. fléchir & donna ordre de re.-
mettre le prince au cardinal ; celui-ci qui avoit
ignoré le premier ordre, fut fort étonné de trouver
fon neveu entre les mains d’un confeffeur, il lui
fit prendre la pofte fur le champ clans la crainte
d’un troifième ordre.
Elifabéth Farnèfe, fécondé femme de Philippe
V , héritière de fa m a ifo n p o r ta les duchés de
Parme & de Piaifance dans la maifon de, Bour-_
bon, qui les poffède aéhse lie ment.
PA R L EM EN T d’Angleterre, ( Hifi. d'A n g l.)
Le parlement eft l’affemblée & la réunion des trois
états du royaume ; favoir des feignëurs fpirituels
, des feigneurs temporels, 8c des communes,
qui ont reçu ordre du roi de s’affemblcr, pour
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