
les familles les plus connues dans le parlement
& ailleurs , foit dans la robe, foit dans l’épée ,
étoient-alliées de la famille- des le Nain.
N a in s , f. m, pl. ( JJifi-. mod.^ Ces fortes de
pygmées dans la race bu mai ne font-recherchés
.pour les amufemens du - grand-feignèur ; ils tâchent
;de le divertir par leurs lingeriesç & ce, prince les
honore-fou vent de quelques coups de pieds. LorT-
^ u il fe trouve un nainqm efi né fourd , & par
eonféquent- muet, il éft regardé comme le phénix
<lu palais ; on l’admire plus qu’on ne fèroit le
plus bel homme du monde , Tur^tout fi ce magot
eft eunuque; cependant ces trois défauts qnide -
•yroient rendre un homme mépriiable, forment.,
a. ce que dit M . de Tournefort, la plus parfaite de
toutes les créatures, -aux-yeux &. au jugement des
Turcs. ( D . F )
. NATRES, NÄHERS ou N A Y E R S ; (Üiß.mod;)
fc’eft le nom que les Malabars donnent auix militaires1
de lènrpàÿs , qni forment une cïa'ffe on
tribu très-nombreuse, & qui , comme ailleurs ,
le croit infiniment au-deffus du refte de la ■ nation
y. c’eff dans cette tribu que lés fois ou fou-
verains- du Malabar" cfroififient leurs gafdes-du-
teorps. Les Malabars portent-l’orgueil dé la naifi-
ïance à un point d’extravagance encore plus grand
îqu’en aucune contrée deTEurope ; ils ne veulent
pas même fouffrir que leurs a lira en s foient préparés
par des gens d’une tribu inférieure à la leur
,ïls ne fouffrent pas qùe ces derniers entrent dans
leurs rtiaifônss $£ quand par hafàrd cela éft arrivé,
nn bramÿie efi obligé de venir faire dés prières
jpour purlfièf la mâifon. Ünè femme ne peut point
époafer un homme d’un rang infétieur au fien; cecïè
inéfalliance féroit punie par la mort dès deux
parties : o r , fi la femme efi de là tribu dès nam-
souris , c’eftj à-dire , dû haut clergé oy de celle
des bramines, le Touvérain 1a fait vendre comme
•fine èlclave. Les faveurs d’uneTemme de qualité ,
accofdéès à-iin homme d'une tribu inférieure, non-
feulement fcoatent là vie à ce dernier , lorfqüe
l ’intrigue vient à fe découvrir , mais encore les*
plus proches pareils de là dame ont le droit pendant
isois jöurs'de'TOäffacrer itapunémènt tous les parens-
du coupablè.
- Malg ré la fierté dés -nahes \ -ils ïefvéht comfnü- J
•æémerit de guidés aux étrangers & aux voyageurs,
moyennant une rétribution très-légère. Ges ndïres
fe n t , dit-fon , fi Ifidëles qu’ils fe tuent, lörfque I
'Celui q'u’iis conduisent vient à être tué fur la route. I
. L e s enfans dès naïres portent un bâton qui indique I
’leur naiffance ; ils fervent aufii de guides - & dè I
Tûreté aux étrangers , parce que les voleurs mala- I
:^ars ont pour principe de ne jamais faire, de mal
noux' enfans. ( A . R. )
cN A K
, N A K IB , 0 tti. (H iß . mod. ) c’efi aîhfi que les
Turcs nomment un. oâicie^ fort confidérê, dont
h la fonéhon efi de porter l’étendard'de Mahomet;
h n efi point inférieur au muphci même .; cette
dignité efi toujours conférée par le fui tan à- un des*
émirs, defcendans de la fille de Mahomet ; & fané -
fon con fente ment / le prince n’oféroit offen fer
aucun des émirs ; ni lui faire aucun mal ; le fiiltan
a foin de rre pas laiffer un perfonnage de cette
importance, jouir long- temps, d’une dignité fi
'incommode à fon defpotifine ; il change fouvenS’.-
de nakib ,-mais il ne lui en ôte que l’exercice ; les-
émolumens lui refient comme les fruits d’un
caraftère indélébile. (P^ycr GA-NTEMlR^ Hifi. ottomane.
R>)
N A M’
. . NAMÂ'Z , f. m. ( Hiß. mod. ) .C’eft ainfi que les
Mahométans nomment les'prières qu’ils-font obligés
par leurs loix de faire tous les-jours, elles fe
répètent cinq fois en. vingt - quatre - heures. Les-
Turcs font fi fcrupulèux , qu’ils croient queTi on
manque à une de ces prières à l’heure marquée,,
il efi inutile de la réciter apres.-Les armées font
leurs prièïes-tres*-regulièrement ; mais on peut y,
manquer fans pécher ,-lorfque la bataille efi commencée
, parce qu’ils croient, que de tuer des -
chrétiens ,- efi une aéiiôn plus méritoire encore
ijue de^ prier.-Tel efi l’aveuglement où porte l’efprit
d’intolérance.
Lè vendredi on fait fix prières, & on lès appelle.
Jaljihjiainaÿ. (V o y ji C a n t em ir , Hift. ottom. )*
NAMBOURÏS ; (- Hiß. tnod. ) c’eft ainfi qu’on*
nomme chez les Malabars le premier ordre dü-
dergé , dans lequel il y a une- hiérarchie. Les*
nnmb'ouris- exercent dans quelques cantons l’auto-^
rîté fôuvéraine & facerdotale à la. fois : dans d’au^
très endroits-, les fouverains feculiefs ne laiffenr
pas d’être fournis à - l’autorité Tpirituelle des nam~-
b'ouris ,, & même des bramines-, qui font .dey
prêtres du fécond Ordre. Lés prêtres du troifième1
ordre fe nomment buts ; ces derniers font regardés*
comme dés forcierst & lè peuple a peur eux un^J.
très-gtande vénération. ( A .
N .A N ;
N AN- ; ( Hiß. mod. ) c ’efi ainfi que les LappoSy'
nomment dés efpèces de mouches , communes
dans leurs pàys ; ils ont dans l’idée que ces-:
infeôes font des efprîts ; ils les renferment dans'
dés facs de ciiir, & les portent avec eux , parce ‘
qu’ils efpèrent, par leur moyen^ fé garantir des
maladies. ( A . R. )
_ N-ANCEL , [ N igö la s d e ),( Hiß. Tut. mod. y,
ainfi nommé d’un village où il étoit né , entre
Noyon & Soifîbns , plutôt médecin habile,
qu’hornme fenfé , grand partifàn du fyftême chimérique,
en vert» duquel on youdroit appliquee.
-*des règles dela poéfie métrique des âncïens à la 1
verfincation françoife, écrivit contre Gallien , fur
l ’immortalité de Tarne, & fur ce qu’on appelle
de fiége de Vdme dans le corps:humain. Son ouvrage
le plus raifonnable., efi peut-être la vie (en latin'
comme Tes autres ouvrages ) du célèbre Ramus,
qui avoit été fon -maître. Mort en i 6 i p .
NA N G 1S. ( G uilüaume d e )'( Hiß. litt, mod
•Cet auteur s’intitule : Frater Guilleïthus de Nantis ,
.ecclefice fan&i Diomßi in Francia indignus monachus,
?Ï1 pouvôît avoir vécu fous faint L o u is , dont il a
•écrit la vie , ainfi que celle de "Philippe-le-
•Hardi, fon fils-; & il viveit fûrement encore fous
Philippe le-Bel, puifque c’efi à ce prince qu’il adreffe
ces deux ouvrages ; il vivoit même encore
en 130 0 , puifque fa grande chronique comprend
cette année. Cette chronique commence, félon
P'ufage des anciens 'chroniqueurs , à la création
du monde-; mais elle n’efi , jufqu’à l’an 1 1 1 3 3
que celle de Sigebert de'Gemblours,, dont Guillaumedé
Nangis devient enfuite le continuateur
après en avoir été le .copifie. Nangis avoit .aufii
compofé une chronique des rois de France » qu’il
avoit même traduite de latin ^en françois; mais
elle n’a point été imprimée. Tous Jes auteurs
quifont travaillé fucceflivement à la compilation,
Connue fous le nom des grandes chroniques de
France, autrement de Saint-Denis, peuvent être
regardés comme .des continuateurs de Gûillaume
de Nangis ; mais il i f y en a que deux qui aient
pris formellement ce titre : le premier eftipconnn ,
én ne fait pas même Ton nom ; on fait feulement
qu’il étoit moine de Saint-.Denis aufii bien qu,e.
Guillaume de Nangis., .car il l’appelle venerabilis
frater ccencrbii no fin ., commonachus Guïllelmus de
Nangiaco. i l parle comme témoin oculaire dés
faits qü’il raconté ; Ta< continuation s’étend depuis
l’an 13 0 1 jnfqd’à l’ad 1348. Mais on v o it , .par
quelques détails de cette même continuation, qu’elle
n’eft pas l’ouvràge dJün feul homme.
Le fécond continuateur avoué Te Tait un. peu
«plus eonnôître ; il nous apprend qu’il étoit né au
village de Venetteprès.de Compïègne, c’çfi
par ce nom de Venette qu’on le défigne; èn 13 i 5
fil avoit fept ou huit ans: il s?intitiile frater, & on
croit, mais Tans preuve certaine, qu’i 1 étoit béné-
diélin , & qu’il demeuroit -à l’abbaye de Sâînt-
'Germain-des-Prés. Sa continuation s’étend jufqii’à
l’année 1.368, & contient la fin du règne de
Philippe de Valois, le regne entier dû roi Jean,
& unepartie de celui de Charles-le-,Sage. L ’auteur
y paroît un .peu trop-favorable au roi de Navarre
'Charles - le-Mauvais. La chronique des rois de
Trance de Guillaume de Nangis,, dont nous avons
parlé , qu’il compofa d’abord .en latin , & qu’il
traduifit enfûi.te. en françois., remonte à l’an 843 , .&
s’ étend jufqu’à. l’an 138p ., quoique -Guillaume de
Nangis n’ait vécu, ou du moins écrit que jufqu’en
j-ßOQ ‘9 aufii ce qu’on lit,depuisxettç époque,,&
même depuis Tan 1 z86 jufqu’en 1380 ; n’efi-îl
qu’une mauvaife & très-défeélueufe copie de ces
grandes chroniques de France , ou chroniques de
Saint-Denis, qui ne font elles-mêmes qu’une copie
de la grande »chronique de Guillaume de Nangis
& de fa première continuation. On peut voir ,
dans les mémoires de littérature de l’académie des
inforiptions& .belles lettres, tome 8 , pages 560 &
fui van tes, un mémoire de -M. de la -Curne de
Sainte-Pilaye , fur la vie & les ouvrages de GuiW
lanme de Nangis FC Aq fes continuateurs.
'’On a des mémoires beaucoup plus modernes
de Beauvais Nangis , homme vertueux, qui vivote
fous Henri III & fous Henri IV .
Sully., Nangis , Crillon , ces ennemis du crime
Que la ligue'détefle.& que la ligue eftime.
Ce Nangis Te fit l'honneur de confeiller ï
Henri III d’ofer faire juger le duc de Guife félon
les lo ix , comme dans les commencemens de la
ligue il avoit confeillé à Henri III de l’ étouffer
& de prévenir les deffeinsdu duc de Guife. lie n
étoit temps alors, le duc de-Guife avoit des projet*
vafies & des moyens bornés ; la ligue naiffante
n’avoit .pas encore-acquis-ces forces-redoutables
fous lesquelles la fortune de Henri III penfa fuc-»
■ 'Çombçr..Nangis rapporte lui-même dans fes mé-
moires, qu’ayant demandé ..un, jour au duc de
, Giiife ce qu’il prétendoit faire, fi Henri III eût
pris le parti fage de l’attaquer: « nie retirer en
|n Allemagne, lui répondit le-duc, çn attendant une
' y occafion plus favorable. »
Il y a. eu fous Louis -XV , un maréchal de
: France du nom de Nangis, créé .à la promotioa
au 1 1 -février .174r.
N A N I, ^Jean-Ba ? tiste) (Hijl. litt. zBoT)procii-
rateur de Saint-Marc, ainfi que fon père, formé par
lui aux affaires, & employé comme lui aux ambafe
fades ? nommément en France, où il obtint dit
■ feedurs pour Candie. I l efi fur-tout connu par fon
; hjftoire de Venife , qui s’étend depuis 16 13 jufo
qu en 16 7 1 , & dont les Vénitiens furent contens ,
ce qui n efi pas'une raifon pour que les. autres
nations en foient contentes. L ’abbé Tailemant
en a traduit le premier volume i/2-40 , &
M.'Mafchari le ’fécond.
NANNI, (Pierre) (Naknius) (H ift. lia . medA
critique, grammairien, poète, né à Alcmaër en 1 50a.
Gn a de lui des notes fur la plupart des auteurs clafi
fiques, &-des traduction s latines de Démofihène,
d Efchine, de'Syucfius, d Apollonius, de Plutarque-
de faint Bsfile, defaint Chryfoftôme,d’Athéna^ore
& .de prefque t-ous les ouvrages de faint Athanafe;
une traduélion des pfeaumes en vers latins efiimés^,
des dialogues des héroïnes, qui ont été traduits c»
françois, &ç. Mort en ^.5.57.
cB