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pe lle ju s prîmarium p r e cum , le droit* de protéger
régitfe.- romaine , lè droit de convoquer le concile.
Parmi les rcferves politiques on compte le
droit de legitimer les bâtards ; le droit de réhabilit
e r , famée r e flitu t io ; le droit d ’accorder des dif-
penfes. d’âge & des privilèges ; le droit-de re le ve r
du ferment,; le pouvoir d’accorder le d ro it-d e
c ito yen , ju s c iv it a t is ;; d’accorder des foires , ju s
nun din arum ; Pinfpeâion générale fur leS polies
& fur les grands chemins ; le droit d’établir des
a cad é rp ie sfle droit de conférer des titres & des
dignités même d é fa ire des r o i s ; cependant
l'empereur ne peut é le v e r perfonne au rang des
états^de l’em p ire ,fan s le confentement des autres
é ta t s ; le droit d’établir des tribunaux dans l’empire
; le droit de faire la guerre dans une nécefiké
prenante ; enfin le droit d’en v o y e r & de recevoir
des ambaffadettrs au nom de l’etnpir-e. V o y e ^ Y i -
t r ia r ii ju s -publicum. { A . R . )
R É S ID E N T , f. m. { {H i f i . m o d .^ e & im minîflre^
piiblic qui traite des intérêts d’un roi ave c une ré - ’
publique & un petit fouverain ; ou d’une république
& d’un petit fouverain ave c un roi. Ainfi le
ro i de France n’a que des réfidens en Allemagne
dans les cours d e s^ le fteu r s , & autres fouverains
ui ne font -pas têtes ..couronnées ; & en 'I ta lie ,
ans les républiques de -Gènes & de L u c q u e s ,
lefquels princes & républiques ont.aufîides réfidens
en France.
L e s réfidens font une forte de minières différées
des ambafladeurs & des en vo y é s , en ce qu’ils
font d’une dignité & d’un caraélère inférieur,; mais
ils ont de commun ave c eux qu’il$ font aufti fous
la protection du droit d e sg en s .Ç A . J Ç )
R E SN E L D U B E L L A Y ) J e a n - F r a n ç o i s d u )
H iß . lit t , m o d .) étoit d’une famille noble & anc
ien n e ; François du R e fn e l, feigneiir du B e lla y ,
fon père^ .éujit .capitaine d ans le régiment du .Roi
infanterie,. U’abbé du R e fn e l .naquit a ILo.uen l.e
a o juin 1692 , fit tes études ehe* les Jé fuites de
R oue# , & entra dans Ja congrégation de l’Oratoire
, ,ce qui rappelle le f io v o s /ion .vo bis de
V irg ile . S e s anciens maîtres firent de grands &
inutiles efforts pour le ramener à eux. M. de Langle,
é vêque d e B o u lo gn e , fon onçle , voulut l’avoir
auprès de l u i , & lui donna un canonicat de fa
cathédrale ; i l apprit beaucoup de langues , ,tant
anciennes q ^ e modernes. L e s An glo is qu’il avoir
fou ven t •.occafi.on de vo ir pendant fon féfonr à
B o u lo gn e , le familiarifèrent aifément a v e c leu r
langue y en général , o n lui imputoit un peu de
prédile&ion pour les étrang er s, & un de fes amis
François lui difoit : J e y o u d ro is Htç H u ro n , v o u s
m'aimeriez à la fo l i e . -.
M . de Lang le étant mort en 1-724 , l’abbé du
R e fn e l que fièn n’attaçhoit plus à B o u lo g n e ,
permu a fon canonicat de cette églife contre un
JR E S
autre de Sàînt-Jacques-de-l’Héipital, & vint s’éta-3
b lir à P a ris; M. le duc d’O r lé an s, auquel- il fut
p réfenté, lui procura l’abbaye de Sept-Fontaines.
k ’abbé du R e fn e l voulût s'exercer dans la cha ire ,
mais il n’avoit ni d é b it , ni poitrine, & un crachement
de fang L’avertit d’abandonner cette carrière.
"Son panégyrique de Saint-Louis , prêché
devant l’académie françoife , avoit eu du fuccès,,
il avoit plu du m o in sà la leélure ; l’auteur avoit été
choifi pour prononcer l’oraifon funèbre du maréchal
de B e r v i ç k , mais il n’y eut point d’oraifon
fuqèbrç.
C ’eft par des v e r s que M . l’abbé .du R e fn e l
eft le .plus connu ; „fon a ir ,d ou x , fage & ré fe rv é
n’annon ço it:pas un p oëte, il faut en convenir :
« c.e talent caché fous les voiles de la modeftie,
dit M» le B e a u , n’étoit pas aifé à découvrir » ,
I l ..parut av.ee .avantage dans la.traduéiion de l'e jfa i
f u r la c ritique de P-ope. On en fait plufieurs vers,,
& il y en a .même quelques-uns d’une harmonie
im ita tiv e .'L a tradirélion -de l ’ E f ia i f u r l'homme eut
moins de fuccès félon le même M. le B e au ; elle
eft pleine cependant de v e r s faciles & bien tourn
é s , tels que ceux-ci que le début p réfente d’abord.:
.. Sors jic-[’enchantement, Mylord, Iaiffe^au .vulgaire
L.e féduKant efpoir d’un bie «imaginai re;
Fuis-ledafte des cours, les honneurs, les plajfirs,;
Ils ne méritent point de fixer tes defirs.
Eft-ceà toi-de grolïir cette foule importune
Qui court auprès des rois'encen'fer la fortune?
‘Viens; un plus grand objet , des foins plus important
Doivent de notre vie occuper les milans»
Ce grand,objet., c’eft l’homme , étonnâtt labyrinthe*'
-Oh d’ùn plan régulier l’oeil•reconno'ît l’empreinte ;
Champ-fécond , mais fauvage ,.oîi par de fages loix
' La rôle &. le chardon fleuriflent à la fois, &c» -
V o ic i encore des versphilofophiquee bien faits«
Chacun cherche fon bien 3 radis tous d’un pas égal
Marchent, fans y penfer , vers le bien généra,!- -
:C’eft à ce grand dçfTeîn que le maître fuprêm?
Fait fetvir les efforts de la malice, même ,
Les complots les plus noirs , le caprice, l’erreur ,
Les défauts de l’efprit ., Jes.foibleffes du coeur ;
C’eft pour ce grand deflein que Dieu dans fa fagefle
' En chaque homme a placé quelque heureufe foiblelTe « *
La honte de céder aux traits du fuborneur
Dans le coeur d’iine'fille eft l’appui ,de l’honneur >
Dans l’efprit de la femme une fierté févère
L’empèche de brûler d’une flamme adultère.
Qui conduit les guerriers ? c’eft la rémérité.
Qui fait fleurir des arts ? fouyent 4a vanité-
. Ainfi du créateur la fageffe profonde
Se fert de nos défauts pour le bonheur du monde;
V o ic i d’autres,yers qui ont plus de couleur :
Tant que nous refpirons, l’opinion flatteufe,
A chark.y
ït E S
A charmer nos ennuis toujours ingénieufe i .
Dore par fes rayons les nuages charma ns
Qui verfent fur nos jours de trompeurs agrémens.
Nous avons v u cette traduftion de V E Jfa i f u r
Vhomme affez eftimée pour qu’on foupçonnat M. de
Volta ire d’y a vo ir mis la main en plufieurs endroits
; elle eft aujourd’hui oubliée ou dédaignée :
Habent.fuafita libelli.
€)n en a eu de meilleures depuis. Ce lle de M. de
Fontanes a certainement plus de vigueur & de
poéfie. Il en exifte encore une autre qui a beaucoup
de mérite ; mais ceux mêmes qui l’ont entendue
n’ont pas encore le droit d’en parler.
L e s théologiens voulurent élever une perfécu-
tion contre l’abbé du R e fn e l, au fujet de cette
traduction ; il s’enveloppa dans fon innocence 8 1
ne fe défendit que par fon filênce ; il n’irritoit
pas l’envie , la perfécuticn tomba d’elle-même ,
ainfi qu’une autre qu’on voulut lui fufeiter à pro- '
pos de, quelque négligence ou de quelque indulgence
dans les fonctions de cen feu r, autrefois fi
redoutables pour ceux qui les exerçoient; il ira - .
yailla long-temps & à plufieurs reprifes au journal
des favans ; il fut reçu à l ’académie des inf-
criptions & béUes-lettres le ƒ mai 17 3 3 , & à
l’académie françaife, à la place de l’abbè du Bos ,
le 3© juin 17 4 2 .
Sa conduite dans tout le c«urs de fa v ie fut
mefurée & fyftématique ; » il tenoit pour prin -
» cipe qu’ afin d’avancer malgré les obftacles, il
» ne faut que vouloir fortement, en vifager fixement
» fon b u t , & le fuivre avec prudence & per-
» févérance....... Il fie donnoit à lui-même des
» inftruâions par écrit comme on en donne aux
» jambafîadeurs, & il y étoit fidèle. II mourut
le ,25 fé vrie r 1 7 6 1 .
R E S SO N S ( J e a n - B a p t i s t e d e s C h i e n s d e
( H iß . lit t . mod. ) de l’académie des fciences ,
naquit à Châlons en Champagne le 24 juin 16 6 0 ;
fon père fecrétaire du r o r , eut fur lui des vues
que l’inclination du fils ne. féconda p o in t; c’étoit
.vers la guerre que cette inclination l’entraînoit.
A dix-fept ans il fe déroba de la maifon paternelle
pour entrer dans les moufquetaires^noirs , ]
il en fut tiré par force. A une fe-conde évafion ,
il fe jetta dans le régiment de Champagne, où il 1
eut bientôt une lieutenance, & d’où il fut encore !
arraché. Enfin , pour terminer ce combat, en met- j
tant fa famille hors d’état de le p o u r lu iv re , il alla i
en 16 8 3 à Toulon & y fut reçu dans la marine , ;
volontaire à brevet. I l fe rvit avec éclat dans les 1
bombardemens de N ic e , A lg e r , G ên e s , T r ip o li ;
R ofes , F a lam o s , Barcelone , Alicante ; en 16 9 3 ,
il fut fait capitaine de v a i fie au ; il s’attacha par-
ti.Qulièrement à l’artillerie , il en approfondit les
|wiucipes , i,l en examina de plus près tous les 'I
lïifieijp Tome ÏV a
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détails. Dans l’art feul de tirer les b ombes, il compta
jufqu’à vingt-cinq défauts de pratique , qu’il fut
corriger avec fuccès en différentes rencontres. M.
le duc du M aine, grand-maître de l’artillerie, voulut
l’a voir dans fon corps , il lui fit quitter le fe r -
v ic e de mer pour celui de terre v e r s la fin de
l’année 17 0 4 ; & fit créer en fa faveur ,une dixième
charge de lieutenant-général d’artillerie fur terre.
« Dans les temps de p a ix , dit M . de F on te -
» aelle , cet homme qui n’avoit refpiré que bom-
» bardemens , qui ne s’étoit occupé qu’à faire
a forger ou à lancer des fo u d re s, faifoit fes dé-.
» lices de la culture d’un affez beau jardin. »
On avoit admiré d é jà , trente ou quarante ans
aup arav ant, ce noble contrafte , ce goût pur des
plaifirs fimples , fuccédant à l’éclat de la g loire
& au fracas des armes', dans un héros , dans un
prince fait pour fe rvir de modèle à tous les guerriers
& à tous les grands princes , & c’ eft ce
eontrafle que Santeuil avoit célébré dans ces trois,
beaux vers :
Qitem modo pallebant fugitivis fludibus amnes
Terribilem bello , nunc do3a per otia princeps
Tacts amans , Icetos dat in kortis luderefontes.
M . de R e fio n s porta dans fon jardin le même
efprit d’obfervation & de recherche dont il avoit
fait tant d’ufage dans l’artillerie. Entré en 1 7 1 6 , '
dans l’académie des fciences en qualité d’affo-
cié libre , il y donna tantôt des: ob fer valions fur
l’art de tirer les bombes ou de nouvelles manières
d’éprouver la p o u d re , tantôt de nouvelles pratiques
d’agriculture , comme celle de garantir les
arbres de leur lèpre ou de la moufle ; « alterna-
» tivement guerrier S t laboureur ou jardinier, tou-
» jours citoyen. »
Il droit du faîpêtre de certaines plantes , &
prétendoit faire une compofitïon meilleure que la
cempofition commune & à meilleur marché. I l
laifia un ouvrage manuferit confidérable fur le
falpètre & la poudre.
I l mourut le 3 1 janvier 17 3 5 , ayant fait ce
qu’on appelle fon chemin comme un bon o fficie r;
p eu t-ê tre, ajoute M. de Fonten elle , un meilleur
courtifan auroit-il été plus loin.
Il étoit p ieu x , & M. de Fontenelle tenoit de.
lui qu’il avoit écrit fur la religion & en fa fa-;
v eu r le m ême M . de Fontenelle nous fait enr
tendre finement que fous l’habit d’uu guerrier il
avoit le ton & le maintien d’un eccléfiaftique. .
» Cet air de guerre hautain & hardi qui le
» prend fi aifément & qu’on trouve qui fied fi
» b ien ,.é to it furmonté ou même effacé par la
» douceur naturelle de fon ame ; elle fe marquoit
» dans fes manières , dans fes d ifeou rs, & jü f -
v ques dans fon ton. A peine toute la bienféance
v d’un état abfolument différent du fie» auroit-
îj elle demandé rien de plus. »
I l avoit époufé Anne-Catherine B e r r ie r , filiô Zzz