
& la trêve de Nice conclue entre Charte?:Quint |
& François I , Te 18 juin 15 38. Il failoit qu’en .
cette occafion le pape eût bien exactement ob-
fervé la neutralité, car de part & d’autre on le .
foupçonna de partialité. Au refte, il ne faut pas
croire que fon zèle pour la conciliation des deux
rivaux fût purement paternel, purement pontifical
, & fans aucune vûé d’intérêt politique. Léon
X ni Clement V I I , n’avoient pas eu plus à coeur,
l ’aggrandiffement de la maifon de Médicis, que
P a u l 111 , celui de la maifon Farnèfe. Pour le
procurer , il avoit befoin à la fois 8c de Charles*
Quint & de François I. Il avoit donné à Pierre-
Louis Farnèfe , fon fils , d’abord le duché de
Camerin , qu’il avoit ôté à Guidobalde,duc d’Ur-
b in , fils de François-Marie de la Rovère, en-
fuite le duché de Parme & de Plaifance dont il
avoit difpofé comme d’un fief de l’Eglife. Ce
Pierre-Louis Farnèfe , tige des ducs de Parme,
«lu nom de Farnèfe, Ranuce Farnèfe, Sç Confiance
Farnèfe leur foeur, mariée à Etienne
Colonne prince de Paleftrine, étoient tous enfans
naturels du pape P a u l U T , qui les avoit eus avant
d’être cardinal, Pierre-Louis Farnèfe avoit un fils,
nommé O&ave, & une fille nommée Viftoire.
L e pape vouloir marier le fils à Marguerite d’Autriche
, fille naturelle de Pempereur, veuve du
duc de Florence, Alexandre de Médicis ; il vou-
loit marier la fille avec Antoine de Bourbon qui
par fon mariage avec Jeanne d’Albret, devint
roi de Navarre & fut père de notre roi Henri
IV . En effet ces deux mariages d’Oâave & de
Viâoire Farnèfe furent arrêtés aux conférences
de Nice, mais le fécond ne fe fit pas. ( Le premier
fe fit.) P a u l 111, mourut en 1549.
( Sur les F arneses , voye1 l’article Parme.)
Paul IV ( Jean Pierre Caraffe ) fucceffeur de
Marcel I I , en 15 5 5 , étoit, comme Paul 111, doyen
du facré collège 8c avoit quatre-vingtjms , lorsqu’il
monta fur la chaire de S. Pierre. Il voulut
prendre avec les Souverains de fon temps le ton
des Grégoire Y I I & des Boniface V II I : ces fouve*
Tains étoient, Charles - Quint, l’empereur Ferdinand
fon frère, Elifabeth, reine d’Angleterre ; ce ton ne lui reufîit pas dans 1 Europe, & la
conftruâion d’une nouvelle prifon de l’inquifition
ne réuflit pas mieux dans Rome ; à fa mort a r rivée
le 18 août 15 5 9 , elle fut abbatue, les pri-
fpnniers délivrés, la maifon de l’inquifiteur brûlée.
La ftatue même du pape fut brifée & jettée
dans le Tibre. Ce fut tlui qui, ayant, d’être pape,
inftitua les Théatins avec S. Gaétan ; il les appella
Théatins, parce qu’il , étoit archevêque de Théate.,
On a de lui quelques écrits, un entre autres
de emejidanda ecclefiâ. La première réforme à faire
dans l’eglife étoit de quitter ce ton de Souverain
des fouverains condamnable quand, il. étoit à
craindre, ridiculeqpand il étoit bravé ; cette ré-
formç eft faite; maïs celle delTnquifition rie l’eft
pas ; l’inquîfitîon eft , dit-on , bien adoucie ;
n’eft pas a fiez.
P a u l V . (Camille Borghèfe) romain, Succédé
ur de Léon X I , en 1605. Il prit une fois
ce. ton de maître abfolu des empires de la terre,
qui avoit fi bien & fi mal réum aux papes félon
les temps 8c les perfonnes, mais il ne s’attaqua
point aux grands fouverains, il crut qu’il
lui feroit plus ailé de faire un exemple fur une
république 8c fur une république d’Itaîie. Ce fut
contre Venife qu’il étala tout l’orgueil des prétentions
pontificales; les Sages Vénitiens y opposèrent
leur prudente 8c invariable fermeté :
les fouverains ne prirent point le change ; ils reconnurent
8c par l’objet de la conteftation 8c par
Ses effets, que la caufe des Vénitiens étoit la
caufe de tous les fouverains 8c de tous les états,
8c qu’il s’agiffoit de leurs intérêts & de leurs
droits les plus facrés, tels que celui d'être maîtres
chez eux , de n’y recevoir d’autres religieux
que ceux qu’ils voudroient, de faire le procès aux
eccléfiaftiques coupables. Paul V , irrité de la ré--
fiftance des Vénitiens, avoit mis l’état de Venife
en interdit; ce fut la pierre de touche pour re-
çonnoître , parmi les moines fur-tout, les bons &
les mauvais citoyens. Les Capucins, les Théatins
& les Jéfuites furent les feuls qui obfërvèrent
l’interdit : le fénat les fit tous embarquer pour
Rome puifqu’ils étoient fujets de Rome & non
de Ven ife; les Jéfuites furent bannis à perpétuit
é , & ne purent être rétablis même après la paix.'
Les papes n’étoient pas encore réduits alors au
pouvoir des clefs, ils s’arrogeoient celui des armes,'
Paul leva des troupes contre les Vénitiens; ce
fut alors que les fouverains fe-déclarèrent. Henri
IV voulut avoir l’honneur de l’accommodement,'
& il termina en effet ce .différent en 16 0 7 , par
l’entremife du cardinal de Joyeufe. Les' honneurs
de la guerre refièrent aux Vénitiens ; ils firent
au pape des foumifiions de fimple déférence; ils
le remercièrent de leur avoir rendu fes bonnes
grâces & fon amitié , mais ils ne voulurent point
entendre parler de l’abfolution que le pape leur
offroit, & ils ne reprirent point les Jéfuites; mais
Louis X IV en 16 57 obtint leur rétabliffement.
( Voye{ fur cette affaire de l’interdit de Vénife
l’article F r a - P a o l o . ) D’aprçs la jdiftinâion faite
par un pape des papes princes 8c des papes
prêtres, Paul V s’étoitun peu trop embarqué en
prince dans cette affaire, 8c II en fortit en prêtre
, en, obtenant le rappel de quelques moines,-
les Jéfuites exceptés. Ce fut d’ailleurs un pape
très-prêtre, car il difpit la meffe tous les jours,
& il fe donnoit les plus grands foins’ pour la
converfion des idolâtres & des infidèles ; il reçut
daps ce genre des ambaffades qui lé flattèrent
! beaucoup, del’empereur du Japon, du roi de Congo
:■ & de quelques autres foifverains d’Âfie & d'Afrique
1 auxquels il- ènŸbya des miflwrinairés. TT eut le
îjon efprit de n’être Théologien qu’avec cîrconf-
peélton & impartialité; il termina les congrégations
de Auxiliis en ne décidant rien & en exhortant
les deux partis à la modération, exhortation
toujours néceffaire 8c toujours inutile. Il
ne prononça rien non plus fur la queftion de
l’immaculée conception , 8c défendit feulement
d’enfeigner publiquement la négative. Il confirma
quelques infiituts religieux, & il eut ce bonheur
que la plâpart' furent des infiituts utiles , tels que
celui de l’Oratoire, en France & celui des reli-i
gieux de la Charité. Du refie il s’appliqua parti-\
culièrement à embellir Rome, il acheva le palais
de Monte-Cavallo il conftruifit & rétablit
plufieurs fontaines 8c aqueducs, 8c ces travaux,
les uns magnifiques, les autres utiles, joints à
quelque amour, pour les lettres, on t, finon*effacé,
du moins affoibli la tache que l’Interdit de Vénife
avoit répandue fur fon pontificat. Il mourut en
26 2 1.
PAUL d e S a m o s a t e , ( Hiß ecçléfi. ) patriarche
d’Antioche , héréfiarque du troifième fiée je, ’
étoit de la ville de Samofate fur l’Euphrate. Le
defir de conquérir à la religion chrétienne la çé-
lébre Zénobie, reine «’Orien.-, le mena plus loin-
qu’il n’auroit voulu. Cette reine donnoit la pré- -
férè-ece à la religion Ju iv e , 8c nos myftères lui
faifoient de la peine ; Paul de Samofate fe mit
à les lui expliquer avec trop de condefcendance
pour les répugnances qu’elle lui montroit; 8c comme
il y a toujours de l’inconvénient à expliquer
ce qui eft effentiellement inexplicable,' de com-
plaifânee'en complaifance, il alla jufqu’à nier la
Divinité de Jéfus-Chrift, 8c dans un concile tenu
chez.iui-même, c’efi-à-dire, à Antioche,l’an 270,
il fut dépofé 8c excommunié. Ses difciples furent'
nommés P aulianifi.es§ mais cette feéle s’éteignit
bien tôt,du moins fous ce nom; car fous le nom
d’Arianifme, elle agita l’égiife pendant plufieurs
fiécles.
Il y a quelques autres perfbnnages de ce même
nom de P a u l qui appartiennent encore, foit à
l’hiftoire eccléfiaftique, foit à Fhiftoire littéraire!
Tels font :
Paul de T y r -, rhéteur célèbre, fous l’empire
d’Adrien, auteur de quelques écrits en Grec fur
la rhétorique;
-P d u ll e S Herniaire , auteur Grec du fixiémé :
fiécle, dont î'hifioireen veçs de Veglifie de Sainte }
Sßpkie, fait partie de la Byzantine; elle., a été;
traduke 8c commentée pan du Gange. ,
' Paul Eginète, médecin ,Grec.du feptième fiéclè,
ne dans ï’ifle d’Egine , & 'nommé par cette rai-
ion Eginète, auteur dun abrégé des oeuvres de
Galien 8c d’un traité de[ re tnedicâ.
P a u l, Diacre de Merida dans rEftramadufe:,. ’
alifii au feptième fièclej àlitètir d*ujiê 'tyfioiré '.dér
phr.s. d'Èjpaghd' x
l P d iil, Diacre d’Aquïfée, nommé vulgairement ^
Üifioire'. Tome!K ’* '
Paul Diacre, 8c dont le véritable nom^étek Paul
Warnefiide, auteur de rhifioire des Lomibafds .
étoit fecrétaire de Didier dernier roi dei L'ombards ;
il tomba entre les mains de Charlemagne , qui eut
pour lui tous les égards qu’il fe piquoit d’avoir pour
les favans. L'attachement qae Paul Diacre con-
fervoit pour fon maître, l’ayant fait foupçonner
d’avoir eu part à des projets formés par le duc
de Frioul 8c par. le duc de Bénevent, en faveur
d’Adalgife fils de Didier, il fut exilé fur le bord
de la mer Adriatique ; il fe fàuva du lieü de fon
exil auprès- du duc . de Béneveut, beau-frère
d’Adalgife , 8c mourut moine au Mont-Cajfin. On
lui attribue l’hymne 'de Saint-Jean \Ut queantIaxis
refondre fibrïs ; & c’eft par Paul Diacre que Charlemagne
fit réformer l’office divin. Avant lu i, on
chantoit aux nodurnes des leçons peu convenables
,- fans nom d’auteur, pleines de folécifmes
& de barbarifmes : Charlemagne chargea Paul
Diacre, de choifir dans les ouvrages 'des'Saints
Pères des morceaux dignes d’être récités par les
fidèles dans des temples chrétiens. Voyet'à l’article
Comines , un parallèle entre Paul Diacre, 8c Philippe
de Gommes. ■
OnditqueChàrlemagne ayant voulu s’éclaircir:
avec Paul DiacreV fur ' l ’affeélion que c e lu i-c i.
paroîffbit .coaferyer pour Didier & fa famille,'
,Paul Diacre eUt la fernieté de lui répondre: Mes]
devoirs ne dépendent pas des évéhemehsd Didier efî
toujours mon maître, & je dois lu ï refier fidèle. On
ajoute que Charlemagne irrité, ordonna dans fon
premier mouvement qu’on lui coupât lés deux
mains. Voilà le conquérant. Voici le p r in c e ,’
ami des lettres. A peine cet ordre étoit-il donné
qu’il» étoit révoqué ; 'Charlemagne, prompt à fe
rétra&er ,-s’écria : Eh\où trouverions-nous -un aujjl’
habile hiftorien , f i on côupoit la main ’•qui‘ a écrit
de f i beaux ouvrages ? car alors , ces Ouvrages'
étoient beaux.
Pau l L u c a s , Cvoyeç Lu c a s . )
Paul de Castro , ( voyt^ Castro. )
Pau l Em ile . (. Voye^•■l’article E miles. E m ît -
LIENS.)
Paul , (Saint Vincent dé ) voyéfi V incentw
Pau l Jove , ( voye^ J o v e . )
Pa u l , ( Marc j llifi. litt. mod. ). c’efi Je vo y a geur
Mare Paul, ou , Marco r Paulô.,' Vénitien ,
doublement menteur 8c comrh,e. voyageur 8c
comm^ écrivain du treizième fièelei.Xl ayioit pénétre
jufqp’à la Chine ; on axle lui fine relation
de.fes yoyages fous ce î titré -de^regtQçiiïus Orien-
tahbus libri très. Il étoit né en 125.5". Il écrivoit
en 12,95.
' PAU L A ( HifidRom.) ( J u l ia C o rn e l ia )
Allé de Julius Paulus Préfet du Prétoire, eut
A à