
Lorfque es confuls partoient pour quëlque expédition
militaire , les quefieurs leur en y oy oien t les
enfeignes qu’ils tiroient du tréfor publie. Le butin
pris fur les ennemis & les biens des citoyens
condamnas pour quelque crime leur étoient remis,
pour les faire vendre à l’encan. Cétoienc eux qui
recevoient d abord les ambafladeurs des nations
é'iangères , qui les conduifoient à l’audience, &
leur affignoient un. logement. '
Outre cela , les généraux en revenant de Par-
mee, juroient devant eux , qu’ils'avoient mandé
au fénat , le nombre véritable des ennemis &
des citoyens tué s, afin qu’on pût juger s’ils mé-
rîtoient les honneurs du triomphe ; ils avoient
aufli fous eux des greffiers fur lefquels ils avoient
jurifdiâion.
Les quefleurs^es provinces étoient obligés d’accompagner
les confuls & les préteurs dans les
provinces , afin de fournir des vivres & de l’argent
aux t ro u p e s ils devôient suffi faire payer
la caphation & les impôts ; les impôts étoient
invariables , mais la capitation n’étoit pas fixe.. Ils
avoient foin du recouvrement des blés dûs à la
république , & de faire vendre les dépouilles des
ennemis ; ils ne manquoient pas d’envoyer un
compte exaéf de tout cela au tréfor public. Ils
examinoient auffi $ s’il n’étoit rien dû à l’état.
Enfin , ^ils gardoient en dépôt auprès des enfeignes,
1 argent des foldats', .& ils exerçaient la
jurifdiâion que les généraux d’armées 8c les gouverneurs
des provinces vouloient bien leur donner.
S’il arrivoit que les gouverneurs panifient avant
d’être remplacés, les quefieurs faifoient leurs fonctions
jufqu’à l’arrivée du fucceffeur. 11 y avoit
ordinairement une fi étroite liaifon entre le quefleur
& le gouverneur, que celui-ci fervoit en quelque
façon de pere à l’autre: fi le quefleur vendit
à mourir ; le gouverneur » en attendant la nomination
de Rome, faifoit exercer l’emploi par-
quelqu un : celui-ci s’appelloit p to quefleur». —
Le quefleur dé la- ville n-’àvoit ni liéleur ,/ni
meffager, viatorem y parce qu’il n?avoit pas droit
r*,ter en jugement, ni de faire arrêter qui que
ce fut, quoiqu’il eût celui d’àflfembler le peuple
pour lé haranguer. Les quefieurs, des provinces
au contraire, paroifient. avoir eu leurs liéfeurs,
au moins dans l’àbfence du préteur. La queflure
etoit le premier degré pour parvenir aux hon-
1îeUfiS*Vi? ^ queflùre , la magnificence
de l^edihte , Iexaélitude & l’intégrité de la pré-
ture, frayèienfc un chemin fur au confulat.
U n ne pouvoir être quefleur qu’à l’âge devin*
cinq ans , & lorfqu on avoit exercé cette charge
en pouvoir venir dans le fénat, quoique l’on n
fut pas encore fénareur. Elle fut abolie & rétt
elle plufieurs fois, fous les, empereurs. Augufl
sréa deux préteurs pour avoir foin du tréfor pi
S lic > mats.leoipcreur Claude rendu cette fouc
tion aux qutßeurs, qui l’étoient pendant trois anîî
Uans la fuite, , on établit une autre efpèce de-
quefieurs, qu’on appella candidats du prince. Leur
fonction etoit de lire les ordres de l’empereur
«ans le fénat. Après eux vinrent les quefieurs du
palais , charge qui fe rapporte à celle de chanceler
parmi nous , & à celle de grand logothete
tous les empereurs de Confiant in ople. (, D. J .
Q u e s t e u r d u . P a r r i c id e , ( Hiß.'rom. ),
magiflrat particulier que fe peuple nommoit, & .
auquel il donnoit la puiflance de connoîtré du-
•ParrI<ÿ e & autres crimes qui feroienc commis
dan« Rome , parce qu’auparavant il étoit défendu
aux confuls de juger de leur chef aucun citoyen
romain J cependant , comme les moeurs-
multipliojent journellement les crimes, le peuple
vit de lui-meme la néceffi-té d’y remédier , en
revêtant un magiflrat de ce fie autorité ■ la même
chofe s’exécuta pour les provinces, & l’on ap*
pella qutzßtores , inquifkeurs, les préteurs qui
furent chargés de cette commiffion. La loi pre-
miere , § . 2,3. de origine juris , b o u s apprend l’o—
gine de ce commiflaire, qu’on appella quefleur du:
parricide. Mais il faut favoir que ce quefleur nommoit
un juge de la queflion, c’eft-à-dire du crime ».
lequel firoit au fort d’autres juges, formoit lfr
tribunal , & p ré v o it fous lui au jugement.
Il efi encore bon de faire ’ remarquer ici la*
part que prenoit le fénat dans la nomination d e
ce quefleur du parricide afin que l’on voie com—
ment les puiffances étoient à cet égard balancées*.
Quelquefois le fenat faifoit élire un diâateur ».
pour faire la fonéhon de quefleur quelquefois iL
ordonnoit que le peuple feroic convoqué paruir*
tribun, pour qu’il nommât le quefleur; enfin , la
peuple nommoit quelquefois un magiflrat, pour.'
faire fon rapport au fénateur fur certain crime,.
& lui demander qu’il donnât le quefleur, comme
on voit dans le jugement de Lucius Scipion ».
dans Tite-Ljve , liv. V l l l. ( D. J .
Q u f s t e u r N o c t u r n e , Ç Hifl. nat. ) le s
quefieurs noâhirnes é oient à Rome de petits ma--
gifirats inférieurs ordinaires, chargés de prendre;
garde aux incendies» & qui durant la nuit, faifoient
la ronde dans tous les quartiers. {A . R .)
QUESTIONS pèrpetuelles, ( Hifl'. romaine ) c’eft1
ainfi qu’on appelloit chez les Romains, les matières
criminelles, dont-le jugement étoit commis,
à des ma gifirats particuliers ». que la peuple créoifi-
à cer éftet, & qui furent nommés quafltores par~-
ricidii,. quefieurs du parricide.
Ce fut feulement l’an de Rome 604-, , que*
quelques-unes de ces commiflions furent rendues-
permanentes. On divifa peu-à-peu toutes les--
matières criminelles en diyerfes parties ,. qu’oiii
Appella des queflions perpétuelles , quaflîones perpétua
, c’efl - à - dire des recherches perpétuelles.
On créa divers préteurs pour faire ces recherches
, & on en attribua un certain nombre à
chacun d’e u x , fuiyant les conjonctures. On leur
donna pourrun an la puifiânce de juger les crimes
qui en dépandoient , & enfuite ils alloient
gouverner leurs provinces. ( A . R .)
QUESTURE, f. f. ( Hifl. rom.) La queflure
^ue l’édilité, étoit une magiflrature qui fervoit à
parvenir' à de plus élevées j elle étoit annuelle
comme celle de conful , & elle ne s’obtenoit ,
à ce • qu’il parort, qu’à 25 ans au plus tôt. De là
il efl facile de conclure qu’on ne pouvoir avoir
entrée au fénat avant cet â g ? , puifque pour y
entrer, il falloit avoir obtenu la queflure , ou
exercer quelqu’autre charge. Voye[ Sigonius., de
antiq, juris rom. Celui qui étoit honoré de la ques-
$ure s’appelioit quefleur. Voye^ Q u e s t e u r . ÇA. R.)
QUEVEDO DE V IL L EG A S ( F r a n ç o i s )
Hifl. litt. mod. ) efpagnol, chevalier de Saint-Jacques
, efl mis au rang des meilleurs poètes & des
meilleurs écrivains de fa nation ; le comte duc
d ’OIivarès dont il avoit décrié le gouvernement,
ufa de fa puiflance pour l’accabler , ce qu’aucun
miniflre n’aura jamais le pouvoir de faire fous un
véritable ro i, à moins que la calomnie ne foit
prouvée: mais il importe aux roiis que la voix des
citoyens ne foit jamais étouffie par leurs minif-
tres. Quevedo fut donc mis en prifon , & n’obtint
fa liberté qu’à la difgrace de ce miniflre ,
qui n’en fut une ni pour l’état ni pour beaucoup
de particuliers. Quevedo, né en 15 7 0 , à Ville-
neuve de l’Infantado , mourut dans le même lieu
en 1645. Ses oeuvres ont été recueillies à Bruxelles
, en trois volumes & traduites en françois.
Elles contiennent des poëfies , des traduâions,
& c . L’aVamurier Bufcon, aflez mauvais roman ,
qui a cependant été traduit en différentes langues,
& récemment en françois, en 1775 , de Quevedo.
Q u e u e d e C h e v a l , {H ifl. mod.) enfeigne
Qu drapeau fous lequel les 'lartares & les Chinois
vont à la guerre.
Chez les Turcs , c’efl: l’étendart que l’on porte
devant le grand-vifir , devant les bachas , &
devant les fangiacs. On l’appelle toug, & on l’attache
avec un bouton d’or au bout d’une demi-
pique.
Il y a des bachas à u n e , à deux & à trois
queues.
La queue de cheval arborée fur la tente du
général efl le fignal de la bataille. A l’égard de
origine de cette coutume, on raconte que dans
une certaine bataille l’étendart ayant été enlevé
par l’ennemi, le général de l’armée turque, o u ,
félon d’autres, un fimple cavalier coupa la queue
à fon cheval, & l’a) ant mife au bout d’une demi-
pique , il encouragea les troupes & remporta la
viélpire. En mémoire de cette belle aftion , le
grarid-Seigneur ordonna de porter à l’avenir cet
étendart comme un fymbole d’honneur. -Ricauu
( A . R . )
Q U EU E , terme de Chancellerie : ce mot fe dit
de la manière de fceller les lettres. Une lettre efl
fceUée à fimple qu eu e , quand le fceau efl attaché
à un coin du parchemin de la lettre qu’on a
fendu exprès; & elle efl fcellée à double queue,
quand le fceau efl pendant à une bande en f eu-
ble de parchemin paffée au travers de la lettre,
comme on fait dans les expéditions importantes.
( J . R . ) ■
Q U EU X DE FRANCE , G r a n d , ( H!Jl. ie
France. ) nom d’un ancien officier de la nirifon.
des rois de France, qui commandoit tous les
officiers de la cuifine oc de la bouche ; c’étoient
des gens de qualité qui étoient pourvus de l’office
de grand-queux, comme on le peut voir dans
l’hiftoire-des grands officiers de la couronne,
par le P. Anfelme. { A . R . ) ■
Q U I A Y , f. m . ( Hifl. mod. juperflit. ) nom'
générique que l’on donne aux idoles ou pagodes
dans la péninfule ultérieure de ITnde, c’efl-à-dire
au Pégu, dans les royaumes d’Arrakan , de Siam,
&c. Quîay - Poragray ell la grande divinité d’Arrakan
; fes prêtres s’appellent raulins. Dms
certaines folemnités, ce dieu efl porté en pre-
ceflion fur un char très - pefant., dont les roues
font fort épaiflës & garnies de crochets de fer.
Les dévots d’Arrakan fe font écrafer fous le poids
de ces roues , ou s’accrochent aux crampons de
fer qui s’y trouvent, ou bien ils fe font des in-
cifions & arrofent le dieu de leur fang a*ces martyrs
de la fuperflition font des objets de vénération
pour le peuple, & des prêtres confervent
dans leurs temples les inflrumens de leur fup-
plice. ( A . R . )
QUICHOA. f. m. ( Langues ) C ’efl le nom
que Ton donne à la langue que parlent lès Indiens
du Pérou ; elle fut répandue autrefois par les Incas
dans toute l’étendue de leur empire pour
faciliter le commerce , en donnant à leurs fujets
une langue uniforme. Les Indiens de la campagne
ne veulent point parler d’autre langue, mais ceux
qui habitent les villes affeélent de ne favoir que
l’efpagnol, & d’ignorer la langue quichoa. {A . R.)
QUIEN ( M i c h e l le ) Hifl. litt, mod.) Le
père U Qui en, dominic tin , favant dans les langues »
& dans l’antiquité eccléfiaftique. Ses principaux
It J 2.