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Qu'à tôUt ce granâ éclat, à ce courroux (ùnefte »
Oa verroit fuccéder un filencë modefte ;
Que vous-même à la paix fouferiricz le premier;
Heureux que fa borne daignât tout oublier.,.,.
Et prenez-vous, feigneur, leurs caprices pour guides ?
Et ferez-vous le feul que vous n'o-ferez croire ?
Eurrbus ne penfe pas, feigneur » tout ce qu’il d it,
Son adroite vertu ménage fon crédit»
Ou plutôt ils n’ont tous qu’une même penfée..,..
Héron » s’ils en font crus » n’eil point né pour l'empire »
H ne dit, il ne fait que ce qu’on lui preferit ;
fiurrhus conduit fon coeur > Séncque' fon efprit... &c.
Le tour de Poppée vint enfin ; Néron , dans fa
fureur brutale , la tua d’un coup de pied-, parce
iju’elle le raillait fur fa prétendue adreffe à conduire
un char.
Pour vertu fingulîère,
Il excelle it conduise un char dans la carrière.
I lle étoit greffe alors » elle reçut le coup dans
le ventre , & le coup fut mortel ; fon corps fut embaumé
& porté dans J e tombeau des Céfars: Pline
dit que Néron fit brûler à fes funérailles plus, de
parfums que l’Arabie heureufe n’en produit en un
an. La plus grande affaire de Poppée étoit le foin
de fa beauté. Dion rapporte que cinq cents âneffes
lui foumiffoient tous les jours un bain de lait : elle
mourut l’an 66 de J . C»
Une autre Poppée, femme d’un Scipion »fut accus
e par Meffahne qui vouloir la perdre , d’un adultère
avec Valérius Afiaticus , que la même Meffa-
line vouloit perdre auffi l’un & l’autre fe donna
la mort, ( l ’an 4 4 ) de Père chrétienne. L’empereur
Claude , ou n’en fachant rien, ou l’ayant
Oublié., demanda quelques jours après à Scipion
qui étoit a fa table pourquoi il n’a voit pas amené
fa femme.
POQUELIN „ ( Voyez Molière. >
PO Q U E T , ( Voyez Livonière, ),
PORA , ( Hifi. mod. mythol, ) ce mot fignifie
D ie u dans la langue des babitans du royaume
d’Arrakan ». aux Indes orientales. O-n donne ce
nom à une montagne » fituée dans le voifinage de
la ville de Ratnu 9 au forum et de laquelle, eft une
idole fous la figure d’un homme affis, les jam
bes croif es , pour qui les Indiens ont la plus grande
vénération. ( A . R. }
Porcelaine tour de ( Invent.. Chinoif. ) Cette
fameufe tour de porcelaine eft dans une plaine près
de Nanking , çapit le de ce royaume. C’eft une
oéïogone à neuf étages voûtés, de 90 coudées
de hauteur , revêtue de porcelaine par dehors
, & incruftée de marbre par dedans, A ebaque
étage eft une galerie ou cloifon de barreaux
& aux cotés des fenêtres font de petits trous quar-
rés & treiliiffés de fer-blanc.
Toutes les galeries font couvertes- de toîrs verds
qui pouffent en dehors des foli veaux dorés; ces
foliveaux foutiennent de petites cloches de cuivre 9
qui étant agitées par le vent, rendent un fon fort
agréable. La pointe de cette tour , qu’on ne fau-
roït toucher qu’en dehors , eft couronnée d’une
pomme de pin qu’on dit être d’or mafîif ; & tour
cela eft travaillé avec tant d’art , qu’on ne peut
diftinguer ni les foudures , ni les Haifons des pièces
de porcelaine , & que l’émail & le plomb dont
elle eft couverte à différens endroits, glacés de
verd , de rouge , & de jaune, la fait paroître toute
couverte d’or , d’émeraudes, & de rubis.
Fifcher a repréfenté cette tour dans fon effai»
cl’ architecture hiftorique.
Les Tartares forcèrent les Chinois de la bâtir
il y a près de 7^0 ans, pour fervir de trophée à-
la conquête qu’ils firent de ce royaume , qu’ils-
ont reconquis au commencement du fiècle dernier.
Davikr. ( D. J . )
PORCELETS. ( Guillaume des ) ( FUJI, mod.)
Difbas pour l’inftruâion des nations qui croient,
mais qui ne croient point encore affez que le mat
fe rend au centuple , & qui ne croient point distout
que le bien fe rend auffi, difdns que Guillaume
des Porcelets qui avoit fuivi Charles d’Anjou
dans î’exp édition & la conquête de Naples
fut le feul feigneur français épargné à coiffe ce fa-
bienfaifance & de fa vertu dans l’horrible maffa-
cre des vêpres Siciliennes, en 158 5, à Paferme. Sur
l’origine fabuleufe de ce nom des Porcelets ( v o ir
le dictionnaire de Blason, à l’article Porc. Ir
PORC-EPIC {Perdre- du.) ou du cama*l,- fufc
inftitué par Louis, duc d’Orléans, deuxième fils
de Charles V , ! an 1594 ; on prétend qu’il l’inf—
tîtua pour montrer à Jean, duc de-Bourgogne
qu’il étoit en état de fe défendre, contre fes- ennemis
«
Cet ordre étoit eompofé de vingt-quatre chevaliers,.
non compris le prince, grand-maître;
avant que d’être reçu, il fallait faire preuve de-
quatre degrés de nobleffe.
Le collier étoit une chaîne d’or ^ d’oii pendeit
fur l’eftomac un porc-épic de même métal..
Les chevaliers étoient vêtus d’un manteau de:
velours violet, avec un chaperon & un mantelet
d’hermine; ils avoient pour devife ces mots, continus
G? eminùs-.
On donne à cet ordre lé nom de camail ^ parce
que le duc d’Orléans, en recevant un chevalier
lut faifoit don d’une bague d’or , garnie, d’un, camaïeu,
fur lequel étoit gravé un pore-épie.
Loi iis X I I , furnommé 1 e. père du peupla fit uné;
promotion de chevaliers du porc-épic, à fon ave.-
nement à la couronne, en 149S , & y nomma
pkifieurs feigneurs de fa cour.
Cet ordre fut aboli fous le règne de ce prince,
oui mourut le premier janvier 15 15 •
G. D. L . T.
PORCELLUS ou PORCELLIUS. ( Pierre) Hiß.
litt. mod. ) Cet écrivain napolitain , qui fe qualifie
fecrétaire du roi de Naples, tiroit, à ce qu’on croit,
ce nom dè Porcellus, de la première occupation
de fon enfance, qui étoit de garder les pourceaux.
On a de lui un ouvrage intitulé : Commentaire du
comte Jacques Piccinino , appellé Scipion Emilien ,
publié en 17 3 1 par Muratori dans le vingtième
tome de fes voyages d’Italie. C’eft Téloge plus
que l’hiftoire des hauts faits de ce capitaine Jacques
Piccinino qui, en 14 52., fervoit les Vénitiens dans
une guerre contre les Milanois. Porcellus étoit
avec lui dans l’armée des Vénitiens, non comme
guerrier, mais comme témoin des faits dont il .
de voit être l’hiftorien,
PORCHERES d’ARBAUD ( F rançois d e )
( Hiß. litt, mod.) poète François qu’on- ne lit plus.
Il étoit élève de Malherbe qu’on lira toujours ,
& qui lui légua la .moitié de fa bibliothèque; i\
entra dans l’académie francoife au temps de fon
infti ration, & oa a de lui une ode au cardinal
de Richelieu pour le remercier de la place qu’ il
lui avoit donnée dans l’académie; il falloir pour
la gloire de l’académie qu’on n’eût plus qu’elle à
remercier des places qu’on obtient chez elle. On
attribue à Porchères d'Arbaud un fonnet fu r les
yeux de la belle Gabrielle JEfirées-, imprimé dans
un recueil de 160-7 intitulé r Le parnajfe des excel-
îe'ns poètes de .ce temps ; ainfi Porchères étoit un des
excellens poètes d« temps. Ce fonnet lui valut,
dit-on, une penfion de 1400 1.', penfion très-forte
pour le temps, & qui prouve bien plus l’amour
du roi pour les yeux de la belle Gabrielle que
pour la poéfie. Porchères étoit de Saint-Maximin
en Provence. Il mourut en 16 4 a , en Bourgogne
eu il s’étoit marié.
PQRCHERON, (Dom D avîd-Placute) Hiß.
litt. mod. ) bénédiftin & bibliothécaire de l’abbaye
de S-iint-Germain-des-Prés à Paris, y mourut en
1694 à quarante-deux ans,' étant né en 1 6ya. Il
étoit de Château-Roux en Berry. On a de lui
une édition des maximes pour l'éducation d'un jeune-
feigneur, auxquelles il ajouta une tradu&ion des
inflruttions de l'empereur B a file le macédonien pour
Léon fon fils , & la- vie de ces deux princes ; une
édition de la géographie de l'anonyme de Ravenne
avec des notes ; il a eu part à l’édition de Saint-
Hilaire & de quelques autres pères-.
FORCEE, ( Hifi. Rom. j fille de Caton d’Utique
& femme de Brutus , chef de la conjuration contre
O fe r, fut digne d’un tel père & d*un tel mari*
Elle s’appercevoit qtie Bru tus médifoit quelque
grand del-lein dont il- étoit & profondément occupé,
&. vivement agité. jj Brutus, lui dit-elle, la fille
» de Caton vous a-t-elle été donnée pour être
îj feulement la compagne de votre h t, & ne lui
» devez-vous pas la confidence de vos deffeins?
» Me croyez-vous donc ou affez aveugle pour
>> ne pas voir que vous avez des fecrets que vous
» me cachez, ou affez lâche pour les trahir, ou
»• affez foible pour les révéler i Regardez, je fais
jj fouftrir ». Elle lui montre qu’elle s’eft fait à la
cuiffe une profonde blefliire avec un fer tranchant J
elle lui' déclare qu’elle ne s’eft permis de lui demander
fon fecret qu’après s’étre exercée ainfi k
triompher de la douleur, & s’être affurée qu’aucun
tourment ne lui arracheroit aucun aveu. Bru-
u is , faifi d’admiration, lui avoua & lui confia tout,
en demandant feulement aux Dieux de fe montrer
en cette occafion & en toute autre , le digne époux
de Porciè , le digne gendre de Caton. Lorfqu’après
la mort de Célar , B ru tus partit pour la Grèce
avec les autres conjurés, Porcie l’accompagna juf-
qu’à V é l i e v i l le .maritime de la Lucanie, où il’
devoit s’ embarquer. Ce fut-la qu’ils fe féparèrenC
pour ne fe plus revoir. Leurs adieux furent triftes
& tendres; Porcie vouloit renfermer fa douleur
& fur-rout fes craintes; toute fa fermeté l’abandonna
tout-à-coup à la vue d’un tableau qui repréfemoir
lés adieux d’He&or & d’Andromaque, peints
d’après Homère. Ses larmes la trahirent, & on
l’en vit plufieurs fois répandre dans cette journée^
Aciïius , arai de Brutus, enrrant dans la muation 9
récita les vers d’Homère qui expriment ces adieux.
Brutus touché, attendri, rendit aux vertus de Porcie
le plus éclatant témoignage. Ce n’eft point afiex
la louer, dit-il, que de la comparer à Andro-
maque ; fi celle-ci a fon amour conjugal & &
fidélité, Porcie l’emporte de beaucoup nir elle pour
le courage & la magnanimité.
Dion,Valère Maxime, Nicolas de Damas rap»-
portent qu’après la bataille de Philippes & la raorr
de Brtitus ,, Porcie, réfolue de ne lift pas forvivre ,
& fe voyant gardée à vue. par fes parens & fes»
amis qui avoient éloigné d’elle toute forte d’armes ,,
avala des charbons ardens, & s’étouffa ; ce fais
eft même confiera par dès vers connus l
Poreia magnanimi proies geaerofa Catonis.....
JDixït y & ardentes avido bïbit ore favillas.%. &e-
Mais il y a quelques doutes fur cette hiftoire
quelques raifons de croire que Porcie é oit morte-
avant Brutus. Il y a une lettre de Cicéron à Br.u-
tu s , qui paroit être, une lettre de confolatioa fur-
cette perte. Porcie avoir été mariée en premières
noces à Bibulus.
Porcie avoit eu pour tante une autre Porcie .ÿ
foeur de Caton d’Utique, & dont Cieéroa parler
j avec éloge>