
» alors efi grande vénération; on avoit peine à
» fuppofer qu’on osât être parjure; mais en louant
» ce fentiment, on ne fauroit affez admirer par
» quelles ridicules & baffes pratiques on croyoit
v pouvoir. en éluder l’effet.
» Le roi Robert voulant exîgeif. un ferment de
» fes fujets, & craignant auffi de les expofër au
jj châtiment du parjure, les fit jurer fur une chaffe,
»> fans reliques, comme.fi le témoignage de la
»> confcience n’étoit pas le véritable ferment dont
» le reffe n’eft que l’appareil.
n Quelquefois, malgré le ferment, l’açcufateur
» perfiftoit dans fon accufation; alors l’accufateur.,
» pour preuve de la vérité, & l’accufé, pour
jj preuve de fon innocence, ou tous deux en-
jj femble , demandoient le combat.
» Lorfque dans les affaires douteufes, ajoute le
même auteur, on déféroit le ferment à l’ac-
jj cufé, il n’y avoit rien que de raifonnable &
j> d'humain. Dans le rifque de condamner un
v innocent, il étoit’ jufte d’avoir recours à •fon
w affirmation, Sc de laiffer.à Dieu la vengeance
n du parjure. Cet ufage fubfifte encore ^ parmi
»> nous. Il eft vrai que nous l’avons borné à des
89 cas de peu d’importance, parce que notre pro-
» pre dépravation nous ayant éclairé fur celle des
J> autres, nous a fait connoître que la probité des
y hommes tient rarement contre de grands inté-
tJ rets jj. Mém. de VAcad. tom. X V .
On n’appelle plus cette forte de preuve en
juftice purgation canonique , mais fimplement preuve
par le ferment ou affirmation, & toute perfonne
en eft crue fur fon affirmation, s’il n’y a point
de titres ou de preuve teftimoniale au contraire.
L A , R . )
P U S
PUSSA ; f. f. ( Idolât. chïnoife. ) déeffe des Chinois
, que les chrétiens nomment la Cyb'ele chu
hoife. On la reprèfenté àffife fur une fleur d’ali-
fier, au haut de la tige de l’arbre. Elle eft couverte
d’ornemens fort riches, & toute brillante de
pierreries. Elle a feize bras-qu’elle étend, huit à
droite & huit à gauche; chaque main eft armée
de quelque chofe, comme d’une épée, d’un couteau,
d’un liv re , d’un v a fe , d’une roue & d’autres
figures fymboliques. Hiß. de la Chine. (A . R . )
PU STER , f m,. ( idolât. des Germains.') nom
propre d’une idole des anciens Germains. Plufieurs
auteurs ont fait mention de cette idole, entre
gmtres Fabricius, dans fon traité de rebus metal-
ïicis ; Théodore Zwinge r, dans fon theatrum vîtes
fiumance ; D erian , dans fa defeription du cercle de
la haute-Saxe * André Toppius, dans celle de
fonders-haufen ; Henri Erneft, dans fes obfervations
diverfes ; Sagittarius, dans fes antiquités payennes ;
ToUius , dans fes epifiohz itineraricè ; Prétorius,
f? magia dm m r ix f t s , jpaj* tout ce qu’ils nous
en apprennent eft plein de fables & de contradictions,
1 enfin Jean-Philippe-Ch riftian Staube a
mieux débrouillé que perfonne ce qui regarde çet
ancien monument des Germains idolâtres, dans
une difl'ertatioti intitulée : Puferus velus Germa-
norum idolum, imprimée à Gieffen en 172.6 j in-4 •
Le. leéleur peut la confulter. ( D. J . )
P U T
P U T R IZ , ( Hift. mod. ) nom que l’on donne
à la première femme cfo r01 d£S Moluques ; fes
enfans font eftimés plus nobles que ceux de lès
autres femmes, qui ne leur comeftent jamais le
droit de fuccéder à la couronne. ( A . R . )
P U y
PUY , ( d u ) nom que divers.perfonnages ont
iîluftré. *.
i ° . Raymond du Puy ( de Podio) fut le fécond
grand-maître de l’ordre de Saint-Jean de Jérufalem,
oc le premier qui ait pris ce titre de grand-maître ;
car Gérard, fon prédéceffeur, instituteur de cet
ordre , ne prenoit que le titre de reéteur de l’hôpital
de Saint-Jean de Jérufalem. Du Puy fuccéda
en 112 0 à G é ra rd; il établit une milice pour la
dèfenfe de la religion ; il affembla le premier chapitre
général, & y fit de nouvelles conftitutions
qui furent confirmées en 1 1 2 3 par le pape. Ca-
lixte I I ; en 1 1 3 0 , par InnocentII; il aida Baudouin
, roi de Jérufalem , à faire la conquête d’A f-
calon ; il mourut en 116 0 . Le brave du Puy Mont-
brun étoit de la même famille. (V o ir fon article
à Montbrun'. )
20. Henri du Puy, nommé par les favans Erichis
Puteaniis, difciple de Jufte-Lipfe fon fucceffeur
dans une chaire de proteffeur ; il eut,comme Puffen-
dorff,( voyez fon article)',à choifir entre lesfaveurs
de différens fouverâins. Né à Venloo,. dans la
Gueldre, en 15 74 » il eut une chaire d’éloquence
à 'Milan ; le roi d’Efpagne le choifit pour fon
hiftoriographe ; l’archiduc Albert le fixa dans les
Pays-bas par la chaire de Jufte-Lipfe , par le gouvernement
dé la citadelle de Louvain, par une
place de confeiller d’état. Il mourut â Louvain
en 1646. Ses principaux ouvrages font : Jlatera
beîli & pacis, ©u il faifoit pancher la balance du
côté de la paix , ce qui déplut aux Efpagnols, qui
croyoient alors avoir intérêt à faire la guerre,
<3c qui ne furent defabufés que quand la' guerre
les eût ruinés. Hifloria Infubrica. Theâtrum hiflo-
ricum Imperatonim ; Cornus feu de luxu , dont il
y a une traduâion françoife fous le titre de Cornus ,
-ou le banquet dijfolu des Cimmériens, &c. Toutes
fes oeuvres ont été recueillies à Louvain , en cinq
volumes in - 8°.
30. Les du P«y,famillede favaps,commele$ Pithou,
les Sainte-Marthe, les Godefroy, eft plus fée,onde,
encore ea'favaps»
Leur,
Leur père étoit Claude du Puy , élève de Tur-
tièbe pour les belles-lettres , & de Cujas pour le
droit, parent & ami du célèbre préfident de
Thou. Il étoit fils-d’un avocat, & fut confeiller
au parlement ; il y acquit beaucoup de réputation
; il fut l’ami de tous les gens de lettres, mais
nous ne pouvons le compter parmi les favans
que pour un amateur, çère de beaucoup de fa-
yans illuftres. Mort en 1594.
Son fils aîné fut Chriftophe du Puy ; il fuivit
à Rozne le cardinal de Joyeufe en qualité de fon
protonotaire. Pendant'qu’il étoit à Rome, on voulut
y mettre à Vindex l’hiftoire du préfident de
Th ou; il empêcha cette fottife, qui, après tout,
21’cn eût été qu’une de plus; étant aumônier du
z o i, & voyant de près le cardinal du Perron ,
grand aumônier , il fit le Perroniana ; il a donc de
plus que fon père un titre littéraire, quelle qu’en
l ’oit la valeur. Il finit par être chartreux, d’abord
«n France; puis il mourut à Rome en 16 5 4 , prieur
de la chartreufe de cette ville.
Pierre du Puy fon frère, troifième fils de Claude,
eft celui de toute cetto famille qui a le plus de
titres littéraires, & c’eft le favant entre les mains
duquel a paffè le plus grand nombre de titres relatifs
à notre hiftoire ; il a travaillé avecune ardeur
infatigable à l’inventaicc du tréfor des Chartres. On
eonnoit fon .traité des droits du roi fur plufieurs
états & feigneuries. Théodore Godefroy y travailla
de concert avec lui. Si Pierre Pithou eft l’auteur
du traité des libertés de Véglije gallicane, Pierre
[du Puy l’eft des preuves de ces mêmes libertés. On
a de lui Vhifoire véritable delà condamnation de Tordre
des Templiers ; Vhifoire générale du fchifme qui a été
fans Véglife, depuis 137S jufqu’en 142% , c’eft-à-
jdire, du grand fchifme d’Oeeident, Chifloire du
différend entre le pape B ont face V I I I & le roi
Philippc-le -Bel ; Vhifpire des favoris ; Vhifoire du
jconcordat de Bologne entre le pape feon X & le
roi François I ; un traité de la loi falàque ; un
traité des régences & majorités des rois de France ;
Un traité des contributions que Us eccléfafiqu.es
doivent au roi en cas de ncceffitè ; un mémoire du
droit cTaubaine ,* un mémoire 6* injîruêlion pourfervir
À jufiifier T innocence de Meffire François - Augufe
de Thou; une apologie de Vhifoire du préfident de
Thou. Du Puy eft un de ces auteurs fur lefquels
on s’appuye avec confiance, parce qu’on peut
compter fur leur exaâitude. Citer du P u y , c’eft
prefque citer les foürces, Pierre du Puy étoit
confeiller au parlement & garde de la bibliothèque
du roi; il étoit né en 15 8 2 , il mourut en 16 5 1;
Nicolas Rigauk, fon ami, a écrit fa vie.
Jacques du Puy fon frère, cinquième fils de
Claude du P u y , fut auffi garde de la bibliothèque
du roi ; Pierre du Puy avoit tenu à la bibliothèque
du roi de favantes conférences, qui lui avoient
fait une réputation perfonnelle & indépendante de
les .ouvrages; Jacques les continua , & ce fut avee
fuccès qui lui acquit auffi une grande réputation
Ù iS f irt. Ttm IF .
de favoir. S ’U n’ a rien produit de lui-même, le
public lui eft redevable de la plus grande partie
des ouvrages de fon frère, dont il a été l’éditeur,
& c’eft avoir rendu un grand fervice aux lettres.
Mort en 1656.
4°. Claude-Thomas du Puy , fils d'un négociant de
Paris, intendant de l i nouvelle-France en Canada,
avocat général au grand confeil, &c. avoit beaucoup
de talent pour la mécanique. Il eft le premier qui
ait fait des fphères mobiles fuivant le fyfiême de
Copernic ; il a inventé des machines hydrauliques.
Mort en 17 38 .
PUY-LAURENT. ( A n t o i n e d e l ’ A g e d e )
( Hifl. de France) Il fut fous-gouverneur de Gaf-
ton, duc d’Orléans, & il le gouverna toute fa v ie ;
il fut acculé d’ avoir vendu tour-à-tour fon maître
à la cour & la cour à fon maître; c’eft ainfi qu’en
ufoit à l’égard de Marie de* Mèditis le cardinal
de Richelieu, n’étant enedre qu’évêque de Luçon
& ayant toute fa fortune à faire ; mais devenu
tout-puiffant, il puniffoit dans les autres ce qu’il
s’étoit tant de fois permis. Puy-Laurent entraînoit
toujours Monfieur dans quelques nouvelles révoltes
, pour avoir aux yeux de la cour le mérite
de le ramener , & auprès de lui-même celui de
faire fa paix avec la cour. Après avoir été tour-
à*tour & plufieurs fois récompenfé d’avoir fufpen-
du ces querelles, &puni de les avoir entretenues ,
il mourut à la Baftille, lieu fi fufpeâ alors, 8c
qui vo y oit trop fou vent & trop brufquement mourir
les ennemis de Richelieu»
Puy-Laurent eft au nombre de fes victimes ;
quoique dans un de fes raccommodemens paffa-
gers, il eût époufô mademoifelle de Pom-ch.iteau ,
coufine germaine du cardinal. Le rapprochement
de trois époques três-voifines, fuffit pour donner
une idée des viciffitudes de fa fortune: en 16 3 3 ,
il fut condamné à avoir la tête tranchée , comme
complice de l’évafion du duc d’Orléans qui s’étoit
retiré en Lorraine.
En 16 3 4 , il fut fait duc 6c pair.
En 162 5 , il fut arrêté le 14 février , & mourut
à la Baftille, le premier juillet fuivant.
PU Y SÉG U R , ( Hifl. de France ) noble & ancienne
famille , dont le vrai nom eft de Chaftenet ;
elle eft originaire du comté d’Armagnac.
Bernard deGhaftenet étoit, en 1365 , chambellan
du roi .de Navarre , Charles le mauvais ; Jean
de Ghafte.net, feigneur de Puyfégur, marié en
15.90, laiffa quatorze enfans, dont plufieurs ont
bien fervi l’état.
Un de fes fils , nommé le feigneiir de Camp-'
Seguet, commandait dans Leâoure , lorfque le
duc de Montmorenci y fut conduit en 163 a , après
le combat de Caftelnaudari, & fa fidélité caufa la
mort de ce généreux & intéreffant prifonnier;
$a*s Qttftenet fit fou devoif K il refufa une fomjmç