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de l’antiquité. Paufanias rapporte qu’un jour cet' I
komme , feul & fans armes , tua fur le mont
Olympe un lion des plus furieux. Ayant une autre j
fois faifi un taureau p ar ,l’un des pieds de der-
riè e ,le taureau ne put échapper qu’en iaifiant la
corne de fon pied dans la main de l’athlète. L®rf-
qu’il retenoit un chariot par derrière, les chevaux
les plus rnbuftes animés par le cocher, ne pou-
voientl le faire avancer. Darius Nothus, roi de
Pe rfe , l’ayant voulu "voir fur le bruit de cette
force prodigieufe , lui mit en tête trois foldats de
fa garde, de ceux que les Perfes appelloient immortels
, & qui étoient diftingués entre tous les
.guerriers par la valeur & par la force ; il fe battit
contre tous les trois à la fois , & les tua.
POLYDORE V irgile {H iß .lit t, mod. ) étoit
■ un Italien , patif d’Urbin ; il pafla en Angleterre
.fous le règne de Henri V II I, pour recevoir au
nom du pape le denier de faint Pierre , car l’Angleterre
payoit encore au faint fiège ce tribut
de l’efclavage, du temps de Henri V I I I , & ce
prince ne s’en affranchit que par le fchifme. Henri
V II I goûta Polydore Virgile , le fixa en Angleterre,
lui procura l’archidiaconé de Wels. Ce
fut là qu il écrivit fon hiftoire d’Angleterre , dédiée
à Henri V I I I , & qui va jufqu’à la fin du
.règne de Henri V II. On a de lui quelques autres
ouvrages moins connus ; un traité des prodiges,
un traité de inyentoribus rerum ; un recueil d’adages
ou de proverbes; des correôions fur Gildas. On
a fait fur Polydore Virgile ce diftique latin :
Virgilii duo funt , alter Maro , tu , Polydore :
Alter ; tu mendax, ilie poita fuit.
Mort en 15 5 5 .
PO L Y EN , POLYÆNUS, ( Hiß. litt ! anc.) auteur
connu par fon recueil defiratagêmes de guerre,
qu’il dédia aux empereurs Antonin & Veius, &
que dom Lobineau , bénédiftin , a traduit en fraif-
çois fous ce titre : Les rufes de guerre de Polyen.
Polyen étoit de Macédoine.
. PO L Y EU C T E , ( Hiß. ecclef ) martyr de Mé-
lirène en Arménie au troifième fiècle ; on ne conçoit
que fon nom qui fera célèbre à jamais par
la tragédie de Corneille. Les aéies de fon martyre
font fuppofés; ç’eft, dit Corneille, un martyr dont
on a plutôt appris le nom à la comédie qu’à l’é-
glife ; il rapporte cependant ce qu’en a écrit, au
9 janvier, Surins, ou plutôt Mofander qui l’a augmenté
dans les dernières éditions, & ce qu’il rapporte
eft conforme à ce qu’on voit dans la pièce
lur PolyeuSle & fur Néarque;.le« embelliffemens
dramatiques portent fur les autres perfonnages.
PQI.YGN O T E , (Hiß. une.) peintre grec dé ;
l ’ile de Thafe dans la mer Eg ée , viv.oit vers l’an 220
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avant Jéfus-Chrift. Il fut principalement- eftimé
pour la grâce & l’expreflion qu’il fut donner à
fes figures; il s’éxerça auffi quelque temps dans
la fculpture, mais il en .revint au pinceau. Son
chef-d’oeuvre eft la repréfentation des principaux
événemens de la guerre de Troye dans ce portique
d’Athènes qu’on appelloit le Pécile ; il refufa.
d’ en recevoir aucun paiement, gènérofité qui mérita
que le confeil des amphy étions le remerciât fo-
lemnellement & par un décret formel au nom
de tous les états de la Grèce, & ordonnât que
dans toutes les villes où il pafferoit, il feroit logé
& défrayé aux dépens du public; on lui décerna
d’ailleurs un logement public dans Athènes, Po-
lygn&te fit aufii le tableau de la bataille de Marathon,
qui: fut pareillement placé dans le Pécile.
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POM E T , ( Pierre ) Hiß. litt, mod.) marchand
droguifte, homme diftingué dans fa profeflion ,
auteur d une hifioire générale des drogues, imprimée
en 16 9 4 , in-fol. avec figures, & que Jofeph
Pomet, fon fils, a fait réimprimer en 1755 > en
deux volumes in-/?. Pierre Pomet , né en 16 5 8 ,
mourut en 1699.
POMEY, ( F rançois) Hiß.litt, mod.) jéfuite,
connu par un diéiionnaire françois-latin, qui n’eft
plus guères d’ufage; par une efpêce de vieille
rhétorique- latine que le père Jouvency a rajeunie
fous le titre de novus rhetoricctt candïdatus. On a
encore de lui un traité des particules en François-;
un traité des funérailles des anciens en latin,
fous le titre de libitinà ; des colloques fcholafliques
& moraux ; une mythologie latine, fous ce titrer
Panthceum myfiicum, feu fabulofa Deorttm hifioria ;
un abrégé du diélionnaire de Robert-Etienne »
intiiulé : flos latinitatis, &c. Mort en 16 73.
POMMERAYE, (dom J ean-François) Hiß.
mod.) bénédiétin de la congrégation de Saint-Maur,
étoit de Rouen 8c a beaucoup écrit fur Rouen.
Il a fait l’hiftoire de cette cathédrale de fes ar-*
chevêques, de fes conciles & fynodes, de fes
abbayes de Saint-Ouen, de Saint - Amand & de
Sainte-Catherine,.&e. Né en 1 6 1 7 , mort en 1687.
POMPADÔUR ,(H ifl. de Fr. ) noble & ancienne
maifon du Limoufirr;eile portojt au commencement,,
ou comme nom de famille, ou comme nom de
baptême, ou comme une efpèce de furnom . celui
de Hélie ; les femmes de cette maifon ont fou-
vent porté celui de fouberane ou fouverainec Souveraine
Hélie , fouveraine de , Pompadour.
De cette maifon , aujourd'hui • éteinte , étoit
GeofFroi de. Pompadour, évêque de Périgueux, &
enfuite du P u y , grand aumônier de France, qui
fut premier président de la chambre des comptes,
de Paris. On crut qu’il étoit dans les intérêts d»,
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duc d’Orléans (L o u isX II) contre la dame de Beau-
jeu , fous le règne de Charles VIH. Il fut arrêté
fous ce prétexte vrai ou faux, fa difgrace ne fut.
pas longue, & il fut transféré du fiégfe de Périgueux
à .celui du Puy fous ce même règne ; il mourut
fous celui de Louis X l l en 15 14 .
Antoine, fon frère puîné, mourut évêque de
Condom , le n V é t o b r e i^ ô .
Jean I I , leur frère aîné, étoit chambellan de
Louis XI.
Antoine, fon fils, étoit maître d’hôtel de Charles
V i l ! , & fut chambellan de Louis XII.
GeofFroi V , petit-fils d’Antoine, fut fait gouverneur
du L>moufin, & avoit bien mérité cet
honneur par les fervices qu’il avoit rendus-aux
rois Henri II , François II 8c Charles IX .
Je an , fon fils, fut tué au fiége de Mueidan en
15 6 9 , dans le^ guerres de religion.
Dans la branche des marquis de Laurière,
un Pompadour, marquis du Bourdé, fut tué au
fiége de Thionville en 1639.
Une femme d’un grand-xrédit, qu’on trouve
célébrée dans quelques endroits des poéfies de
Mv de Voltaire, fous ce nom de Pompadour ;
Il fe plut à paitrir d’incarnat & d’albâtre
1 Les eharmes arrondis du teint de Pompadour r
• Tandis qu'il vous étend un noir luifant d’ébènï- '
Sur le nez applati d’une face africaine,
Qui reflemble à la nuit comme l’autre au beau jour;
n’avoit rien de commun, comme on fait , avec
la maifon de Pompadour, & n’avoit pris ce nom-là
qu’après l’extinétion de cette maifon; madame de
Pompadour eft morte en 1764. Son empire avoit
commencé en 1745.
POMPÉE dit le G rand. (H iß . rom. ) Voyez
Farticle T riumvirat.
POMPEE ( Cneius & S sxtus) Hiß. rom.)
Voyez l’article Triumvirat fur une partie de ce
qui concerne Sextus.
Quant à Cneius fon frère aîné, fils aîné du
grand Pompée , fön père l’envoya pendant le
cours de. la guerre civile, raflembler les forces;
de l’Oriépt pour la caufe du fénat & d e la liberté.
Quand il arriva en E g ypte , Cléopâtre qui difputoit
l'autorité àPtoléméefon frère, s’emprefFad- plaire
à ce jeune romain & de s’en faire un protecteur;
elle avoit dix-fept ans alors <k favoit plaire
même fans en avoir le projet. Le jeune Pompée
eft compté au nombre de fes amans, 8c
tous fes amans furent heureux, mais celui ci ne
fut’ point fixé par fon bonheur & leur commerce
dura peu.
Après la bataille de Pharfale , les principaux
chefs du parti vaincu , Cicéron, Caton, Labie-
Jius , Cneius Pompée fe trouvant rafleniblés
ians l’ile de Corcyre, délibéioieht fur ce qui ref-
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toit à faire ; Labiénus vôùloit renoùveller la guerre
Caton mettre Tes foldats en sûreté & s’exiler
le plus loin qu’il pourroit des tyrans & de
la tyrannie. Cicéron difoit que ce n’étoit pas al-
fez de quitter les armes, qu’il falloit les jetter.
Suafor fu i armorum non deponendorum, fed abjicien-
dorum. Cet avis mit le jeune Pômpée dans une
telle fureur, qu’il tira l’épée contre Cicéron en
l ’appellant déferteur & traître, & qu’il l’auroit
tué fi Caton ne l’eût retenu.
Après la mort du grand Pompée , Cneius pafla
d’Airique en Efpagne où il s’élevoit des mou-
vemens dont il crut pouvoir profiter ; il réuflit
d’abord en l’abfence de Céfar, mais celui-ci changea
tout-à-coup la fortune par Ion inconcevable
célérité ; il fait lever à Cneius Pompée le
fiége d’L lia , il afliége Sextus dans Cordoue, il
afliége & prend Âtégua, il livre enfin contre
Cneius Pompée la bataille de Munda. Le mot
donné par Céfar à fes foldats fu t, à f n ordinaire
le nom de Vénus ; celui de Cneius fut plus
intéreflant, c’étoit la piété; il vouloit venger fon
père. Il mit du moins le vainqueur en danger;
Céfar vit fes foldats lâcher pied, & fut au moment
d’en être abandonné, mais il avoit des
reflources qui n’étoient que pour lui : eh ! quoi l[
s’écria-t-il, vous livreç à des enfans un général blanchi
fous les lauriers. A ce cri la pudeur les retient
,*leur courage fe ranime , le danger de
Céfar les transforme en héros, le fort change,
la viéfoire fe déclare pour C éfa r, elle eft com-
plette & décifive. Le malheureux Cneius Pompée
, blefle à l’épaule & à la jambe, & s’étanc
démis le talon , ne pouvant ni monter à cheval
ni fouffrir même la litière , fe cacha au fond d’un
antre écarté ; on découvrit fa retraite , il y ,’fut
tué, & fa tête portée à Céfar, le 12 avril de l’an
de Rome 707.
Sextus , frère de Cneius , après la hataille de
Pharfale, avoit accompagné fon père dans (a
fuite; il l’avoit vu afîaflïner & n’a oit pu le fe-
çourir , il avoit été obligé de s’enfuir arec Cor-
nélie, en Afrique, d’où il avoit pafie en Efpagne
; il étoit à Cordoue dans le temps de la
bataille de-Munda, il fe fauva dans les montagnes
de la Celribérieoù il vécut long-temps du métier
de brigand; il y raflembla les dé; ris de l’armée
républicaine échappés à la bataille ne Munda ,
& fortant peu à peu-de fes.montagnes, . il fe
foutint avec avantage contre les lieutenans de
Céfar. Après la mort de ce diéiateur, un arrêt
du fénat le rétablit dans fes biens & dans les
droits. L’aniîçe fui vante, O lavien, depuis nommé
Augufte, le fit çompre dre dans la condamnation
pronôn ée contre les meurtriers de Céfar,
quoique du fond des montagnes de la Celtihérie
où il étoit àlo£S caché -, il ne pût avoir pris aucune
part à la çonjuratio ,■ & que vraifemblable-
mëiit il ne l'eût apprife quap es' l’événement,