étoient commandés par des trierarques, citoyens
choifis d’entre les plus riches , qui étoient obligés
d’armer des galères en guerre, & de les équiper
à leurs dépens. Mais comme le nombre de ces
citoyens riches, qui s’uniflbient pour armer une
galère, ne fut pas toujours fix e , & que depuis
deux il alla jufqu’à feize , il n’eft pas facile de
décider ,■ fi fur chaque galère il y avoit plufieurs
trierarques , ou s’il n’y en avoit qu’un féul.
Pour la manoeuvre chaque bâtiment avoit un
pilote, voto:iXiçtç, qui commandait aux matelots.
A Rome les armées furent d’abord commandées
,par les rois, 6c leur cavalerie1 par le préfet des
,célères , preefeüus celerum. Sous la république ,
le diélateur , les confuls , les proconfuls, les
préteurs & les propréteurs , avoient la première
autorité fur les troupes qui rec.evoient enfuite immédiatement
les ordres des-officiers appellés legati,
.qu,i tenoient le premier rang après le général en
.chef, & fervoient foiïs lu i, comme parmi nous
les lieu te n an s- gé n é r aux fervent fous le maréchal
de France , ou fous le plus ancien lieutenant-
général. Mais le diâateur fe choififfoit un général
xle cavalerie, magifîer eqiiitum , qui paroît avoir
e u , après rediclateur, autorité fur toute l’armée.
Les confuls nommoient'1 aufli quelquefois leurs
licutenans-généraux. Ils çommandoient la légion,
,& avoient fous eux un préfet qui fervoit de juge
pour ce corps. Enfuite étoient les grands tribuns
,cu tribuns militaires , qui çommandoient chacun
jleux cohortes, chaque cohorte avoit pour chef
un petit tribun ; chaque manipule ou compagnie,
jim capitaine de deux cents hommes, ducentarius ;
fous celui-ci deux centurions , puis deux fucçen-
turions ou options , que Poly.be appelle tergi-
dufteurs, parce qu’ils étoient pbftés à la queue-delà
compagnie. Le centurion , qu’on appelloit pri-
mtvile, étoit le premier de toute la légion , con-
duifoit l’aigle , l’avoit en garde , la défèndoit dans
Je combat, & la donnoit au porte-enfèigne; mais
.celui-ci, ni tous les a,utres , nommés vexillarïi,
ji’étoient que de fi ni pies foldats, & n’avoient pas
rang d'officier. Tous o&s grades- militaires furent
cohfervés fous les empereurs, qui y ajoutèrent
feulement le préfet du prétoire , commandant en
chef la garde prétorienne ; 8c en outre les confuls
eurent des généraux qui çommandoient fur les
•frontières pendant tout le cours d’une guerre, tels
,que Corindon en Arménie , Vefpanen en Ju dée
, Sic. Dans là cavalerie , outre les généraux
nommés magifler equitum, & proefetfus celerum , il
y avoit des dédirions , nom qu’il ne faut pas
prendre à la lettre , félon E lien, pour des capitaines
de dix hommes , mais pour des chefs de
divifiorr dé' cinquante*, ou cent hommes«, Les
troupes dés alliés;, tant d’infanterie que cavalerie ,
étoient-commandées pair des préfets, dont Tite-
Live fait fou-vent mention fous le titre de prafefti
fociôrum. Dans la mardis, outre le commandant
générai'dé lai flotte c liq u e v-aifleau avoit le fien
particulier, & dans une bataille , les différentes
divifions ou efcadres avoient leurs chefs comme
à celle d’Aélium.
OFFICIER,, en terme militaire , eft un homme
de guerre employé à la conduite des troupes ;
pour les commander 6i pour y maintenir l’ordre
6c la règle.
Des officiers des troupes de France. Le plus haut
titre d'officier des troupes de France étoit autrefois,
celui de. connétable ; à préfent c’eft celui de
maréchal de France. La fonélion principale des maréchaux
de France, c’eft de commander les armées'
du roi.
Après les maréchaux de France font les lieutenans-
généraux des armées du roi.
Enfuite les marécltaux-de-camp ; les uns 6c les
autres font appellés officiers-généraux, parce qu’ils
ne font réputés officiers d’aucune troupe en particulier
, & que dans leurs fondions ils commandent
indifféremment à toutes fortes de troupes.
Les maréchaux-d e-camplorfque le roi les
élève à ce grade, quittent le commandement des
régimens qu’ ils avoient, ou les charges qu’ils poffé-
doient, à moins que ce nefoit des régimens étrangers,
ou des charges dans les corps deftinés à la
garde du roi.
Après-les maréchaux-de-camp, le premier grade
dans les armées eft celui de commandant de la cavalerie.
Cette forte de troupe fait corps dans une
armée ,^c’eft-à-dire, que tout ce qu’iLya-de cavalerie
dans cette armée , eft uni enfemblç fous les
ordres d’un feul chef. Elle a trois chefs naturels,
qui font le colonel-général, le meflre-de-camp-général,
$c le commiffiaire-général : en l’abfençe de ces trois
officiers, c’eft le plus ancien brigadier de la cavalerie
qui la commande.
Les dragons font aufli corps dans l’àrmée. Ils.ont
un colonel-général & un meflrcrde-camp-général ; 6c
en l’abfence de ces deux officiers s le plus ancien
brigadier des dragons les commande.
L’infanterie a eu autrefois un colonel-général.
Cette charge qui avoit été abolie fous Louis X IV ,
fut rétablie pendant la minorité de Louis X V , mais
elle a été depuis fupprimée en 1730 fur ladémiflion
volontaire de M. le duc d’Orléans , qui en étoit
pourvu, & récréée en 1780 pour M. le prince de
Condé. Aucun officier particulier n’a "jamais fait la
fonâion de cette charge, & l’infanterie n’a point
ainfi-de commandant particulier dans une armée.
Les brigadiers de cavalerie, d’infanterie & de
dragons ont rang après les officiers qu’on vient de
nommer. Ils font attachés à la cavalerie, à l’infanr*
terie & aux dragons. Ik : eon fer vent les emplois
qu’ils avoient avant que d’être brigadiers, 6c ils en
font les fondions.
Après les brigadiers font les colonels ou meftres-
de-camp dans la cavalerie. Le colonel-général replient
pour lui feul le nom de colonel, 6c ceux qui
commandent les, régimens. ont le titre de mefire-
de-camp. Il en- eft.auftL de même dans les dragon?.
L ’ufage en étoit aufli établi dans l’infanterie, lorfqu’il
y avoit un colonel-général, mais depuis la fuppref-
fion de cet officier en 17 3 0 , les commandans des
régimens d’infanterie portent le nom de colonel.
Cependant, parles ordonnances, les colonels ou
meftres-de-camp font égaux en grade ; & dans
l’ufage ordinaire , on fe lert a fiez indifféremment
de l’un & de l’autre terme pour la cavalerie 6c
pour les dragons.
Outre les coin mande mens des régimens , les
capitaines des- compagnies de la maifon du r o i,
ou de la gendarmerie, & quelques autres officiers
de corps, ont rang de meftre-de-camp ; le roi
donne auuî !e brevet de meftre-de-camp à des officiers
qu’il veut favor if-r, & dont les emplois ne donnent
pas ce rang. Les capitaines des garcj.es- 1
françoifes & fuifles ont aufii rang de colonel I
d’infanterie.
Après le colonel & meftre-de-camp eft le
lieutenant - colonel , lequel doit aider le colonel
dans toutes fes fondions & le remplacer en fon
abfence.
Après les lieutenans-colonels font les commandons
de bataillon, dont le grade eft aii-deffous de
ces*officiers , & au-deffus de celui de capitaine. Ils
font à l’armée le même fcrvice que les lieutenans-
colonels.
Les capitaines font ceux qui ont le commandement
particulier d’une compagnie ,- 6c qui font
chargés de l’entretenir.
Le roi donne quelquefois le grade de capitaine
à des officiers qui n’ont point de compagnie;
Le major d’un régiment eft un officier qui eft
chargé de tous les détails qui ont rapport au régiment
en général & à fa police. Il a rang de capitaine,
& n’a point de compagnie.
Il a fous lui un aide-major; dans l’infanterie
où les régimens font plus nombreux, il y a plufieurs
aides majors.- Le roi n’en entretient point
dans les régimens ordinaires , & ceux qui en font
tes fondions fe nomment com m une ment garçons-
majors.
Dans toutes les compagnies il y a un lieutenant
pour aider le capitaine dans fes fondions, 6c le remplacer
en fon abfence.
Dans la cavalerie & dans les' dragons, il y a
au-deffous du lieutenant un autre officier, appellé
cornette , parce qu’une de fes principales fondions
eft de porter l’étendart, que l’on appelloit autrefois
cornette, cet officier n’eft pas toujours entretenu
pendant la paix. Dans l’infanterie, à la place
du cornette,, il y a un fous-lieutenant ou en-
fèigne qui n’eft pas non plus entretenu pendant
la paix.
Les lieutenans , fous-lieutenans, cornettes ou
en fe ig n e s fo n t nommés officiers fub alternes. Ils
ont néanmoins une lettre du roi pour être reçps
officiers.
Apres le cornette , dans la cavalerie & les
d r a g o n se ft le maréchal-dcs-logis ; il eft chargé
des détails de la compagnie , il eft comme
l’homme d’affaire du capitaine, il a fous lui un
brigadier 6c un flous-brigadier. Ces deux derniers
font compris dans le nombre des cavaliers ou
dragons. Ils ont cependant quelque commandement
furies autres.
Dans" l’infanterie , après le fous-lieutenant ou en-
feigne , font les flergens, dont les fonctions font les
mêmes que celles des maréehaux-de-logis de la cavalerie
& des dragons. Ils ont fous eux des caporaux
6c anfloe(fades, qui font du nombre des foldats, mais
qui ont cependant quelque commandement fur les
autres foldats.
Les maréchaux-des-logis 6c les fergens font nommés
feulement, fuivam ïuhge,bas-officiers. Ils n’ont
point-de lettres du roi pour avoir leur emploi, ils ne
le tiennent que de l’autorité du colonel 6c de leur’
capitaine.
Outre tous les officiers qu’on vient de détailler
le roi a des inflpetfeurs-généraux de la cavalerie & de-'
l'infanterie. Ils font pris parmi les officiers généraux
brigadiers, ou au moins colonels ; leurs fondions-
confiftent à faire des recrues & à examiner fi les
troupes font en bon état, fi les officiers font bien
leur devoir, particulièrement pour ce qui concerne1
l ’entretien des troupes.
Tous les officiers en général, font fubordonnés1
les uns aux autres , en forte que par-tout où il y a
des troupes, le commandement fe réduit toujours1
à un feul à qui tous les autres obéiffent. Cette
fubordination bien établie , & l’application de'
chacun à fe bien acquitter de fes fondions , eft ce
qui produit l’ordre-, 4a règle & la difeipline dans-
les- troupes.
L 'officier de grade fupérieür commande t'oujôurs1-
à celui qui eft de grade inférieur. Entre officiers du1
même grade, s’ils (ont officiers généraux de cavalerie
ou de dragons , c’eft l’ancienneté dans le grade7
qui donne le commandement.
Dans la maifon du roi & dans la gendarmerie ,>
c’eft Yofficier de la plus-ancienne compagnie qui com--
mande ; & dans l’infanterie , c’eft l’officier du plus71
ancien régiment.
Parmi les officiers d’infanterie , d’une part , ceux--
de cavalerie & de dragons, d’autre part, à grade'
é g al, c’eft l’officier d’infanterie qui commande dans*
les places de guerre & autres lieux fermés , & en-
campagne e’eft l'officier de cavalerie.
Quoique le roi foit le maître de donner les' grades
& les emplois comme il lui plaît, voici néan--
moins l’ordre qu’il s’eft preferit ou qu’il fuit ordinairement.
Ordre dans lequel les officiers montent aux grades.-
Les maréchaux de France font choifis parmi les*
1 ieu te n a ns-gén é r aux, ceux-ci parmi les maréchaux--
de-Camp, lefquels font choifis parmi les brigadiers
.& les brigadiers parmi les colonels, meftres-de--
camp ou lieutenans-colonels;-
Lescôlonels ou meftres-de-camp, doivent avoir*'
étéau-moins moufquetaires.-