
fiècle, (ont connus en Efpagne, l’un pour avoir
rédigé par l’ordre du cardinal Ximenès l’office mo-
farabe, l’autre pour ayoir donné en latin une description
de la grande églife de Tolède.
O R V
O R V lL L E (b ’) (Hift. litt.mod.) Jacques-Philippe
& Pierre, hollandois , frères; l’un Savant , mort
en 1751 ; le Second, poète , mort en 1739* a
fes poéfies. On a du premier, quatorze volumes
des Obfervationes Mifcellaneoe nova, ouvrage commencé
par des Savans anglois, 8t continué par
Burman 8c d'Orvillc ; des quatorze volumes , les
dix premiersont été publiés par Burman 8c d'Orville ;
les quatre derniers par d'Orville Seul après la mort
de Burman. ( Voyeç l’article Bu r m a n . ) Parmi les
morceaux qui dans ce recueil appartiennent à
d'Orville Seul, on diftingue une tlilSertation Sur
l’antiquité de l’île de Délos , des remarques Sur
le roman grec de Chariton d’Aphrodife, occ.
OS É
OSÉE. ( Hifl. facr. ) On en remarque deux dans
l ’écriture. L’un eft le premier des douze petits
prophètes. Sa prophétie a quatorze chapitres.
L ’autre eft O fé e , fils d’E la , qui régna Sur ISraël,
à-- Samarie , péndant neuf ans ; Son hiftoire eft
Rapportée au quatrième livre des Rois, chapitres
1 7 8c 18.
O S I
OSTANDER ou OSIANDRE. (.Hifl. du luthéran.)
André OJîandre. Son nom de famille étoit Hojen; -
ce nom , qui en allemand lignifie haut-de-chauffe,
lui déplut , il prit celui & OJîandre, qui en grec
lignifie faint-homme. Çe n’étoit pas de modeftie
que Se piquoient tous ces chefs de la réforme ,
excepté Mélanchton. OJîandre étoit un des plus
célèbres d’entre eux ; il fut vingt ans miniftre à
Nuremberg , de-là il alfa gouverner l’égiife de
Pruffe, où il s’écarta un peu de la doârine de
Lu the r, Son maître , Sur l’euchariftie ; il voulut
pouffer la conSubftantiation que Luther avoit fubfti-
tuée à la tranffubftantiation catholique , jufqu’à
l’impanation 8c à l’invination ; il voulut auffi faire
quelques changemens aux principes de Luther Sur
la juftification ; mais il n’oSa rien écrire pendant la
vie de ce doâeur , qui ne fut jamais contredit
impunément par fes difciples.LutheraimoitO/fo/rf/re,
ce miniftre l’amufoit par Sa gaieté, par Ses bons
mots, par des applications plus que profanes qu’il
Saifoit à table, des paffages de l’écriture, manière
ordinaire de montrer de l’efprit dans ces temps-là.
Calvin le goûtoit moins ; c’étoit, Selon lu i, un
brutal 8c une bête farouche, incapable d’être apprivoisée.
On le voit figurer dans toutes les conférences
parmi les chefs de la réforme ; il'eut beaucoup
d’autorité à Konisberg, Sans pouvoir former
tuïe fede à part, quoiqu’il parfit rechercher cet
honneur, 8c qu’il troublât la Pruffe par des Subtilités
qui difparurent avec lui. Jean Funccius, Son gendre,
la troubla par des cabales; il eut la tête tranchée
à Konisberg, le 28 o&obre 15 66. Oftandre étoit
mort en 1552. Il étoit né en Bavière en 1498.
On a de lui quelques écrits théologiques 8c polémiques.
Son fils , Luc OJîandre, 8c Son petit-fils André,-
furent auffi miniftres , Savans 8c auteurs d’ouvragés
théologiques qu’on ne lit pas plus que ceux
du grand OJîandre. Le petit-fils étoit miniftre à
| Wittemberg; il mourut en 16 17 .
Il y a encore un Jean-Adam Oftandre, parent
ou non des prècédens, théologien de Tubinge, mort
en 16 9 7 , dont on a plufieurs ouvrages , tant de
théologie que d’érudition : entr’autres, De aftlU
hebraorum , gentilium & chnftianorum ; De jubilaq
eorumdcm, &c.
OSIUS. (Hiß. eccl.) Rien de plus célèbre dans
l’hiftoire eccléfiaftique, que la chute de ce grand
Ofius , évêque de Cordoue, qu’on appelloit le-pire
des conciles, parce qu’il en avoit tant vus 8c tant
préfidés , de cet homme que la persécution de
Maximien-Hercule avoit trouvé inébranlable; cet
homme le plus ancien, le plus courageux des con-
Seffeurs de J . C. , le plus ardent zélateur de la.
divinité 8c de la confubftantialité du verbe contre.
l’arianiSme, le plus ferme défenfeur de la doârine
8c de la vertu de faint Athanafe. Il tomba , il
fouferivit la formule arienne de Sirmich , 8c on
cité fans ceffe fon exemple à tous ceux qui fe
confient trop dans leurs forces 8c dans leur vertu,
Lorfqué l’empereur Arien Confiance entreprit de?
Pentraîner ou de le féduire : « J ’ai réfifté à votre
n terrible aïeul, lui dit-il, j’ai préfidé depuis au
» concile de Nicée , convoqué à ma prière par
» votre père, j’en ai dreffé le fymbole; penfez-
» vous triompher d’un évêque blanchi dans la
» défenSe de la foi 8c dans l’amour de la „vérité ? »
Il réfifta aux prières , aux menaces 1 aux coups ,
à un an d’exil ; il avoit cent ans paffés, il fuccombà
un moment, un feul moment au pdids des tour-»
mens 8c de l’âge ; mais revenu en Efpagne, il
protefta au lit de la mort contre la violence qui
lui avoit été faite, il demanda pardon de fa foi-»
bleffe, 8c fes derniers mots furent une condamna?
tion de l’arianifme. Il mourut l’an 3 5 8 , à cent-
deux ans.
Un autre Ofius ou Ofio, beaucoup plus moderne,'
né à Milan en 1^87 , mort en„ 16 3 1 , à Padoue,
où il profelToit la rhétorique, a donné un recueil
des écrivains de l’hiftoire de Padoue, 8c quelques
autres ouvrages favans , tels que Romano gracia ;
TraElatus de fepulchris & epitaphiis ethnicorùm <5*
chrißianorum. On a auffi quelques traités favans
de Théodat Ofius, fon frère.
OSMA. ( Pier r e ) ( Hift. d’E fo .) Lorfqu’après
la bataille de Ravie , 1 ’e'mpéreûr Charles-Quirit fis
texaminer dans fon confeil quel ufage il devoit
faire de fa vi&oire , 8c quelle conduite il devoit
tenir à l’égard de fon prifonnier, l’évêque à'Ofma,
jacobin , k>n confeffeur , fe fit l’honneur d’ouvrir
l ’avis de renvoyer François I er fans rançon, 8c de
faire avec lui une paix folide, fondée fur la géné-
rofité 8c fur la reconnoiffance : confeil excellent,
îi les hommes favoient s’élever jufqu’à une politique
fi fublime, 8c cependant fi fimple. La politique
s’en moqua, le duc d’Albe rejeta cet avis
comme dévot 8c chimérique, 8c entraîna tout le
confeil. Dans le même temps, voici ce qu’écrivoit
Erafme:fur le même fujet, Erafme, l’homme le
plus éclairé de ce fiècle : « Si j’étois l’empereur ,
v je dirois au roi de France: mon frère, quelque
»> mauvais génie nous a fait entrer en guerre ; la
» fortune vous a fait mon prifonnier, ce qui vous
y eft arrivé pouvoit m’arriver ; vos malheurs me
» font fentir les malheurs attachés à la condition
y humaine ; nous n’avons que trop fait la guerre;
» difputons d’une autre manière : je vous rends
» la liberté, accordez-moi votre amitié ; oublions
M le paffé, je ne vous demande point de rançon ,
*> vivons en bons voifins,.8c n’ayons d’autre ambition
que celle de nous diftinguer par la bonne
y foi 8c par les bienfaits. Celui de nous deux qui
« remportera la v iâ o ire , jouira du plus beau de
« tous les triomphes. Ma clémence me fera plus
« d’honneur que fi j’avois conquis la France , 8c
»> votre reconnoiffance vous fera plus glorieufe
y que fi vous m’aviez chaffé de l’Italie. O qu’une
y 11 belle aâion illuftreroit l’empereur ! ô quelle
»> nation ne fe foumettrôit volontiers à un tel
n prince ! »
Les miniftres de CharlesrQuint répondirent dé-
daigneufement que c’étoir-là l’idée d’un bel efprit,
fort belle en morale, 8c fur le papier, mais qui ne
valoit rien en politique. Deux fiècles de guerre ,
fuite de la rigueur du traité de Madrid , 8c de
l’inexécution nèceffaire de ce traité fi dur , ont
prouvé que c’étoit l’avis du confeffeur 8c du bel
efprit qu’il auroit fallu fuivre.
OSMAN ou OTHMAN. ( Hift. des Turcs )
C ’eft le nom de deux empereurs des Turcs. Le
premier régna depuis 1 6 1 8 , jufqu’en 17 2 2 . Mécontent
des janiuaires , 011 crut qu’il voulait les
caffer 8c leur fubftituer une milice arabe; ce bruit
le fit dépofer. On remit à fa place Muftapha, fon
oncle, qu’on avoit dépofé quatre ans auparavant
en fa faveur. Muftapha, de peur d’une autre révolution
femblable, fit étrangler fon neveu.
Oftman II régna en 17 5 4 , après Mahomet V ,
fon frère, 8c mourut le 29 novembre 17 57. Son
règne n’a de remarquable que le renouvellement
qu’il fit des défenfes de boire du vin , défenfes
qui étoient originairement utiles en Arabie, climat
où l’ivrognerie produifoit des effets funeftes , mais
ùt n’eft plus qu’une fuperftition , depuis que les
urcs ont étendu leur empire fur tant de contrées .
de l’Afie , de l’Afrique 8c de l’Europe, 8c fur-tout,
depuis que tous ces bons vins grecs croiffent dans
l’étendue, 8c prefque au centre de leur domina»,
tion.
Osman ou Othman, eft auffi le nom du troi-
fième calife des mufulmans, fucceffeur d’Omar.
Il monta fur le trône, l’an 644 de J . C . , 8c fut
tué dans une fédition , l’an 656. Ce fut lui qui
publia le véritable texte de tl’alcôran, d’après l’original
dépofé par Abubeker, chez Ayshéa , l’uuç
des veuves de Mahomet, 8c qui en fupprima plu-
; fieurs copies défeâueufes.
OSMOND, (Sa in t) (Hift. eccl.) gentilhomme
normand, qui luivit le duc Guillaume à la conquête
de l’Angleterre, 8c fut évêque de Salisbury ,
8c chancelier du royaume ; il corrigea la liturgie
de fon diocèfe , 8c ainfi corrigée , elle devint la
liturgie générale du royaume. Saint Ofmond mourut
en 10 9 9 ,8c fut canonifé trois fiècles 8c demi
après, vers le milieu du quinzième fiècle,par la
pape Calixte III*
O S O
OSORIO, ( J é r o m e ) ( Hiß. litt. mod. ) portugais
, évêque des Algarves, mort en 1580. On
l’appelloit le Cicéron du Portugal.Ses oeuvres ont
été recueillies en quatre volumes in-folio ; elles
contiennent des trairés moraux 8c chrétiens, De
nobilitate civili , de nobilitate chriftianâ, de gloriâ ,
de juftitiâ calefti, de fapientid, de regis itiftitutione ,
&c. Son ouvrage hiftorique, de rebus Emmanuelis ,
Lufitania regis, virtute & aufpicïo geftis, libri 12 ,
a été traduit en françois peu de temps après la
mort de l’auteur, fous le titre $ Hiftoire de Portugal
, par Simon Goulard. La vie de Jérôme
Oftorio a été écrite par un autre Jérôme Oftorio >
fon neveu, chanoine d’Evora.
O S S
OSSA-POLLA-MAUPS ; (H ift . mod. Culte)
c’eft le nom fous lequel les habitans de l’île de
Ceylan défignent Y Etre fuprême , c’eft-à-dire U
Dieu qui a créé le ciel 6* la terre ; mais ils ne font
pas difficulté de lui affocier d’autres dieux qu’ils
lui croient fubordonnés, 8c qui font les miniftres
de fes volontés; le principal d’entr’eux eft buddon ,
qui eft le même que le budfdo des Japonois, ou
le fohi des Chinois; fon emploi eft de fauver les
hommes, 8c de les introduire après leur mort dan^
le féjour de la félicité. ( A . R .)
OSSAT. ( Arnaud d’ ) Le cardinal d'OJfat,
Fut un de ces mortels faverifés des cieux,
Qui font tout par eux-même & rien par leurs aïeux»
Il naquit le 23 août 1 5 3 6 , dans un village ou
petit bourg du diocèfe d’Auch , fes parens ètpieat