confidérable qu’on lui offrit pour laiffer feulement
échapper ce ,duc.
Un frère de Chaftenet, feigueur de la Grange ,
fut blefîe au fiége de Spire en 1635...; il fut bleffè
encore en Picardie en 163 9 , & peu apres il y fut tué.
Jacques de Chaftenet, leur frère, eft le fameux
Puyfegur , lieutenant-général fous- Louis X III $£
Louis X I V , & dont nous avons des mémoires
publiés en 1690. Il porta les armes pendant qua-;
rante & un ans, depuis 16 17 Î’-Mqu’en 1658 { fe
trouva & fe diftmgua dans plus, de. cent vingt
fiêges, dé trente combats, batailles ou rencontres ,
fans avoir jamais été bleffé & fans avoir jamais
manqué une feule fois à fon devoir peur caufe
de maladie ; il fut fait deux fois priformier, l ’une
au combat de Honnecourt en Picardie, où le
maréchal de Grammonr fut battu par les Efpa-
gnols, le 26 mai 1641 xà’autre ,, au combat de
Valenciennes en 1656,; fon fils .aîné y fut pris
avec lui. Puyfégur ne parvint pas à la dignité de
maréchal de France, parce que , comme il le dit
dans fes mémoires , il fut toujours plus attaché
au roi qu’aux mini (1res. Il mourut dans fes terres
en 16 8 2 , à qtiatr.-vingt*deux-, ans./
Un autre Puyfégur, plus heureux ou plus juf-
tement traité, .fut fait maréchal,de.France ,1e 14
juin 1-734-, avec le-maréchal'de Biron., père du
dernier mort, & le prince de Tingry ; la promotion
ne fut publique que le 1 7 janvier 1 7 3 1 ,
mais ils eurent rang du jour ‘de-'leur nomination*
Le maréchal de Puyfégur mourut en- 1745..
P Y L A D E , {Hiß. rom. ) pantomime célèbre , né
en Ciliçie, vint exercer fést tsîèns -à Rome du
temps d’Augufte. Il exprimoit par la danfé, les
geftes y les mouvemens du corps, tour ce. qui
femble ne pouvoir être exprime que par la. parole..
Les fujets les plus comiques,,- les cataffrophes. Ces
plus tragique», les fentimens les plus variés; il
exprim.it jufqu’au cara&ère moral* des divers-
personnages.'Ï1 y eut entre lui & Hyllus fon
diftiple, une efpëce de défi à qui exprimerait le
mieux la grandeursd’Agamenmôn ; Hyllus-, par
des mouvemens & des attitudes qui tendbient à
l’élever, parut trop confondre i’êiévaûon de Famé
avec la hauteur die. la- taille.; ,Ju h fa is long- &
non pas ' g r a n d lui cria Pylade ; comme on à Voit-
dit à un peintre qui ornoit trop le portrait d’une
belie femme r tu la fais- riche & non pas belle i-
.Tu me peins la. ricbefTd 8c non pas Ta beauté;.; ’
Pylade parut à fon tour ,-•& par des manières
£mples, nobles, fières avec grâce & décence >
il-rendit fenfible ài tous ' les ;yeux ,1a grandeur du
xoi des rois- & la fierté du chef des Atrides*;«-.;
PYRÉNÉES , traité des ,. ( Hiß. moderne dé
France • fameux traité de paix conclu le 7 no-
yembre 16^5 , entre le xoi de France. & J e xoi
d’Efpagne, par le. cardinal Mazarin & par d'ônr
Louis de Haro , plénipotentiaires de ces deùî§>
pmftances ,. dans File des Faifans, fur la rivière de
Bidaffoa.
, Ce irai té çontenoit cent vingt* quatre’ articles*
Les principaux etoient le mariage du roi avec l’infante
Marie-Thérèfe , qui- devoir avoir une dot
de cinq cents mille écus, fous lâ condition de
la renonciation, à la fucceflion d’Efpagne. Le cardinal
Mazarin; promettoit.de ne point donner de
fecours au roi de Portugal. On convint- auffi du-
rétabliffement dej M le prince, & du duc.de Lorraine.
Il y eut phifieurs places rendues de .part &
d’autre- Le roi d’Efpagne renonça à fes prétentions
lur FAlface, &• céda une partie de l’Artois;;
mais le principal avantage que Mazarin retira de
ce traite y etoit le mariage du roi avec l’infante,,
pour, procurer à fon maître par ce moyen des-
droits à ia fucceflion de là couronne d’Efpàgnev
M. de Voltaire "a fait for lé traité des Pyrénées-
des réflexions trop judicieiifes pour les paffer fous
filéncë ; les voici:.
Quoique le mariage d’un roi de France & la-
paix generale fuffent- l’objet des conférences des-
deux- plénipotentiaires , cependant dans lés quatre
mois qu’elles durèrent', ils en employèrent une
partie à arranger lès difficultés-1 for là pr'éféance
& dom Louis de Haro• trouva le moyen de met*
tre une égalité ^parfaite a: cet égard èntre PEfpa»
gne & la • France- . d . .r :o-1:. : r
Telle eft la viciflitüde des cfio es humaines;,,
que de ce fameux traite- dèS'PÿréheM'iX iyy- a pasi
deux articles qui fubfiftent aujeurd’hui. t e roi de
France garda le RouffiJlon, eut-toùjbîurs con-
fervé fans cette paix ; mais a ï’égird fle ':1a Flandre.,;
la monarchie efpâgnofè. n’ÿ a pins riçn. Nous-
étions alors lés- amis néçeffii res du Pomigah Nous^
Qe le .fomriies plus nous- lui iXifons là goertè 9,
tout’ eff changé. Mais fi dom Louis de Haro avoir
dit que le cardinalMazarin fàvoit tromper, on îu
dit depuis qu’il fa vo ir prévoir.’! ! méditoit dés>.
long - temps L’alliance de la France & de l’Efo
pagqé.. : " / ■ • : " ' \ _
. On cire cette fameufe lettre de lu i, écrite pen-
ffant.ies. négociations de Munfter Si.le roi ifêsr -
^ chrétien pou voit avoir les PaysrB^s &- la Fran-
u ehê-Comté en dot en. époufant Fin famé,, alors-
» nous pourrions afpirer * la foccefllpn d'Efpar
» gne . quelque rénonciation qu’on fit faire à Fin-
n fante ; & ce ne Içroit pas une attente fort éloir
n gnée y puifqu!il. 11’y _a- que la vie du prince foi?:
n f r è r e qui l'en, peut exclure* « Ce prince étoit
alors Baithafar , qui mourut en 1649*
-« Le* cardinal' fe trompoit évidemment en peu»
font 1 îqu’oïi pourvoit donner les- Fays-Bas>'&: la-
Franche-Comté en mariage à l’infimté. On ne fii»
pùta pas une feule ville pour là dot au contraire
on rendit à la monarchie efpagnole des villes com
ffdérablcs: q[u’on avoit conquifes, comme -Saiiiiç
O m e ty Y p re s, Menin, Oudenarfle, 8c (Fautrôs
places : on en garda qu-lques unes.
Le cardinal ne fe trompa pas en croyant que
la rénonciation feroit un jour inutile ; mais ceux
qui lui font honneur de cette prèdiéliori ;'lui font
-donc prévoir que le prince do .. Balthàzar mOiir-
Toit en 1649 , qu’Cnliute les trois enfans du fe-
■ ,çohd mariage feroient enlevés au berceau que
Charles, le cinquième,de tous ce; enfans mâles. ,
mourroit fans poft :r,ité, S i que ce roi autrichien
feroit un .jour ,tin teffamenc en faveur d’un petit-
•fils de Louis X iV . Mais enfin le cardinal Mazarin
prévit ce que vau noient des rénonciations en
cas que la poflerit: mâle de Philippe IV s’étei-
^gnîc \ & des événement étrangers Font juffifié après
'plus de cinquante années. .
Marie-Thérèi% pouvant avoir pour dot les villes
:que la France rendqit, n’apporta par fon contrat
de mariage , que cinq cent mille: ecus d’or au
ioleil ; il en coûta davamage au roi pour l ’aller
recevoir fur la frontière. Ces cinq cents mille écus
valant alors deux raillions cinq ceints mille livres
, furent pourtant le fùjet dé heaucoup de
conteftations entre les deux miniffres. Enfin la
France n ’en reçilt jamais que cent mille francs.
Loin que ce mariage apportât aucun autre avantage
préfent & réel que celui de l’infante , die
■ renonça à tous les droits qu’elle pourtoit jamais
avoir fur aucune des terres de fon père, & Louis
X IV ratifia cette rénonciation de la manière la plu•.
folemneUe, & la fit enfuite enrêgiftrer au parlement.
Le duc de Lorraine, Charles IV , de qui la
France & l’Efpagne avoient beaucoup a fe plaindre
, ou plutôt qui avoit beaucoup à fe plaindre
-d’elles , fu t , comme on Fa dit, compris dans ce
traité , mais en prince malheureux , qu’on punif-
.fioit parce qu’il ne pouvoit pas fe faire craindre.
La France lui rendit fes états , en démoliflant
Nancy , & en lui défendant d’avoir des troupes.
Dom Louis de Haro obligea le cardinal Mazarin
à faire recevoir en grâce le prince de Condé, en
menaçant de lui laifler en fouveraineté Rocroi ,
leCatelet & d’autres places dont il étoit en poffef-
fion. Ainfi la France gagna à la fois ces villes
8t le grand Condé. Il perdit fa charge de grand-
maître de la maifon du roi , & ne revint presque
qu’avec fa gloire.
Charles I I , roi titulaire d’Angleterre, plus malheureux
alors que le duc de Lorraine , vint près
des Pyrénées où l’on traitoit- cette paix. Il implora
le fecours de dom Louis. & de Mazarin. Il fe
flattoit que leurs rois, fes coufins germains réunis,
©feraient venger une caufe commune à tous les
fouverains , puifqu’enfin Cromwel n’étoit plus -;
il ne put feulement obtenir une entrevue, ni
avec Mazarin , ni avec dom Louis. Lockhart ,
ambaffadeur de Cromwel, étoit à S. Jean - de-
Luz ; il fe faifoit refpeâer encore même après la
îa mort du prote&eur ; & les deux miniffres ,
dans la crainte de choquer cet anglois, refufèrent
de voir Charles IL Ils penfoient que fon rétabliffement
étoit impoffible , & que tomes les factions
angloifes , quoique divifées encr’el e s , conf-
piroient également à ne jamais reconnoître de
rois. Ils fe trompèrent : la fortune fit peu de mois
après ce que ces deux miniffres auraient pu avoir
la gloirë: d’entreprendre. EJfai fu r 1'hiß. univ.
( D . J . )
P Y R GO T E L E S , ( Hiß. anc. ) graveur célèbre
chez les Grées du temps d’Alexandre le G ran d ;
il avoit feu! le pr’vilége de' graver ce conquérant,
comme Apelle de le peindre, & Lyfippe de le
fculp'ter.
PYRRHON , ( Hiß. anc. ) natif d’Elide , difei-
ple d’Anaxarquo , qu’il accompagna jufqu’aux Indes
à la fuite d’Alexandre, n’eft pa•• linventcur de
la philofophie qui enfeigne à douter ; mais 1 ayant
poufl’ée plus loin que fes prédéceffeurs , c’eft lui
qui a donné fon nom à la fo£e qui fait profef-
fion de chercher & de pas trouver la vérité, &
dent le dogme principal s’appelle Pyrrhonïfmc ou
Scepticifme.
Il étoit, dit-on , auffi feeptique dans la pratique
, que dans la théorie, quoique la fcène de
Marphurius, dans le mariage forcé, prouve qu’un
Pyrrhonien eft obligé de (e démentir à tout moment.
Diogène Laerce dit que Pyrrhon ne préfet
oit rien à rien , qu’il ne fe dérangeoit pas pour
un chariot ou pour un précipice , & que fes amis ,
qui prenbient foin de le fuivre., lui fauvèrent
plufieurs fois la vie. Tout cela eft , fans doute , bien
exagéré ; on ajoute cependant qu’un jour il fe démentit
, comme Marphurius, & s’enfuit pour éviter
un chien1qui le pourfuivoit; & comme on le railloit
fur cette fuite contraire à fes principes, il paffa condamnation
, eh difant : il cß difficile de dépouiller
entièrement lhomme. Anaxarque fon maître étant
tombé dans un foffé, il paffa outre fans lui offrir
aucun fecours, & Anaxarque le loua fort de ce
trait de fcepticifme.
C« fut Pyrrhon q u i, dans une tempête, montra
aux paffagers qu’il voy oit fort troublés, un cochon
qui mangeoit tranquillement au fond du vaiffesu.
'M . Racine, dans le poème de la religion, lui dit
fur cela des injures & le compare au cochoq
dont il citoit l’exemple:
E t d e fo n i n d o le n c e a u m i l i e u d ’ u n o r a g e
' U n f tu p id e a n im a l e f t e n e f f e t l’image,
La vie 8c la mort lui paroiffoient , difoit-il^
indifférentes. Pourquoi donc ne mourez-vous pas ,
lui dit quelqu’un ? parce que ce feroit faire un
choix , répondit-il.
Il a v o it , dit-on, la même indifférence fur l’honneur
& fur l’infamie , fur la juftite & Finjuftice,
fur le vice & la vertu ; ce n’eft peut-être qu’une
conféquepce qu’on droit de fes dogmes, mais
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