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fe faifoit appeller (Elius Antonius Nebnffcnp;
parce qu’il étoit de Lébrixa, bourg de l’Anda-
loufie, qu’on appelloit en latin Nebriffa. On le
regarde comme le reftaurateur des lettres en Ef-
pagne. 11 enfeigna long-temps les langues, les
belles lettres & diverfes fciences, dans l’univer-
llté de Salamanque, & dans celle d’Alcala. Le
cardinal Ximénès le lit travailler à fa polyglotte,
& le fit nommer hiftoriographe du roi. N eb rip n p
publia en 15 0 9 , deux décades de l’hifloire de Fer-
dinand & d’Ifabelle. On a de lui divers lexicons,
dictionnaires & inftruélions de tout genre, fur
1 hébreu, le grec & le latin ; des commentaires
lur V irgile , Perfe, Juvénal, Pline, &c. ; une rhétorique
tirée d’Ariftote, de Cicéron & de Quin-
tilien. ; des traités des poids , des mefures , des
nombres’ , & c . des anciens; une cofmographie,
diverfes pièces en vers. C ’étoit un homme d’un
grand favoir; fa femme, Elilabeth de Solis, étoit
lavante àuili, & ils eurent fix fils tous favans.
. Pebr'effinp mourut à Alcala de Hénarès le n
juillet 1J2 2 . Il étoit né en 1444.
N É C
NÉCHAO. ( Hifl. d'Egyp. ) Il y a deux rois d’E-
gypte de ce nom ; le premier commença fon règne,
691 ans avant la venue de J . C. & fut tué huit ans
après, par Sabacon roi d’Ethiopie: il eut.pour fuc-
ceffeur, Pfammétique fon fils, qui fut père de
Néchao fécond : celui-ci, dont le règne commence
à l’an 6 16 avant J . C . , voulut joindre par un
canal le Nil avec la mer Rouge, & abandonna fon
entreprife fur ce qu’on lui repréfenta que c’étoit
ouvrir aux étrangers une entrée de plus dans fon
pays , raifon digne en effet du temps & du pays.
On dit que d’habiles navigateurs de Phénicie, que ce
prince prit a fon fervice, partis de la mer Rouge, -
avec ordre & dans l’intention de reconnoître les
côtes d’Afrique , en firent le tour, & rentrèrent en
Egypte parle détroit de Gibraltar, & par la Méditerranée,
la troifième année de leur navigation ,
& fans le fecours de la bouffole,.ayant doublé le
cap de Bonne-Efpérance , vingt & un fiècles
avant que le portugais Vafquès de Gama retrouvât
pour aller aux Indes, ( en' 1497 ) cette même’
route du cap de Bonne-Efpérance , par laquelle
ces phéniciens étoient venus des Indes dans la mer
Méditérannée. Le refie de l’hiftoire de Néchao
rentre dans l’hiftoire facrée, & fe trouve dans la
bible, au quatrième livre des Ro is , chapitre 2 3 , &
au fécond livre des Paralipomènes, chapitres 35
NÉCROLOGE -, f, m. £ Hifl. moi. ) livre mortuaire
dans lequel on écrit les noms des morts. Ce
mot eft formé du grec woos mort, & de \oyof difl
fours. Les premiers chrétiens avoient dans chaque
églife leur nécrologe, où ils marquoient foigneufe-
jnpm !e j?u r 4e la luprt flejeur$ évêques. Les moi- ,
N E C
1 ” es en ont eu & en ont. encore dans leurs monaf-
teres. Un a donné auffi le nom de nécrologe aux catalogues
des faints, où -le jour de leur mort & de
eur memoire eft m arqué, & , à parler exactement,
ce nom leur convient mieux que celui de martyrologe
qu on donne communément à ces fortes de recueils,
puilque tous ceux dont il y eft fait mention ne font
pas morts martyrs.il paroît cependant que la déno-
• mmation de martyrologe a prévalu , parce nue dans
les premiers temps les Chrétiens n’infcrivoient fur
ces regiftres que les noms de ceux qui étoient morts
pour la foi, & que, dans la colledion qui en a été
faite depuis, on y a ajouté ceux des autres perfon-
nages qui s’étoient diftingués par la fainteté de leur
vie. (G .)
N E C T A IR E , {Hiß. E ccl.) fucceffeur de faint
Uregoire de Nazianze , dans le liège de Conftanti-
nople, ouil fut élevé en 3 8 1 , n’étant encore que
cathechumene : ce fut fous fon patriarchat que la
dignité de pénitencier fut fupprimée dans l’églife
de Gonixzntmoplç. Nectaire mourut en 397.
N É E
NÉE DE LA RO CH E L LE , ( J e a n -b a p t i s t e )
(H iß . litt. moi. ) fubdélégué de l’intendant d’Orléans
à Clamecy, auteur des romans du maréchal de
Boucicaut & de la duchejfe de Capoue, 8c d’un commentaire
fu r la coutume d'Auxerre, Mort en 17 7 2 .
NÉEL , ( L o u is -B a l t h a s a r , ) ( Hiß. litt mod.)
auteur du voyage de Paru à Saint, Cloud, par mer Se
p a rè re ,-d ’une hiftoire du maréchal de Saxe; d’une
hiitoire de Louis, duc d’Orléans, fils du régent,
otc, Néel mourut en 17 54.
NEERCASSEL ( J e a n de ) ( Hiß. Eccl. ) né à
Gorkum, dans les pays^bas hollandois, fut Oratorien
a Paris, puis archevêque d’Utrecht fous le titre d’é-
saq jed^ Caftorée' C’eft cet évêque janfénifle que
M. de Tillemonr(LENAiN, voye? fon article )
alla voir en Hollande, comme M, Arnauld en
h landre : fon amor panitens fit du bruit ; le pape Alexandre
V III le condamna & en défendit la leélure.
Les janféniftesdifent que le pape innocent XI, à qui
ce livre »voit été déféré n’avoit jamais voulu le çpn-
damner, & qu’il avoit dit: il libro é buono, e iautore e
unfanto ; mais auffi le pape Innocent X I eft- il re-
gardé comme ayant incliné vers le’ janfénifma
NeerçaJJel mourut en 16 8 6 , à foixaqte ans,
N E G
NEGORES, ( Hiß. mod.) c'eft le nom que l’on
dorme au Japon àun ordre de bonzes ou de moines
militaires ,mfiirués comme les chevaliers de Malte
pour défendre la rejigion. Le P. Charlevoix nous
apprend qu il n’eft point de foldats plus aguerris &
mieujç difeiplinés que les negores. -Ils font voeu de
commence, & l’entrée de leur couvent eft imer-
dite aux fetnrties, ( A , R . }
NEGUS
N E H
N EG U S ; { t îif l. d'Etiop, 'S c’eft le nom fjüô les
Ethiopiens & les Àbyffins d onnât à leur fouve-
rain : ce mot lignifie roi dans la langue de ces peuples.
Ce prince prend lui-même le titre de negufa'
nagaß {aitiopia -, c’eft-à dire , roi des rois d’E thiopie.
Les Abyffins croient que les rois qui les'
gouvernent, descendent de la reine de Saba , qui,
étant allée à Jérufalem pour admirer la fageffe de
Salomon, eut, dit-on, de ce prince un fils appellé
Menilehech, de qui font venus les negus , où rois
d’Ethiopie, qui occupent aujourd’hui le trône. Ce
prince fu t, dit-on, élevé à la cour du roi Salomon
fon père, d’où il amena plufieurs docteurs juifs ,
qui apportèrent la loi de Moïfe dans fes états : .
les rois d’Ethiopie ont depuis embraflè le chrif- ;
tianifme. Les anciens rois d’Ethiopie fourniffent g
un exemple'frappant de l’abus du pouvoir facer-
dotalj Diodore de Sicile nous apprend que les
prêtres de Méroé, les plus révérés de toute l’Ethiopie
, ordonnoient quelquefois à leurs rois de
fe tuer eux-mêmes , & que ces princes dociles ne
manquoient point dè fe conformer à cet ordre qui
leur étoit fignifié de la part dès dieux. L e même
auteur dit que ce pouvoir exorbitant des prêtres
dura jufqu’ai! règne d’Ergamènes , qui, étant un
prince guerrier, marcha à la tête d’une armée,
pour réduire les pontife,s impérieux qui avoient fait
la loi à fes prédéceffeurs. ( A . R. )
N E H
NEHEMIE, ( Hiß. fac. ) ju if pieux & lavant,
écbanfon d’Artaxercès Longuemain. L e fécond
livre d’Efdràs porte le nom de Néhémie, & contient
Phuioire de ce qu’il fit pour la recoriftruCtion
de Jérufalem , pour le rétabliffement des facrifices,
pourrpbfervation du fabbat, la leélure & l’accom-
pliffement des écritures , la correélion des abus &
des défordres; le début de ce fécond livre d’Efdras , .
les nouvelles que Néhémie reçoit du malheureux état
de Jérufalem, la profonde douleur dont il eft pénétré
, la prière qu’il adreffè à Dieu, la grâce qu’il
demande à Artaxercès , qui s’apperçoit de fa douleur,
forment un tableau plein d’un intérêt touchant.
N E I
NEIPERG , ( Hiß. litt. mod. ) un des généraux j
de 1’ empereur Charles V I , qui le fit arrêter pour I
avoir conclu avec les Turcs la paix de 17 39 , foit
d’après un plein pouvoir expédié en bonne forme,
comme le prétendoit le comte de Neiperg, foit en
excédant fes pouvoirs, comme l’objeéfoit l ’empereur,
&en accordant trop aux ennemis, «ntr’autrés
la reftitution de Belgrade. Aufti-tôt après la mort
de Charles V I , arrivée le 20 oéfobre 17 4 0 , Nei-
perg fut mis en liberté, ainft que le comte de Wallis
& le comte de Seckendorff, arrêtés auffi pour des
torts dp généraux, qui n’ont jamais été bien éclaircis.
L# comte dè Ndperg rentra entièrement en faveur,
Hißoire, Tome IV
N E I i f
fut honoré de tonte la confiance & de toute la bienveillance.
de la reine de Hongrie, fille de Charles
V I. Il eut en 17 4 1 le commandement de l’armée
deftinée à arrêter les progrès du roi de Pruffe en
Siléfie. Il perdit, le 10 a v ril, contre le roi de Pruffe
& le maréchal de Scîxwerin , 1a bataille de Molwitz,
près de Neifs; mais la viéfoirefit plus d’honneur au
roi de Pruffe, que la défaite ne fit de tort au comte
de Neiperg, qui, malgré cet échec , fe fomint toute
la campagne en Siléfie. C ’eft au fujet de cette première
victoire fignalée du roi de Pruffe, que M. de
Voltaire s’écrioit, le 20 avril 1 7 4 1 , dix jours après,
la bataille.*
Eh bien ! mauvais plaifans , critiques obftinés,
Prétendus beaux efprits , à médire acharnés >
Qui parlant fans penfer, fiers avec ignorance » £
Mettez légèrement les rois dans la balance ;
Qui d’un ton décifif, auffi hardi que faux ,
Aflurez qu’un favant ne peut être un héros
Ennemis de Ja gloire & de la poéfie ,
Grands critiques des rois , allez en Siléfie :
Voyez cent bataillons près de Neifs écrafés.
Il eft vrai que cet événement démentoit les
détracteurs des lettres, & les' ennemis -du roi de
Pruffe ; mais pour un philofophe humain , il n’jr
avoit pas de quoi triompher de ces cent bataillons
«crafés. Le même Voltaire dit ailleurs au même roi i
J ’aime peu les héros , ils font trop de fracas ...... .
Je vous aime pourtant, malgré tourte carnage..,,,..'
Vous êtes un héros , mais vous êtes un fage : .
Votre raifon maudit les exploits inhumains......
Je vous pardonne tout, fi vous en gémiâez.
Ah î c’eft encore beaucoup trop d’indulgence«
N E K
NEKIR ou N E K E R , f. m. f Hifl. mod. ) nom de
l’un des anges inquifiteurs qui examinent le mort
dans le fépulcre , félon la doéhine de l’alcoran.
Quelques-uns l’ont nomme Gnanekir, trompés
par la particule arabe gna , qui lignifie et, dans ce
paffage, Munkir gna Nekir, c’eft-à-dire, Munkir 8c
Nekir, qui font les noms de ces deux prétendus
anges.
Selon Mahomet, les âmes & les corps font dans
le fépulcre jufqu’au jour du jugement, 6c d’abord
après la fépulture , Munkir 8c Nekir fe prélentent
aux morts, 8c leur font ces quatre demandes :
» Quel eft ton dieu, ton prophète, ta créance,
» le lieu de ton adoration ? »» Les mufulmans
ne manquent pas de répondre avec confiance : »
« Mon dieu eft celui qui t’a créé auffi-bieo que
» mo i; mon prophète eft Mahomet; ma créance
» eft iflam, c’eft-à-dire , la créance falutairc; &
* le lieu de ma dévotion eft Ka a b a , ou le tem»
» pie «b la Mecque, » En couféquence ils re$