
croyant vivante, & que cet épifode attifoit,
meme de la part des hommes,, plus d’attention
que le fujet principal du tableau; il femit que
c e to iru n défaut , & il eut le courage d’effacer
la perdrix. Un de fes portraits fameux étoit encore
celui de la mère.d’Ariftote, fon ami. Ariftote
vouloit faire de lai un peintre d’hiftoire, & lui
propefott les batailles d’Aléxandre. Protogène ne
•l'fi ** T ® “,1“ 1 être Çue peintre de portraits-;
il fat celui d.Aléxandre, niais fans batailles.
, fapn portrait le plus renommé eft'celui du
chaffeur Ulyfu-s, fils pu petit-fils du fo le ii. &
fondateur de Rhodes ; c'eft-la qu’étoit ce chien
dont il ne put jamais faire l’écume à fon gré
car il etoit diffi ilement content de fes ouvrages,
& auquel^tl d.nna par hafard le degré de perfection
qu il cherchait,- en jertant avec dépit fon
épongé fur 1 endroit qu’il dé&fpéroit de finir. Ce
tableau .ut dans la fuite porté à Rome, & mis
-dans e temple de la paix s où il étoit encore du
tenjps de Pline, qui en parle. Il périt atiffi dans
la faute par un incendie.- Pline prétend que ce
tableau fauva la ville de Rhodes, l’an 304 avant
Jeius-ChniC parce qu’étant dans un endroit par
lequel feu! Dememus Paliorçétes, qui-l’affiégeoit,
po.uvojtla.pren.dre; ce prificeaima mieux renoncer
a la yiétoire que d-’expofer un fi beau monument
a p.enr., Ce qui eft certain, c eft que Promène,
dont lattelier etfait hors de la ville & dans les
tauxbourgs, n’interrompit pas un moment fon
travail pendant le fiége, & qu’il fit fon tableau
ou la ty r e , au milieu du bruit des armes & environne
des -foldats .macédoniens à, qui les faux-
POJirgs ayoiqnt:,été abandonnés ; ce qui fit dire
qm l avoit peint fous l ’épée. Démptrius lui-même
- . i î î f S W combien -il .étoit furpris de fa .tran-
quilhte & de fa confiance ; je [avais ^ lui répondit
Protogene , que yoüs avie^ déclaré la guirrc aux
Rhoaiens, mais non pas aux- arts ; en effet Démé-
tnus. les prit fous fa proteélion , & difpofa une
garde autour de l’atteliér ' de cet artifte -pour
.quil put travailler én paix & en fureté.
Apelle ne faifoit qu'un reproche à Prctogène,
cc ce reproche étoit une grande leçon pour les-
artiftes , c eft qu’il ne favoit pas quitter le pin-
eeau, & qu ri vouloit toujours perfeftionner ;
quoi manum Me de tabula nefciret tollere II faut
en tout, dit Cicéron, favoir jufqu’ofa I’on doit
et Ion peut aller : in-omnibus rebus videndum eft
quatcnus. ... m quo ApelCcs- piHores qitoque eos pec-
care dicebat qui non [émirent 'qnid effitfatis. Orat.
. 7 1 - memorabili prteccpto, dit Pline, nocere fàrk
nimiam diligentiàm. !-r *
P R O V É p iT E U R , i. m. ( Hift. de Venife)
magiftrat d e la république de Venife. Il J {
deux fortes de prov éditeurs dans cette république *
ie provedneur du commun, 8c 1e provéditeur zè-
nera! d em e r .Ie provéditeuidu commun eft un magiftrat
aftèz. femblable dans fes fondions à l’ébe
des Rôrrains. Le prov éditeur dè mer eft:: un' offi-
ejer dont 1’; utorité s’étend fur la flotte lorfque
e général eft abferit. Il manie particulièrement
argent, & paie les foldats & les matelots,
ont il rend compte à fon retour au féna\ Sa
c large ne dure que deux ans , & fa puiffancé
e partagée de telle forte avec le capitaine géné-
? o Ja marine , que le prov éditeur a l’autorité
lans la forceg & le générai a la force fans l’au-
tonte. ( D. J . )
PROYiSEUR , f.. m. (H iß . litt. ) qui pourvoit','
foin dU v c™ e Proviciere > pourvoir , prendre
Lr ll ren de. Pmvif i ur eft en ufage dans' l ’uni-
verlité de Paris, dans certaines fociétés ou collèges ; .
o ,e c,lef » comme dans la maifon dè
Sorbonne. M. l’archevêque de Paris en eft a&uel-
lement provifeur. Le premier fupêrieur du collège
d Harcourt ajauffi le titrede prov four. Au con-
traire , dans d’autres maifons ou collèges, provifeur
nett que ce qu’on nomme ailleurs procureur, un-
omcier comptable, qui touche les revenus &
gI - , . affaires temporelles de la fociété. T e l'
, S , . ^u*on appelle provifeur dans la maifon
de Navarre..
Le provifeur de Sorbonne a une grande part à ■
toutes lès affaires qui concernent cette maifon;
mais il ne nomme pas aux places vacantes de
profeffeur, bibliothécaire, & c . elles font données
Par, n.s memkres niemes de la maifon par vo’e.’
d eleâion , & à ; la pluralité des voix. Celui
d Harcourt nomme aux places de profeffeur de
io.n, collège, comme tous les autres principaux.
On donne encore dans les aéles publics. le
nom de provifeur aux marguilliers des églifes ;
on ||f§ marguillier & provifeur de telle-,
eghfe^ ou paroiffe. Cette dénomination vient da.
la même racine que la précédente \provifor juio,
providet bonis & protdïis ecelefoe. >
Les théologiens donnent auffi à Dieu le titre
de provifeur général, à raifon de fa providence, &.
du foin qu’il prend de l’univers,. (A . R .)
P R U
P R U D I N C E , C A u r e l i u s P r u d e n t i u s C l e —
m ’en's ) Hift. litt.) poëîe. chrétien du quatrième
necle, connu principalement par l ’hymne dess
Saints-Innocens
Sàlvete flores martyrum , &<u.
Ou e ft c e tte jo l ie im a g e :
j 4ram fub ipfam flmplices-
Palrhâ & çoro.nis liiditisi
On fa it p e u d s ch o fe s d e fa v i e ; il fu t m a gtfL
trat & homme de guerre, 8cremplit un emploi
honorable à la cour d’Honorius. Il y a deux bonnes
éditions de fes poéfies ; l’unè d’Elzevir , .avec les
notes de Nicolas Heinfnis-, Amfterdam 1667 ,
in-12', l’autre ad ufum Delphini, par les foins du
P. Ch imillarçl, jéfuke; Paris, 16 8 7 , in-4°.
Prudence étoit né à Sai ragoffe en Efpagne,
l’an, 348.
I l y eut dans le neuvième fiècle un autre
Prudence, dit le Jeune, autrement nommé Galin-
don, évêque de Troy e s, mort en 8 6 1 , grand
défe-nfeui\ de .la doctrine de Saint-Auguftin fur la
gxace & la prétLftination.
FRU N E LÉ , (H ifl. de France.) famille noble
& ancienne de Beauce, qui remonte par titres
jafqii’à Philippe Augufte, & ou on trouve des
chevaliers dès 1e commencement du treizième
dûsécle.
De cette famille étoit Guillaume Prunelé, cinquième
du nom, tué à la bataille d’Aziacourt,
le 25 bftobre 14 15 .
" Jacques de Prunelé, fécond' du nom, de la
branche de Saint-Geriniih, tué en duel fous le
règne de Louis X IL
Antoine-Agnès de Prunelé, qui s’embarqua vers
l’an 16 8 4 , fans que depuis on ait eatendu parler
de lui, ni du vaiffeau qui le portoit.
Jules-Çéfar de Prunelé, bleffé d’ùn coup de
fufil à la bataille de Malplaquet, 1e 1 1 fepterrbre
170^. ,
François de Prunelé, de la branche de Guiller-
v a l , bleffé d’un coup de lance à la bataille de
Cérifoles,te 14 avril 1544,- tué par les ligueurs
en 1387.
Antoine de PrUnelé, de la branche de Tignon-
v ille , mort en 1659 i d’une bleffure reçue dans
un combat fingulier près de Fumes en Flandre.
Châties de P r u n e lé tué en Catalogne au mois
de juin 1676.-
Jacques-Philippe de Prunelé fe diftingua à .la
bataille de Fleurus, le 1 juillet 16 9 0 , au fiége
dedSiamur en 16 9 2 , au co nbat de Steinkerque,
au bombardement de Charleroi, & dans d’autres-
occafions.
Armand de Prunelé, fils du précédent, montant
la garde à Valençiennes, tomba dans un re^
gard ouvert de l’aqueduc de l'Efcaut, & s’y noya
malheureufement à vingt & un-ans, le 2,4 fe p - '
tembre 17 19 .
PRU S IA S , (Hifl. ancienne.) 1 roi de Bithynie ,
furnommé le Chaffeur, fut follicité par Antiochus
d'embraffer fa caufe contre les Romains; mais
ébloui par les promeffes de Seipion, &. retenu
peut-être par fes menaces * il obferva une efpèce
de. neutralité, & refta fpeâateur de là querelle;
mais quelque temps après , Annibal, pourfuivi
par la haine des Romains, alla chercher un afile
dans fa cour. Ce fameux général, pour l’affocier
à fa vengeance, l’engag.a dans une guerre contre
Eumène, -roi de Pergame, ami déclaré des
Romains. Le fénat fe crut offenfé dans la per-
fonne de fon allié. Quintus Fiaminius fut d-.puté
pour fe plaindre à Prufias de l’afile qu’il donnoit
à ce perturbateur des nations* Le monarque ,
intimidé par fes menaces, promit de livrer cet
;illiïflre fugitif pour ne pas irriter ce; tyrans ucs
rois. Annibal -, inftruit de fa complaifance perfide,
en prévint l’effet par le poifon. Il mourut
en vomiffant les plus horribles imprécations contre
Prufias, & en invoquant les dieux protecteurs
& vengeurs des droits facrés de fhofp'ualité. Cette
.perfidie, défarma la colère des Romains. Perfée ,
quelque temps après, rechercha fon alliance; mais
. P r u f ia s craignant de le rendre trop puiffant, ne
voulut point.:entrer dans cette guerre, 8c promit
feulement d’employer fa médiation pour la
prévenir. En effet, il envoya à Rome des am-
baffadeurs qui entamèrent des négociations infruc-
tueufes. Tandis que les Romains étoient occupés
contre Perfée, Prufias tourna fes armes contre
Actale, fuccefleur d’Eu mène au trône de Pergariiev
Il fe rendir maître de la capitale, où abufant des
droits" de la v iâ o iré , i! profana les temples 8c
renferma les ftatues des dieux. Le fénat, inftruit
de ces excès, .étoit dans l’impuifiance alors de
l’en punir ; il lui envoya des ambaffadeurs qui
lui défendirent de .continuer fes hoftilités; & quoique
vainqueur, il fut contraint de fouferire à un
humiliant traité. Il députa fort fils Nicomède à
Rome pour en adoucir la rigueur; il lui affocia
Menas, qu’il chargea d’affaffmer ce jeune prince ,
pour favorifèr les enfans nés du fécond lit; mais
Menas au lieu d’exécuter cet ordre barbare , en
avertit Nicomède qui retourna promptement en
Bythinie, où il leva Pétendart de la révolte. Prufias
détefté de fes fujets, en fut abandonné; il
fe réfugia dans un temple où il fut maffacré par
un foldat. (T . N .)
P R Y
PRYNN ou P R Y N E , ( G u i l l a u m e ) Hifl. litt.
mod. ) jufifcorîfuke anglois, grand puritain , fit
contre les épifeopaux un écrit intitulé : du vio-
lement du fabbdt & de l ' état des évêques, pour
lequel il fut condamné en 1647 à avoir les oreilles
.coupées. Lfebus, beaucoup plus funefte qu’on
ne croit, d infliger pour des opinions & pour
des livres/les mêmes* peines que pour des crimes
infamans, confond toutes les idées, nuit à la
morale, en mettant un fanatique vertueuxau même
rang qu’un vil malfaiteur, & à l’économie politique
, en ôtant aux fupplices le pouvoir de punir
8c de- diffamer. Prynn, d’après le traitement qu’il
a voit. effuyé , devint l’idole des puritains, & fut
révéré comme un martyr de la bonne caufe. On
le fit entrer dans la chambre dès communes au
parlement affemblé contre le roi Charles I ; mais
F f f 2