
OZON , f. ni. ( Gramm. ) terme de calen'd. nom
d’un mois dont les Perfes fe fervent dans leurs
calendriers aftronomiques. Il eft de trente jours.
{ J . R . )
O P H
OPHNI & Phinées, enfans du grand-prêtre Héli.
( Voy e%_ Héli. )
a p i
OPISTOGRAPHE, f. m. {Hiß. du bas Empire)
en grec Imsleyptyn , en latin opiflographum ;
c’étoit un gros livre dans lequel on écrivoit fur
le champ les différentes chofes qui auroient befoin
d’èrre revues & corrigées par la fuite. Ce mot eft
compofe de «Wï«», c’eft-à-dire , fur U feuillet du
revers , & yp«(p*> , j ’écris, parce qu’on écrivoit fur
le revers de chaque page ce qui avoit été omis
de l’autre part. { A . R .)
O P IT IU S / (M a r t in ) ( Hiß. litt. mod. ) poète
allemand, natif de Brelîau, mort en 16 39 ; célèbre
par tes poéfies latines, & beaucoup plus encore
par fes poéfies allemandes.
O P O
OPORIN 1 ( J ean ) ( Hiß. lit t . mod. ) imprimeur
de Bâle , & l’un de ces favans imprimeurs
qui -contribuoient, & comme favans & comme
imprimeurs, à la reftauration des lettres. On a
de lui des fcholies fur G c é ron , & des notes fur
Démofthène, & c . Mort en 1568.
O P P
OPPÈDE. ( J ean Meynier , baron d\ )
( ï''oyel l’article Meynier. )
OPPIEN, ( Hiß. litt. anc. ) poète grec , qui
vivoit fous le règne de l’empereur Caracalla ;
nous avons de lui cinq livres du poème de la
pèche, & quatre du poème de la chaffe. Caracalla ,
connoiffeur ou non en poéfie, lui fit, dit-on, donner
un leu d’or pour chacun dés vers du cynegeticon,
ou traité de la chaffe , ce qui fit appeller les vers
à'Oppien, des vers dorés, par allufion aux vers
dorés de Pythagore. Oppien étoit natif d’Ana-
zarbe en Cilicîe; il mourut à trente ans au commencement
du troifième fiècle. Florent Chrétien
Fermât avoit traduit en vers françois , & en
profe, le poème de la chaffe ; nous en attendons une
meilleure traduction. Les favans font partagés fur
Oppien ; les uns attribuent au même les deux
poèmes de la pêche & de.la chaffe; les autres
croient ces deux ouvrages de deux auteurs différens.
OPPO RTUNE , ( Sainte) ( H iß . eccl. ) abbeffe
dans le diocèfe de S é e z , dont Godegrand, fon
frè re , étoit évêque, Morte le 22. avril 770«
O'PSOPÆUS. ( Hiß. litt. mod. ) Deux allemands
de ce nom ont été connus au Éeizième
fiècle :
i° . Vincent, auteur d’un poème bachique: De
arte, bibendi.
z°. Jean , d’abord corréâeur d’imprimerie de
Wechel; ce qui étoit alors une efpèce d’état dans
les lettres, .enfuite profeffeur en médecine à Heidelberg
: mort en 1596. On lui doit le Recueil
des-oracles des Sibylles, & quelques traités fur fon
art. j
O PSTRA ET , ( Jean) {Hiß. eccl.) favant doâeur
janfénifte, fort attaché-à la doétrine de Janfénius,
& à la perfonne du P. Quefnel, & à ce titre
banni par lettre de cachet, en 17 0 4 , de tous les
états de Philippe V , fuivant les defirs de Louis X IV ,
q u i, dans Les inftruâions , d’ailleurs fenfées &
utiles qu’il donnoit à fon petit-fils pour le gouvernement
de i’Efpagne, ne manquoit pas de lui
repréfenter-les janféniftes, comme un grand &
digne objet de haine & de terreur. Opflraëp triompha
en cette occasion de. Louis X IV , de Philippe V
& de tous les perfécuteurs ; car Louvain, &
prëfque tous les Pays-Bas, ayant paffé, en 1706 .
après la bataille de Ramiliy , fous la domination
de l’empereur , & étant refté par la paix à la
maifon d’Autriche, Opfiract rentra dans Louvain,
y fut principal de collège, ( v o i r ) & y mourut
en 1720. Il étoit né à Béringhen , dans le pays jde,
Liège, en 165*1. On a ^ beaucoup d’ouvrages,
théologiques & polémiques , que les janféniftes
même, s’il y en a encore, ne lifent plus guère,
O P T
O PTA T (de Milève. ) ( Hiß. eccl. ) Milève ;
dont Optât étoit évêque, eft une ville de Numidie
en Afrique; ce prélat, dont faint Auguftin, faint
Jérôme, faint Fulgence, parlent avec éloge, vivoit
fous l’empire de Valentinien & de Valens, au
quatrième fiècle. Nous / avons de lui fept livres
du fchifme des donatiftes contre l’évêque Parmé-,
nien. L’édition de cet ouvrage , par le doâeur
Dupin , eft très-prédeufe, tant à caufe du recueil
qu’elle contient de tous les a&es relatifs à l’hiftoire
des donatiftes, qu?à caufe d’une fa vante préface
fur la vie , les oeuvres & les différentes éditions
d’Optât.
O R A
ORÀNG AIES ; ( Hiß. mod. ) e’eff le titre que
l’on donne à la cour du roi d’Achem , dans l’île >
de Sumatra , à des gquverneurs que ce prince-
charge des départemens des provinces. Leur çon- :
fdtiite. eft continuellement éclairée par ces fouve-
,rains defpotiques & ïoupçonneux, de peur qu’ils
n’entreprennent quelque chofe contre leurs intérêts.
Ces feigneur-s-tiennent à grand honneur d’être
Chargés du loin des coqs du monarque, qui, ainfi
que Tes fujets, s’amufe beaucoup des combats de
ces fortes d’animaux. { A . R . )
ORANGE ; {H ifl. de F r .) on c roit, mais fans
certitude, que la ville d'Orange fut hâtie par les
Phocéensfondateurs de Marftille. On y voit
beaucoup de monumens dès Romains, un cirque ,
des aqueducs ; un arc de triomphe , élevé par
Caïus Marius & Lu&atius Catulns, en mémoire
de la, viéloire qu’ils avoient remportée fur les
Cimbres & les Teutons. Il y a eu quatre races
de comtes ou princes d’Orange. On fait remonter
la première jufqu’au commencement du huitième
fiècle. Cette principauté paffa par une femme dans
la maifon de*Baux , vers la fin du douzième fiècle ,
& de celle ce Baux dans celle de Châlons, vers
la fin du quatorzième. De tous ces princes, le
plus célèbre fut Philibert, dernier prince d’Orange ,
de la maifon de Châlons. Ce feigneur, né françois,
avoit d’abord offert fes fervices à François 1“ ; il
parut dans un équipage brillant à la ceremonie
du baptême du dauphin; mais on ne lui témoigna
pas toute l’eftime qu’il méritoit; il fut froidement
accueilli -, on lui ôta m'rne l’appartement qu’on,
lui avoit donné d’abord à la cour ; fa fierté reflèntit
vivement cet outrage , il partit mécontent , &
s’alla jeter entre-les bras de Charles-Quinr. ^
Les François , pour punir Philibert de s etre
attaché à. une puiffance ennemie , confifquèrent
la principauté d’Orange , & les grands biens qu’il
poffédoit en Bourgogne. La haine du prince #
è Orange pour les François , devint fi violente ,
qu’il ne pouvoit la contenir ; elle édatoit en toute
qiccafion, elle s’exhaloit en fatyres & en injures,
quand elle n’avoit pas la reffource des armes ;
i-1 s’afîîigeoit hautement de leurs fucçès, il mful-
toit publiquement à leurs difgraces. Il avoit. été
pris par André Doria, dans une bataille fur la
mer de Gênes, en 1,524. On l’avoit enfermé au
château de Lufignan en Poitou ; là , fon amufement
étoit de charger les murailles de fa chambre, d’inf-
criptions injurieufes pour les François. Par le traite v [
de Madrid, l’empereur lui fit promettre la refti-
tution de fes biens ; le traité de Madrid étant
refté fans exécution , fes biens ne lui furent?point ;
reftitués, mais il recouvra fa liberté , dont il fit
auffi-tôt ufage contre les François & contre leurs
alliés. Ce. lut lui qui, à la mort du connétable’
de Bourbon, fe trouva chargé de l’exécution de
fon entreprise ; ce fut lui qui fit le fac de Rome ;
ce fut lui qui alliégea le pape Clément V II dans
le château Saint-Asge ; il y reçut à la tête un
coup d’arquebufe, dont il fut plufieurs jours dans
nn extrême danger.
A la paix de Cambrai, en 15 2 9 , l'empereur,
pour faire voir qu’on ne perdoit rien à le fervir,
voulut que toutes les confifcations auxquelles.
la guerre avoit donné lieu , fuffent rendues; cette
claufe refta encore fans exécution, à l’égard du
* prince d’Orange, en faveur de qui elle avoit
, principalement été faite. L’empereur s’en plaignit,
1 mais il ne fit que s’en plaindre. Le prince d’Orange
continua de le fe rv ir , & fit pour lui le fiége de
Florence , où il fut tué , en 15 3 0 , en attaquant
un convoi-fur le chemin de Pife à Piftoya. Sa
mort eut cela de commun avec celle du connétable
de Bourbon , fon maître & .fon ami, qu’elle n’empêcha
pas fes troupes de vaincre.
Le prince d’Orange n’avoit que trente ans,
lorfqu’il mourut, après avoir fait de fi grandes
ch fes, après avoir exécuté i’emreprife du connétable
fur Rome, après avoir détruit les affaires
de France dans le royaume de Naples, après avoir
bien avancé la reduélion de la Tofcane, qui fut
prefque entièrement fon ouvrage. Brantôme femble
attribuer le redoublement de valeur que le prince
d’Orange fit paroître, félon lu i, dans cette guerre
de Tofcane, au défit qu’il avoit d’époufer Catherine
de Médicis , que Brantôme, appelle. (a .maî-
treffe , & qu’il prétend que" Clément V I I avoit
pfomife au prince d’Orange ; elle avoit à peine
onze ans quand il fut tué.
Lès droits fur la principauté d’Orange paffe
rein . à la mort de Philibert, de la maifon'
de Châlons, dans la maifon de Naffau , par le
mariage de la foèur de Philibert, avec le comte
de; Naffau ; fur ce mariage , & fur les princes
d’Or ange , de la maifon de Naffau, voyeç l’article
Nassau!
ORATEUR. ( Hiß. moderne ) Au parlement
d’Angleterre , c’eft, dans la chambre des communes
jd e'p rèfident, le modérateur. li eft élu à la
pluralité des vôi'x ; c’eft lui' qui expofe les affaires ;
on porte devant ltii une maffe d’or couronnée.
R. )
O R B
ORBILIUS , (Pupillus) ancien grammairien y
natif de Bénévént, qui, à Läge de cinquante ans,
alla enfeigner à Rome , l’année où- Cicéron fut
:confis! ; il faifoit voir à les .difciples les comédies
de Livius Andronicus ; e’eft de lui que parle Horace,
épît 1 , liv. 2 :
" Nonéquicteni i nfector , delendaquz carrairra L iv l
Ejfë reor, memini quee plagofùni mihi paryo
Orbilium âiSare.
Cette épithète plagofum annonce qu’il étoit fort
attaché à cet ufage barbare & mal-honnête , dont
il a donné l’exemple à nos pédans qui le fuivent
encore. Suétone parle auffi de ce vieux pédant,
& rappelle l’épithète que lui donne Horace, &
qu’il appuie d’un vers d’un autre poète, Domitius
Mar fus :
Si quos Orbilius firttlâ fcutïcâque ceci dit.
Il le repréfente comme également dur dass fe»