
* le coeur d’un être fepfible ? comment fes ‘yeux
n purent-ils fup porter un meurtre ? comment put-,
w il voir faigner, écorcher , démembrer un. pau-
w vre animal fans d é f e n f e c u ï r p la brebis
P qui lui lèchoit les mains ? . . . , . *Les panthères
& les lions , que vous appeliez bêtes féroce * ,
» fuivent leur inftinél par fo rce , & tuent les
n autres animaux pour v i v r e . . , , . , vous ne les,
»* mangez pas ces animaux carnafficts, vous les
» imitez $ vous n’avez faim que des bêtes innocent
*> tes & douces , qui ne font de mal à perfonrte
v qui s’attachent à vous, qui vous fervent, 6c
» que vous dévorez pour prix de leurs fervi,ces. n
» O meurtrier contre nature, fi tu t’obftines
j> à foutenir qu’elle ,t’a fait pour dév.orer tes fem-
» blables, des êtres* de chair &- d’o s , fenfibles .&
j» vivans comme toi, étouffe donc l’horreur qu’elle
t'infpire pour ces affreux repas ; tue les animaux
»» toi-même, je dis de tes propres mains, fans fer-
» remens, fans coutelas; déchire-les avec tes
9t ongles, comme font les lions & les ours; mords
» ce boeuf & le mets en pièces, enfonce tes
v griffes dans fa p e au ;, mange cet'agneau tout
f) v i f , dévore fes chairs toutes chaudes, bois
n fon ame avec fon fang. T u fiémis , tu n’ofes
» fentir palpiter fous ta dent une chair vivante !
9> homme pitoyableÀ tu commences par tuer l’a -
*j mm a l , & puis tu le manges, comme pour le
fy faire mourir deux fois,
.C’eft à Pythagore qu’on attribue la découverte de
ce théorème fondamental ,& d’un fi grand ufage
dans la .géométrie , que , dans .un triangle rectang
le , lp quarté del’hypotenùfe eft égal aux quarrés
des. deux autres côtés. On dit qu’il offrit une
hécatombe aux dieux , pour les remercier de lui
jayoir fait découvrir une vérité fi importante.
Pythagore dêfendpit de manger des fèves , parce
qu’il leur trou voir je ne fais quelle affinité avec
fa chair §£ le fang humain ; c’eft pourquoi Hprace
appelle la fè.ve, f*ba Pythagorce. cognât*.
Diogène Laërce , Athénée $c d’ autres autpurs ,
parlent de plufieiirs autres Pythagores 1 qui pour-
roient bien, pour la plûpart, n’être que lé phi—
lofophe de Samos, qu’on aura multiplié à raifon
(de fes diyerfes connoiffanccs.
PYTHÉA5 , ( Hifl. anc. de M&rfeillc) voyageur
célèbre dans l’antiquité. On ne fait pas bien
»récifèment dans quel temps il v ivo tt; les uns
f^ont fait contemporain de Ptolémée-Pbjjadelphe,
jvers l’an '284 avant J. C . ; les autres , du conful
J?ubliqs Scipion, père du premier Scipion l’Afric
ain, l’an 2.1.8 ayant Y ère chrétienne, Bayle qui
|es a réfutés, le pl^ce en général dans le fiècle
d’Aléxandre; il croit qu’il faut s’cn tenir là , par
l’impofftbilité d’arriver fur çe point à une plus
grande précifion, M. de Bougainville, dans fes
f'iaircijfemens fur la-vie & fur Us voyage J de Pythéas
4 e Ma f cille, inférés dans le recueil de l’académie
& bçUçs-lqttrçs^ i f y page
14 6 & fui vantes; M. de Bougainvillè rétrécit cet
efpace que Bayle abandonne aux conjeéhires, &
tâche de prouver que la date du voyàge de Pythéas
remonte avant l’année 32 7 avant J . C / ,
époque cïe- la conquête des' Indes faite par Alexandre.
Polybe & Strabori , qui renchérit fur lui »
ont fort maltraité Pythéas , en qualité de voyageur
& d’obferyateur ; & B a y le , quoiqu’il modifie
leurs reproches , en adopte'la plus grande partie;
il croit fur leur parole que Pythéas1 a beaucoup
ufé du privilège quHttf proverbe connu attribue
aux voyageurs ; d’un autre côté, Pythéas a trouvé
dans tous les temps des partifans illuftres & de
zélés défenfeurs. Le favant Eratofthène l’a voit pris
pour guide dans tout ce qui regarde le Nord &
l'Occident de l’Europe. Hipparque adopta la plupart
des déterminations de latitude données par
Pythéas. Gaffendi prit, hautement fa défenfe,. à la
foilicitation de Péiresc ; Olaiis Rudbecks, dans
fon atlantique, l’a auffi défendu avec chaleur,
M. de Bougainville ajoute beaucoup à leur apologie
de Pythéas, qu’il trouve infufïifante. Outre
l’avantage qu’a Pythéas d’être un des plus anciens
écrivains que nous connoifiions dans nos contrées ,
fi voit en lui im habjle aftronojne , un ingénieur
phyficien, pn géographe exaft, pn hardi navi-
gatepr , l’auteur de plusieurs découvertes utiles
& importantes, dont les voyages ont ouvert dç
nopvellos routes ap commerce ,v ont enrichi
l’Jiiftoire natprelle , ont contribué à perfectionner
fa connoiffance du globe terreftre. C ’eft Pythéas ,
q u i, le premier , a connu cette ultima thaïe des
anciens ; il eft le premier qpi ait pénétré jufqu’au
foixante-feptième degré de latitude feptentrionale;
le premier qui ait (eplemept ofé croire ceS pays,
habités. Polybe & Strabon ont été jufqu’à vouloir
répandre des doutes fur la réalité des voyages
mêmes de Pythéas ; M.- de Bougainville les réfute
pleinement fur ce point, & réduit en poudre
leurs foibles raifons. Il montre par les erreurs
mêmes de Strabon , qpe quelques çrreursrele vées
par lui dans les obferVatipns de Pythéas , ne doivent
point nuire à la réputation de çe voyageur,
ni détruire l’ellime qu’il, a A bien méritée. La
plus célèbre des obfervations de Pythéas eft celle
qu’il fit à M?rfeille, pour déterminer la latiwde
de c.ette v jlle , ,çn comparant l’ombre d’un gnomon
à fa hauteur, au temps dp folftice: compgraifon
de laquelle Eratoflhètie & Hipparque conclurent
que la diftance de Marleille ji l’équateur étoit de
43 degrés, 17 minutes. Cette obfervation a été
vérifiée par Gaffendi, par lç P. Feuillée , par M,
CafliBi,8ç ce dernier remarque, que fi l’on en
favoit exactement les circonftances, elle ferviroit
à décider la fameufe queftion du changement de
{’obliquité de l’écliptiqué ; malheureufement nous
n’avons plus fes ouvrages ; il ne nous en reftç
que quelques fragmens, encore nous font-ils fourbis
par fes détracteurs.
L ’aiiteUf de U nouvelle fayarue hiftoire de
JroYçnçe»'
Provence, M. l’abbè Papon, en s’appuyant fur
M. de Bougainville, va encore plus loin que lui
XJn des événemens les plus confidèrables qui
s’offrent dans les commencemen ; de fon hiftoire
eft le double voyage de Py th éa s vers le nord,
& d’Euthymène vers le midi, q u i, félon le calcul
de l’auteur,. fë fit environ 320 ans avant J . C.
L e but & le réfultat de ce 'voyage , ainfi que
fon époque , font un' objet de difeuffion. Nous
B’avons la relation ni de Pyth éa s , ni d’Eutliymène ,
éc raiiteur oee s’en rapporte point à ce que Strabon
a écrit fur P y th é a s . Il ne peut croire qu’un alîro-
nome auffi habile, un géographe auffi favant que
lui paroit être P y th é a s , ainfi qu’à M. de Bougainville,
qu’un homme auquel l’aftronorpie & la géographie
doivent des obfervations fi exactes & fi utiles ,
ait raconté les chofes merveilleuses & inintelligibles
que Strabon lui fait dire. Il fe forme là plus grande
idée de ce voyag e ; il fuit avec M. ciè Bougainv
ille , la route de Py th éa s fur la méditerranée
& fur l’océan, depuis Marfeille jufqu’en Mande ; il
le voit enfuite , à fon retour, paffer, le détroit du
Sond & entrer dans la mer Baltique. Il foupçonne
que P y th é a s ne fe bornoit point à chercher une
communication avec les peuples du Nord , & il
élève fes idées jufqu’à penfer qu’il s’agiffeit dès-
lors de trouver un paffage par le nord , pour pénétrer
dans les mers d’Afie. Il ne penf'e pas moins
avantageuCernent du voyage d’Euthymene, qui
répondoit à celui dë P y th é a s . On faitqu’Euthymène
reconnut l’embouchure du Sénégal ; mais M. l ’abbé
Papon ne croit point que le Sénégal ait été le
terme de eette navigation ; il eft perfuadé qu’il
s’ agiffoit auffi de trouver la pointe la plus méridionale
de l’Afrique , pour pénétrer dans la mer des
ïndes. Ce qu’il dit fur ce fiijet, mérite au moins
d’être examiné; & tout concourt à nous faire
déplorer la perte des écrits de P y th é a s .
Cêft suffi le nom d’un rhéteur Athénien, ennemi
de Dimoftlîêces, 8t d’un magiftrat des
Béotiens , q u i, dans la guerre des Achéens contre
les Romains , l’an 14 7 & l’an 14Ô avant J . C . ,
engagea fes compatriotes à fe déclarer pour les
Achéens. Il tomba entre les mains de Métellus
qui- le fit mourir, les Romains qui. portoient le
trouble par-tout, açcüfam P y th éa s d’être,Fauteur
des troubles.
P Y T H IA S , (voyez D amon. )
P Y TH IE , f. f. ( H i f l . des Oracl. ) prêtreffe du
temple d'Apollon à Delphes : elle fut ainfi nommée
à .caufe du ferpent Pythoa que ce dieu a voit
tué , ou plutôt du verbe grec 0^1 deman-
* der y à caufe du dieu qu’on conful ost, 8>C dont
elle déclaroit la volonté : Pythia qiuz trïpode ex
Phcebi lauroque profatur, dit Lucrèce , Hb. I,
Dans les eommencemens de la découverte de
l ’oracle de Delphes , plufieurs phrénétiqUes s’é-
ftant précipités dans l’abîme, ou chercha les moÿen$
H ifto ir e . T om. / F *
de remédier à un pareil accident. On dreffa fur
le trou une machine qui fut appellée trépié, parce
qu’elle avoit trois barres fur. lefquelles elle étoit
pofée ; 8c l’on commit une femme pour monter
fur ce trépié, d’où elle pouvoir fans aucun rifque
recevoir l’exhalai fon prophétique.
On éleva d’abord à ce mimffêre des jeunes filles
encore vierges, à caufe de leur pureté , dit
Diodore de Sicile ; à caufe de leur conformité
avec Diane enfin parce qu’on les jugeoit plus
propres daus un âge tendre à garder les fecrets des
oracles.
On prenoit beaucoup de précautions dans le
choix de la Pythie. Il falloit , comme on vient
de le dire , qu’elle fût jeune ôe vierge ; mais il
falloit encore qu’elle eût L’ame-auffi pure que le
corps. On vouloit qu’elle fût née légitimement ,
qu’elle eût été élevée fimpîement , 8c que cette
{implicite parût jufques dans fes habits. Elle ne
connéiffoit , dit Plutarque, ni parfums, ni effen-
ces, ni tout ce qu’un luxe rafiné a fait imaginer
aux femmes. Elle n’ufbit ni du cinnamome , ni
du laudanum. Le laurier 8c les libations de farine
dorge étoient tout fon fard ; elle n’etnployoif
point d’autre artifice. On la cherchoit ordinairement
dans une maîfoir pauvre , où elle eût vécu
dans l’ohfcuritê, 8c dans une ignorance entière
de toutes chofes. On la vouloit telle que Xèno-
phon fouhaitoit que fût une jeune époufe lorf-
qu’elle éntroit dans la fflaifon de fon mari ; c’eft-
à-dire qu’elle n’eut jamais rien v a , ni entendu.
Pourvu qu’elle fût parler 8c répéter ce que le
Dieu lui di&oit, elle en favoit affez._
La coutume de choifir les Pythies jeunes dura
très -long-tems ; mais une Pythie extrêmement
belle ayant été enlevée par un Theffalien , on fit
une loi qu’à l’avenir on n’éliroit , pour monte r
fur le trépié , que des femmes qui euffeat paffé
cinquante ans ; oc ce qui eft finguüer, c’eft qu’a-
fin de conferver au moins la mémoire de l’ancienne
pratique, on les habilloit comme de jeunes
filles ,'quel que fût leur âge.
On fè conterttoit dans les eommencemens d’une
feule Pythie ; dans la fuite, lorfque l’oracle fut tout-
à-fîit accrédité , on en élut une fécondé pour
monter fur le trépié alternativement avec la première
, & une troifième peur lui fu b venir , en.
cas de mort, ou de maladie. Enfin dans la décadence
de l’oracle, il n’y en eut plus qu’une ,
encore n’étoit-elle pas fort occupée. •
La Pythie ne rendoit fes oracles qu’une fois FanJ
née , cêtoit vers le commencement du prinrems.
Elle fe préparoit à fes fondions par plufieurs cérémonies
; elle jeûnoit trois jours , & avant de
monter fur le trépié , elle fe ba;gnoit dans la
j fontaine de Caftalie. Elle avaloit auffi une certaine
j quantité d’eau de cette fontaine, parce qu'on croyoit
| qu’Apoiîon lui avoit communiqué une partie de
fa vertu. Après cela on lui faifoit mâcher des
i feuilles de laurier cueillies encore près de cette;
* K k k