
Xaudis timon tûmes ? funt certa pia eu la. quee te
Ter pur} leâo poterunt recreare libella,
Jnvidus t iracundus . iners , vinofus , amator,
JS'cmo adébjèrus eft, ut non mitefeere pojjit ,
Si modb cultures patientent commodet aurem.
Cette bibliothèque étoit ornée des fia tu es. de f
tous les dieux d’Egypte. Le tombeau d'Ofymandias
, très-magnifique aufii, étoit environné d’un
cercle d’o r , d’une-coudée de largeur, & de trois
cents foixante & cinq coudées de circuit; le lever
& le coucher du foleil, de la lune & des autres
conftellations y étoient marqués. Ce cercle fut
enlevé par Cambyfe, lorfqu’il fit la conquête de
l ’Egypte. La ftatue d'Ofymandias portoit cette inscription
: Je fuis Ofymandias, r o i d e s RO IS : celui
qui voudra me difputer ce titre, qu'il me furpaffe
dans quelqu'un de mes ouvrages. Il y a beaucoup de
difficulté à fixer le temps du règne de ce prince.
OTA
O T A C IL IA , ( Marcia Otacilia Severa )
( Hiß. Rom. ) femme de l’empereur Philippe ,
étoit chrétienne, & rendit fon mari favorable aux
chrétiens; Philippe, parvenu au trône par le meurtre
de l’empereur Gordien, ayant été tué à fon tour,
Otacilia crut Sauver fon fils en lui donnant pour
afyle le camp des prétoriens, il fut poignardé
dans les bras de fa mère ; Otacilia paffa le refte
de fa trifte vie dans la retraite & dans la douleur.
OTANES ( Hifl.anc.) eft le nom du Seigneur
pèrfan qui, par le moyen de Phédime, fa fille,
découvrit l’impofture de Smerdis le mage, ôt'qui
forma en conféquence la confpiration fous laquelle
le mage Succomba.
O T F
O T F R ID E , ( Hiß. litt. mod. ) bénédiftin de
l’abbaye de Weiflembourg, difciple de Raban
Matir , a retouché & perfectionné une grammaire
que Charlemagne avoit compofée pour la langue
tudefque, c’eft-à-dire , pour l’allemand. Ce religieux
vivoit vers le milieu du neuvième Siècle ;
on a de lui encore d’autres ouvrages , des fermons,
des poéfies, des lettres.
O T H
OTHON. ( Hiß. Romaine ) Quoiqu’iffii d’une
ancienne famille d’Etrurie , Otkon n’a'voit aucun
titre pour parvenir à l’empire du monde. Son
aïeul fut le premier qui entra dans le Sénat. Son
père , Lucius-Othon, avoit une réffemblance fi
parfaite avec T ib è re , qn’on le Soupçonna d’être
fon fils. Les bienfaits & les diftinftions dont il
fut comblé par L iv ie , fortifièrent ce Soupçon. Le
jeune Othon s’abandonna à la licence de fes pen-
chans voluptueux. Ce fut par fes débauches & par jj
le crédit des courtilanes, qu’il s’infinua dans la
cour de Néron., qui le fit dépofitaire de fes plus
intimes Secrets. Leur amitié fut altérée par Poppée-
Sabina , qui paffa des bras du favori dans le lit
de l’empereur. Cette infidélité mit de la froideur
entre les deux rivaux ; & ce fut pour fe débar-
raffer d'un témoin importun , que Néron l’envoya
en Portugal avec le titre de quefteur. Il fe
gouverna dans fa charge avec la gravité & l’intelligence
d’un homme confommé dans les affaires.
Cet e x il, quoiqu’honorable j ne calma point Ton
reffentiment : fon amour offenfé le rendit l’enne-
nemi Secret de Néron ; & , dès que Galba eut
levé l’étendard de la révolte , il fe montra fon
plus zélé partifan , dans l’efpoir de le détruire.
Quoiqu’il fût accablé de dettes, il n’en fut pas
moins prodigue, pour fe concilier l’affeâion de
la milice. Ses profufxons ne lui laiffèrent que l’alternative
, ou de s’approprier les tréfors de l’empire,
ou d’être la viélime de fes créanciers. Pifon ,
adopté par Galba , aigrit fon ambition au lieu de
l’éteindre. Ses largeffes l’avoient affuré des prétoriens*;
il fut conduit à leur camp par une poignée
de Soldats, où, après avoir été proclamé empereur,
il envoya des Satellites qui mirent à mort Galba
& Pifon. Il fe rendit enîiiite au Sénat, à qui il
promit de ne rien faire fans Son confentement.
La canaille de Rome , qui confervoit un grand
refpeâ pour la mémoire de Néron dont il avoit
été l’ami, Souhaita qu’il en portât le nom, & il
eut la complaifance de le prendre dans toutes
les lettres qu’il écrivit aux gouverneurs des provinces.
Tandis que tout étoit calme dans Rome,
il fe formoit en Allemagne un orage prêt à fondre
fur l’Italie. Vitellius, fous prétexte de venger la
mort de Galba, fut proclamé empereur par les
légions d’Allemagne. Il paffa les Alpes avec une
armée, réfolu de Soutenir fon éleélion. La cavalerie
qui étoit campée fur les bords du P ô , lui
prêta ferment de fidélité, & les plus fortes villes
lui ouvrirent leurs portes. Othon, abruti dans les
voluptés, fe réveilla de fon fommeil, & fe prépara
à une vigoureufe: défenfe. Il entama des
négociations avec Vitellius ; ils fe firent réciproquement
des offres & des promeffes pour fe dê-
fifter’ de l’empiré ; mais à la fin ils en vinrent aux
injures, & il fallut que le fort des combats décidât
de celui de l’empire. Othon fit purifier la ville par
des facrifices, & les armées fe mirent en mouvement.
Avant de partir , il recommanda la république
au fénat, & fit de magnifiques largeffes au
peuple. Ses lieùtenans eurent quelques avantages
auprès de Crémone , où les Vitelliens prirent la
fuite pour l’attirer dans, une embufeade qu’il fut
éviter. Cette aftion ne fut point décifive ; il en
fallut venir à une bataille générale dans les plaines
de Bédriac : les Vitelliens remportèrent une victoire
complète ; & ce ne furent que les approches
de la nuit qui préfervèrent leurs ennemis d’une
entière deftru&ion, Othon, ayant le combat ^ayoit
abandonné fon armée par le confeil des flatteurs-,
qui ne vouloient pas expofer fa perfonne facrée, 11
en attendoit fans crainte le {accès , lorfqu’il apprit
fa défaite. Son armée fugitive fe raffembla
autour de fa perfonne, lui jurant de rétablir fa
fortune & de réparer fa honte. Les plus éloignés
lui tendoient les bras, les autres embrafî'oient
fes genoux , en lui promettant de mourir pour
fa défenfe. Lui feul confervoit fa tranquillité,
& perfiftoit dans la réfolution de mourir, pour
éteindre dans fon fang le feu des guerres civiles. ,
Rien ne put le faire changer de deffein. Il conjura
fes braves défenfeurs d’aller' fe rendre aux
victorieux ; il leur fournit des chariots & des
navires , brûla toutes les lettres qui témoignoient
trop d’inclination pour lui, ou trop d’averfion
pour fon rival. Il diftribua fon argent à fes do-
meftiques ; il fit enfuite retirer tout le monde,
&. repofa quelque temps. A fon réveil il demanda
un verre d’eau fraîche & deux poignards qu’il mit
fous fon chevet , après les avoir effayés. On
prétend qu’il dormit tranquillement pendant toute
la nuit, & que ce ne fut que le matin qu’il s’enfonça
le poignard dans le fein. Ses domeffiques
accourent au bruit , & le trouvèrent mort d’un
feul coup. On fe bâta de faire fes funérailles
comme il l’avoit commandé, de peur qu’on ne
lui coupât la tête pour en faire un trophée après
fa mort. Les officiers des cohortes prétoriennes,
portèrent fon corps au bûcher en pleurant. Les *
îoldats s’approchoient pour baifer fa plaie ;
quelques-ifns fe tuèrent près de fon bûcher,
non pas par crainte, ni comme coupables, mais
par l’émulation de fa gloire. Cet enthoufiafme
fanatique de l’amitié éclata dans tous les lieux où
il commandoit. On lui éleva un fépulcre fans-
pompe & fans ornemens. Telle fut la fin $ Othon,
âgé de trente-fept ans, dont il avoit paffé la
plus grande partie dans les délices. Ceux qui
l ’avoient le plus déteffé pendant fa v ie , l’admirèrent
après fa mort. On ne pouvoir comprendre
comment un homme noyé dans les voluptés ,
avoit eu le courage dé renoncer à la vie pour
garantir la patrie, des ravages des guerres civiles.
Il étoit d’une taille au-deffous de la médiocre ;
fa démarche étoit chancelante : il n’avoit prefque
point de cheveux ; mais il cachoit ce défaut par
une perruque faite avec tant d’a r t , qu’on ne pou--
voit la difiinguer de fa chevelure naturelle; il
étoit d’une propreté fi recherchée , qu’on le
croyoit incapable de grandes chofes. (-T-N. )
Othon. ( ou Comme l’auteur l’écrit par-tout.)
OtON I er, furnommé le grand, ( Hifl. d'AllemJ)
duc de Saxe , troifiéme roi ou empereur de Germanie
, ^depuis Conrad ï et, neuvième empereur
cPOccident depuis Charlemagne. L’hiftoire nous
a conféfvé peu de détails fur les premières an*
nées d’Ow«.= Sa conduite fur le trône , la tendreffe
éclairée ide Henri- fon père, nous font'préfumer
I que fon enfance fut heureufement cultivée. Les
j prélats & les grands de Germanie avoient promis
à Henri, alors dans fon lit de mort, de recon-
noître Oton pour fon fuccefieur : ils fe rrïoisrrèrent
fidèles à leur parole, & réfifièrent aux follicira-
tions de la .reine Matilde q ui, fous le fingulier
prétexte que fa naiflànce avoit précédé l’avéne-
ment de fon père au trône , prétendoit que
la couronne étoit due à Henri le querelleur, fon
frère , né depuis. Le couronnement d'Oton fe fit
à Aix-la-Chapelle, ville ancienne & capitale de
la monarchie, fous les empereurs françois. Les
archevêques de Mayence, de Cologne & de Trêves
le difputèrent l’honneur de la cérémonie. L’archevêque
de Mayence obtint cette glorieufe préférence
, moins par rapport aux droits de fon églife,
qu’à fon mérite & à la fâinteté de fes moeurs*
Ce prélat tenant Oton par la main, &. s’adreffant
au peuple affemblé dans l’églife cathédrale : « Je
» vous préfente Oton, dit-il, Dieu l’a choifi pour
» régner fur vous fui van t le defir de fon père •
v Henri, votre feigneur & votre roi : fi ce choix
» vous plaît, levez les mains au ciel. » Le peuple
ayant témoigné fa joie par des acclamations redoublées,
Hiddebert, tel étoit le nom du prélat, le
conduifit vers l’autel où étoient les vêtemens, &
les ornemens des rois. Il lui ceignit l’épée , lui
recommandant de ne s’en fe'rvir" que pour le
bonheur de l’églife & de l’empire , & pour entre»
tenir l’un & l’autre dans une profonde paix, « Ces-
.» marques d’autorité, ajouta-t-il, en lui donnant
le feeptre & la main de ju ftk e , » vous convien-
» nent & vous obligent à maintenir vos fujets
» dans le devoir , à réprimer & à punir, mais
yy avec des fentimens d’hurnaniré, les vices & les
» défordres, à vous rendre le protecteur de l’é-
» glife & de fes miniftres , & à témoigner à tous
» vos fujets une tendreffe & une bonté pater—
» nelles. Songez enfin à vous rendre digne des
» récompenfes éternelles. » Le jeune monarque
après lés cérémonies de fon facre, qui n’étoienff
pas de vaines cérémonies, fut conduit dans un
palais qu’avoit fait confhuïre Charlemagne , ÔC
que les defeendans de ce grand hom.me avoient
négligé d’entretenir. On y avoit préparé urr
feftin ; les prélats mangèrent avec le prince que
fut fervi par les ducs. On voit par cette diffinc-
tion de quelle vénération jouiffoiem déjà les évê»
ques. Oton, pendant la cérémonie de fon facre ,
prit au lieu du titre de ro i, celui d’empereur qu’it
conferva toujours depuis. Louis d’Outremer pouvoir
le lui contefter comme defeendant par mâles
en ligne direéle & légitime de Charlemagne qui
l’avoit reçu avec l’agrément de prefque toutes les
nations de l’Occident : mais ce prince en butte s
fes grands vaffaux , comme fes infortunés prédé-
ceffeurs, étoit dans l’impuiffance de juftifier fes
droits; Oton avoit dans fil famille fes plus grands
modèles. Il voyoit dans Oton, fon aïeul paternel
un fage qui ayoit refuie- le trône; & r lequel
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