
On voit quelquefois de ces pigeons couchés fur
le fable & le bec ouvert, attendant la rofèe pour
fe rafraîchir & reprendre haleine. Au rapport de
Pline, on s’étoit déjà fervi.de pigeons pour faire
paffer des lettres dans Modène, alîiégée par Marc
Antoine. On en renouvel!a lutage en Hollande,
en 15 7 4 , au fiége de Harlem, & au fiège de Leyde
en 1^75 j le prince d’Orange, après là lèvée du
fiége de cette dernière place-, voulut que ces
pigeons fû fient nourris-aux dépens du public , dans
une volière faite exprès, & que lorfqn’ils feroient
morts , on les embaumât pour être gardés à l’hc-
te!-de-vîl)e, en figne de' reconnoißance perpét
u e l l e ^ . / . ) ; . ■
P IG R A Y ( P i e r r e ) Hifl. litt: mod. ) chirurgien
célèbre fous les règnes de Henri IV & de Louis XIII,
difciple . ami & rival du célèbre Ambroife Paré.
On a de lui un abrégé de chirurgie, que l’on a
joint aux oeuvres de Paré , ouvrage long-temps
efiüné & qui l’eft peut- être encore. Pigray mourut
«n i6 ijy
P I
P IKA RSKI ( M i c h e l de) Hiß. de Pologne.)
feigneur polonois fort riche, étoit réputé au moins
îmbécille, lorfque,. le iç. .novembre 1-62.0,. foit
folie., feit méchanceté, iLs’äyifa d’affaffiner le roi
de Pologne, Sigifmond I I I , qu’il renverfa par
terre de deux, coups de haches d’armes, lorfqu’il
le rendait à l’églife pour tenirime diète heureu-
fement il ne put parvenir à le tuer, & ce -fut le
feul regret qu’il témoigna. € e qu’on pouvoit avoir
remarqué de.folie ou d’imbéci]iitédans,cet,homme,
Si avant fon crime, & dans le cours.du procès,
ne lui fit épargner aucune des fouffrances dont ori
furcharge le fupplice des* parricides, pour infpirer
la plus grande liv reu r pofîible pour le crime, qui
apporte le plus de trouble dans la feciété*.
1 I L._
P ILA TE ( P once y Rendus PitàtusJ Hiß. facr.
& hiß rem. ) 0 n fait qif il' condamna Jéfus-Chrift
par foibkfle t & en je lavant les mains du fang de ce
}uße. Sur les' plaintes des peuples dont il avoir
été gouverneur pour le peuple romain , Tibère
l’èxila prés de Vienne en Dauphiné ; là , feit im-
puiffance de fupporter l’e x il, feit crainte d’un
châtiment pins fo r t, il fe délivra de la vie.
PILAU 5. C ni. terme de, relation forte de' préparation
de riz., fort en nfage chez les Turcs.,
Ce peuple fobre, uniforme dans toutes les actions
de fa v ie , fe contente de peu, & ne détruit
point , fa famé pan trop .de. bonne chère. L e
riz, eft le fondemem-de toute la cuifine des Ttfrcs •
ils^ l’apprêtent de trois différentes manières. Ce
qu’ils appellent pilau,. efi un rïzj fec , moelleux
qui fe fond dans la bouche, & qui eft plus agré-
able que tes poules & les queues de mouton avec
quoi il. a. bouilli. On le kiffe..cuire à. petit feu ^
1 avec- peu de bouillon, fêns le remuer ni le d<f~
couvrir, car en le remuant & en l’expofant à»
1 a ir, il fe mettroit en bouillie.
La fécondé manière d’apprêter le riz s'appelle-.-
" lappa ;. \\ eff cuit & nourri dans le bouillon, a là..
- même confrffance que parmi nous , & on le mange.
! avec une cuillier,. an heu que les Turcs font fauter
dans leur bouche avec le ponce le pilau par petits
■ pelotons, & que le creux de la main leur tient
' lieu d’afiiette.
La tro.fîème eft le tekorba >- c’eff une efpèce dfe
. crème de riz, qu’ils avalent comme un bouillon.
• Il femble que ce foit la préparation du riz dont1
les anciens nouriftbiént les malades ; fume hoc pt'v--
fannrïum ori^ce, dit Horace. (D . J . )
PILES ( Roger de ) , peintre célèbre. (Hißi lïtta,
mod. ) Nous le confidérerpns ici comme un homme
, de lettres » ayant écrit fur' forn art; on a de lui
; les vies des- peintres & une differtation fur les
ouvrages-des plus-célèbres d’entre eux ; u n abrégé'
: d anatomie , accommodé aux arts, de. peinture. & de
. fculpture, des. élémens de ,pointure-pratique. un-.
• cours de peinture par principes, & d’autres ois-
; vrages toujours relatifs à la peinture; il a traduit
le poème latin de la peinture d’Alphonfe du Bref-
■ noy, & fa traduéfion eft accompagnée de remarques
utiles. Il fut à Venife, à Lisbonne, en Suifie, à
Madrid , fecrétaire d’ambaffade de M. Àmelot*.
qui avoit été fon élève & avec lequel il avoit?
déjà voyagé en Italie, uniquement par amour des
•’ arts, avant qu’ils foffent employés l’un & l’autre
- à fer-vir l’état. M. de Louvois fâchant que de
Piles étoit propre à plus d’une chofe, & jugean-t
que fon. goût pour les arts pouvoit être un voile-
pour déguifer une commiffion fterette, l’envoya
en Hollande pendant le cours de la guerre de 1688
!, comme- un amateur de tableaux, chargé d’en acheter
Ceux à qui fii commiflion déplaifoit, le firent
arrêter &. traiter eu prifennief d’état;: un prifenr
■• nier qui sait, s’occuper &- à qui on n’a point la
. barbarie d’en interdire les moyens ^ eft moins
malheureux qu’un autre ;, de. Piles fit en prifon
quelques-uns de fies ouvrages. Il mourut en 1709;
P ILPA I ou B ID PA Y ( Hiß. indienne ). Bra*
mine indien , gymnofophifte , philofophe , tout ce
qu’en voudra, car fa perfenne eft affez peu connue,
& quelques-uns même difent que ce nom
de Pilpay ou Bidpayy défîgne un livre & non
pas un homme ; ceux qui croyent le cohnoître
davantage, difent qu’il étoit gouverneur d’une partie
de llndoftàn ,* & confeiîler d’un puiffafit prince-
indien qu’ils nomment d’Abfcbelim. M. le comte
de Gaylùs, dans un mémoire fur- lès fabliaux,’,
inséré^ dans le vingtième volume du recueil de.
l’académie des belles-lettres,- dit que Pilpay, indien.,
pouvoit être du même temps qu’Efepe. Quoi qu’il ,
en foit, on a fous ce nom de Pilpay des fables *
compofees, dit-on, pour l’inftruftion de ce prince.:
d Abfchelim,.& qui , écrites en indien* tefc
traduites dans prefque toute* les langues cotfnuès)
elles l’ont été gn français par Antoine Galland,
(vo ir l’article Galland, n°. 3 ) & elfes font im-
primées avec les fehles de Locktiian , quel que foit
auffi ce Lockmah (voyez, fon article ) r traduites
par le même M. Galland:
P I M.
PIMENT, f. m. ( Hiß.- des mod.) ferre de liqueur
dont on faifoir autrefois ufage en France,
ainfi que du clairet & de l’hypocras. Les ftatuts
de Clugni nous apprennent ce que c’étoit que le
piment. Statutum eß ut ab omnis melLis ,■ ac fpecierum
( épices ). cum- vino çonfeéüone quod vulgaii nomine
pigmentum vocatur vjratres abflincant». Ç étoit donc
mi breuvage compofé de vin, de miel & d’épices.
Dans les' feftins de- la chevalerie , les écuyers ler-
voient les épices, les dragées, le clairet, Ih y -
pocras , le vin.cuit, le piment, & les autres boif-
fons1 qui terminoient toujours les feftins, & que
l’on prehoit encore en-fe mettant au lit, ce que
l’on appelloit le vin du coucher. ( D: J : )
PIM ENT A D E f . f. terme de relation, nom d’une
fâuce dont les infulaires fe fervent pour toutes
fortes de mets. Elles tirent ce nom du piment des
île s , parce qu’il en fait la principale partie. On
l’écrafe dans le fuc de manioc qu’on feit bouillir,
©u dans de la fàumure avec de petits citrons verds.
La pimentfde ne fert pas feulement pour ai gui fer
les feuees, on l’emp'loie auffi à laver les'nègres
que Ton a ccorchés à coups de 'fouet». C’eft un
double mal qu’on-, letm caufe , dans l’idée d’empêcher
la gangrène des plaies qu’on leur, a faites
gar une première inhumanité. {A ..R .)
PIMPOU, f. m. ( Hiß: mod. ) tribunal de la Chine
©ü les affaires qui concernent, les troupes font
portées. ~(At R. )
p i n ;
PIN (duJ. Voyez D u p in . )
PINART ( Hiß. mod.) eft le nom d’un miniftre
ëè Henri IV (p au d e Pïnan mort en 1605*) &
d’ün favant ( Michel Pinart ) qui étoit de 1 académie
des inicriptions & belles-lettres. Il etoitne a
Sens, au mois de juillet 1-659 ; formé par le pere
Thomaffin, il- fit de l’hébreu, & par conféquent
'de récriture feinte, fe principale. & même fon
unique étude. « ,L e goût de l’hébreu, dit l’hifto-
rien de l’académie dés belles-lettres, étoit alors
»> bien plus à la mode qu’il ne l’eft aujourd’hui,
1» & comme il n’ÿ avoit prefqu’à Paris que M. P i-
3» nart qui en pût donner commodément des lëçons
particulières, îl eut pendant quelque temps
» lui quelques mémoirés par'extrak dans le recueil
'».de l’académie ». Il îi’y a d’aillèùrsrien delui d’imprimé
»» beaucoup de pratique ; oir lui vit. même des
* écolières d’un rang diftingué,.,... Il étoit.très-inf-
» mût, dit encore, le même auteur, de toutes ces
» minuties fi chères aux rabbins, & nullement gâté
j» par l’efprit contagieux du. rabbinage ; il y a de $•-
qu’un article in 1ère dans le fupptémènt c' ù jour'--
nal des favans de iVrtnée 17 07 , à l’eccafion d’urte:
nouvelle bible hêbfaïqué.-
PINCEAU indien. ( invent. chinôife. ). Les pin*'
ceauxindiens ne font autre chofe qu’un petit 'morceau
de Lois de bambou, aiguifé & fendu par le
bout à un travers- de doigt de la pointe. On y
attache un pe;it morceau d’éteffe i-mbibêc, dansj
là couleur qu'bu veut peindre fur de- la toile, 8i
qu’on prefle avec les doigts pour l’exprimer. Ce--
lui dont on fe fert péur peindre la cire eft de
fer-, de la-longueur de trois travers de doigt ou
un peû pksv-H eft mince datfs le haut, &.:pa.5
cet endroit il s’infère dans un petit bâton qui lui
fert de manche; i l eft fendit par le Bout, &
forme un-cercle au milieu, autour duquel ou
attache un peloton de cheveux de la. grofleur'
d’une mufcade ces cheveux s’imbibent de la cire?
chaude qui coule peu-à-peu par l’extrémité de cette-
efpéce de pinceau. ( A . R.
PINCHESNE ( Etienne-Mar t in ' fleur de ) H iJ^
litt.,mod.\ neveu de Voiture.
ta’un Pinchefne in-quarto Dodillon étourdi
A: long temps 1 atteint b-lême- & le coeur affadi.
a dit Boileau dans la defeription du combat des»
chanoines, n’étendant pas j.ùfqii’ati neveu le refpeéF-
qu’il fembloit avoir cenfervé polir l’oncle.
Les oeuvres de Pinchefne ètoient des- poéfies?
fades ;
Boyer eff à P inchefnê égal1 pour-le leffeur ;.
dit encore Boileau dans-l’art poétique,. chanS?
quatrième.
Vous pâ/Téz en audace & Perfe', & Juverial
Mais 5 fur le ton flatteur , Pinchefne eft votre égal. ?
Epitrê SIPINDARE.
(HiJÏ. litt. an’c .y
Ce Grec'vantés*
Dont •l’impitoyable Aléxandre ,
Au milieu de -Tîrèbes en oendre,.-
Refpeffa :1a Poftéritéi -
Sa réputation & fes fticcès dans lê genre ly=.-
rique ont fixé l’idée de ce genre, 6c ont fait, coorantt
ÏL arrive toujours ,'du caraâère- principal de foir'
talent, le' caraflère effer.tiel de l’ode: L ’entbou--
fialine eft la principale qualité qu’on exigé dans-
une odé,. parce que c’eft la principale qualité dira
génie de Pïndare; delà vient qu’orr préfère ou-t
qu’ou croit préférer certaines odes de Rouflêatr.
foibles -de' yen fée s , mais:, d’une* expreffion êner-
gique, & où il.y a d’ailleurs de l'harmonie, <foa
mouvement & des écarts dithyr?.mbiques', a d.*..