plus fü lle , répondit qu'il n’étoit pas médiocrement
PUifant. ,
R E G N Â U L T , (N o ë l ) H i f l . l ia . m o i. ) jéfuite,
auteur à'E n tretien s p h y fiqu e s , qui contiennent toutes
le s notions phyfiques répandues de fön temps dans,
les collèges ; o En tre tien s mathématiques 8c d’une
logique aufli en forme En tre tien s ; il n’y a de
connu que (es entretiens ph y fiqu e s. D an s lin autre
o u v ra g e , inti ulé : O rigin e ancienne de l à phy fiqu e
n o u v e lle , i l tâche d’enlever à beaucoup de phyfi-
ciens illuftres la gloire de leurs découvertes pour
la donner à des anciens. Peine inutile ! Les vrais
inventeurs font ceux qui fixent l’attention du public
fur leurs découvertes. V ou s n’avez rien trouvé
fi on ne jouit de r ie n ; vous n’ave z rien dit fi on
ne vous à pas écouté. Né à A r ra s en 1683 , mort à
Paris en 17 6 2 .
R E G N E R , ( H iß . de Danemarcie. ) roi de D a -
jiem a r c k , furnommé Lodbrogh , difputa la couronne
au roi Harald V , v e is l’an 8 14 . L a fortune
des armes fe déclara d ’abord contre lui ; il fut
v a in c u , & alla écumer les mers & ravager des
côtes plus avancées vers le midi. Il revint avec de
nouvelles, fo rc e s , & détrôna H a ra ld , malgré les
feçours que l’empereur Louis le Débonnaire lui
avoit accordés. I l ne fut pas moins heureux contre
le roi de Suède qui avoit égorgé Siv ard ;'i l le fit
prifonnier. dans une bataille , & l’immola de fa
propre main aux mânes de fon aïeul. Il pafïa en-
fuite en Angleterre , tua le roi de cette contré e ,
pénétra en E c o fle , revint conquérir la Saxe , rav
ag e a la Liyonie , réprima la révolte des N o r v é g
ien s , triompha du roi de Su èd e , le fit p é rir , 8c
laça fön fils fur ce trône. C e jeune prince leva
ientôt l’étendard de la révolte ; fon père le
vainquit & lui pardonna. Il porta en fuite fes armes
vi&orieufes en A n g le te rre , en Irlan d e , en
E c o fle , ravagea les côtes d’Efpagne ,.p a fla le détroit
de Gibraltar , traverfa la Méditerranée &
entra dans l’Archipel. Pendant ces entreprifes .aufii
injuftes qn’extravagnntes , T » r° i d ’Irlan d e ,
que Regnçr avoit détrôné, rentra dans fes états. Il
y fut bientôt attaqué par rufiirpateur ; mais il tailla
fon armée en pièces, & le ht prifonnier. Qn rapporte
qu’ il le fit dévorer par des fe rp en s, l’an
$45- C '0f- R S4CY. )
R E G N E R , ( H iß . de S u èd e . ) roi de Su èd e ,
v iv o it dans le deuxième fiécle. L ’hifloire de ce
prince eft trop intéreffame pour n’être p a s , un
peu fabuleufe : voici ç.e que les ancieps hifloriens
nous ep ont tranfmis. il étoit fils d’Uflon. Après
la mort de ce méchant prio-e aflafîiné par un
méchant ç.omme lui,-fa v eu ve s'empara du trône ■>
& fit conduire le jeune Regner, dans un d é fe r t ,
eu , confondu parmi des pâtres , il gardoit Ips
ueupeaux de la couronne. Suanvita , princefîê
ÎJa n p ife , ^voit l’aine fcufible : elle »voit entendu
parler des charmes 8c des vertus naiflantes dtt
jeune prince ; fon malheur la toucha encore davantage.
R éfolue de découvrir le lieu de fa retraite ,
elle p a r t , s’égare dans les dèlerts, rencontre enfin
R egn er , le reconnoît à la neblefle de fes traits ,
; à celle de fes difcours , l’excite à remonter fur le
trône , lui promet des>fecours, & lui infpire toute
la paflion dont elle étoit dévorée. Regner jette
fa houlette , prend une é p é e , raffemble quelques
am is , fait périr fa b e lle -m è re , 8c partage fo n
trône avec Suanvita. Les foins du gouvernement
Pappellèrent à l’extrémité de fes états. Frothon ,
frère de la reine 8c roi de Dan em a rck , faifit cet
inftant pour tenter la conquête de la Suède. I l
arme une flo tte , Suanvita monte fur la fienne ;
la bataille fe donne ; les Danois font vaincus§ &
la généreufe princefle rend la liberté aux prifon-
niers. Dans un fécond combat Frothon p é rit, &
fon armée fut taillée en pièces. Sa mort rendit
le calme à la Suède & aux deux époux , qui n e
s’occupèrent plus que du bonheur de leurs m ®
jets. Regner mourut le premier : Suanvita fe donna
la mort pour ne pas lui fu rv iv re ; 8c cette c a -
taflrophe donne encore à cette hifloire une teintd
plus romanefque. ( M . D P S a c y . )
R E G N IE R . (M a t h u b in ) H iß . litt. m o d . ) C e â
le fameux fatyrique Régnier dont Boileau a'dit : -
D e c e s m a î t r e s f a v a n s d i f d p l e i n g é n i e u x , '
Regnier fe u l p a rm i bous , f o rm é fu r le u r s m o d è l e s ;
D a n s fo n v ie u x f l y l c e n c o r a d e s g r â c e s n o u v e l l e s ;
H e u r e u x fi f e s d i f c b u r s » c r a in t s d u .c h a f t e l e & e u r ,
N e fe f em p i e n t d e s l i e u x o ù f r é q u e n t p i t l ’ a u t e u r .
Il les fréquentoit tant qu’il étoit v ieux à trente an s ,
8c qu’il meurut décrépit à quarante, s’étant fait
cette épitaphe :
J ’ a i v é c u f a n s n u l p e n f e i f i e n t ,
Jyle l a i fia n t a l l e r d o u c em e n t
A l a b on n e , lo i n a t u r e l l e
E t j e m ’ é t o n n e f o r t p o u rq u o i , I I S ; .
L a m o r t d a ig n a f o n g e r à m o i , ^
Q p i n e f p n g é a i j a m a i s à e l l e .
Ou comme on difoit alors ;
Q u i n e fo n g e a i j a m a i s e n e l l e .
Son père avoit fait ce qu’il ayoit pu pour le d é goûter
des v e r s 8c le corriger d e la fatyr,e ; l’afcen-
dant qui l’y portoit fut le plus fort. Ses talens lui
procurèrent des aipis puiflans 8c des proteéleurs
.u tile s ; il alla deux fois à Rome à la fuite de nos
ambaffadeurs, d’ abord avec le cardinal de Jo y eu fe ,
puis avec M . de-Béthune. Il eût été riche s’il avoit
voulu ; i l vécut de bénéfices 8c Vécut dans la dé-
, bquchç».Né a Chartres, le 2 1 décembre. 15 7 3 »
à R o u e n , le 2 2 oélobre 16 13 . L e recueil de fes
oeuvres contient des épitres, des é lé g ie s , des od e s,
des fiance s, nijais on ne fe fouvient que de fes fa-
tyre s ; il fut à Boileau ce que Lucilius avoit été à
Horace. Boileau l’appelle notre célèbre-devancier.
R E G N IE R , D esmar Aïs ouD esm a r ê t s (F r a n ç
o i s - S ér a ph in ) H iflI litt. môd. ) né à Paris en
16 3 2 ; mort en 1713. La France & l’Italie comp-
ten» également l’abbé Regnier Defmarais pour un
de leurs bons écrivains. A l’âge de 15 ans, il avoit
traduit en vers burlefques la B atracomyomackic ;
on juge bien que ce n’efl.plus là un titre pour lu i,
c’en étôit un alors à caufe de fon âge, il fut connu
par la , il fut goûté ; le duc de Créqui le mena , en 1661, avec lui .à. Rome; il apprit l’italien , 8c s’y
rendit fi habile, qu’une ode italienne qu’il avoit
comp.ofée parut fi digne de Pétrarque, qu’elle lui
fut attribuée par les connoifleurs. Quand l’auteur
fe fut découvert, elle lui valut une place dans
Facadémië de la Crufca ; il y fut reçu en 1667..
Il fut reçu en 16 7 0 'à l’académie françoife ; en
168 4 , il y fuccéda dans la place de fecrétaire perpétuel
au célébré Mézeray, Ce fut lui q u i, dans
l’ affaire de Furetière , compofa tou$ les mémoires
qui parurent au nom de l’académie’. On a de lui de
fort bons ouvrages françois 8c italiens, entre autres,
une grammaire françoife fort eftimée , une
traduélion des odes d’Anacréon en vers italiens,
qui ne l’efl pas moins; un recueil de poéfies fran-;
foifes , latines, italiennes, efpagnoles; plufieurs
de fes poéfies font reliées.dans la mémoire; on a
beaucoup 8c fouvent cité ces vers fur le cours du
Danube : s
D é j à n o u s a v o n s v u le D a n u b e i n c o n f t a n t ,
Qui tantôt catholique & tantôt proteftant ,"
Sert Rome & Luther de fon’ onde ,
Et qui comptant bientôt pour rien
Le Romain, le Luthérien ,
Finir fa couife vagabonde
Par n’être pas même chrétien.
Rarement à courir le monde
On devient plus homme-de bien.
Les fia i $ u de l’abbé Regnier font très-célèbres ;
on y trouve encore beaucoup de vers bien faits 8c
d’un grand fens, tels que ceux-ci :
J ’ai vu des millions de millions d’inftans
Aüfli*tôt dévorés qu’engendrés par le temps.....
J ’ai vu des têtes couronnées
Par leurs propres.fujets à la mort condamnées »
Tomber fous l’ aciér d’un bourreau.,.
J ’ai vu la vanité s’élever jûfqu’aux nues,
Sur des ailes de cire en un moment fondues...
J ’ai vu quel iréfor ont les rois
Dans le coeur d’un peuple fidèles»
Et de quelle refiburce au tiône quiçhaqcèle
H ï jlo ir e . Tome I V .
E f t ü n f e u l h om m e q u e lq u e fo i s .
J ’ a i v u le s n a t io n s a v id e s d e c a r n a g e ,
E n f a i r e u n m é t i e r g lo r i e u x ,
E t d e s t r i l l e s e f f e t s d e l e u r f u n e f t e r a g e
A l l e r p o m p c u fcm e n t r e n d r e g r â c e s a u x c ie u x .. .»
0 p a ix j f i l le d u c i e l , v i e n s r e m o n t r e r a u x h om m e s ? )
V ie n s c a lm e r le u r s , n o i r e s f u r e u r s :
. E n t o i fo n t to u s le s b ie n s , & la t e r r e o ù n o u s f o n l f a e s
N '« f t f a n s to i qu’uu f é jo u r , u n f p e & a c l e d ’ h o r r e u r s .
L e v o y a g e fait à R ome par l’abbé Regnier a v e c
notre ambafladeur le duc de C réq u i, nous a v a lu
V H ifio i r e des démêlés d e la F ran ce av e c la cour
de R om e , a u 'f u j e t de T h f a i r e des Cor f e s . L’abbé
Regnier a de plus traduit quelques ouvrages de .
Cicéron , 8c le Tra ité de la p e rfettion chrétienne de
Rodriguês.
R E G U L U S , ( M a r c u s A t t i l i u s & C à Ï u s
A t t i l i u s R E G U LU S S E ? R AN U S ) H if l. rom. )
deux confuls romains cé lèb re s, dont le plus célèbre
eft Marcus, Nous trouvons dans les faftes confulaires
un Marcus Attilius R e g u lu s , conful avec L . P c fl-
humius Megellus, l’an de R ome 4^8 ou 4 6 0 , fui-
vant les divers calculs. I l fit la guerre aux Sarn-
nites a v e c des fuccès un peu achetés; c’efl lui q u i,
dans un combat oii les Romains fuyaient ; voua
un temple à Jupiter Stator , fi ce dieu arrêtoît leur
fu ite ; c’efl: lui q u i . plaça une garde à la tête du
çam p , ave c ordre de tuer tous les. Romains cu l
voudroient y en tie r, âinfi quer tous les Samnites
qui fehteroient d’en approcher. Par ces divers
moyens il parvint à ramener les Romains à la
charge 8c à la v ié lo ir e , 8c on eut tort de lui r e -
fufer le triomphe, parce que fa vléloire avoit coûté
du. fan g ; ç’ étoit faire dépendre la gloire du gé néral.
de la valeur ou de la lâcheté des ennemis ;
c’étoit fa conduite qu’il falloir jug e r , non le prix
qu’a voit coûté une viélo re qu’on ne devoir qu’à
lui feul. ,
C e Marcus Attilius Regu lu s ne paroît pas être
le même que celui qui acquit tant de g loire dans
la première g iic rre-punique, 8c qui eut une d e f-
tinée fi malhetireufe. Celui-ci fut d’ abord co n fu l,
l’an de Rome 4 8 y ou 4 8 7 , ave c L . Julius Libo*
L ’an 496 ou 4 9 8 , le conful Q . Coecîicus étant mort
en charge, R e g u lu s lui fut fubrogé. On e u it alors
en guerre avec les Carthaginois. Les déus confiais
L . Manlius V u lfo 8c R e g u lu s ayant réuni leurs
fo rc e s , gagnèrent d ’abord la bataille navale d’E c -
nome , près de l’embouchure d’Himéra , fur la
côte méridionale de Sicile , contre Amilcàr 8c
H ann on, noms célèbres parmi les généraux carthaginois.
Vingt-quatre vaifleaux romains 8c trente
vaifléaux carthaginois périrent d«ns le combat,
mais aucun vaifleati romain ne tomba en la puif-
fànee des ennemis , 8c un grand-nombre de v a ii-
feaux carthaginois fut pris par lès Romains.
Ceux-c i p ro je ta ien t depuis long-temps de porter
la guerre en Afrique j cette victoire leur en
y y y