
du paganiTme commencèrent à paffer dans la reife
gion chrétienne. Elles s’y font fmgulièi emenc mul:
tipliées , & dans plufièurs lieux avec des cérémonies
fuperflitieufes, qui en défigurent étrangement
l’innocence. Les Hébreux ne paroiffent pas avoir
connu les procejjîons ; car on ne peut guère qualifier
de ce nom, le tour que l ’on fit des murs de
Jé r ich o , ni la tranflation de l’arche enlevée du
temple des Philiftïns, & ramenée à Jérufalem.
(O ƒ.)
PROCESSIONS du Japon, (H iß . du Japon},
Les procejjîons du clergé deNagafaki, en l’honneur
de la fainte idole, patrone de la ville , fe font, au rapport
de Kæmpfer, avec la pompe & l’ordre fui vans.
Premièrement, deux chevaux de main demi-morts
de faim , chacun auffi maigre & décharhé que_cel.ui
que le patriarche de iVlofcow monte le jour de
Pâques fleurie, lorfqu’il va à la cathédrale-, 2°.
plufièurs enfeignés eccléfiaftiques & marques
d’honneur pareilles à celles qui étoient en ufage
parmi leurs ancêtres, & quei’on voit de même aujourd’hui
à la cour eccléfiaftique dé Miaco : ce font,
par exemple, une lance courte, large & toute dorée;
une paire de fouliers remarquables par leur grandeur
& la grofiièreté de l’ouvrage, un grand
pennache de papu r blanc attaché'au bout du bâton
court, c’eft le bâton de commandement ecctéfiaf-
tique ; 30. des tablettes creufes pour y placer les
mikofi: on les tient renverfées afin que le peuple
y jette fes aumônes ; on loue pour la même raifon
deux porte-faix qui portent un grand -tronc pour
les aumônes; 40. les mikofi mêmes , qui font des
niches oâogones, prefque trop grandes pour être
portées par un ftul homme: elles font verniffées,
& décorées avec art de corniches dorées, de
miroirs de métal fort polis, & ont, entre antres
ornemens , une grue dorée au fommet ;
50. deux petites chaifes de bois, ou palankins,
femblables à celles dont on fe fert à la cour de
l ’empereur eccléfiaftique ; 6°. deux chevaux de
main, avec tout leur harnois, appartenans aux
fupérieurs du temple , & autant haridelles que
«eux qui font à la tête de la procejßon ; 7®. le corps
du clergé marchant à pied en bon ordre , & avec
une grande modeftie ; 8°. les habitans & le commun
peuple de Nagafaki, dans la confufion ordinaire,
font à la queue de la procejßon. (D . J . )
PROCHITA ( J ean de } Hiß » mod. ) tiroit I
fon nom de l’isle de Prochiia dans le royaume
de Naples, dont il étoit feigneur. Il avoit été attaché
à Mainfroi & puiffant fous lui ; en confér
e n c e il fut dépouillé de fes charges & 3e fes
biens par Charles d’Anjou , vainqueur de Mainfroi.
Il voulut fe venger en faifant révolter la Sicile
contre Charles d’Anjou, & en la remettant fous
la puîffance de Pierre, roi d’Aragon, petit-fils &
héritier de Mainfroi. Il fe déguifa , dit-on, en cor-
deliçr & parcourut tous les cantons de l’isle, en
fondant les difpofitions des habitans & préparant
les efprits aux révolutions qu’il méditoit ; il
alla auffi" négocier fur le même fujet avec les
puifiancesétrangères, à Conflantinople avec Michel
Paléologue , à Home avec le pape Nicolas III. Beaucoup,
d’auteurs concluent de toutes ces démarches
de Prochita, que l'es vêpres Siciliennes en furent
le fruit, & qu’elles furent concertées entre Pro*
chita & les principaux d’entre les Siciliens &
les princes ennemis & r.vaux de Charles d’Anjou ;
les intrigues de Prochita préparèrent & facilitèrent
fans doute cette fanglantç expédition en irritant
la haine des Siciliens pour les François ; mais
M. de Burigny a prouvé dans fon hiltoire de Sicile,
titre 2 , partie 2 , liv. V I I I , n°. 4 , que ce maffa-
cre ne fut point prémédité.
PROC LUS. Trebellius Pollion cite un li vre , aujourd’hui
perdu, d’EutychiusP ro c lu sgrammairien
célèbre du fécond fiécle, & précepteur de Marc
Aurèle qui le fit proconful. Ce livre infiruifoit
de ce qu’il y avoit de plus curieux dans les pays
étrangers.
On a des homélies , des épitres, &c . de faint
Proclus, patriarche de Conflantinople, élève de
faint Jean-Chrifeftôme ; mort l’an 447.
PROCLUS Diadocus , phiJofophe platonicien,'
connu par fon zèle pour le pagafiifrne, a écrit contre
la religion chrétienne. Il refle de lui des commentaires
fur quelques livres de Platon, des hymnes
& d’autres ouvrages en grec. On conte que dans
le temps que Vitalien affiégecit Conflantinople,
Proclus brûla fes vaiffeaux avec des miroirs ardens,
comme Archimède ceux des romains devant Sy-
raeufe. Proclus étoit de Lycie ; il vivoit environ
cinq fiècles avant J . C. -
PROCOPE eft le nom: i° , d’un ambitieux qui,'
après avoir bien fervi fous les empereurs Julien
& Jovien , fe révolta fous Valens, & pendant que
cet empereur étoit occupé en S y r ie , fe rendit à
Conflantinople, & s ’y fit proclamer le 28 feptem-
bre 3-65. Il fut défait & amené à Valens qui lui
fit trancher la tête en 3 66.
2°. Du fameux hifiorien grec Procope,’de Céfarée,
fecrétaire de Beîifajre, honoré par Juftinien du titre
à’illufire & de la dignité de préfet de Conflantinople.
S i, comme on Pa toujours cru, il eft l’auteur
de l ’hifioire fecrette auflibien que de fa grande hiftoire,
il a porté en différens temps des jugemens bien
divers fur Juftinien; ou il avoit été bien flatteur
dans fa grande hiftoire, ou il eft bien fatyrique
dans Phiftoire fecrette, & peut-être en effet a-t-il
été l’un & l’autre ; peut-être , la première ayant été
faite pour être vu e , l’auteur y a-t-il misàdeffein
les flatteries qui pouvoient fervir de pafleport à
. cet ouvrage ; peut-être ,1a féconde étant deftinée à
démentir les flatteries de la première, Fauteur y
J t-il un peu pafîè la mefure. Le P. Maltret, jéfuite ,a^
qui dirigea l’édition de Procope, donnée ali Louvre
en 1662 & 1663 , en deux volumes in-folio ,
3 retranché plufièurs traits affreux de Vhifirsfeactu,
concernant l’impéra rice.Theodora , femme de Ju f tinien
; mais la M' nnoye nous les a confervés dans
le premier volume de.l’édition qu’il a donnée du
Ménagiana.
M. Mar mon tel tranche la difficulté de concilier
ces deux hiftoires, en ne penfant pas que l’hif-
toire fecrette fuit de Procope. Ses raifons méritent
d’être pefées. M. l’évêque de la Ravaliere avoit
auffi été de cet avis, voyez le 2,1e. volume du recueil
de l’académie des inferiptions & belles-lettres-,
page 73 & fuiv. de l’hiftoire.
Le prélident Coufin a traduit en françois la
grande hiftoire de Procope, contenant les guerres
des Romains contre les Pcrfes, les Vandales ,
les O.lrogoths; nous'en avons auffi diverfes traductions
latines. ' , 1
On trouve dans l’édition du Louvre un traité
des édifices par le même Procope. Cet écrivain mourut
vers la fin du rogne de Juftinien. ( V. fur Procope
lesmém. de l’acad. des belles-lettres. )
30. On a de Procope de Gaza , rhéteur & fophifte
grec, qui vivoit vers l’an 560 , des commentaires
fur divers livres de la bible.
40. P r o c o p e le, grand & P r o c o p e le petit,
furent deux chefs des Huffites,dont le premier
fuccèda en 1224 au fameux Zifca. ( voyez cet
article. ) Ses fuccès, fes conquêtes, fes ravages
obligèrent Sigifmond à traiter avec lui. Procope invita
par une lettre circulaire les princes chrétiens à
envoyer au concile de Basle, leurs évêques & leurs
doâeurs difputer contre les do&eurs huflites ; il
v is t lui-même au concile, ayant pris fans doute
toutes les précautions néceffaires contre ce même Sigifmond
qui avoit violé la foi donnée à Jean Hus,
& qui ne croyoit pas qu’on dût tenir la parole donnée
aux hérétiques, il y vint avec fes docteurs; mais
bien-tôt raéc >ntent du concile, il en fortit, reprit
les armes, continua fes ravages. 11 mourut en 1434,
des bleffures qu’il avoit reçues dans un combat
où Procope le petit qui étoit comme fon iieute-
nant, fut auffi tué.
5°. P r o c o p e - Co u t e a u x ( M i c h e l ) médecin
& bel efprit de Paris, célèbre par fa difformité
, célèbre auffi par fon efprit qui la faifoit
oublier. Médecin, on a de lui Yanalyfe dufyfième
de la trituration de M. Hecquet 8c l ’art de faire des
garçons. Bel efprit, il a rempli de vers différens
recueils; i1 a ,eu part, dit-on , à la comédie des
Fées de Romagnefi, à la gageure de la Grange qui
n’eft pas la Grange-Chancel, mais un la Grange de
Montpellier, mort à la charité à Paris en 1767.
Procope étoit né à Paris en 1684. Mort à
Chaillot en 17 5 3 .
PROCULEIUS ( Hifi. rom. ) chevalier romain,
chéri d’Âugufte & d gne de l’être, C’e#. de lut
qu’Horaçe a dit :
Pîvct extento Proculeius ave
Notas infratres animi pat er ru ,
Ilium aget dextrâ metuente folvi
Fama fuperfies.
Il avoit partagé l’héritage de fes pères avec fes
deux frères Muréna & Scipion; ceux-ci furent
dépouillés de leurs parts dans les guerres civiles;
Proculeius fit avec eux un partage nouveau du
lot qui lui étoit échu dans le premier partage.
PROCULUS , ( T i t u s C E l i u s ) Hifi. rom. ) un
de ces innombrables tyrans, ainfi nommés, parce
qu’il n’oint pas réuffi dans le projet de fe faire
empereurs, projet qui a réuffi à beaucoup d’autres
dont les titres n’étoient pas meilleurs ; celui
ci fe déclara en 2 8 0 , il fut rival de Probus,'
il lui fut livré & périt du dernier fupplice à Cologne.
Il étoit d’Albenga fur la côte de Gênes ,
& s’étoit enrichi par la piraterie.
P r o c u r a t e u r d e S. M a r c , ( Hifi. de Venife ) ;
La dignité du procurateur de S . Marc, celle de
•grand chancelier , & celle de doge , font les feu- ,
les qui fe donnent à vie. Un noble vénitien ne
peut prétendre à l’honneur de la vefte au défaut
d’argent, que par fes fervices à la républi*
que , ou dans des ambaffades , ou dans le commandement
des armées de m e r , ou dans un
long exercice des premières charges de l’état.
Gette dignité donne entrée au fénat, & le pas
au deffus de toute la nobleffe vénitienne , parce
que les procurateurs font cenfés les premiers féna-
teurs, & en cette qualité , ils font exempts de
toutes les charges publiques couteufes ; excepté
des ambaffades extraordinaires, & autres com-
miffions importantes.
Cette charge fubfifloit déjà il y a près de 700
ans. Il y avoit alors un procurateur de S . Marc ,
qui prenoit foin du bâtiment de cette églife,
en adminiftroit le revenu & en étoit comme le
grand marguillier. La république créa un fécond
procurateur de S . Marc un fiècle après, & comme
dans la fuite du tems les biens de cette églife
s’accrurent beaucoup , on fit trois procurateurs, à fr
chacun defquels on donna deux collègues , de
forte qu’il y a plus de deux fiècles, que le nombre
fut fixé à n euf, divifé en trois procuraties,
ou chambres, dont les membres font les tuteurs
des orphelins, &, les proteéfeurs des veuves.
Le rang que cette dignité donne dans la république
a toujours été fi recherché de la nobleffe
vénitienne, que dans le befoin , le fénat s’en fait
une puiffante refîbùrce . en vendant la ve.fte de
procurateur , enforte que pendant la guerre de
Candie , on en comptoit 35 de vivans.
Mais ceux qui rempliffent-les neuf places des
anciens procurauurs-, qu’on appelle procurateurs
par mérite , font d-ifringues des autres qui ont
acheté cette dignité. Ils jouiffent néanmoins tous