
réfuté, intenter afîion en jtiHice pour fe la faire
céder.
Dans l’aflemblée des états du royaume, les députés
eccléfiaf;iques formoient le premier ordre ;
les nobles le fécond, & le tiers-état ou les bourgeois
notables, le troifième. Le rang elt obfervé de
même dans les provinces qui fe font confervées
dans le droit d’affembler des états.
A la cour de France , immédiatement après le
roi ,,font le< princes du fang; après eux marchent les
ducs & pairs , & ainfi des autres feigneurs , à
raifon de leur dignité.
Les papes prétendent la préféar.ce fur tous les
monarques de la terre ; & en effet, fesN légats
précèdent tous les ambaffadeurs des têtes couronnées.
La préjeance fe règle entre les dames par la
qualité de Leurs maris. ( A. R. )
PRÉSIDENT , (Hifl. mod. ) eft un chef qui eft
à la tête d’une affemblée on d’une compagnie,
ou par le choix des membres qui la compofenr,
ou en vertu de fa charge,
C ’eft dans le dernier fens qu’il faut entendre le
terme de Prèfident dans les cours de judicature où
ils font tous en charge; fi ce n’efi à préfent au
grand confeil, où la présidence roule par trimeftres.
entre des maîtres des requêtes, qui ne font la
fon&ion de Prèfident que par commiffion. { A. R. )
PRE SLE ou PRE SLE S, (R aoul de) H'fi. lin.
mod. ) avocat du roi au parlement de Paris, puis
maître des requêtes de l’hôtel du Roi Charles V,;
hiftorjen & poète7 de ce r o i, homme favant &
même éclairé pour le quatorzième fiècle_, traduifit
en françois , par ordre de Charles V , le livre
delà cité de Dieu de Saint-Augnftin , qui faifoir
les délices de ce roi comme il avoit fait celles
de Charlemagne. C’eft à lui qu’on attribue le fange
du Vergier f où les bornes des deux puiffances fpi-
rituelle & temporelle font déjà bien marquées ; il
eft vraj qu’on L’attribue aufli à plufieurs autres ,
& que Les deux plus fortes raifons de croire cet
ouvrage de Raoul de Prejle, font que cet auteur a
véritablement compofé un traité des puiffances
ecciéfiÿftique .& féculière , qui eft un abrégé du
fange du Vergier, & qu’étant avocat du roi dans
un temps où les débats .entre la puiffan.ee ecclé-
fiaftiqu.e & U puiffance féculière avoient donné
lieu d’agiter toutes ces matières, ç’étoit a lui pins
qu’a perfonne, comme fucceffeur de Pierre de
Cuignières, à être le défenfeur de i’autorité royale,
ce qui paroît être l’objet de l’auteur du Jonge du
Vergier. Ces deux ouvrages font comme ié fondement
de nos libertés de l’égîife galiicane Raoul
de Prejle mourut en 138a. Sa traduction de la cité
de Dieu fut imprimée à Abbeville en i486 en
deux volumes in-folio, & à Paris, en 15 3 1 ; Raoul
de Prejle étoit, dit-on , fils naturel du fondateur
du collège de Prejle à Paris.
P R E S T E -JEA N , 4- pur corruption PRÊTRE-ï
JE A N . { Hifl. moi.) On appelle ainfi l’empereur
des Abyffins, parce qu’autrefois les princes de ce
pays éteient effectivement prêtres, & que le mot
jean en leur langue veut dire roi.
Ce font lés François qui les premiers les ont
fait connoître en Europe fous ce nom , à caufe
qu’ils ont les premiers trafiqué avec leurs fùjets*
Son empire étoit autrefois de grande etendue,
maintsnant il eft limité à fix royaumes,, chacun
de la grandeur du Portugal.
Ce nom de Prêtre-jean eft tout-à-fait. inconnu
en Ethiopie , & il vient de ce que ceux d’une
province où ce prince réfide fouvent , quand ils
veulent lui demander quelque chofe , crient jean
co i, c’eft-à-dire, mon roi. Son véritable titre eft
celui de grand-negus.
Il y a un Prêtre-jean d’Âfie , dont parle Marc
Paolo, vénitien, en fes voyages, 1' commande
dans la provinsse de Cangingue , entre la Chine &
les royaumes, de Sitan & de Thibet ; ceft un
royaume dont les Chinois font grand c a s, pour
être bien policé, & rempli de belles villes bien fortifiées
, quoiqu’ils méprilent fort tous les royaumes
étrangers; —
Quelques-uns ont dit qu’il étoit ainfi nomme
d’un prêtre Neftorien , dont parle" Albericiis, &
qui monta fur le trône vers l’§n 1145* D autres
difent, que c’eft à caufe qu’il porte une croix pour
fymbole de fa religion.
Scaliger prétend que le nom de Prêtre-jean vient
des mots perfans prefie-chatn, qui Lignifient roi apofi
torique ou roi chrétien. D’autres le dérivent de prejler9
efclave , & du- même mot cham, auquel cas prête-
jean fignifie roi des efeluves : enfin, quelques-uns
veuf nt qu’il foit formé du perfan prefchtch-gehan,
qui fignifie Y ange du monde , & remarquent que
les empereurs.du Mogol ont pris fouvent le titre
de (chah-gehan, c’eft-à dire , le roi du monde ; mais'
il n’eft pas étonnanr qu’on ait formé tant d’opinions
différentes fur le nom d’un mo -arque qui n’a jamais
exifté , du moins fous ce titre, dans fon proprejjays,
parce qu’on étoit alors fort peu d ms le goût des
vovages, & que les chrétiens occidentaux n’ofoierçt
fe rifauer dans la haute Afie dans un temps où
les Asiatiques malrrgitoient tous les Européens , à
caufe de la différence des religions; mais depuis
que les voyageurs ont pénétré daas les contrées
les plus reculées de l’Afie de l’Afrique , il n’eft
rien refté du Prête-jean qu’un nom fans realite J,
& beaucoup de traditions fabuleufes qu’en avoient
publiées les anciens auteurs, fur des relations qu’ils
adoptoient avidement & fans examen. Les Portugais
eux - mômes qui ont parcouru^toute 1 Ethiopie,
n’ayant rien découvert fur ce prince des Abyffins,
fin on qu’il étoit chrétien jacobite, & nulle trace
du nom de Prêtre-jean, fi ce n’eft que les Ethiopiens
nommoient leur empereur beiulgian, c’eft-à'dire ,
en leur langue prècieuu 6* puijfant, (A . R. )
RRESTEL,
P R E S T E L , ( J ean ) Hiß. litt. mod. ) oratorien, 1
fils d’un huiflier de Châlons - fur - Saoné , entra
d’abord au fervice du P. Malebranche, dont il fut
enfuite le difciple & le confrère. Il put dire comme
Horace :
Digttum preefiabo me etiam pro laude merentis.
Inftruit dans les mathématiques par le P. Malebranche
, il devint grand mathématicien , & fit
honneur à un tel maître. Ses élémens de mathémar-
tiques font connus ; on y trouve un grand nombre
de problèmes curieux. C’eft lui qui a trouvé par
l’art des combinaifons que ce vers latin
Tottibifunt dotes, virgô , "quoi ftdera calo;
peut être arrangé de 3376 manières différentes
fans ceffer d’être un vers. Ces propofitions étonnent
l’imagination. Mort en i6po.
PRESTREg ( C l a u d e le ) Hiß. litt. mod. ) coh-
feiiler au parlement de Paris fur la fin du feizième
■ fiècle, auteur d’un recueil de Qjicfiions de droit,
forteftimé, & d’un Traité dés mariages clandejlïns,
avec lesN arrêtés de la cinquième chambre des
enquêtes.
PRESTRE ( S e b a s t i e n le ) Voyez V a u b a n .
P R E T . ( Hiftoire de la mai fan du roi ) On appelle
prêt chez le roi l’effai que le gentilhomme fervant
qui eft de jour pour le prêt, fait faire au chef
de gobelet du pain, du fe l, des ferviettes, de
îa cuilliere, de la fourchette, du couteau & des
cure-dents qui doivent fervir à fa majefté, ce
.qu’il fait avec un petir morceau de pain dont il
touche toutes ces chofes, & le donne enfuite à
manger au chef du gobelet; cela s’appelle le prêt.
La table fur laquelle on fait cet effai fe nomme
la table■ du prêt, & eft gardée par le gentilhomme
fervant. (D . J . )
P R E T E X T A T , ( S a i n t ) Hifl. de Fr.) voyez l’art.
Frédégonde. ) Nous avons, dit dans cet article de Pré-
dégonde , comment cette reine fanguinaire fit affa’f- .
finer Prétextât , évêque de Rouen , au pied des
autels; ellel’avoit long-tempsperfécutéauparavant.
Il paroît que ce prélat, mis au rang des faints, fans
doute à caufe de fon martyre , fit une grande faute
îorfque Mérouée, fils de Chilpéric & de la reine
Àudouere, fa première femme, ayant été envoyé
par fon père pour faire la guerre à Brunehaut &
* à fes partifans , il maria ce jeune prince avec Bru-
oehaut , fa tante , mariage qui paroît avoir été
concerté entre Audouere , toujours vivante, mais
depuis long-temps répudiée, Mérouée, Prétextât &
Brunehaut.Yers le même-temps, un feigneur auftra-
fien , du parti de Brunehaut, s’étoit emparé de
Soiffons, où il avoit été lui-même furpris, défait &
Hifloire, Tome IV ,
tué. Frédégonde, liant habilement cet incident avec
celui du mariage de Mérouée, fit envifager le tout
à Chilpéric comme l’effet d’une conjuration dont
elle accufoit Mérouée & Brunehaut d’être lame ,
& Prétèxtat d’être un des principaux inftrumens.
Chilpéric, l’exécuteur le plus fournis de toutes les
volontés de Frédégonde , fa femme , fit arrêter
fon fils , le força de fe faire ordonner prêtre, &
l’enferma dans un monaftère ; Mérouée s’échappa,
mais il finit par être affaffmé ou réduit à fe tue
lui-même.
Frédégonde fit faire le procès à Prétextât dans
un concile qui fe tenoit à Paris. Chilpéric s’étoit
rendu l’accufateur de cet évêque. Outre le mariage
de Mérouée avec Erunehaut dont il étoit
difficile de le difculper, il lui reprochoit encore
la conjuration chimérique dont j ’ai parlé ; il fou-
tenoit que Prétextai avoit fait des largeffes au
peuple pour le foulever. Frédégonde produifit
fur cette conjuration de faux témoins que Prétextât
confondit ; mais les prélats de l’afîemblée ,
féduits, intimidés par Frédégonde , n’ofoient ni
condamner, ni abfoudre Prétextât. Grégoire de
Tours fut le feul qui fe déclara hautement en
fa faveur ; on l’écouta en tremblant & fans lui
répondre, & les prélats courtifans allèrent le dénoncer
à Chilpéric. Frédégonde voulut acheter le
fuffrage de l’évêque de Tours ; il fut incorruptible
, ce qui lui attira diverfes perfécutions ;
enfin des émiffaires de Frédégonde infinuèrent
à Prétextât que le roi vouloit feulement éviter
la honte du perfonnage de calomniateur, & fe
ménager en public la gloire d’un aéie de clémence ;
qu’il falloit donc que Prétextât s’avouât coupable
de tous les crimes que le roi lui imputoit, &
qu’il lui en demandât pardon ; qu’à ce prix , il
devoit être sûr non-feulement de fa grâce , mais
encore de toute la faveur du roi. Prétextât eut.
la foibleffe de les croire ; & au milieu de l’af-
femblée des évêques, fe jettant aux genoux du
roi, il avoua qu’il avoit attenté à fa vie , & corrompu
la fidélité de fes fujets. Sur cet aveu ,
Chilpéric au lieu de prononcer fa grâce, demande
juftice aux évêques, Il n’étoit plus poffible d’abr-
foudre un accufé convaincu par fa propre bouche.
Prétextât fut relégué dans une ille du Cotentin,
& Melance fon ennemi, vendu aux fureurs de
Frédégonde , fut mis à fa place fur le fiège de
Rouen., Prétextât, ayant été rétabli dans la fuite ,
Frédégonde le fit affaffiner , comme nous l’avons
dit.
PRE T I( J é r o m e ) Hifl. litt.mod.') un des poètes
Italiens les plus eftimés. On vente fur-tout fon
Idylle de Salmacis. Mort en 16a6.
PRÉVÔT DE L’HOTEL. ( Hifl. mod.) Selon
l’opinion de Dutillet, qui étoit l’opinion commune
du temps de Brantôme, le prévôt de l'hôtel eft le
même officier qui s’appella long - temps le roi
D d d