
goûte , tu ns beau faire, je n avouerai jamais 'que
tu fois un ma!.
POSPOLITE, f. m. ( Hiß. mod, ) c’eft ainfi que
l ’on nomme en Pologne un ordre par lequel dans
les befoins preffans de l’état, tous les fujets,tant
nob'es que roturiers , qui font en état de porter les
armes, font obligés de fe rendre en un lieu marqué
, & de fervir la république à leurs dépens
pendant l’e-fpace de fix fern aines. Quelquefois les
eccléfiaftiqnes eux mêmes ne font point exempts
■de la nèccllité d’obéir à cette convocation, (A ,R.)
POSSE V IN , ( Antoine ) ( Hiß. mod. ) jèfuire
Italien, employé en differentes négociations , en
Suède, en Pologne, en Mofcovie , en Allemagne,
8c qui travailla même à la réconciliation de Henri
IV avec le Saint-Siège. Le P. Doriany, jéfuite,
a écrit fa vie. Le P. Poffevin étoit d’ ailleurs homme
de lettres ; nous avons de lui une bibliothèque choïfie,
qui, félon l’ufage, n’eft pas affez choifie; un livre
intitulé : apparatus facer ; un autre intitulé : Mofco-
vi«*, defcription fort détaillée de ce pays. Le P.
Poffevin étoit né à Mantoue , il étoit entré chez
les jéfuites en 1549. Il mourut à Ferrare, le 26
février i f in .
POS SIBIUS, (Hiß. eccléf.) évêque de Calame,
•en Afrique, a écrit la vie de St. A u g u flin fô n
maître 8c fon ami, avec lequel il a voit vécu
près de quarante ans, & dont il avoir recueilli
les derniers foupirs, en 430.
POSSIDONIÜS, (Hiß. anc. ) favant aftronome
6c habile géographe, entreprit de mefurer la circonférence
de la terre par des obfervatïons célefles,
faites en divers lieux fous un même méridien, afin de
réduire en degrés les diftances que les Romains
n’avoient jufqu’alors mefurées que par fia des &
par milles. Il vivoit da temps de Pompée , qui
cntretenoit çorrefpondance avec lui,
POSTE, f. f. ( Hiß, anc. & mod. ) Les poßes font
des relais de chevaux établis de difiance en dif-
tan ce , à l’ufage des couriers chargés de porter
les miffives, tant du fouverain que des particuliers
; ces relais fervent auffi à tous les voyageurs
qui veulent en u fe r , en payant toutefois le prix
réglé par le gouvernement.
La néceffité de correfpondre les uns avec les
autres, 6c particulièrement avec les nations étrangères,
a fait inventer les poßes. Si l’on en croit
plufieurs hiftoriens, les hirondelles, les pigeons &
les chiens ont été les meffagers de quelques nations
, avant que l’on eût trouvé des moyens plus
fèrs pour aller promptement d’un lieu dans un
autre;
Hérodote nous apprend que les courtes publiques
, que nous appelons poßes, furent inventées
patr les Perles j il dit que de la mer Grecque qui ,
eft la mer Egée 8c la Propontide , jufqidâ la ville
de Suze , capitale du royaume des Perfes, il - y
avoit cent onze gîtes on manfions de di flan ce. Il
appelle ces manfions'bafilicos-jlathmos , id efl, man-
Jîones régi as, fîve diverforia pulcherrima : il y avoit
une journée de chemin de l’un à l’autre gîte ou
manfion.
Xénophon nous enfeigne que ce fut Cyrus
même q u i, pour en rendre Ftifage facile , établît
des flations ou lieux de retraite fur les grands
chemins, fomptueufement bâties , affez vaftes pour
contenir un nombre d’hommes & de chevaux ,
pour faire en peu de teins beaucoup de chemin ;
6c ordonna aux porteurs de fes ordres qu’à leur
arrivée à l’une des pojles ou flations, ils euffent à
déclarer le fujet de leur courfe à ceux qui y étoient
prépofés, afin que des uns aux autres les nouvelles
parvinrent jufqu’au roi. Ce fut dans l’expédition
de Cyrus contre les Scythes que ce prince établit
les pojles de fon royaume, environ 300 ans avant
la naiffance de Jéfus-Chrift.
On prerioit aufli quelquefois les -chevaux 8c les
navires par force. Comme les chevaux deftinés
aux cou ries publiques étoient ordinairement pouf-
fés à grands coups d’éperons, 8e forcés de courir
malgré quils en euffent, on donna le nom de
cette fervitude forcée aux chevaux de pojle & aux
poftillons , lorfque les pojles s’ établirent chez les
Romains. Les Perfes appelloient angaries toutes
les allions que l’on faifoit par contrainte 8c avec
peine. Les Latins adoptèrent ce terme angaria,
pour lignifier une charge perfonnelle, une corvée
8c un cheval de pojle. Les Romains appelloient
la pofle cürfus publiais ou curjus claviculans..
Il n’eft pas facile de fixer l’époque, ni-de citer
les pe-rformes qui inftituèrent l’ufage des pojles
chez les Romains. Selon quelques-uns, lors do
l’état populaire , il y avoit des pojles fur les grand*
chemins que l’on appclloitjjlationts, & les porteurs
de paquets en pofle (latorés ; dès-lors ceux qui
couroient étoient obligés d’avoir leurs lettres de
pojlesy que l’on appelloit diplomata, Jive eveSliones9
qui leur fervoient de paffe-port pour aller avec
les chevaux publics. £>n trouve dans quelques
paffages de Cicéron, qu’il donne le nom dejlator
à ceux qui portoient des paquets en diligence î
mais les fa'vans qui font oppofés au fentitrent
qui fixe dès-lorsTinftitution des pojles romaines,
remarquent que Cicéron n’a entendu parler que
des meffagers qu’il avoi t-envoyés, parce qu’il a
dit jlatores meos , & non pas jlatores reipubliae, ce
qui 'lemble prouver que les couriers, dont parle
Cicéron, étoient fes gens gagés par lui, 8c que
ce n’étoient point des hommes au fervice de la
république.
Il eft à préfimrer que comme Augujle fut le
principal auteur des grands chemins des provinces,
c’eft aufli lui qui a donné commencement aux pojles
romaines , 8c qui les a affermies. Suétone , en parlant
de ce prince, dit que pour faire recevoir plu#
promptement des nouvelles des différens endroits
de fon empire, il fit établir des logemens fur les
.grands chemins , où l’on trouvoit de jeunes hommes
deftinés aux pojles qui n’étoient pas éloignés les
uns des autres. Ces jeunes gens couroient a pie
avec les paquets de l’empereur qu'ils portoient
de l’une des flattons à la pofle prochaine, ou ils
en trouvoient d’autres tous prêts- a courir, & de
mains en mains les paquets arrivoient à leurs
adrçffes.
Peu de tems après, le même Augtffte établit
•des chevaux & des chariots, pour faciliter les expéditions.
Ses fueceffeurs continuèrent le même
établiffemènt. Chaque particulier contribuoit aux
frais des réparations des grands chemins 6c de 1 entretien
des pojles , fans qu’aucun s’en pût difpenfer,
non pas même les vétérans^ les feuls officiers de
la chambre du prince, appellés pnapofiti facri eu--
biculî., en furent exemptés.
Au refte, on ne,pouvoir prendre des chevaux
dans les pojles publiques fans avoir une permif-
fiOH authentique, que l’on appella d’abord àïplo-
ma , 8c dans la fuite lïttera eveStionum , qui fignifie
la même chofe que nos billets de pojles y que l’on
eft obligé de prendre des commandons dans les
grandes villes 8c dans les places de guerre pour
avoir des chevaux; cet ufage s’obfervoit fi exactement,
qu’au ^ rapport de Capitolin, Pertinax
.allant en Syrie pour exercer la charge de préfet
•de cohorte, 8c ayant négligé de prendre des billets
de pojle9 il fut arrêté & condamné par le préfident
de la province à faire le^ chemin à pié, depuis
Antioche jufqu’au lieu où il devoit exercer fa
^charge.
Les empereurs, dit Procope, avoient établi
des pojles fur les grands chemins , afin d’être fiervis
.plus promptement, 8c d’être avertis à tems de
tout ce qui fe paffoit dans l’empire. Il n’y avoit
pas moins de cinq pojles par journée, 8c quel-
uefois huit. On entretenoit quarante chevaux
ans chaque pofle, 8c autant de poftillons 8c de
palfreniers qu’il étoit néceffaire. Juftinien cafta les
pojles en plufieurs endroits , 8c fiir-tout celles par
où l’on alioit de Chaicédoine à Diacibiza, qui eft
l ’ancienne ville de Lybifta, fameufe par le tombeau
d’Annibal, 8c fituée dans le golfe de Nico-
•médie. Le même auteur, pour donner plus de
Tidicule à Juftinien , avance qu’il établit la pojle
aux ânes en plufieurs endroits du Levant. C’en
eft affez fur les pojles anciennes.
Quant aux pojles modernes, ]e ne m’arrêterai
«u?à celles de France, 8c je remarquerai d’abord
u’elles étoient bien peu de chofe avant le règne
è Louis XL L’an 807 de Jéfus-Chrift, Charlemagne
ayant réduit fous fon empire l’Italie, TA1-
lemagne 8c partie des Efpagnes, établit trois pojles
publiques pour aller 8c venir dans ces trois. provinces.
Les frais étoient aux dépens des peuples.
Julianus Taboetius, jurifeonfuhe, en parle auifi :
Carolus magnus populorum expenjisj très viatorias
Jlatîones in Galliâ conjluuit, anno Chrijli ocün^en-
tejimo feptimo , primant propter haliam a fe dev.chim,
alteram propter Germanium fub jugunt miffam ; ter-
iiampropter Hifpanias. Mais il y a toute apparence
que les pojles furent abandonnées fous le règne de
Lothaire, Louis , 8c Charles le Chauve , fils de
Louis le Débonpaire 8c petit-fils de Charlemagne,
parce que de leur tems les terres dudit Charlemagne
furent divifées en trois, 8c 1 Italie 8c l’Allemagne
féparées de la France.
C ’eft de Louis X I que vient proprement l’éta-
bliffement des pojles en France, 8c non tel qu’il
eft aujourd’hui en Europe. Il ne fit que rétablir
les veredarii de Charlemagne 8c de l’ancien empire
romain. Il fixa en divers endroits des ftations , des
gîtes où les chevaux de pojle étoient entretenus«
Deux cents trente couriers à fes gages portoient
fes ordres inceflamment. Les particuliers pouvoient
courir avec les chevaux deftinés à ces couriers,
en payant dix fols par cheval pour chaque traite
de quatre lieues. Les lettres étoient rendues de
ville en ville par les couriers du roi. Cette police
ne fut long-tems connue qu’en France. Philippe
de Comines, qui a écrit l’hiftoire de Louis X I ,
dit qu’auparavantil n’y avoit jamais eu de pojles
dans fon royaume. Du Tille t, in clironiço reg.
Franc, en parle de même, 8c fixe Finftitution des
pojles à. l’an de Jéfus-Chrift 1477 : il écrit que
jlathmi & diverforia curforiis equis à rege Ludovico
X I y primum in Galliis coujlituta, cSààjsji s’entend
des pojles de France feulement; car quant à celles
inftiruées par Charlemagne, ce fut en qualité d’empereur
qu’il les établit pour l’Occident, 8c non
pour la France.
Pour ce qui eft du nom de pojle que l’on donne
aux couriers publics, Dutillet affûre que Louis X ï
voulut qu’on les appellât ainfi, commè pour dire
difpofés à bien courir , Jlotionarios curfores idiomate
gallico poftas , quafi beat difpofitos, ad curfum ap-
pcllaii voluit à gracis eiyyu^ot curfores regii. Le nom
de pojle pourroit suffi venir, à pofitione, fiv e dif-
pojttione equorum cutfui publico deputatorum^
L ’hiftoire de Chalcondyle nous apprend que la
pojle chez les Turcs confiue à expédier des hommes
dreffés à la courfe qu’ils envoyent à pié, lefquels
ont le privilège de faire defeendre de cheval ceux
qu’ils trouvent fur la route , 8c perfonne n’ofe-
roit défobéir, s’agiflant des affaires du grand-fei-
gneur. Etant ainfi montés fur des chevaux de
nafard, ils les pouffent à toute bride jufqu’à ce qu’il*
-en rencontrent d’autres ; ils font à ceux-ci pareil
commandement, 8c leur biffent leurs chevaux fatigués
; c’eft de cette manière que montés aux
dépens d’autrui, ils arrivent au lieu de leur deffi-
■ nation; mais cet ufage ne fe pratique plus, le
grand-feigneur a fes chevaux 8c fes couriers.
Les pojles font établies au Japon 8c à la Chine,
Quand Les Efpagnols découvrirent le Pérou*