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bie, déjà cohquiie , le refte de la Paleftine, k
S y rie , l’Egypte , & la Perfç.
Cet empire fe démembra, & s’étendît dans la
fuite fous la pv.iflance de divers conquérans. Les
Tur*«*)peuple venu du Turkeftau en Afie, après
avoir embraffé la religion mufulmane des Sarrajvns ,
leur enlevèrent, avec le temps, de varies, pays qui,
joints aux débris de Trébifonde & de Conftanti-
nople , ont-formé l’empire Ottoman ; l’Egypte eut
pour gouverneurs fes foudans particuliers.
Les S air a fins qui avoient fournis les côtes de
l ’Afrique le long de la Méditerranée, furent appelés
en Efpagne par. le comte Julien. On les
nomme également Sarrajîns -à càufe de leurorigine ,
& Maures , parce qu’ils étoient établis dans les trais
Mauritanie?.
Le comte Julien étoit chez, eux en ambaffiide , lorf-
que fa fille fut déshonorée par Rodrigue roi d’Ef-
pagne. Le comte outragé s’adreffa à eux pour le ven-
- ger commandés par un émir , ils conquirent toute
l ’Efpagne , après avoir gagné en 7 14 la célèbre ba-
- taille ou Rodrigue perdit la vie. L ’archevêque Opas
prêta ferment de fidélité aux Sarrajîns , & conferva
fous eux beaucoup d’autorité fur les Egliies chrétiennes
que les vainqueurs tolérèrent.
L ’Efpagne, à la réferve des cavernes & des roches
de ,1’Afturie, fut foumife.en 14 mois à l’empire des
califes. Enfiiite, fous Abdérame , vers l’an 7 3 4 ,'
d’autres Sarrajîns fubjuguèrent la moitié de la France;
& quoique dans la- fuite ils aient été affaiblis par les
viâoires de Charles Martel, & par leurs diviûons ,
ils ne laifsèrent pas de conferver des places dans la
Provence.
« En 828 , les mêmes Sarrajîns qui avoient fub-
« jugué l’Efpagne, firent des incurfioris en Sicile, &
» délolèrent cette île , fans que les empereurs grecs,
» ni ceux d’occident, puffent .alors les en ch a fier.
» Ces conquérans alloient fe rendre maîtres de l’Ita-
» lie , s’ils avoient été unis ; mais leurs fautes fau-
» vèrent Rome", comme celles des Cathaginois la
.03 fauvèrent autrefois.
» Ils partent de Sic ile en 846 avec une flotté nom-
>5 breufe : ils entrent par l’embouchure du Tibre ; &
» ne trouvant qu’un pays prefque défért , ils vont
et aifiéger Rome , ils prirent les dehors , ‘ & ayant
» pillé la riche égiife de faint-Pierre hors des murs ,
» ils levèrent le liège pour aller combatre une at-
» mée de François qui venoit feconrir Rome, fous
» un général de l’empeur Lothaîte. L ’armée fran-
» çoife fut battue ; niais la ville rafraîchie fut man-
» quée ; & cette expédition qui devoit être une
» conquête, ne devînt, par leur mefintelügence ,
» qif une {impie meurfion ».
Cependant ils étoient alors redoutables à-Ia-fois
â Rome & à GonfUnîinople ; maîtres de là Perfe , de
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l'a Syrie, de l’Arabie , de toutes les côtés d’AfrirJ%
'ufqu’au mont Atlas, & des trois quarts de l’Efpagn».
1 faut lire l’hifteire de ces peuples & de leurs corf*
quêtes par M. Ockley ; elle « été imprimée à Paris ,
en 17-48., 2 vol. /V2.-4.®.. •
Ce que je ne puis m’empêcher de remarquer ,.c5eft
que certe nation ne fongeâ pas plutôt à devenir la
maîtrefle du monde, qu à l’exemple des a.utres qui
avant elle en avoient fait la conquêie, elle fe déclara
d’une manière particulière en faveur des Sciences.;
elle donna retraite aux Lettres chaflées de Rome &
d’Athènes. On cultiva la philofophie dans les académies
du Caire , de Confiantine , de Sigilfmèfe . de
Raiîpra, d’H ubbe.de, de F e z , de Maroc, de Tunis,
de Tripoli, d’Alexandrie , & de Coufah.
.Malheureufement les Sarrajîns l’avoîent reçue fort
altérée des mains des derniers interprètes, & ils n’é-
toient point en état de la rétablir dans fon v é r i t a b l e
fe«s. Ils y trou voient , trop d’obftacles, & dans le ur
langue, qui leur rend oit le tour des langues .étran-.
gères difficiles à'entendre, & dans le-caractère de leur
génie, plus propre à courir après.l e 'm e r v e i l l e u x , ou
à approfondir des.f i i b t i l i t é s , qu’à s’arrêter à des vérités
folides.
Leur théologie routait fur des'idées abftraites ; ils
fe perdoient dans leurs recherches profondes fur les
nonis de Dieu & des anges : ils tournoient en aftro-
logie judiciaire , la connoiflance qu’ils avoient du
ciel : enfin , attachant des myftères & des fecrets à
de fimpléS fymboles, ils croyaient pofledèi l’art de
venir à bout de leurs deftVins, par un ufagé arbitraire
de lettres ou de nombres.
Les juifs jouirent en orient de là plus grande tolérance
fous la domination des Sarrajîns. Perfécutés
ar-tout ailleurs , ils avoient une reftource dans la
onté des califes, foit que les mahométans ufafient
de cette indulgence , en confédération de ce que leur
prophète s’étoit fervi d’un juif pour rédiger l'Àl.co-*
ran ; foit que ce fût un effet.de la douceur qu’tnfpire-
naturellement l’amour des Lettres. Les Juifs eurent,
la permiffion d’établir leurs académies de Frora de
• de Piendébita, au voifinage de Coufah & de Bagdaf,
où les princes Sarrajîns tenoient fucceflîvement le.
ûège de leur empire.
Ils empruntèrent dé leurs nouveaux maîtres Pt?i
fage de-la Grammaire, & employèrent alors la'Maf?
fore à l’exemple des Sarrajîns, q u i avoient ajouté
des points à l’Alcorandu temps d’Omar : ils firent auffi
des traductions de livres arabes.
Enfin , comme le s. Sarrajîns aimoient fur-tout
-l’AftrOnomie & la Médecine, les Juifs s’appliquèrent
avec fuccès a ces deux fciences, qui ont été louvent
depuis une fource de gloire & de richeffe pour pliv*
fieurs particuliers de cç£îê (J*ç chpvalier DS
J A U COU R T .)
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SA RB A-CANE des Indiens, (Jîlü. et Âxiiriq.') c’efi
Parme de chaffe la plus ordinaire des Indiens ; ils y
jjuftent de petites flèches cle bois de palmier, qu’ils
garniflent au-lieu de plumes, d’un petit bourlet de
coton plat & mince, qu’ils font fort promptement
fort adroitement, ce qui remplit le vide du tuyau..
Ils lancent la flèche avec le foufle à 36 ÔC 4°
pas, & ne manquent prefque jamais leur coup. M.
de la Condamine a vu fouvent arrêter le canot, un
indien defeendre à terre, entrer dans le bois , tirer
un finge ou un oifeau perché au haut d’un arbre le
rapporter,.& 'reprendre fa rame, le tout en moins
de deux minutes. Un infiniment aufii fimple que ces
Jkrb&canes, fuplée avantageufement chez, les nations
indiennes , au défaut des armés à feu. Ils trempent
la pointe de leurs petites flèches, àinfi que celles de
leurs arcs, dans un poifon.fi aCtif, que quand il eft
récent, il tue en moins d’une minute l’ animal, pour
peu qu’il foit atteint jufqu’au fang. Il n’y a rien à
craindre à manger des animaux tués avec ce-poifon,
car il n’agit que quand il eft mêlé arec le fang,
alors il n’efi pas moins mortel à l’homme qu’aux
autres animaux. M. de la Condamine a eu occafion-
de connoître au Para plufteurs -portugais témoins de
cette funefte épreuve , & qui ont vu périr leurs camarades
en un inftant, d’une bleffure femblable à une
piqûre d’épingle. Le contre-poifon eft, à ce que l’on
dit, le fe l,- & plus furement le fucre. (D. J . )
SA R E IEW SK I, ( Mathias Cajimir ) ( Sarbkvius )
jjéfüite polonais, dont on a des poéfies latines allez
eftimérs. Il étoit prédicateur & prefque favori du
roi de Pologne Ladislas V ; né dans le duché de
Mazovie en 1595 , entré chez les jéfuites en 16 12 ,
mort en 1640.’
■ SARDANAPALE, ( > u y ^ A RB A C E .)
S P önti, c'zttê quelques endroits cle Pin lo f an. C ’ e
1 ’ ce dieu qui eft aujourd’hui révéré dans le royaume
de Laos. ( A . R . )
SARMATES ou S AUROM ATES , f. f. tlm.ÇHifi.
anc.) nation nombreufe & beîliqueufe, qui étoit di-
vifée en plufteurs tribus. Leur pays appellé Sarmatie ,
fe divifoit en Européenne & en Afiatique ; la première
s’étendoit depuis la Viftule, jufqu’au Pont-
Euxin, au Bofphore cimmérien , eu Palus Méotide ,
& étoit féparée par le Tanaïs de la Sarmatie Afiatique
ou Scythie. Ce vafte pays renfermoit ceux qui
font connus aujourd’hui fous le nom de Pologne, de
RuJJlt, & une partie de la Tartarie.
Les Sannaus commencèrent à menacer l’empire
romain en 63 fous l’empire de Néron ; ils fi rent dé-'
faits en plufteurs occauons par Marc-Aurele, par
Car us, par Conftantin, fous l’empire duquel ils furent
chassés par leurs efclaves nommés Limitantes ;
mais ils^ furent remis en pofteffion par l’empereur
Confiance. En 36 8 , en 40 7 , ils firent des irruptions
dans les Gaules avec plufteurs autres nations barbares.
Leur pays fut enfiiite fubjugùé par les Huns
fous Attila. ( A . R. )
SARONIDES, f. m. plur. (Hiß. des Gaulois) druides
du fécond ordre, autrement nommés Bardes ; ils
jouoient des inftrumens & chantoient à la tête des
armées avant & après les combats, pour exciter 8c
louer la valeur des foîdats , ou blâmer ceux qui
avoient trahi leur devoir. Le premier , & originairement
l’unique collège.'des Saronides étoit entre
Chartres & Dreux ; c’étoit auffi lè chef-lieu dés drui-/
des, & l’on en voit encore des veftiges. ( D J . )
SA R P I, (Pie r r e -P a u l ) connu fous le nom de
F r * - Paolo. ( Voye1 ce. nom.
SARMANES ou SHAMMANES, Cm. pl. ( WJl.
anc. & moi. ) c’eft ainft que l’on nommoit des. prêtres
ou philcfoph.es indiens, qui vivoient dans les déferts
& les forêts. Suivant S. Clément d’Alexandrie , les
farinants n’habitoient jamais dans les villes, ni dans
des maifons; ils ne fe nourrifioient que de fruits , ne
feuVcieht que de l’eau, ne fe vétiftoient .que d’écorcescl’arbres
, 8l gardoiènt le célibat.
Les faim ânes fontTes mêmes hommes queStrabon
a délignés fous le nom de germants, qui étoient une
efpece cle gymnofophiftes différens des brachmanes.
Les farmanes étoient, fuivant lès Indiens du Malabar,
les prêtres de l’înde, ayant lesbramines, qui les chaf-
sèrefit du pays, les détruifirent & .s'emparèrent de
leurs-fondions, parce qu’ils ne vouloient point ad-
me'iLre'la divinité des dieux Vijlnou & IJJuren, non
plus que les livres de la théologie des Braminés qui
font parvenus à faire oublier entièrement les farmanes
ou shammants. Ces derniers regardôient comme
deur légiflateur & 'leur dieu Butta., Budda ou Pouta,
que l’on Croit être le même que -le Sommona-kodom
■ ips Siamois, qui eft appelle Pojuiftfi ou ïe feigneur
. s .A T
SA T E L L IT E , (fatclles ou garde) (Hiß. moi.) fe dît
d’une perfonné-qui en accompagne un autre, foit
pour veiller à fa confervation, f®it pour exécuter fa
volonté. .
Chez les'empereurs d’Orient, ce mot facilite ftgnî-
fioiî la dignité où l’office de capitaine des eardes-du-
corps.
Ce ternie fut enfuite appliqué aux vaffaux des
feigneurs, & enfin à tous ceux qui. tenoient les fiefs ,
appelés ftrgtnterle.
. Ce terme ne fe prend plus aujourd'hui qu’en rr.au-
vaife part. On dit les gardes d’un roi, & les Jatdlitcs
d’un, tyran. ( A . R. )■ _ •
SATNIQUE , f. m. (Hiß. d'Hongrie) nom d’office
& d e dignité, autrefois dHiîage en Croatie & en Hon--
grie. Un fàtnique étoit un gouverneur d’une petite
contrée, qui pouyoit fournir cent hommes.d’armes.'
Le^ knès ont fucçédé aux Satniaues(D.J.)
X « x-x a