
cet homme avoit apparemment plus de vertu que
fou parti même ne l’avoit penfé ; après avoir
montré d’ab rd contre le roi une partie de l’ani-
molité fur laquelle on avoit compté, il ne tarda
pas à voir que la nation alloit trop loin , ou
plutôt qu’on alloit trop loin fous fon nom ; que
la caufe du puritanifme étoit mauvaife & deve-
noit de j-ur en jour plus odieufe; il s’en expliqua
ouvertement, & le parti puritain le mit en
prifon comme déferteur de la bonne caufe 6c
apeftat ; il écrivit de fa prifon, pour détourner
le parlement du projet de faire le procès au roi.
On ne fait pas le relte de fon hiftoire ; il vit la
reftauration ; il mourut en 1 669. On a de lui en
anglois la vie des rois Jean fans terre, Henri III
& Edouard I , & l’hiftoire de Guillaume Laud,
archevêque de Cantorbéri. On a aufli de lui :
antiqua conflitutiones regni anglïci fub Joanne ,
Henrico I I I 6* Eduardo I , circà jurifdiâlionem eccle-
Jiafticam , & d’autres ouvrages de théologie &
de controverfe.
Prynn étoit, félon M. de Voltaire, un homme
v fcrupuîeux à outrance , qui te feroit cru damné
» s’il avoit porté un manteau court an lieu d’une
» fou: a ne, & qui auroit voulu que la moitié des
» hommes eût maffacré l’autre pour la gloire de
?» Dieu & de la propagandd fi.de ».
i P R Z
PRZEMISLAS I , ( Hifl. de Pologne. ) duc de
Pologne. En 7 5 1 , les hongrois vinrent fondre
fur la Pologne. Leur fureur ne refpe&a rien, les
poJonois alîoient racheter leur vie en recevant
des fers, lorfqu’un homme du peuple ©fa venger
fa patrie & détruire fes conquèrans. On prétend
qu’il difpofa des branches d’arbres , de Inanière
qu’elles reffembloient à une armée, que l ’ennemi
attiré par cette fufe s’engagea dans une forêt, où
i l fut taillé en pièces ; la reconnoifîance publique
plaça Pr^emiflas fur le.trône; fon régne fut glorieux
& pamble. Il mourut vers l’an 803, {M ,
v e S à c y %
P r ZEMif las I I , roi de Pologne. Après la mort
de Lezko I I , la couronne ducale devint l’objet
des defirs ambitieux d’une foule de prétendans •
après cinq années de guerres c iv ile s, P ramifias
l’emporta, prit le titre de ro i, malgré la cour
de Ro:oe, qui regardant tous les fcuverains comme
fes créatures, prétendoit fixer les bornés, de leur
pouvoir , & leur donner ou leur vendre le nom-
fous lequel ils dévoient régner. Ce prince digne
d’une plus longue v ie , fut couronné l’an 1205 9
& maflacré l’an 1*96 par les; marquis dé Brandebourg,
Othon, Jean &. Othon le Long; ils
avoient été les jouets de la politique de ce prince,
& n’ofant le combattre , ils l’affaflinèrent. Ce fut
! Rogozno que fe commit cei attentat. ( M. v e
&JLCX, 1
PSA LM AN A SA R , (G eorges ) Hiß. litt. moét.)
auteur du fameux roman intitulé : Relation de l'île
Formofe, ainfi que de la plus grande partie de
1 hiboire ancienne dans la grande hiftoire univerfellc
des favans d’Angleterre, fut un aventurier, qui
paffa prefque toute fa vie à faire le métier d’im-
pofteur public, & q u i, en mourant à Londres
en 1763 » laifla une hiftoire de fa vie qu’il ordonna
de publier, & où il dévoiloit lui - même
toutes fes impoftyres.
PSAMMÉNIT ou PSAMMÉNITE, {Hiß, ancï)
roi d’Egypte. C’eft fous fon règne, cinq cent
vingt-cinq ans avant Jéfus-Chrift, que Cambyfe,
roi de Pe rte, fils de C yrus, fournit l’E g yp te ; il
traita le roi avec douceur, & lui aftigna un entretien
honorable ; mais dans la fuite ayant appris
ou ayant cru que ce prince prenoit des mefiires
fecrettes pour remonter fur le trône, il le fit
mourir. Pfammènit n’a voit régné que fix mois.
PSAMMIS, {Hiß. anc,') roi d’Egypte, vivoit
fix cents ans avant Jéfus-Chrift ; fon règne fur
de fix ans , il fit une expédition en Ethiopie,
C’eft fous fon règne que les habitans de l’Elide
ayant inftitué les jeux olympiques, & croyant
cette inftitution à l’abri de toute critique, voulurent
avoir l’a v is , c’eft-à-dire, l’approbation des.
Egyptiens, qui paflbient pour le peuple le plus
fage de l’univers.Ceux-ci demandèrent d’abord fi on
admettoit indifféremment les citoyens & les étranr
gers. Sans doute, répondirent les Eléens d’un
ton triomphant, & comptant plus que jamais fur
des louanges; tant pis, répliquèrent les Egyptiens,
il falloït opter. Vous flattez-vous que lés juges-
du prix tiennent la balance bien «égale entre des
concitoyens & des étrangers?
PSAMMITIQLE, ( Hiß. anc. ) roi d’Egypte;
Plus de fix fiècles & demi avant Jéfus-Chrift,
douze des principaux feigneurs égyptiens s’étoient
accordés pour gouverner chacun un diftriél, au
nom de l’Egypte , & pour bâtir à frais communs
le fameux labyrinthe qui étoit un amas de doua©
grands palais. Pfammitique devint fufpeél aux onze'
autres par des raifons que l’hiftoire ancienne
c’eft-à-dire, la fable explique par des oracles ; ils
le reléguèrent dans les cantons marécageux de-
l’Egypte.
Des foldats Cafiens & Ioniens ayant été jettés
parla tempête fur les côtes de l’E g y p e qui avoit été-
fermée jufqu’alors aux étrangersf ’Jammitique fe mit
à leur tête, défit- les onze rois, & refta maître de
1’’Egypte vers l’an 670 avant Jéfus-Chrift. Ce fut
àcetre occafion & par ce moyen que les Eg\ ptiens
entrèrent en. commerce avec les Grecs , 8c c’eft
depuis ce temps , félon Hérodote , que l’hiftoire-
d’Egypte commence Savoir quelque certitude,
.Pfammitique eut de longues guerres à foutenir
contre les Aflyriens auxquels il difputoit la Palefo
tine. ; le foui fiège d’Azot l’arrêta pendant vingfc
neuf ans ; c’eft'le plus long liège dont il foit parlé ]
dans l’hiftoire ancienne, & peut-être dans l’hiftoire
en général. Le même prince arrêta par. des
préfens 8c des négociations le torrent des Scythes,
prêt à inonder l’Egypte.
Les critiques ne font pas grand cas de l’hiftoire
des deux enfans qui , ayant été nourris par des
chèvres, & n’ayant jamais entendu parler aucune
langue, prononçoient diftinéïement le foui mot
Beccos, qui chez les Phrygiens fignifie du pain ;
ce qui perfuada que l'a langue phrygienne étoit
la langue primitive & la plus ancienne de toutes;
honneur que l’opinion,du moins en Egypte, décer-
noit auparavant à la langue égyptienne : mais
cette hiftoire vraie 011 fauffe , eft rapportée au
regne de Pfammitique. Ce fut lu i, dit-on , qui eut
la curiofité de faire cette expérience.
PSAPHON ( Hiß. anc. ) Lybien , qui voulant fe
faire paffer pour un dieu parmi les habitans de la
Lybie, s’imagina de dreffer des oifeaux à prononcer,
pour avoir à manger , trois mots grecs qui figni-
fioient : Pfaphon eß un grand Dieu. Il les lâcha en-
fuite fur les montagnes, où ces oifeaux privés s’attendant
toujours qu’on alloit leur donner à manger,
crioient fans ceffe : Pfaphon efi un grand Dieu, Les
Xybiens les crurent & rendirent les honneurs divins
à Pfaphon, Les oifeaux de PJaphon font pour
ainfi dire paffés en proverbe.
P S E
FSEAUM E ou PSAUME ( N i c o l a s ) Hiß.
litt, mod. ) évêque de Verdun, fe diftingua au
concile de Trente par fon éloquence; C’étoit lu i ,
au rapport de quelques auteurs, qui parloiç dans
le concile contre les abus de la cour de Rome,
lorfqu’un évêque italien ( Sébaftieh V ance,évêque
d’Orviétte ) traitant de chanfon ce difcours qui
lui déplaifoit, donna lieu à une réplique heureufe
de Pierre Danés. Voyez l ’article Danés.
On a de Nicolas Pjeaunie un journal du 1 çon-
cilede Trente, que le P. Hugo, prémontré, a publié
dans fon recueil intitulé : Sacra antiquitatis monu-
ment a hißorico - dogmatica. On a de lui encore
un préfervatif contre le changement de religion. Mort
à Verdun en 15 7 5 .
P T O
PTOLÉMÉE ou PTOLOMÉE ( Hifl. anc, ) nom
detous les rois d’E g yp te , fucceffeurs d’Aléxandre.
l ® . Ptolémée, fils de Lagos , dit Ptolémée Soter,
foldat fous Alexandre avant d’être ro i, prit d’emblée
plufieurs petites villes dans les Indes, l’an
327 avant J . C. L’année fuivante, affiégeant une
des places du roi Sainus,l’im des monarques de
l’Inde, il fut blelfé dang reufement; on craignit
même que la bleflùre ne fût mortelle, parce qué
k s indiens êtoient dans l’ufagç d’empoifouner leurs
armes. Il étoit parent,mais fur-toutil étoit aimé d’A léxandre.
Quelques-uns ont prétendu qu’il lui appar-
tenoit de fort prés & qu’il étoit fils naturel de
Philippe. Aléxandre montra beaucoup d’inquiétude
fur fon fort, & le fit tranfportcr auprès de lui
pour l’avoir toujours fous les yeux & fuivre tous
les progrès de la guérifon. Les hifloriens ont mis
du merveilleux dans cette cure. Aléxandre avoit
vu en fongeun dragon qui lui indiquoit une herbe,
foui remède efficace contre le mal de fon ami ;
Aléxandre la fit chercher & l’appliqua lui-même
fur la bleflùre. Ptolémée fut guéri en peu de jours. On
conçoit que le dragon fut un homme du pays , un
médecin peut-être,qui connoifloit cette herbe & qui
l’indiqua.Mais cette fab'e même honore Alexandre,
en montrant quel intérêt il prenoit à fon ami; 8c
m joie univerfelle de l’armée à la guérifon de
Ptolémée, honore ce capitaine, dont en effet lliif-
toire parle avec les plus grands él ges.
Après la mort d’Aléxandre, ai rivée l’an 323 avant J ,
C . ,l’Egypte avec la partie de l’Arabie qui l’avoifine,
la Lybie & la Cyrénaïque,furent le partage de Ptolé-
mée,8c lïcommence l’empire des Lagides en Egypte,
Diaprés des prédirions qui attefteroient, s’il en
étoit befoin, quel empire exerçoit fur l’imagination
des hommes , le nom de cet Aléxandre, devant qui
la terre étoit reliée en filence , le lieu qui renfei-
moit fes cendres devoit devenir le plus floriffant de
toute la terre. Ptolémée l’emporta pour Aléxandrie ,
& elle y avoit des droits^ Ptolémée y bâtit un tent-;
pie & un tombeau magnifiques. Un auteur du quinzième
fiëcle, attefle que ce tombeau fubfiftoit encore
de fon temps, & que les mahométans le révé-
roient comme le tombeau, non-feulement d’un
grand ro ij mais d’un grand prophète.
Ptolémée eut la prudence de prendre peu de
part aux divifionsde tous ces capitaines qui dèmem-
broienr alors le vafle empire d’Aléxandre ; il s’attacha
principalement à étendre 8c à fortifier fon
partage. Il y joignit d’abord la S y rie , la Phénicie,
la Judée; il prit Jérufalem l’an 3 19 avant J . C. Il
s’empara de l’ifle de Cypre, il la reperdit, ilia reprit.
Il eut, comme il arriveordinairement à la guerre,
des revers & des fuccès; mais vainqueur ou vaincu
, fes procédés furent toujours nobles & ^généreux,
toujours dignes de l’intérêt qu’il avoit info
piré dans l’Inde à tome l’armée d’Aléxandre.
Les Rhodiens que Ptolémée avoir efficaceiùent for-
courus pendant ce long & mémorable fiège que Dé-
metrius, fils d’Antigone, mit devant Rhodes, l’an
304 avant J . C. fignalèrèntleurreconnoiftance.d’une
manière éclatante ; Us confacrèrent à Ptolémée un
bocage, renfermé dans un bâtiment quarré de
quatre cents toifes, qiai offroit aux yeux un fuperbe
portique, auquel on donna le nom dtPtolémèon
Sc’ où l’on rendait à Ptolémée des honneui s divins.
Ce fut aufli pour perpétuer la mémoire de leur
délivrance dans cttte guerre, qu’ils doncèrent au
même Ptolémée le furnom de5 of£r,ou fauveur, qui le
difting»e parmi k s aytre$ Ptolémées,