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N a AM AN , (-Be a u ) {Hifl.facr.') feigneur fy - [
rien, général de l’armée, de Bénadad, homme
riche & vaillant, & en grand crédit auprès de
fon maître. Naamàn étoit tout couvert de lèpre;
& n'ayant point trouvé de remède contre fon
mal , il fuivit l’avis que lui donna une jeune
fille juive qui étoit au feryice de fà femme, &
il vint à Samarie trouver le prophète Elifee.
Quand il fut à la porte, le prophète, voulant
-éprouver la foi de ce feigneur, & lui montrer
qu’un miniftre de Dieu ne doit fe laifler éblouir
ni par l’éclat des richeffes, ni par le fafte des
grandeurs humaines, lui envoya dire par Giézi
fon ferviteur , d’aller fe laver fept fois dans le
Jourdain , & qu’il feroit guéri. Naaman mécontent
de la réponfe du prophète , & de la maniéré
peu civile dont il l’avoit reçu, s’en retournoit
tout indigné ; mais fes ferviteurs lui ayant repré-
fenté que le prophète exigeoit de lui une chofe
trè s-a ifé e , il les crut ; alla fe laver fept fois .
dans le Jourdain , & en fortit bien guéri. Alors
il revint avec fa fuite vers l’homme de Dieu,
pour lui témoigner fa reconnoiflance ; & fa gué-
rifon paflant jufqu’à lam e , il rendit hommage au
Dieu du prophète comme à celui qui devoit être
adoré par tout le monde, & promit que dans la
fuite il ne facrifieroit qu’à lui teul ; c’eft pourquoi
il conjura le prophète de lui permettre d’emporter
la charge de deux mulets de la terre d’Ifraë l,
pour dreffer un autel dans fon pays fur lequel il
ofFriroitdes holocauftes au Seigneur. Elifée, content
de la bonne foi & de la difpofition du coeur de
cet étranger, n’éxigea rien de plus , & ne Taflu-
jettit ni à la circoncifion ni aux obfervances legales.
Naaman lui propofa une queftion , & lui demanda
s’il lui étoit permis de continuer à -accompagner
fon maître dans le temple de Remmon, & s’il
offenferoit le Seigneur en s’inclinant, lorfque le
r o i, appuyé fur lui, s’inclineroit lui-même ; Elifee
lui répondit : aileç en paix ; & Naaman fe fépara
dé*lui. Cette réponfe d’Elifée fait entendre que ce
faint prophète penfoit que Naaman pouVoit, fans
crime & fans fcandale, continuer une aâion qui
n’étoit qu’un fervice purement c iv il, & qu’il rendoit
par-tout ailleurs au roi ; ainfl les afîiftans ne pou-
voient regarder cette génuflexion comme un aéfe
de religion, parce que le changement de Naaman
né pouvoit être fecret en Syrie , mais feulement
comme une fonélion indifpenfable de fa charge,,
qui l’obligeoit. de donner la main au roi dans
toutes les cérémonies publiques. Cependant quelques
interprètes , craignant avec raifon l’abus que
l’on pourroit faire de la réponfe d’Elifée, pour auto-
Hifloire• Tome ÎV*
rifer des a&ions femblables dans d’autres cîrconf-
tances où elles feroient criminelles, traduifent
cet endroit par lé paffé, & font demander pardon
à Naaman d’avoir adoré dans le temple de
Remmon, lorfque föh maître s'appuyoit fur lui. Cet
étranger purifié de la lèpre par l’eau du Jourdain,
eft Une excellente image du peuple gentil r
appelle, par un choix tout gratuit de Dieu, à la
foi &- au baptême de Jéfus-Chrift. Ce peuple
puiffant & riche avoir de grandes qualités naturelles
, mais tout étoit gâté par la lèpre d’infidélité.
Ce fut une pauvre- femme du pays d’Ifraël,
qui annonça à Naaman qu’il y avoit dans Ifraël
un prophète à qui il falloir qu’il s’adrelîât pour
être guéri, & la parole du falut fut portée aux
Gentils par des Juifs afîùjettis à la domination
romaine, & méprifés de tous les autres peuples.
Jéfus-Chrift n’eft point allé en perfonne les chercher,
mais.il les a fait inviter par fes ferviteurs
de venir à lui: iis fe font préfentés pour entrer
dans la maifon du prophète qui eft l’Eglife ; mais
ils n’y ont pas d’abord été introduits. On les a
arrêtés à la porte comme catéchumènes; & là ,
on les a inflruits de la néceflité & des admirables
effets du baptême. L ë s ’ fages & les grands du
monde ne pourvoient fe réfoudre à s’abaiuer devant
des hommes qui n’offroient rien à leurs yeux de
ce que le fiècle eftime : ils traitoient de folies les
merveilleux changemens que l’on attribuoit à
l’application de foiblés élémens , tels que l’eau
commune; mais lesperfonnes fimples qui crurent
les premières, engagèrent enfin les fagesdupaga-
nifme à chercher leur guérifon dans les eaux falu-
taires du baptême, où ils prirent une nouvelle
naiffance, & fe purifièrent de leur première
fouillure. ( L’hiftoire de la lèpre de Naaman & de
fa guérifon eft rapportée au quatrième livre des
Rois, chapitre V . ) {A . R . }
NA AS', {Hifl.facr.') roi des Ammonites vaincu
par Saül. Son hiftoire fe trouve au premier livre
des R o is , chapitre X I. ( A . R .)
N A B
N A B A B , f. m. ( Hifl. mod.) C’eft le nom que
l’on donne dans l’Indoftan aux gouverneurs prépofés
à une ville ou à un diftrift par le grand-mogol.
Dans les premiers temps, ce prince a conféré
le titre de nabab à des étrangers: c’eft ainfique
M. Dupleix, gouverneur de la ville de Pondichéry
pour la compagnie des Indes de France, a été
nommé nabab ou gouverneur d’Arcate par le grand-
A