
redères ,-les Jui paffe autour du cou , ßc l’étrangle
impitoyaBléniéhîf. Il fuit de Marfeillé ,'v ien t à,
Paris, ofe paroître à la cour ; il ne rencontre que;
des yeux effrayés & des coeurs révoltés. La reine;
Catherine de Médiçis refufe de le voir ; les cour-!
tifans lui ferment l’accès du trône ; il découvre!
fa poitrine ; il montre les bleffurés qu’il ayoitj
reçues au fer vice de la France. Qu’importé au’;
' roi & au royaume , dit-il, quelle ait été la con-’
•duite de Sampiétro avec fa fem m e p o u rv u .qu’il\
ait bien fervi l’état? Il inipofe aux cour tifans, 1
& on n’ofe lui faire fon procès ; il repaffe én<
Çorfe ,. oppofe les plus, grands talens aux tàlens :
; füpèrieurs de Doria y lès Génois mettent fa tête à
prix ; U tombe dans Une émbufcade où il p.éfit
par les mains des 'd’Ornano , frênes & vengeurs
‘ m'tiirëls^ de Vanniha ; mais dont l’aîné eut ,1a
baffeffe d'aller demander au fén a t de Gênes la
fomme promife aux meurtriers de Sàriipîéïrô. "
Celui- ci fu t tué en 15 67. '
Alphonfe d’Ornano, fon fils, coiqnel-gçnéral
des Çorfes ; élevé à la cour Henri II comme
enfant d’honneur des princes fes fils , fervit très- 1
, bien & très-fidelleir.ent Henri III & Henri IV. Il ■
reconnut celui—çi des prenait?,rs uni avec .Lef- ;
diguières. $c le connétable de. Montmorençi , il
remit fous l’obéiffance.dë ce prince , Lyon^ Grenoble
& Valence. Il fut créé chevalier de l’ordre
du Saint-Efprit le 7 janvier '15.95 , maréchal de i
Franche le..-§ feptembre .de la même année , lieutenant
général au gouvernement de Guienne en
1599.-Il mourut à, Paris le a i janvier 16 10 .
Jean-Baptifie d’Ornano,-- fon fils, fut comme
'lui colonel-général des .Corfes-' 8c maréchal de
Prance. Il étoit né en 158 15 il fut fait gouverneur
de Gaffon, duc d’Orléans, le premier oélobre
3 6 1 9 ; après la mort du comte du Lude. En 1624 ,
la Vieuville , alors puiffant !e fit mettre à la
Baflillel; puis transférer à|Caen mais lui-même
.•ayant été enfermé à; Amboife , d’Ornano rentra
en grâce ; revint auprès de Moofieur , qu’il gouverna
, fut fait, maréchal de France le .7 avril
j[ 626, Mais, ayant déplu au cardinal de Richelieu,
ennemi plus redoutable que la Vieuville , parce
nu’il avoit voulu rendre G a ffon , fôh~ élève ,
indépendant de ce premier miniftre, en mariant
Gaffon à une princefie étrangère , il fut remis:à
la Baffille le. 4. maie, & transféré, à Vinceanes ,
où il mourut lè- 4 ©$ofere fui vaut-, Inonùfâns un
violent; foupçon dë poifon. M. Arnauld d’Andilly
.parlé1 beaucoup de. lui .’dans fes mémoires;
• plüfieürs' autres’ ÜOrr.ano de la même. famille
furent attachés a. divers titres au mèmè Gaffon ,
due d’Orléans.
; ORNEMENT DES ARMES. ( Hifl. milit, ).Les
ornemens desahnes ont été inventés pour donner
aux armés' dé' la beauté, du relief. St dé l ’agre-■
ment, comme étoient autrefois les cimiers qupp
•ajoutoit aux heaumes, & qu’on mettoit. fur les-
càfques. Les lambrequins étoient encore un orne*
■ment de. cafque.
Cet ornement; a paffé^dans les armoiries , a-ufli
bien que le cafquè. On mettoit quelquefois des
pierres précieufes au cafque ; mais il étoit de la
prudence de celui qui le portpit, de les ôter pour
fa fureté , .quand il alloit au combat. Aux cimiers
fuccèdèrent les panaches ou bouquets de plumes
en touffe au ha,ut du cafque. C’étoit un ornement de
l’armure de tête des foldats romains. Les panaches
furent auffi mis fur la tête des chevaux , au-deffus
dù chamfrain. Un autre ornement des armes étoit
la cotte d’armes. Dans la fuite des temps , on fe
contenta d’orner la cuiraffe d’une écharpe , qui
tantôt fut portée en baudrier, tantôt en ceinturon.
Ce qui diffinguoit encore nos anciens chevaliers
étoient les éperons dorés. Les écuyers en por-
toient d’argent. Les armoiries" du chevalier , ou
de l’écuyer , étoient fur fon bouclier , ce qui faifoit
encore, un ornement.. Tout ce qu’on VjOit^aujourd’hui
^ornement, c’eft le plumet au, chapeau des
officiers, 8c des chevaux riche nient caparaçonnés
mais plus ou moins , fuivai.it le rang & la dignité
de ceux qui les montent. ( D. J . )
O R O
OROBIO , ( I s a â C ) ( Hifl. litt. moi. ) fa v ant.
‘ju if efpagnol, long-temps tourmenté par l’inqur-
^fition d’Efpagne, & qui mourut en .1687>, darïs
cètté triffe indifférence fur la religion, qui doit
être le fruit le plus naturel des cruautés de l’in-
quifition.' Philippe de Limborch ( voye^ fon article )
eut avec lui fur la religion une conférence qu’il
a rendue fameufe ainli que le juif Orobio, en
publiant le réfultat de cette conférence, fous ce
titre : Arnica collatio cum erudito judoeo. On a iïQrob'ro
un ouvrage intitulé : Certamenphïlofophicum adver
sus Spinôfdm, ' *' ” ". ' ' '*.' '' ' ' ^
ORODES. ( Hifl. des Partit.) Rien de nhrs
fréquent dans Thiftoire des Arfacides, que k s fois
détrônés & tués par leurs frères & par leurs 'eir-
fans. Orodes qui régnoit fur les Parthes, lorfque
Craflùs'vint les attaquer, l’an de Rome 698, avoit
ainfi fait.périr d’abord Phraate.,fon père, de. concert
avec Mithridate , fon fie rè , 8c enfuite, ce
même Mithriüate , fon frère & fon complice.
(Sur l’expédition de Craffus contre les Parthes.
voye^ les articles. Andromaquij Atèiiis, Craffus ",
'Surend. ) La tête'de Craffiïs , tué par'rrahifon apV.ès
la bataille , en Ô99 , fu t ’apportée à Orôdes , & ce
qui fe pafla en cette occauonpeut fervir encore
à faire connoître les moeurs dés Parthes à cètté
époque; un aéfetlr,fai fit cette, t^te, 8c faifant alla-
fion au rôle d’Agavé, portàHt la tête de P.érithqe',
fon fils, il prononça ceVVets qù’E^ripide metdàns
la bouche de cette mère furieùfe^ &Mônt lé'fehs
eff : J ’apporte de la'fnor^ta^nè.â‘û p ilais ^un ‘jfikifg
•]fraîchement tiiè, heur eu fe & magnifique chaffe ! application
qui fit grand plaifir au roi & à toute l’affem-
blée. Orodes fit , dit - o n , verfer de l’or fondu
dans la bouche dé Craffus, pour infulter à l’infa-
tiable avidité qu’il fuppofoit avoir été le principe
de fon expédition. Pacorus, fils d’Orodes, moins
heureux contre les Romains, fut tué dans une bataille
qu’il perdit contre Ventidius. La douleur
qu’en reffenrit Orodes eff célèbre chez les hifforiens.
Il avoit de différentes femmes, trente fils, qui tous
afpiroient. au trône ; il choifit pour fon fucceffeur
Pnraates, l’aîné de tous & le plus méchant ; celui-
ci commença par faire périr fon père, enfuite fes
frères, & enfin même fon fils qui jni faifoit om-
brage, parce qu’il eff dans l’ordre & dans la nature
qu’un fils qui a tué f®n père craigne fon fils à fon
tour. Orodes périt la 7 16 e année de la fondation
de Rome, la rrente-fixième avant J . C.
ORONCE FINÉ. ( Voye^ F i n e . )
O RO SE , ( Pa u l ) ( Hifl. eccl. ) écrivain efpagnol
du cinquième fiècle de i’églife , prêtre de
Tarragone, en Catalogne, qui eut des relations affez
intimes avec faint Jérôme & faim AuguAin. On
a de lui une hiffoire en fept livrés, depuis le commencement
du monde jufqu’à l’an 3 16 de Jéfus-
Chrift. Il a écrit auffi contre Péîage & à faint
Auguffin , au fujet des erreurs des prifeillianiffes
8c des origéniftes.
O R ^ R
ORRERY. ( LES COMTES d’ ) C Foyer l’article
S O Y L E . ) 1
O R S
ORSÀTO. (Hift. Htt* mod. ) Il y avoit vers le
milieu du dix-feptième fiècle, & vers la fin de ce
même fiècle , & le commencement de celui-ci,
deux hommes de lettres célèbres de ce nom ,
Sertorio & Jean-Baptifie , tous deux de Padoue;
le premier, poète & favant littérateur, de l’académie
des Ricovraù, & de plufieurs autres académies
d’Italie, né en 16 1 7 , mort en 1678. Il a
beaucoup écrit, 8c en latin, & en italien. Ses
principaux ouvrages latins, font: Monumenta Paia-
vina. Commentarius de noiis Romanorum. Deorum
De arum,que nomïna & attributa, Lucubrationes in quatuor
libros meteorum A r'fiotdis. Orationes & carmina.
Ses principaux ouvrages italiens font auffi des poé-
fies lyriques, des comédies, &c.' fon hiffoire de'
Padoue, dédiée âu fénat 8c au doge de Venife ; '
l’ouvrage intitule : Marmi eruditi.
L ’autre, médecin & antiquaire , né en 1673 >
mort en 1720 , a laiffé quelques ouvrages favans :
De Jlernis veterum; de paiera antiquorum ; de lucernis
-antiquis.
ORSI. ( Hifl. litt. mod. ) Deux perfonnages ont
jfait connoître ce pom dans les lettres en Italie,
Je an-Jofeph, & François-Jofeph-Auguffin. Le
premier, fils de Mario Orfi> patrice de Bologne,
naquit dans cette ville en 1652 , & mourut en
17 3 3 . Il eff fur-tout fameux par fes fonnets;il
eff conhu auffi par quelques autres ouvrages ; il
prit la défenfe de quelques auteurs de fon pays,'
nommément du Taffe contre la critique du père
Bouhours.
Le fécond , eff le cardinal Orfi, né en 1692,'
dans le duché de To fc ane,‘fait cardinal par le
pape Clément X I I I , en 1759 , mort en 17 6 1
auteur d’une volumineufe hiffoire eccléfiaffique „
écrite en italien, qui ne vaque jufqu’à l’an 6op
8c qui a vingt tomes in-40. Il a écrit auffi fur.
l’infaillibilité au pape.
ORSINI, ( Voye^ F u l v i u s . )
O R T
OR TA - JAM I ; ( Hifl. mod. ) c’eft une mol»
quée ou un oratoire dans le quartier des janif-
faires à Conftantinople , où ils vont faire leurs
prières ; c’eft aufiî dans cet endroit qu’ils complotent
pour fe révolter , & faire de ces fédi-
tions fouvent fi funéftes aux fultans. ( Voyeç C a n *.
TEMIR, Hifl. ottomane.') { A . R . )
O R T E , ( le v icomte d’ ) ( Hifl. de Fr. j
gouverneur de Bayonne dans le temps de la Saint-
Barthelemi. On doit célébrer & bénir à jamais
la défobéiffance vertueufe qui diftingua dans cette
horrible occafion divers gouverneurs de provinces
ou de villes , les Matignons ÿ les Simianes, les
Chârny, les le Veneur , les Saint-Héran, ies de
Tende; le nom de l’évêque de Lizieux , Jean
Hennuyer , fera toujours en vénération pour la
charité courageufe qu’il déploya dans ce moment.
( Foye^ fon article. ) Mais ce qui diftingue particulièrement
le vicomte d’Orte, c’eft ce billet digne
d’un fpartiate pour la vertu & l’énergie laconique,
digne d’un chevalier françois , pour ce pur fen-
timent de l’honneur qui femble confervé dans ce
billet, comme un feu facré qu’une italienne étei-
gnoit alors dans toute la France. Ce billet eff
par-tout, mais il faut encore qu’il fe trouve ici.
Il eff adreffé à Charles IX , après la réception
dé fes ordres fanglans : « Sire , j’ai communiqué la
” lettre de votre majefté à la garnifon, & aux
» habitans de cette ville. Je n’y ai trouvé que dè
j> braves foldats, de bons citoyens, mais pas un
n bourreau. »
O R T E L IU S , (A b r a h a m ) ( Hifl. litt, mod.)
favant géographe flamand, né 8c mort à Anvers ,
1 527 > 1598- On a de lui plufieurs ouvrages, tous
latins, tous fur la géographie. Oa l’appelloit le
Ptolomée de fon temps.
O R T E . ( Hiß. eccl. d’Efp. ) Alfonfe & Blaife ;
tous deux chanoines de Tolède; le premier, mort
vers j 5 3 9 j l’autre, vivant ver? }s tnilieij rfu