
uégyrique de Louis-le-Jufle, 6cc. Pierre de Saumaije
mourut à Paris en 1658.
M arc-Antoine de S auma ife , fon fils, mort quelques
mois après lui, lui a voit fait une épitaphe, où
il joue bien bifarrement fur le fens de chacune des
fyllabes du nom Salmafius.
H ic c in is , p u lv is , n ih il-, & tarnen SAL-MAS-JUS»
brève fap ientia y fortitudinis ^jufiitice monumentum3
quod in pa tris nomine invenit & p o fu it M . A . filius
non degener.
Pierre de Saumaife étoit Çonfeiller au Parlement
de Dijon.
Un autre Claude de Sauma ife , mais de la même
famille , Oratorien 6c. afîïflant du général de cette
congrégation, né à Dijon en 1603 , mort à Paris
dans la maifon de la rue Saint-Honoré , le 25 Mars
16 8 0, atraduit les directions paßorales pour les évêques,
de Don Juan de Paîafbx, évêque d’Angelopolis. '
SAUNDERSON, (N ico las) (H iß . litt, mod.)
anglois, un des plus étonnans mathématiciens qu’il
y ait eus dans le monde. A un an il avoit perdu, par
la petite vérole, non-feulement la vue, mais les
yeux, ce malheur ne l ’empêcha pas d’être inventeur
en mathématiques, d’occuper une chaire de mathématiques
dans l’univerfité de Cambridge, & d’y
expliquer, parmi les autres ouvrages de Newton,
fon traité fur la lumière 6c les couleurs. Il étoit de
la fociété royale de Londres. On a de lui, en anglois,
des élémens d’algèbre, qui ont été traduits en fran-
isçois par M. de Jaucourt. A la tête du premier volume,
il donna la defeription d*une arithmétique palpable
qu’il aveit inventée pour fon ufage.'Autant
qu’on peut être dédommagé de la perte de la vue,
Saunderfon l’étoit par la fineffe extrême du taél &
de l’ouie ; la plus légère , la plus imperceptible
rudefle dans les furfaces, le moindre défaut de poli
dans les ouvrages les plus travaillés , rien ne lui
échappoiî. Il diftingua dans je médailler de Cambridge
les médailles romaines véritablement anciennes.
Il avoit de plus un fentiment sûr qui lui
annonçoit la plus légère variation dans l’atmofphère.
Un jour qu’il ailifloit à des obfervations que des
favans faifoient fur le foleil dans les jardins de l’univerfité,
il indiqua jufqu’aux plus petits nuages qui
fe plaçoient ou qui alloient fe placer entre le foleil
& les obfervateurs. Toutes les fois qu’il pafloit un
corps devant un vifage, même à une diflance bien
éloignée , il le'difoit, 6c affignoit le volume de ce
corps; à la promenade, il connoiffoit, quand il paf-
foit auprès d’un arbre, d’un mur, d’une maifon. En
entrant dans une chambre, il jugeoit, fans erreur,
de fon étendue à une ligne près ; jamais il ne fe mé-
prenoit à la diflance qui le féparoit du mur ; enfin
c’efl l’aveugle le plus.finguher-qu’on ait jamais v u ,
& l’on peut dire que la vue auroitété» en quelque
forte, de furérogation pour lui. Né en 1682. Mort
en 1739.
S. C. A . ( Hiß. rom. ) ces trois lettres fignifioient
fenatus-confulti autoritativ titre ordinaire de tous.,les
arrêts du fenat.
A la fuite de ces trois lettres fuivoit l’arrêt du fé-
nat, qui étoit conçu en ces termes, que le conful
prononçoit à haute voix,.
Pridie kalend. Oftobris , in eede Apollinis, jferi-
bendo adfuerunt L . Domitius, Cn. F iliu s, Ænobar-
bus , Q. Cotcïlius v Q. F . Metellus, Pius Scipto , ôcc»
Quod Marcellus conful V. F . ( id efl ver b a fecit ) ,
de provinciis confularibus, D . E . R. I. C. ( c’eft-à-
dire, de ed re ita cenfucrunt ) , uti L. Poeuliis 3 C. Marcellus
cofs. cum magiflratum iniffent, &c. dé confularibus
provinciis ad fenatum referrent 3 &ci
Après aVbir expofé l’affaire dont il étoit queflion »
ôc la réfolution du fénat, il ajoutoit : S i quis huic
fenat us-çonfulto int ercejferit, fenatui placer e auElori-
t-atem perferibi, & de eâ re ad fenatum populumque
referri. Après cela fi quelqu’un s’oppofoit, on écrir
voit fon nom au bas : Huic fenatus-confulto inter-
cejfit talis.
ÀuEloritatcm ou au&oritates perferibere, c’étoit
mettre au greffe le nom de ceux qui ont conclu à
l’arrêt, & qui l’ont fait enregiflrer.
- Les confuls emportoient chez eux au commencement
les minutes des arrêts ; mais à caufe des chan-
gemens qu’on y faifoit quelquefois, il fut ordonné,
fous le confulat de L. Valerius ôc de M. Horatius,
que les arrêts du fénat feroient mis dans le temple de
Gérés , à la garde des édiles ; Ôc enfin les cenfeurs les
portaient dans le temple de la Liberté, dans des ar^
moires appelées tabularia. Mais Céfar dérangea tout
après avoir opprimé fa patrie ; il pouffa l’infolence
jufqu’àfaire lui-même les arrêts, & les fouferire du
nom des premiers fénateurs qui lui venoient dans
l’efprit. « J ’apprends quelquefois, dit C’.céron, Lettres
» familières , liv. IX . qu’un fénatus-confulte', paffé à
» mon avis, a été porté en Syrie 6c en Arménie,
» ayant que j’aye fu qu’il ait été fait ; & plufieurs
» princes m’ont écrit des lettres de remerciaient
» fur ce que j’avois été d’avis qu’on leur donnât le
» titre de rois ; que non-feulement je ne favois pas
» être rois, mais même qu’ils fuffent au monde ».
(D . J . )
SCANDALEfpièrre de), en latin lapis fcandali ou
vitupéra, étoit une pierre élevée dans le grand portail
du capitole de l’ancienne Rome, fur laquelle étoit
gravée la figure d’un lion, 6c où alloient s’affeoir
à nu ceux qui faifoient banqueroute, 6c qui aban-»
donnoient leurs biens à leurs créanciers. Ils etoient
obligés de crier à haute voix , ctdo bona, j ’abandonne
mes tiens, 6c de frapper enfuite avec leur
derrière trois fois fur la pierre. Alors il n’étoit plus
permis de les inquiéter pour leurs dettes. Cette- ceremonie
reffembloit affez à celle du bonnet vêrd ,
qu’on pratiquoit autrefois en France dans le meme
cas. On appeloit. cette pierre , pierre de fcandale ,
parce que ceux qui s’y affeyoient pour caufe de
banqueroute, étoient diffamés, déclarés inteftables,
6c. incapables de témoigner en juftice.
On raconte que Jules Céfar imagina cette forme
de ceffion après avoir aboli l’article de la loi des
douze tables qui autorifoit les créanciers à tuer ou
à faire efeiaves leurs débiteurs, ou du moins à les
punir corporellement : mais cette opinion n’eft appuyée
d’aucune preuve folide. ( A . R .)
S C E L E R A T A P O R T A , ( Topogr. de Rome}
c’efl-à-dire la porte fcélérate, ou exécrable; c’étoit
une des portes de l’ancienne Rome ,, ainfi nommée
de la mort des trois cent fix Fabiens, qui fortirent par
cette porte pour aller attaquer les Véïens, 6c qui
périrent tous, à ce que prétendoit la tradition fabu-
îeufe, dans le même jour au combat de Crémere,
l’an 277 de la fondation de Rome. Ovide a adopté
le conte de la perte des Fabiens, dans fes rafles, pour
le narrer en deux vers fimples 6c naïfs.
Una dies Fabios ad bellum miferat 0 maies j
A d bellum mijfos perdidit una dies,
(-o-
F in du Tome I V de