
Rio de Janeiro, reuse et sans changement de couleur à la peau. En peu de jours la chique
Description. < r/ j x t .tt
Prad animales commence a se développer et a se rendre sensible par une démangeaison
d’abord légère, plus vive ensuite, et qui finit par devenir insupportable.
On ne voit dans le principe qu’un petit point noir sur la partie qui sert
de retraite à ce parasite incommode. Mais ce qui est singulier, c’est que
souvent il arrive que la démangeaison se fait sentir au côté opposé à
celui ou I animal a manifesté sa présence. Au point noir succède une
petite tumeur rougeâtre, ou de la couleur même de la peau , lorsque
l’insecte est logé profondément ; elle acquiert en peu de temps le volume
d un pois, si l’on ne se hâte de le détruire. En ouvrant la peau qui
recouvre cette tumeur, on reconnoît facilement une espèce de sac'ou
de kyste, d’une couleur noire ou brunâtre (i), et contenant un nombre
infini de globules ovales, qui ne sont autre chose que les oeufs de
l’animal.
» Tout le traitement consiste à déloger l’insecte : on se sert d’une
epingle pour percer la peau, mettre le sac à découvert, et le cerner
soigneusement en évitant de le crever. Le seul moyen de détruire la
chique est d emporter tout le sac ; car, même s’il ne restoit aucun oeuf
dans la plaie, la présence seule du kyste ou de ses débris suffiroit pour
exciter une inflammation érysipéiateuse, et faire naître un ulcère de
mauvaise nature. Les nègres sont très-adroits à cette opération, qui peut
être faite par la personne affectée, et que les chirurgiens ne pratiquent
jamais. Après l’extraction, on applique sur la petite plaie du tabac en
poudre, de I onguent basilicon, de la pommade mercurielle,-de l’onguent
gris, ou même du plâtre. On peut, m’a-t-on dit, au moyen de l’onguent
basilicon, faire dessécher et mourir l’insecte sans causer aucune suppuration ;
mais il faut avoir soin, pour cela, d’employer ce remède de fort bonne
heure. On préconise l’eau mercurielle, ou nitrate de mercure dissous dans
l’eau ; on en fait usage en perçant le kyste avec une épingle trempée dans
cette dissolution.
» Lorsque, par négligence, on laisse long-temps séjourner ce kyste sous
l’épiderme, il s’ouvre spontanément, et donne lieu à une plaie sur laquelle
{ i ) « M. Gournier, qui a vu beaucoup de chiques à Caïenne et aux Antilles, assure que le
sac en est toujours blanc et transparent. »
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les oeufs se répandent. De nouveaux insectes ne tardent pas alors à se loger
dans les parties voisines, et il se forme d’autres ulcères dont la guérison est
très-difficile, quelquefois même impossible. On observe que les personnes
qui déjà ont ressenti cette incommodité, sont plus disposées à l’éprouver
de nouveau. Celles qui transpirent beaucoup des pieds, y sont, au contraire,
moins sujettes. II est constant que la chique recherche de préférence
l’épiderme endurci de la plante des pieds et le voisinage des ongles ; dans
le cas où l’insecte auroit établi son domicile sur la partie supérieure du
pied, ce-qui est rare, à moins d’une excessive incurie, les ulcères ne
feraient que précéder la carie des os et la chute des orteils. » Pour éviter
les inconvéniens que l’invasion d’un tel ennemi occasionne, il sera toujours
prudent d’user de beaucoup de propreté, et de se faire visiter les pieds,
même les mains, tous les deux ou trois jours, par une personne accoutumée
à extraire ces insectes ; opération qui, faite à temps, ne cause pas la
moindre douleur. On assure que la chique est sur-tout très-commune dans
les endroits sablonneux et parmi la poussière des maisons depuis longtemps
inhabitées; elle fuit au contraire les lieux humides.
Au nombre des insectes incommodes ou nuisibles que la province de
Rio de Janeiro renferme, « on peut citer encore, dit M. Fabré, quelques
petits scorpions (1) et bêtes à mille pattes ; une grosse araignée, nommée
araignée-crabe, dont la morsure douloureuse n’est même pas sans danger;
la punaise, le ravet ou cancrelas , la mouche domestique, et la cantharide,
qui y est assez multipliée. »
Diverses espèces de fourmis causent souvent aussi de grands désastres :
telle est entre autres le termite connu sous le nom de coupim ; lorsqu’il
s’introduit dans les maisons , il y construit des galeries ou chemins couverts
avec une admirable rapidité. Ces fourmis pénètrent- elles dans les
malles, dans les armoires, elles coupent le linge, les livres, le bois même,
d’une manière désolante ; le dégât qu’elles causent est extrême et se fait
très-promptement. On a vu quelquefois des maisons s’écrouler par suite des
dégradations faites à la charpente par ces petits animaux. Au reste , la
valeur d’un grain d’arsenic suffit pour détruire ou chasser tous les coupims
( l ) Beaucoup plus petits que ceux de Provence, ces scorpions ne laissent pas, comme l’a expérimenté
de Léry ( ouvr. cité, pag. 1 7 0 ) ,« d’auoir leurs pointures venimeuses et mortelles. »
Prod. animales.