
Observations à Dillé, ils venoient du S. S. O. et du N. E. Mais, je le répète , l’ordre
de physique, s’0|}Serve quand la saison est bien établie, se dérange plus ou moins
aux approches des changemens périodiques.
Saisons. Ainsi que l’ont observé le capitaine Dampier ( i ) et M. de Rosily (2),
les vents soufflent très-différemment sur les côtes opposées de Timor.
Les vents de Sud, en effet, qui ne sont que foibies sur la côte méridionale,
sont très-violens sur celle du Nord; et le mauvais temps, vers
les rivages du Sud, déjà très-intensè en octobre, ne le devient pas avant
décembre sur la bande du Nord.
L ’intervalle du 10 avril au 25 juillet est l’époque de la bonne saison
dans la partie septentrionale de l’île; les vents y régnent du S. O. au N .E .,
_en passant par le Sud et par l’Est ; mais ils ne sont jamais bien forts.
A la mi-juillet, ceux du Sud commencent à acquérir de la force, en passant
de l’E. S. E. au N. N. E. ; forte brise, pendant les mois d’août, septembre
et octobre. Après cette période , ils passent au Nord, puis au
N. N. E . , à i’O. N. O., et soufflent grand frais en janvier, février et
mars, qui est le temps des plus grandes pluies et des plus forts orages.
Mais, au milieu de ce dernier mois, fin de la mauvaise saison sur la
côte Nord-Est , les vents commencent à se rapprocher du Sud , après
avoir passé par l’Ouest.
En avril, mai, juin et juillet, qui sont les mois de la bonne saison
sur la côte septentrionale de'l’île, on observe parfois de petites variations
dans les vents, lesquels, à l’époque des nouvelles et pleines lunes,
soufflent momentanément au Nord et au N. O ., et sont accompagnés
d’orages, en général foibies et de courte durée.
Pendant ia mousson de Sud-Est, principalement depuis juin et juillet
jusqu’en novembre, des brises de terre et de mer soufflent sur ia côte
septentrionale de Timor ; elles se font sentir aussi, mais un peu plutôt
et un peu moins tard, sur les rivages du Sud, lorsque le temps est beau.
Entre autres phénomènes météorologiques, nous remarquâmes plusieurs
fois, de nuit, près de l’île Ombai, des nuages très-bas et fort
( i ) A Voyage to New-Holland, ¿T'c., in theyear i6yg, by William Dampier.
(2) Voyage à Timor sur la flûte le Gros- Ventré, commandée par le capitaine Saint-AIIouarn
en 1772. (Mss. )
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r in c l u s iv e m e n t . 561
noirs, qui passoient sur nos têtes sans donner de vent. Un soir seulement,
pendant le calme, une de ces nuées se fit ressentir brusquement, et
cessa de même ; le bruit qu’elle occasionnoit étoit semblable à celui
que feroient beaucoup de petits pois qu’on jetterait dans l’eau.
Tous les soirs, jusqu’au coucher du soleil, nous avons observé à
Coupang que le ciel étoit orageux et chargé de nuages dans ie N. O. ;
on entendoit souvent alors gronder le tonnerre, et les éclairs se suc-
cédoient avec rapidité. L’orage de la soirée du 1 3 octobre est cependant
le seul qui soit arrivé jusqu’à nous. II se manifesta vers les trois
heures après midi dans le Sud et le S. S. O ., et se dirigea ensuite vers
le Nord, malgré la violence du vent, qui régnôit de cette partie. La
pluie tomba très-abondamment pendant près d’une heure, et le tonnerre
ne cessa de gronder qu’au moment où ie ciel eut repris son état ordinaire.
Les époques où la pluie tombe avec ie plus d’abondance, sont, à
Timor, les mois de janvier, février et mars. L ’humidité, comme on
le conçoit, est alors extrême, ce qui occasionne beaucoup de maladies.
Quoique nous ayons séjourné à Timor à une époque où la saison sèche
finissoit à peine, nos observations hygrométriques nous ont cependant
appris que i’humidité habituelle de l’atmosphère est très-considérable.
En général, nous avons trouvé qu’elle étoit plus grande à terre qu’à bord;
l’époque de son maximum moyen étoit, d’une part, 3 heures du matin,
et 6 heures à bord ; ie minimum arrivoit entre midi et 2 heures du soir.
Pendant notre navigation dans le canal d’Ombai, la brume qui couvroit
les terres soit de cette île , soit de Timor, a été parfois assez forte pour
nous cacher la vue de la terre, quoique nous en fussions à petite distance.
La rosée et ie serein sont forts à Timor, et sur-tout très-dangereux ;
les habitans mettent le plus grand soin à s’en préserver , précaution
que les Européens inexpérimentés ne prennent pas toujours.
Quelques analyses incomplètes ont appris à M. Gaudichaud que
l’eau de la rivière de Coupang, trouble, blanchâtre et fade au goût,
devient claire et assez fraîche lorsqu’elle a été filtrée. Cette eau, selon le
même observateur, contient peu de sulfate de chaux, une portion plus
forte de sulfate d’alumine, des muriates alcalins et terreux, et beaucoup
Bbbb*
Humidité.
Analyse
des eaux.