
Objet son avis. Déjà les Anglais et les Russes ont célébré les avantages de ce
du voyage ; , , , . . '
préparatifs procédé de conservation ; esperons que nous verrons bientôt adopter
et départ.
compare au prix de la quantité de viande qu’ils doivent fournir, conservée par le procédé
Appert.
Prix de dix moutons choisis, pouvant donner ensemble 250 kilogrammes de
viande de boucherie , ou mille rations................................. 2oof ,00'
Prix de 1281 kilogrammes de foin, nécessaires pour nourrir dix
moutons pendant soixante-un jours, calculé dans la supposi- '
tion qu’un mouton mange 2 kilogrammes de foin par jour ,
que le déchet sera de 1/20 de ce qui est réellement conj
sommé, enfin que le foin coûte 10 fr. le quintal métrique ,
ou' 5 centimes la l i v r e . ..............................™ . . . . 128 ,10.
T o t a l ................................................. 328 ,10.
Mais un mouton pouvant donner 25 kilogrammes de viande à l’instant
de l’embarquement, n’ en donnera certainement, dans la supposition la plus
favorable, que les 3/4 de cette quantité après deux mois de séjour à bord;
les mille rations primitives seront ainsi réduites à sept cent cinquanteJfté$
coûteront, comme ci-dessus, 328 fir.
Mille rations reviendront donc, dans ce cas, à très-peu près à . . . . 437^ >50*
Prix de dix moutons pouvant donner 250 kilogrammes de viande ou mille
rations 4..................................................... aoof ,00*
Prix de dix boîtes en tôle étamée, pour contenir cette quantité *'■
de viande................... ............................................. 50 ,00.
1 Frais de préparation. . . . . . . .............. ................... .. ï . . jcr ,90;
^ 1 Donc, prix de mille rations ...................................... .
I S i les vivres Appert, au lieu d’être préparés dans un atelier particulier,
^ \ sortoient d’une fabrique- montée en grand, on pourrait obtenir une diminuer:
1 tion de 10 pour 0/0 sûr le prix ci-dessus.
^ j Donc, dans ce cas, prix de mille rations;. . . . . . . r . . . . . . . . . . .
I Les boîtes, construites avec soin, brasées et non Soudées à I’étain, le cou-
I vercle excepté, pouvant servir un nombre de fois indéfini, les mille ra-
| tions Appert, lors d’un second embarquement, coûteraient les boîtes de
j- moins ; c’est-à-dire ( en sortant d’un petit atelier ) .........................................
\ et prises dans un grand établissement (à 10 pour 0/0 meilleur marché )...
Veut-on comparer maintenant ces prix à ceux des salaisons !
/ Nous savons qu’un baril dé boeuf salé de 100 kilogrammes, pouvant fournir
g 1 quatre cents rations, vaut., . . «y....................... ........................ 9 5f ,00 e
j? ) Prix du baril......................... ............................................................ 10 ,po;
co j Prix total de quatre cents rations. . . . ; . . . . ........... 105 ,00.
300 ,00.
270 ,ôo.
250 ,00.
225 ,00.
\ Donc prix de mille rations de boeuf salé............................ 262 ,50.
On doit observer ici que jamais le baril qui contient la salaison, ne sert plus d’une fois,
LIVRE I.er — D e F r a n c e a u B r é s i l in c l u s iv e m e n t . i i
généralement, dans la marine française , un régime alimentaire aussi Objet
convenable (y ) ; et qu’un jour les substances salées, dont il faudrait du préparatifs’
moins diminuer considérablement l’usage, ne contribueront plus, comme et déparI-
on l’a vu tant de fois, au développement du scorbut, l’un des plus horribles
fléaux des hommes de mer.
Sa Majesté, qui daignoit prendre un intérêt particulier à notre mission,
voulut que la place, d’aumônier de l’Uranie fut remplie par un chanoine
du chapitre royal de Saint-Dénis. Le respectable ecclésiastique qui fut
choisi à cet-effet, sanctifia, par une pieuse cérémonie, le moment du départ,
en procédant, suivant les anciens usages, à la bénédiction du bâtiment,
qui fut placé sous la protection de la S.te Vierge : M. le curé de
l’église de Saint-Louis de Toulon se réunit à lui pour cet objet. A l’oc-
casign de cette solennité religieuse, M. le contre - amiral comte de
Ferrières, major général de la marine, et plusieurs autres personnes de
distinction , honorèrent le vaisseau de leur présence.
Pendant toute la durée de l’armement1, M. le vice-amiral commandant
du port avoit suivi, avec une active sollicitude, jusqu’à nos moindres
préparatifs ; il voulut s’assurer de nouveau, avant que nous quittassions
ia rade, si toutes les parties de notre équipement étoient conformes aux
vues généreuses du Roi et aux ordres donnés par le ministre de la marine.
M. de Missiëssy parut voir avec satisfaction que l’état-major, l’équipage
de ï Uranie et moi, nous étions tous animés du plus grand zèle pour
et que noos n’avo,ns pas tenu compte non plus, en faveur cies préparations Appert, de l’économie
de combustible qui doit résulter de l’embarquement de viandes cuites à la place de
viandes crues.^
Je ne pousserai pas plus loin ces calculs : mais je ne puis me dispenser de faire remarquer,
en finissant, que si l’encombrement qui résulte de ¿rembarquement des moutons vivans , étoit
comparé à celui d’une quantité équivalente dé vivres Appert, l’avantage en faveur dé ces derniers,
pour'une durée de deux mois seulement, seroit dans le rapport d’environ i à 50,
en supposant que tout fût réglé avec le plus d’économie possible de part et d’autre.
(1) Des spéculateurs parfois inhabiles ou inattentifs s’occupent depuis quelque temps à préparer
des substances alimentaires suivant la méthode d’Appert. Le peu de soin qu’ils mettent dans la
confection et dans la fermeture des. vases'"qui les contiennent, est cause que quantité de ces
fourniture^ne se conservent pas : il en résulte d’abord beaucoup d’humeur dé la part des marins
qui ont été trompés, et, ce qui est plus malheureux, un grand discrédit de ces préparations, qui,
bien faites, et telles que M. Appert lui-même les livre, sont d’un emploi si avantageux et si
satisfaisant. J en ai emporté aussi de très-bien faites, de M. Julien de Marseille.
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