
provient des dépôts et des éboulemens qu’occasionnent les eaux pluviales.
La masse des terres se compose d’une substance ârgilo-quartzeuse de couleur
fôùge et jaune, que nous avons bien pu observer dans une coupe
de terrain disposée en couches minces, très-friables, blanches, noires
et rouges, se succédant sans aucun ordre régulier.
» Ces falaises terreuses sont assises sur un grès grisâtre, peu consistant,
dont il n’est pas toujours facile de suivre les couches, souvent cachées
par les sables, et recouvertes par la mer à chaque marée. L’endroit le
plus favorable pour les examiner étoit celui où se trouvoit notre camp.
Les grains quartzeux de cette roche sont réunis par un ciment calcaire ;
elle est ou homogène, ou tellement remplie de débris de coquilles bivalves
devènues apathiques, qu’elles forment la plus grande partie de
la pierre.
» La plage est jonchée de fragmens et de coquilles ' entières de bivalves
et de madrépores; la mer roule, en outre, de petits galets d’une
terre ocreuse, rougeâtre et jaunâtre : ces élémens hétérogènes, réunis au
sable, se lient entre eux, et forment des sortes de pouddings grossiers,
dont les coquilles finissent par devenir siliceuses. J ’ai plusieurs fois observé
de ces masses commençant à se former, et il m’est arrivé de trouver
adhérentes au rocher, par un de leurs points seulement, des valves deco-
quilles nullement spathisées, et qui ne me paroissoient pas devoir y tenir.
Il est à remarquer que presque toutes les bivalves mortes que nous avons
vues ici, perdent leur poli et deviennent noires comme si elles étoient
charhonnées.
» On voit, à quelque distance de la mer, dans les dunes, des incrustations
tubulaires, quartzeuses, hautes de 5 à 6 pouces , et depuis
quelques lignes jusquà un pouce de diamètre; nous en avons rapporté dès
échantillons. En examinant ces tubes avec attention, on voit qu’ils sont
composés de grains de sable liés par une pâte calcaire, faisant effervescence
dans les acides. Ces tubes ont eu pour moules des tiges dé plantes
et des racines traçantes, qu’ils ont commencé d’entourer. La substance
végétale, ayant été insensiblement détruite, a laissé un espace vide au
milieu de ces sortes de cylindres irrréguliers : il en est cependant quelques-
uns, plus récens, dans lesquels on la rencontre encore, mais comme pourrie.
LIVRE II- — Du Brésil à T imor inclusivement. 473
» Je n’ai point # é à même d’examiner aucune de ces grandes pétrifica- Qbservatiojis
tiens de végétaux tout entiers dont parlent les voyageurs Riche et Pérou : dé p h y s iq u e ,
un de nos officiers, M, Duperrey, m’a dit en avoir vu sur le penchant des
dunes de la baie de l’Attaque [voyez l’Atlas hydrographique du voyage,
pl. n.° 1 ) : elles représentoient des arbres tronçonnés à la hauteur de 2 à
3 pieds ; à peine les touchoit-on qu’elles tomboient en morceaux. Leur
diamètre pouvoit être de 6 à 10 pouces : ici, il ne restoit aucune trace
de substance ligneuse, et il n’y avoit point de .trou au milieu des tronçons.
» M. Duperrey rend compte en ces termes, dans son journal., du phénomène
dont il avoit été le témoin : « A peu de distance et dans l’Est de
» la pointe des Hauts-Fonds, j’observai un fait géologique fort curieux,
» consistant en ,une infinité de troncs- darbres pétrifiés, situes dans une
» petite plaine entourée de dunes de sable. Ces arbres ayoient environ
» 2 et 3 pieds de hauteur, sur 10 pouces de diamètre; ils .étoient per- g
„ pendicuiaires au sol, sur lequel ils n’avoient qu’une foible adhérence, I i
» car, en les poussant de la .main, on les renversoit avec la plus grande
» facilité. Les racines de ces arbres, .étant dans le même état de pétrifi-
» cation, il ne reste .aucun doute sur l’origine de ces masses singulières,
» transformées aujourd’hui en une sorte de gres, qu i, le plus ordinaire-
» ment blanchâtre, est cependant d’un rouge clair en de certains endroits. »
,3 Quoiqu’on puisse bien concevoir^cornnTen.t ç_es inciustiitions ont pu
se former, on sera toujours arrêté lorsqu’il faudra expliquer pourquoi
elles n’ont lieu que dans certaines localités et sur quelques végétaux,
tandis que d’autres plantes qui semblent exposées aux mêmes causes,
en sont préservées. Je n’ai trouvé de ces agglomérations que sur la presqu’île
Péron, non loin et dans l’Est de notre camp ; elles étoient placées
sur la pente d’un monticule sablonneux, tres-peu expose au vent.
„ Lorsque, partant du point où étoit situé notre observatoire, on
s’avançoit pendant quelque temps dans la direction du Nord-Est
(voyez,]pl. 1 de l’Atl. hydrogr. ), on rencontroit les bassins de deux étangs
salés (1) qui, à l’époque de septembre, ou nous nous trouvions, paroissoient
avoir été nouvellement mis à sec par 1 effet de 1 évaporation ; ces
( 1 ) Il y a , dans le voisinage de ces deux-Ià, d autres étangs connus sous le nom général
d’étangs Montha^in.
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