
Rio de Janeiro, rations chirurgicales, à la physiologie, à la pathologie et à la clinique ( i ).
escription. Dans le pavillon le plus occidental du jardin public, on fait depuis
Colonie portug. . . . , , , „ . . . quelque temps, pendant 1 ete, un cours d agriculture et de botanique
ouvert à tout le monde : cette utile innovation est due au père Leandro
do Sacramento, religieux carme aussi estimable par son caractère que
par ses connoissances étendues comme professeur.
Nous devons placer au nombre des établissemens d’instruction publique
ceux qui sont connus sous le nom' de recolhimentos, et destinés aux
filles. On en compte trois à Rio de Janeiro : celui da Misericordia, attaché
à la maison de ce nom ; celui de la rue dos Barbonios, qui dépend
du même établissement ; enfin le recolhimento dp Parto (pension de Notre-
Dame de Délivrance), où l’on tient, en outre, en réclusion des femmes
et des filles, non pas précisément de mauvaise vie, mais qui ont donné
quelque grave sujet de mécontentement à leurs parens ou à leurs maris.
Comme moyens propres à faciliter l’instruction (2), nous citerons encore
le muséum ou cabinet d’histoire naturelle, contenant de nombreux
et beaux échantillons de minéraux, quelques médailles, &c. ; l’école
des beaux-arts, et la bibliothèque royale. Celle-ci a été formée des livres
que le roi a apportés de Lisbonne, réunis à ceux du comte da Barça,
son ministre de l’intérieur ; elle se compose de soixante-dix mille volumes,
classés et rangés avec beaucoup d’ordre dans des salles séparées,
qui dépendoient jadis de l’hôpital dos terceiros do Carmo ; une de ces
salles ne .contient que des ouvrages français. Cette bibliothèque, que le
roi a rendue publique, est sous la direction d’un religieux.
La bibliothèque particulière de i’évêque est considérable et bien choisie
; sous ce dernier rapport, celle du père San-Payo mérite aussi d’être
citée, mais elle renferme une bien moins grande quantité de volumes.
Religion. La religion catholique romaine est la seule que professent les Portu(
1) J ’ai extrait en partie ces détails sur l’enseignement suivi à l’école militaire et à I’écoie
médico-chirurgicale, d’une note dé M. A. B a lb i, qui lui avoit été remise par l’un des professeurs
du pretnier de ces établissemens.
(2) Peut-être pourroit-on ranger dans ce nombre la gazette de Rio de Jan eiro, qui paroît
une fois par» semaine. II y avoit autrefois un journal politique et littéraire, plein d’intérêt,
nommé o Patriota, et que nous avons eu souvent occasion de citer; mais depuis long-temps il
a cessé de paroître..
gais brésiliens. Au milieu des abus monstrueux que l’ignorance, la dé- Rio de Janeiro.
r d rr / f i • t \ Description. pravation des moeurs et 1 amour eitrene des richesses ont tait eclore a .
1 , Colonie portug.
Rio de Janeiro, oii y trouve cependant des personnes d’une piété douce
et éclairée; mais, il faut l’avouer, elles sont en petit nombre.
Les pratiques extérieures du culte, trop souvent prises pour la religion
elle-même, font rechercher avec une sorte d’avidité tout ce qu’elfes
offrent d’attraits à une mondaine curiosité. Aussi les cérémonies solennelles
, les processions brillantes, les feux d’artifice tirés, soit de jour,
soit de nuit, à la porte des;temples ou devant une madone, sont-ils plus
goûtés par le vulgaire ignorant et superstitieux, que les préceptes d’une
morale austère et évangélique.
Le clergé, en général nombreux, mérite dans la même proportion
le blâme et les éloges. L’évêque est à-la-fois capellaS mór [grand aumônier]
du royaume et suffragant de l’archevêque de Bahia. Chaque
paroisse est desservie par un nombre suffisant de vicaires et d’habitués
qui tous sont payés par le roi, car ils ne perçoivent point la dîme. Les
monastères seuls ont des dotations particulières.
Couverts. On compte ici trois couvens d’hommes, savoir, des bénédictins,
des franciscains et des carmes; et deux de filles, les carmélites
déchaussées de la réforme de Sainte-Thérèse, et les franciscaines de la
Ajuda. Il y a, de plus, trois hospices : le premier, pour les moines du
tiers-ordre de Saint-François, destinés à servir d’aumôniers sur les vaisseaux
de guerre ; le second , pour les missionnaires italiens, dont les uns
prêchent au Brésil tandis que les autres vont en Afrique; le troisième
enfin reçoit les capucins chargés de faire la quête pour les couvens de
la Terre sainte (i). |
Si l’on admet, avec l’auteur d’un ouvrage ascétique célèbre (2), que le
vrai religieux doit vivre dans la retraite, se nourrir pauvrement, travailler
beaucoup, parler peu et se maintenir dans une régularité parfaite, on
sera obligé de convenir que le nombre des religieux est bien petit à Rio
de Janeiro, quoiqu’il y ait beaucoup d’individus qui en portent le titre.
Les bénédictins sont les plus riches : vingt-trois moines seulement
( i ) L ’admirable institution des soeurs hospitalières n’existe point à Rio de Janeiro.
(2) Imitation de Jésus-Christ, liv. I . er