
de fer employées dans sa construction, les canons, les ancres, le lest, &c.
ont sur ces résultats une influence particulière dont les lois ne sont pas
encore parfaitement connues, malgré les essais nombreux et variés qui ont
été faits récemment par plusieurs physiciens et navigateurs. On a toutefois
assujetti à des formules empiriques assez approchées les variations
de déclinaison: et d’inclinaison qui résultent de ces attractions locales dans
divers azimuths de la quille relativement au méridien magnétique, et
même les changeraens qui dépendent de la position du navire sur le globe.
Quant aux variations absolues , elles exigent pour chaque bâtiment, et
même après chaque changement dans l’arrimage , une série d’expériences
destinées à faire connoître les constantes des formules. Nohs avons remarqué
avec plaisir qu’on trouvera, dans les essais faits sur divers points
par M. de Freycinet, tous les moyens possibles de rectification.
C’est à M. Lamarche que le capitaine Freycinet avoit confié la direction
des observations magnétiques à faire en pleine mer ; aussi est-il de
tous les officiers de l’expédition celui à qui nous en devons le plus grand
nombre. M. de Freycinet, quand ses autres occupations le lui ont permis ,
a pris lui-même, très-fréquemment; une part directe aux mesures d’inclinaison
et d’intensité. Les- observateurs dont nous avons ensuite rencontré
le plus fréquemment les noms dans lés registres, sont MM. Bérard,
Raiiliard, Guérin, Fabré et Dubaut.
Géographiey
Les déterminations des longitudes par un seul chronomètre ne peuvent
guère, en général, contribuer maintenant aux progrès de la géographie. Les
changemens brusques qu’éprouve quelquefois durant plusieurs jours le
meilleur de ces instrumens, sont d’autant plus à craindre, que, s’ils arrivent
en pleine mer, et si lamarche reprend ensuite à terre son ancienne valeur,
l’observateur peut complètement ignorer que des irrégularités aient eu
lieu. Un moyen se présente de sortir de ce doute : c’est de ne compter
sur les longitudes fournies par le transport de l’heure, qu’autant que plusieurs
montres marines différentes donnent le même résultat.
11 n est pas tout-a-fait sans exemple que trois ou quatre de ces montres,
placées sur le même bâtiment, se soient simultanément dérangées dans le
même sens, et à-peu-près de la même quantité ; mais ce cas est assez rare
pour qu’èn général on doive accorder quelque confiance aux déterminations
qui se confirment ainsi mutuellement.
Nous, avons déjà dit que M. de Freycinet avoit emporté cinq chronomètres.
Ces instrumens ont été journellement comparés entre eux, durant
tout le voyage, après les séries d’angles horaires : les longitudes-des,
côtes où l’expédition a abordé, ou en vue desquelles elle a passe, pour-,
ront donc se déduire de chaque chronomètre séparément. Nous avons
pensé devoir examiner les résultats de cette méthode relativement à Rio
de Janeiro, dont la position a été récemment le sujet de quelques contestations
entre les géographes, et nous sommes partis, pour cela, de la
supposition que Santa-Cruz de Ténériffe est sous les i8 ° 36' o" de longitude
occidentale. La comparaison que nous avons faite de la marche
diurne des montres à Sainte-Croix et à Rio nous a d’abord appris que les
m?s 144 et 1 50 de Berthoud àvoient trop varié pendant la traversée pour
être employés dans cette recherche; les autres montres, au contraire,
marchoient au Brésil à fort peu près comme à Ténériffe. Voici les trois
longitudes qu’elles donnent pour le château de Rio :
Le né!;72 de Berthoud . . . . . . . 4 s” 36' 38" ;
Le n.° 158 du même artiste. . . 4-3° 35 ’ 4 9 ” ;
Et le n.° 2868 de M. Bréguet. . 4 j° 44 ’
La moyenne, ou 4 5 ° 38’ 5 2 " , ne diffère pas d’une minute de degré
du résultat inséré dans les anciennes Connoissanees des temps. Ces mêmes
montres indiquent l’erreur considérable de 36' -j-, en moins, sur la longitude
qu’un voyageur moderne a fait adopter pour le cap Frio. La détermination
obtenue par M. le baron Roussin, dans sa: dernière campagne
hydrographique, est de 2/ seulement plus petite que celle du capitaine
Freycinet.
Les bornes dans lesquelles il est nécessaire de circonscrire ce rapport,
ne nous permettront pas de donher de plus grands détails sur les déterminations
chronométriques des longitudes. Il nous a semblé, toutefois,
que nous devions mettre sous les, yeux de l’Académie un aperçu des observations
faites à terre avec les cercles répétiteurs astronomiques et
à réflexion , parce que de telles observations promettent une grande