
Remarques une egale violence a Bourbon. Mais il s’agit ici d’un cas rare qui ne doit
sur
l’île Bourbon.
pas servir de règle.
Ras-de-marée. — Quelquefois on éprouvé des ras-de-marée à Saint-
Paul ; ordinairement il y en a deux pendant chacun des mois d’avril ,
mai, juin, juillet et août;, en juin sur-tout, il est rare qu’ils manquent
d arriver : mais, dans les autres mois de l’année, on en a eu peu d’exemples,
a moins que quelque coup de vent du large n’ait fait refouler les eaux
dans la baie. Il importe de remarquer que, dans tous les cas, les'navires
sont en parfaite sûreté sur cette rade; seulement la houle est très-rude
près du rivage, ce qui au reste n’empêche pas de communiquer avec la
terre , pourvu qu on choisisse une embellie : mais on ne pourrait pas dé-
■ charger Ies navires. Ajoutons que ces ras-de-marée, qui ne durent pas
au-dela de trois jours , sont plus forts le second jour que le premier et le
troisième, et I on a observé aussi que la barre près du rivage est plus mauvaise
au lever et au coucher du soleil qu’en tout autre instant de la journée.
Jamais le vent n’est fort pendant les ras-de-marée; on a toujours
plutôt du calme, accompagné d’un ciel vaporeux : quand la brise s’élève,
les vapeurs se dissipent et le ras-de-marée cesse.
On éprouvé aussi des ras-de-maree a Saint-Denis ; ils y sont beaucoup
plus frequens quà Saint-Paul, et sur-tout beaucoup plus incommodes.
Magnétisme. — De quelques observations faites dans le jardin de l’intendance
à Saint-Denis, nous avons conclu que l’inclinaison de l’aiguille
aimantée étoit sur ce point de 54° z p ' 48", au mois de juillet 1 8 1 7 ,
son extrémité Nord étant la pointe élevée.
. Maladies. « Parmi les maladies qui dominent à l’île Bourbon, 011
remarque les fîevres adynamiques, rarement les fièvres intermittentes et
assez souvent ies fièvres bilieuses. Les fièvres catarrhales,, occasionnées
pai les changemens brusques de température, sont quelquefois épidémiques
: les catarrhes de la poitrine sont assez communs en hiver.
» Dans le traitement de la gale et des dartres, les fumigations sulffi-
reuses de Gales ont été suivies de bons résultats.
» La dysenterie règne ordinairement dans la saison des pluies, c’est-
à -d ire ,, de décembre à mai. Le croup est presque inconnu; mais les
maux de gorge gangréneux sont fréquens et funestes. On ne cite rien de
LIVRE II. — Du B b é s i l à T im o r i n c l u s i v e m e n t . 4 3 7
particulier dans les maladies des voies urinaires. L’hydrophobie ,-dit-on,
ne s’est jamais montrée dans la colonie; la lèpre y est rare, la syphilis
l’est moins ; on cite des Exemples assez nombreux d’hydrocèle, mais peu
de sarcocèle.
» L’hôpital militaire de Saint-Denis est composé de plusieurs pavillons
en bois, séparés les uns des autres, et affectés aux officiers , soldats,
matelots, ainsi qu’aux noirs du gouvernement. Lorsque, par une faveur
particulière, les noirs appartenant aux habitans y sont admis, on exige
de leurs maîtres une rétribution de trente sous -{ 1 franc 50 centimes]
par jour.
» Depuis la restauration, cet hôpital est desservi par des soeurs de la
charité de Saint-Vincent de Paul ; elles sont au nombre de six. On ne
sauroit trop louer une institution aussi bienfaisante : tout le monde, en
effet, connoît le zèle, l’activité, la propreté , la patience et ies soins tou-
chans que prodiguent aux malades ces dames respectables; tous les jours
nos matelots en reçoivent de nouvelles preuves dans les hôpitaux de la
marine. A l’époque, entre autres, où de nombreuses levées appeloient tant
de conscrits dans les ports ou à bord des vaisseaux, combien de nostalgiques
n’ont dû l’existence qu’aux douces consolations des soeurs hospitalières
!... Celles de la congrégation des soeurs de la Sagesse rendent
aussi à la marine des services très-importans, qui ne sont peut-etre pas
suffisamment appréciés. La voix persuasive d une femme est si puissante
sur l’esprit de l’homme malade! » (M . Gaimard. )
On sait que l’île Bourbon', lors de sa découverte, n’étoit point habitée :
on y envoya d’abord , pour se rétablir, quelques malades fiévreux provenant
du Fort-Dauphin de Madagascar ; mais ce ne fut guère qu’après
le massacre des Français dans ce malheureux établissement, que Bourbon
reçut une population permanente. Saint-Paul fut le premier point
habité. - HH y
Il n’entre pas dans mon plan de tracer ici l’histoire intéressante des progrès
de cette colonie, ni de parler des vicissitudes auxquelles elle fut soumise
; je ne dirai rien non plus de la manière singulière dont sa population
s’est répandue dans certains quartiers, ni des familles qui en ont été la
souche, &c. * ces détails et beaucoup d’autres occuperont la plume dun
Hôpitaux.
Population.