
CH EGA DE M AM A N J E A N N E ; AIR MOZAMBIQUE.
Allegretto : Métronome, J n.° 132.
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La seconde reprise du Chéga de Maman Jeanne se chante aussi de la manière suivante :
AUTRE CHÉGA MOZAMBIQUE.
Allegretto : Métronome, J n.° 132.
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QUATRIÈME CHÉGA MOZAMBIQUE.
Allegretto : Métronome, J n.° 132.
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C A R I LA LQ ; AIR MALGACHE.
Allegretto : Métronome, J n.° 138.
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r in c l u s iv e m e n t . 4 ° 5
Le nom de chéga se donne aussi à une danse mozambique, qui pourrait
être comparée ax fandango des Espagnols : on éprouverait non moins
de plaisir à la voir, si elle étoit exécutée par d’autres acteurs, et si les postures
voluptueuses qu’ils y affectent ne dégénéraient vers la fin en une indécence
révoltante. « On peut, dit M. Pifot, comparer le chéga à un petit
drame, renfermant tous les progrès , toutes les nuances d’une passion
amoureuse, depuis la déclaration première jusqu’au triomphe de l’amant
inclusivement. Aur milieu d’un cercle nombreux et au son du tamtam,
s’élancent un noir, et une négresse. Leurs premiers pas sont lents , leur
figure inanimée, leurs gestes sans expression ; ils marchent i’un vers l’autre,
iis s’observent, tournent successivement sur^ux-mêmes , s’éloignent et
se rapprochent à diverses reprises. Bientôt leurs regards s’animent, leurs
mouvemens sont à-la-fois plus rapides et plus tendres, et tous deux, par
degrés, finissent par arriver à un état d’ivresse amoureuse dont les spectateurs
blancs les moins chastes ne peuvent manquer d’être blessés. Il n’en
est pas de même des noirs qui les entourent : le feu de leurs regards, leurs
grimaces expressivés, leurs trépignemens, leurs cris, tout annonce combien
ils prennent part à la scène qui se passe devant eux, et l’impatience
avec laquelle iis attendent le moment d’y figurer à leur tour. Souvent,
invité par les regards lascifs de la danseuse, que toutes les agaceries de son
danseur ne peuvent décider à en venir au dénouement de cette pantomime
érotique ; un nouvel athlète se présente dans l’arène, et s’empare de la
place vainement occupée par un rival malencontreux. Le premier danseur
se retire sans humeur, sans dépit, et, rangé à son tour parmi les spectateurs
, excite comme eux du geste et de la voix son heureux successeur.
» Ces danses, auxquelles les noirs de toutes les habitations se livreraient
volontiers chaque nuit, ne sont permises par les maîtres que le
samedi soir, parce que, le dimanche étant consacré au repos, ils peuvent
se délasser dans le jour et la nuit suivante des fatigues de la veillée.
» Mais les mulâtresses esclaves et celles des négresses à qui un physique
avantageux permet de vendre leurs faveurs à un assez haut prix pour
se procurer un costume élégant, dédaignent en général les danses nationales,
et n’assistent guère qu’à des bals où là contredanse, la russe et
la valse règnént sans partage. Ces réunions ont lieu sur-tout au jour de