
sur-tout près de l’île Dirck-Hatichs : ils appartiennent, pour la plupart,
aux genres tétrodon, chétodon, baliste, thon, spare, &c.; mais le plus
délicat est, sans contredit, une espèce de dorade rougeâtre, qui ne vit
pas sur tous les points de la baie, mais que nous avons pêchée en grand
nombre dans l’Est du récif de Dampier, à l’entrée de la baie, entre Dirck-
Hatichs et l’île de Doore. On trouve des raies excellentes parmi les
bancs, dans les lieux les plus abrités : quant aux squales ou chiens
marins qui ont fait donner a la baie le nom qu’elle porte, on les rencontre
en foule par-tout. » [M . Lamarche.)
Quelquefois les tortues se montrent sur les plages sablonneuses de
Dirck-Hatichs; mais c’est principalement sur celles de l’île Faure, et sur
les bancs qui lavoisinent, qu on peut en faire une plus ample capture ,
quand la saison est convenable. Près de l’île Faure aussi, M, Duperrey
a vu l’espèce de morse nommée dugon.
Les baleines fourmillent à l’entrée de la baie, pendant les mois de
juillet, août et septembre.
On a déjà vanté le goût exquis des huîtres de la baie des Chiens-
Marins; les rochers de la côte continentale, et ceux des îles qui gisent
plus à l’Ouest, en sont tapissés. Quelques serpens ont été vus vivant à
terre, et d’autres, de couleurs parfois très-brillantes , se jouoient à la
surface des flots.
Je ne citerai ici qu’un seul insecte; c’est une espèce de moucheron,
tres-incommode, qui nous a singulièrement contrariés pendant nos travaux
à l’observatoire.
s. m
Espèce humaine.
Aucune des îles de la baie qui nous occupe n’est habitée; on ne voit
même, sur le continent voisin, qu’une population clairsemée. Tous les
indigènes sont de moyenne taille; ils ont les extrémités, sur-tout les
jambes, fort greles, les épaules peu larges, et la tête grosse ; leurs traits
sont moins epates que ceux des noirs Malgaches et Mozambiques ; ils ont
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r in c l u s iv e m e n t . 481
la bouche grande, les dents belles (1) et les yeux vifs; leur chevelure
noire et assez longue est légèrement crépue : ils la tournent autour de
leur tête comme un turban; quelques-uns se la peignent en rouge.
« La seule jeune femme que nous ayons vue avoit assez d’embonpoint;
ses cheveux étoient partagés en deux masses latérales pendant sur les
oreilles ; sur son dos elle portoit un enfant, retenu par une corde en poil
d’animal. Quelques hommes avoient une barbe longue et pointue ; la
plupart se tatouent sur la poitrine, mais fort peu; chez plusieurs, la
peau du ventre étoit plissée au-dessous du nombril. Les individus de l’un
et de l’autre sexe affectoient une nudité complète. Un des hommes, plus
âgé, et portant une longue barbe, paroissoit avoir quelque autorité sur
les autres ; sur son front on voyoit un bandeau en peau, où étoient
tracées des barres rouges, formant comme une espèce de grillage; cet
homme avoit pour ceinture une corde faite aussi du poil de quelque bête,
e t , sur la tête, une sorte de houpe de même substance.
» Tous ces sauvages, les êtres les plus misérables qui existent peut-être,
étoient munis de leurs armes, c’est-à-dire, de sagaies faites avec des
bâtons d’un bois dur, de 5 à 7 pieds de long, taillés en pointe aux deux
bouts, et de casse-têtes, dont les uns étoient des bûchettes assez lourdes,
de deux pieds de long au plus, et les autres des morceaux de pareil
bois, plats, et coudés dans le milieu.
» Ils lancent leur sagaie en la prenant à poignée de la main droite, au
tiers de sa longueur environ, et la faisant glisser sur une petite planche
ayant une entaille conique à un de ses côtés, qu’ils tiennent de l’autre
main, et qui sert de conducteur au projectile. » (M. Pellion.)
u Leurs cabanes, disséminées sur les divers points de la presqu’île que
nous avons parcourus, tantôt isolées et tantôt groupées au nombre de quinze
tout au plus, étoient toutes établies sur le haut des dunes, à l’abri d’un monticule
de sable, ou simplement de quelque broussailie. Elles se composent
de plusieurs morceaux de bois naturellement cintrés, dont une des extrémités
repose à terre, et la seconde va se joindre au sommet avec celles du
côté opposé, de manière à former, par leur réunion, un demi-cercle
( 1) Quelquun a cru remarquer qu’une des dents incisives supérieures manquoit à tous ces
sauvages; on n’ose cependant pas l’affirmer.
p p p *
Espèce
humaine.