
Colonie portug.
succès à la culture des arbres fruitiers dans sa belie propriété de Tijouca,
a toujours eu soin de couper la tête et d’élaguer les racines de ses arbres
avant de les transplanter : la végétation, par ce moyen, reprenoit tout
de suite son cours; tandis qu’en suivant la méthode brésilienne, qui
consiste à laisser intactes l’une et l’autre de ces extrémités, la plupart
des arbres meurent quand on les replante, sur-tout si on ne le fait pas
dans la saison favorable, qui est de mai à septembre. Il peut arriver
que, même en les confiant de nouveau à la terre en temps opportun,
la sève, ne reprenant pas assez promptement son cours, occasionne au
tronc des plaies qui finissent par le faire périr.
Récoltes. — Celles du maïs, des haricots, du manioc, du café et de la
canne à sucre, sont les plus importantes pour les habitans, mais ne
nous ont offert aucune particularité remarquable. On fait sécher les épis
de maïs en tas et au soleil avant de les mettre en magasin ; on les égrène
ensuite sur une grille en bois en frappant dessus avec un bâton.
Clôtures. — Il est rare que les grandes propriétés soient encloses au
Brésil; les petites, sur-tout dans le voisinage de la'capitale, sont en
général entourées de haies épineuses; un mimosa du Cap de Bonne-
Espérance est plus particulièrement recherché pour cet usage. Pendant
les deux années que les haies de ce genre mettent à se former, on fait
autour de l’héritage un fossé avec des palissades.
Animaux nuisibles. — Ainsi que nous l’avons dit dans le paragraphe
consacré aux productions animales, les agriculteurs ont dans les fourmis
un ennemi aussi actif qu’incommode ; il faut y ajouter encore une sorte
d’abeille fort redoutée, qui dévore les jeunes pousses de certains arbres,
particulièrement celles des orangers.
Education des bestiaux. — Presque tout ce quii tient à l’éducation des
bestiaux est abandonné aux chances de la nature ou à l’incurie des
nègres : aussi pourroit-on signaler bien des améliorations à faire dans cette
branche intéressante de l’économie rurale. Les grands animaux domestiques
sur-tout sont excessivement négligés, malgré l’utilité dont ils
pourroient être. Des personnes éclairées croient qu’avec des soins convenables,
le mouton, dont on fait ici peu de cas, offriroit par sa toison
d’intéressans produits.
Les volailles ne sont pas l’objet de plus d’attention. La manière de
chaponner les poulets par l’extraction des testicules est inconnue ; on y
supplée, mais rarement, par la compression de ces organes, opération
dont les nègres sont exclusivement chargés, comme de tant d’autres.
On pourroit élever aussi des abeilles domestiques, des cochenilles,
des vers à soie; ces entreprises utiles, tentées à diverses reprises avec
avantage, ont toujours fini par être abandonnées.
Il ne se fait ici aucune chasse importante et régulière. Le chevreuil se
prend à l’affût, principalement en hiver, et l’on se procure aussi par la
chasse au tir quelques autres espèces de quadrupèdes et des oiseaux estimés.
Les gens de couleur s’occupent seuls de cet exercice; les blancs, en
général, croiroient en s’y livrant s’assimiler aux nègres.
Les chiens d’arrêt sont inconnus à Rio de Janeiro ; le roi seulement et
les princes ont quelques chiens courans , mais qui ne leur servent guère.
Certains pièges, nommés mondeos, sont employés dans les bois très-
fourrés : ce sont des palissades légères établies ordinairement près d’un
ruisseau, et dans lesquelles ont été ménagées des ouvertures à trente
ou quarante pieds d’intervalle l’une de l’autre, afin que le gibier puisse
s’y introduire. En face de ces ouvertures est un énorme quatre de chiffre
qui soutient des madriers assez lourds pour écraser l’animal qui s’y engage.
La détente a lieu aussitôt que celui-ci appuie sur un plancher léger
qu’on recouvre de feuilles afin de mieux en cacher la présence.
On dresse aussi, pour prendre les bêtes fauves, des chausse-trapes ou
de simples fosses recouvertes par des feuilles et de petits branchages
qu’on a soin de placer dans les chemins 'que l’on suppose devoir^ être
suivis par ces animaux.
Quoique le poisson abonde dans la baie de Rio de Janeiro, on peut
dire cependant que la pêche n’y est pas aussi active qu’elle devroit
l’être. Sur quelques points de la côte extérieure et sur les bords de certains
lacs, cet exercice est pour les habitans une occupation favorite et
lucrative. Us font sur-toüt iisage de la ligne ; les filets sont rarement
employés.
Lorsque les pêcheurs prennent du poisson au-delà de ce que la consommation
de la journée exige, ils le font sécher quelquefois pour servir
Colonie portug.
Chasse.
Pêche.