
'Géologie.
trouvant pas dans le gneiss des fissures pour s’y infiltrer et sortir à la base
sous forme de fontaines, glissent à la surface et subissent une active
évaporation à l’époque des grandes chaleurs, C’-est ce qùi a lieu à la source
voisine du Corcovado; elle diminue tellement en été que les eaux qui
en proviennent et qu’un immense et bel aqueduc conduit à la ville,- ne
peuvent plus alors suffire aux besoins des habitans. Nous avons eu quelquefois
occasion de remarquer cette intermittence d’écoulement dans les
eaux qui jaillissent des terrains granitiques. »
Après avoir suivi M. le docteur Quoy dans son exploration des montagnes
dos OrgaSs, nous emprunterons à M. Eschewege (i) quelques
détails géologiques sur les parties de la province de Rio de Janeiro qu’il
a eu particulièrement occasion de parcourir.
Les monticules voisins de l’embouchure de la rivière Inhumirim ,
-sont, d après cet habile minéralogiste, composés en grande partie de
granit à petits grains, et souvent de gneiss. La terre glaise qui couvre
une portion du sol est un assemblage de diverses substances ; c’est ainsi qite
1 on trouve d abord une terre rouge mêlée de limon , et à une plus grande
profondeur encore une couche d’argile propre à faire' des tuiles et des
briques.
Si nous avançons vers les montagnes dos OrgaSs, en suivant le chemin
qui va de Porto da Estrella à Minas-Geraes (2), nous remarquerons constamment
que le granit ou le gneiss forme la base du sol. On. rencontre
un gneiss d’un blanc grisâtre accompagné de feld-spath et quelquefois
de quartz , sur les bords du Rio Piabanha; et, près de l’habitation
d’Antonio Luiz,un sol composé de terre et de roches arrondies, espèces
de boulets fort gros et qui ne paraissent pas être d’une substance homogène;
on y distingue entre autres du gneiss par couches concentriques,
sur-tout à peu de distance des montagnes voisines de Fagundes.
Aux environs de Governo, le quartz se montre sans mélange et en
grande quantité; et peu avant d’arriver au Rio Parahyba, on franchit le
sommet d’une montagne composée de pierres verdâtres à petits grains.
Le gneiss que Ion rencontre non loin des bords du fleuve est d’un grain
(1) Voye^ Journal von Brasilia®.
(2) Voyezyl 1. ' ..
LIVRE I.er — D e F r a n c e a u B r é s i l in c l u s iv e m e n t . 109
très-fin, et souvent contient des particules de fer et quelques parcelles
d’or jaunâtre.'
, Les pierres vertes dont nous venons de faire mention reparaissent encore
à un quart de lieue au-delà et vers le Nord du Regis.to do Parahyba :
mais lorsqu’on est à Farinha, on ne voit plus ni rochers ni pierres.;
tout est couvert d’une terre épaisse et. argileuse qui vraisemblablement
repose sur une masse de gneiss. Cette présomption est.fondée sur ce que
l’on rencontre çà et là des fragmens de cette roche près du: ruisseau de
Farinha et sur différens points de la rive opposée. A Payol, le granit à
petits grains se montre de nouveau dans un vallon profond; et de là
jusqu’aux bords du Rio Parahybuna, c’est le gneiss; il y a même , près
du rivage, de grandes masses de cette roche qui contiennent beaucoup
de quartz- et un peu de feld-spath.
Entre la ville de Rio de Janeiro et le bourg d’Angra dos Reis , à cinq
lieqes environ à l’Ouest de la première, et à peu de distance de l’hôtellerie
nommée Lamarao ( voyez pl. 1 ) , se déploie un vallon large seulement
d’un quart de lieue, où lés montagnes offrent de gros amas de
pierres consistant en une sorte de porphyre laminaire. « Peut-être/dit
M. Eschewege (1), auquel nous empruntons ces détails, ce porphyre se
trouve-t-il par accident sur le: sommet de ces hautes montagnes; car, à
quelques pas de là , je ne rencontrai plus que du gneiss, même à l’état de
décomposition. »
Une montagne à pente roide, contenant une espèce de grès par couches
de deux pieds et demi d’épaisseur, propre à aiguiser les outils, se fait
remarquer près de Sepatiba (2) ; et, dans le voisinage, la petite île Pesçaria
ne présente qu’un sol inculte et sec, partagé en deux parties, dont la
première recèle du grès en masses, et l’autre du grès en lames, semblable
pour la forme à de l’ardoise.
De Mangaratiba à Angra dos Reis, en face de l’île Cutiassu, la côte
renfermé quantité de masses de granit à grain fin , d’un gris blanchâtre,
mélangé de quartz, formant quelquefois des saillies; ce granit contient
aussi de petites pierres en forme de nids d’oiseaux.
(1) Journal von Brasilien.
(2) Voyei pl. 1 , par 46° 12 ' de longitude.
Géologie,