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LIVRE II.
DU BRÉSIL A TIMOR INCLUSIVEMENT.
C H A P I T R E X.
Traversée de Rio de Janeiro au Cap de Bonne-Espérance ;
séjour dans cette colonie,
L i a navigation de / Uranie, du Brésil au Cap de Bonne-Espérance, ne
fut accompagnée d’aucun' événement nautique digne de fixer l’atten-
tion. Après nous être élevés par une latitude assez méridionale pour
trouver les vents nécessaires à la route que nous avions à faire, nous
nous dirigeâmes de manière à passer au Nord, quoique hors de vue des
îles de Tristan da Cunha, et venir reconnoître la côte d’Afrique, dans
le voisinage du lieu de notre destination. Mais cette traversée , favorable
sous tant de rapports, devint funeste à l’un de nos plus habiles officiers %
et fut ainsi pour nous une source éternelle de regrets.
Dune constitution foible et délicate, M. Laborde avoit un zèle pour
le service qui s’allioit souvent fort mal avec l’état de ses forces physiques.
Etant de quart, le 14 février au soir, il força sa voix en commandant la
manoeuvre, et cracha aussitôt un peu de sang. D’abord on n’en conçut
qu’une légère inquiétude : mais le lendemain, une hémorrhagie violente
s’étant déclarée, on s’aperçut que cet officier s’étoit rompu un vaisseau
dans la poitrine. Les moyens d’usage, employés aussitôt par nos médecins
, ne purent arrêter la marche de la maladie ; le soir, les crachemens
de sang se renouvelèrent, et ils eurent lieu dès-lors constamment deux
fois par jour, à des époques à-peu-près réglées.
Dans la nuit du z i , l’oppression commença à se faire sentir, et le
Voyage de VUranie. — Historique. ^ -, --