
De l’homme
en société.
dan est garni de trois canons de 6 , dont deux sont dirigés sur ie débarcadère,
et le troisième sur la courtine.
» Le front du Nord, ou plutôt du Nord-Ouest, qui est le mieux armé,
se partage en deux redans qui présentent chacun six canons de 18 et
de 12 ( 1 ), dont cinq battent le mouillage et un défend le flanc. A l’exception
de trois canons de bronze, tous les autres sont en fer, montés
sur affûts marins et dans le plus mauvais état.
» A l’angle occidental, où se termine le front précédent, on voit deux
canons destinés à défendre la plage et une partie de la campagne voisine
de la mer : ces canons ont leur volée sur le parapet.
» Enfin, à l’angle du Sud, il y a encore un bastion, avec huit embrasures,
mais sans canons. >• .
» Tous les murs de ce fort sont en pierre, maçonnés à chaux et'à
sable. Il n’y a point de fossé ; et les seules défenses analogues dont la nature
ait fait les frais, sont la rivière du côté de l’Est, et la mer au Nord.
La partie circonscrite par les murs est spacieuse, et offre les bâtimens
nécessaires pour le logement de 2 à 300 hommes :Tà, sont encore des
magasins divers, une prison et un temple protestant ; ces édifices, à la
vérité, sont assez mal entendus, puisque, étant beaucoup plus élevés que
les murs du fort eux-mêmes, ils pourroient être renversés avant que les
fortifications qui les entourent eussent reçu la moindre atteinte; mais il se
peut qu’en construisant ces maisons, on eût eu déjà la pensée que ce
fort n’étoit point en état de soutenir un siège ; il seroit bien plus simple,
en effet, de tenter l’escalade du côte de l’Ouest, où les murs ont à peine sept
pieds de hauteur au-dessus du sol, que de s’amuser à le battre en brèche.
» D’après ce qu’on vient de dire, il est évident que le fort Concordia
ne pourroit offrir même une ombre de résistance que du côté de la mer ;
encore une frégate qui viendroit s’embosser à deux encablures de la côte, ce
qui est possible, auroit bientôt démantelé la place et fait taire son feu :
cette issue du combat seroit nécessairement d’autant plus prompte, que ,
les parapets étant extrêmement bas, les canonniers auraient été en prise
à tous les coups de l’ennemi.
( i ) M. Duperrey, dans l’esquisse qu’il a donnée de la ville de Coupang, sur la planche n.° 2
de notre Atlas hydrographique, a jugé différemment du calibre de ces pièces.
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r in c l u s iv e m e n t . 7 2 1
» Lorsque j’allai visiter ce fort, je n’y trouvai qu’un petitnombre de soldats
qui formoient la garde du jour, et peut-être celle de tous les jours;
ils se tenoient dans un corps de garde malpropre, occupés à chiquer
le bétel. Je remarquai cependant que leurs fusils n’étoient pas en mauvais
état. Le factionnaire de la porte d’entrée et un autre placé à l’angle du
Nord-Est étoient les seuls qui veillassent à la sûreté de la place. »
De l’homme
en société.
F IN D U P R E M I E R V O L U M E .
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