
De Fhomme
en société.
Un article non moins avantageux pour le commerce de ces contrées,
c est I ecaiiie de tortue. L’animal qui ia donne se pêche sur les plages
sablonneuses de Timor, et plus généralement encore dans les localités où
les tripangs abondent (i). La tortue est plus petite vers les parties occidentales
de 1 archipel que dans celles de l’Est ; son écaille y est aussi plus
mince, et par conséquent de moindre valeur. Les personnes engagées à
la pêche des tripangs s’occupent en même temps de celle de la tortue :
cette dernière produit annuellement environ 200 pikois [ 1 2 088 kilogrammes]
décaille, qui, entreposés à Macassar, sont ensuite expédiés
de la pour la Chine, ou le prix courant va de 300 à 350 piastres le
pikoi [ 2 (595 à 3 144 francs les cent kilogrammes], c’est-à-dire, à
70 -j- p. 0/0 de moins que dans le marché de Londres. Cette même
écaille est, en partie, réexportée pour l’Europe.
Les nids d’alcyons et les ailerons dé requins, dont les Chinois font
des gelées qu’ils estiment être un mets délicieux, sé recueillent aussi,
mais en petite quantité, à Timor. Les peaux et les cornes de buffles, qu’on
exporte peu maintenant, pourroient devenir l’objet d’un commerce important;
et les chevaux eux-mêmes, quoique petits, seroient entre les
mains d’hommes actifs, d’intéressans objets de spéculation.
Dans 1 état actuel de l’industrie timorienne , les matières manufacturées
que l’île pourroit offrir au commerce d’exportation, ne sont pas en
quantité suffisante pour fixer sérieusement l’attention ; tout se réduiroit
en effet à un petit nombre de pagnes, à quelques bougies, que les
Chinois préparent principalement pour l’usage de leurs temples, à un
peu darack, à du sucre, des nattes, des cordages de kair, &c.
Le tableau suivant montrera, dans un ordre alphabétique, la nomenclature
des marchandises quon retire aujourd’hui ou qu’on pourroit
retirer de Timor.
( i ) Crawfurd, op. cit. t. III.
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r i n c l u s i v e m e n t .
T a b l e a u des marchandises propres à être exportées de l ’ile Timor.
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NOMS
D B S O B J E T S
d’exportation.
REMARQUES.
1 Ailerons de requins.
Le nombre considérable des requins fijui fréquentent les
côtes de'Timor, rendroit facile l’extension dont est suscep-,
tibie ce genre de commerce, auquel les habit.ins.de-Cou-
pang impriment peu d’activité.
2 Ambre gris.. . Substance rare , qui se trouve dans- le corps de certains cachalots
; parfois on en rencontre cependant aussi sur les
côtes de Timor et de Solor, où elle est jetée par la mer..
3 Arack.............. ,Onrecherche cette liqueur, lorsqu’elle est fabriquée avec le degré
de perfection que les Chinois de Batavia savent lui donner.
4 Arec( noix d’ ). La grande consommation qui se fait de ce fruit dans tous les-; ;
pays de l’Inde, permettroit d’en faire portation. une avantageuse ex5
Bambou.. . . . Plante très-commune a Timor, et très-utile dans toutes les'
contrées de l’Est. Les Chinois en exportent chez eux.
6 Bestiaux en vie. La liste de ceux qu’on pourroit exporter se réduit aux boeufs,
buffles, chevaux, cochons, chèvres et poules.-Nous avons
paye de petits buffles une piastre la pièce; et les gros depuis
2 jusqu’à 5 piastres, selon le caprice des Hollandais
qui nous les vendoient. Quant aux chevaux, il s’en envoie
annuellement un petit nombre à Java. En 1803, pour peu
' qu’ils fussent passables, ils Valbicnt, à Coupang, 10 ris-
dales [ 24. francs] ; on pouvoir cependant en avoir pour une.
piastre: mais les plus beaux ne s’y vendoient pas mbins de .
30 risdales [ 72 francs]. Il nous semble que ces prix, dans
un pays où l’argent est si rare, sont un peu exagérés..II
paroitra sur-tout -surprenant qu’à la même époque et sur
le même point, de gros cochons aient été taxés à 2 et 3 pias-‘
tres [de 11 à 16 francs], ce qui est cher en comparaison
rdeecsh berucfhfléess ; il est vrai que les porcs sont beaucoup plus par les marins , comme étant plus faciles à
nourrir et moins encombrans à bord des vaisseaux.
7 Bois d ebénis -
terie.
Les bois de rose, de citron, d’ébène, de kamouni, le kayou-
méra, le kayou-pclé et le sandal, sont déjà employés ou
pourroient l’être avec avantage par les ébénistes.
8 Bois de charpente.
Nous comprendrons dans cette classe le bambou, le cassier,
le cèdre, le champakâ, le drasse, le j ambo lana , le; ka- - nanga, le kapot, le latanier, le muscadier et le tsianpaka.
9 Bois de construction.
Les plus remarquable^ sont le ben, le bonak, le casuarina,
l’eucalyptus, les figuiers, le foula, le kabessak, le kayou-
mpoauritni,i elre emt laen tgeuk.ier, les mimosas, le takamahaka, le ta10
Bougies............ Il seroit facile d’en confectionner beaucoup à Timor, où la
matière première abonde ; mais jusqu’à présent on ne s’en
eesstt gpueuèr ec oonccsiudpéér aqbulee: pour la consommât ion. intérieure:, qui
h Cachalot.. . . . Les Anglais et les Anglo-Américains sont ceux qui exploitent
lpeo,uprl ursé,sauuljtoatu lr’dh’uhiulei dceet btea lberinanec ehte l ’dad’iinpd.qucsirter.i,e, qui donne
12 Café................. La culture de cet arbuste réussit si bien à Timor, qu’il seroit
facile de lui donner une extension favorable au comcmuerirocsei;
t é.jusqu’à présent cé n’a été qu’un objet de pure
>3 Camphre.. ... De médiocre qualité; les Hollandais en exportent en petite
'4 Cire (d’abeille). Selon des renseignemens recueillis à Coupang, la cire jaune
valoir, en 1803, sur ce point, 25 piastres le pikol f 225 fr.
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NOMS
Dp.S O B J E T S
d’exportation..
REMARQUES.
les cent kilogrammes] ; Cn 1B1&, lès prix étoient variables
de 20 à 30 piastres [ i8o .fr. à 270 fr. les 100 kiiôgr. ].
; Cordages . . . . Il ne s’en fabrique qu’une petite quantité à Coupang; mais
on pourroit étendre cette industrie, sur-tout pour les cordages
de kair ou de fifasse de coco.
16 Cornes de buf-
. fies.
Elles seroient précieuses dans les .arts, à cause de leurs
grandes dimensions.
Coton............. Jusqu’à présent, ce qui se récolte de cette denrée est consommé
dans le pays ; peut-être cette production n’est-ellc pas assez
abondante pour fixer encore l’attention des spéculateurs.
18 Cuivre............ Les Portugais de Dillè en exportent ordinairement une certaine
quantité à Macao.
l 9 Dendeng......... C’est ainsi, avons-nous dit, qu’on appelle en malais les
muscles de buffle, de cerf et de porc séchés; selon
Crawfurd , le dendeng de première qualité ne vaut dans les
marchés de l’archipel indien que 6 piastres le pikol [ 54- fr.
les 100 kilogrammes]. .
20 Drogues médicinales.
La casse dont nous avons parlé ailleurs, la racine de frangi—
. panier, le bois du clerodendrum inerme ou kayou-oular,
l’huile essentielle de kayou-pouti, celrc de palma-christi, &c.,
pourroient probablement se répandre avec avantage dans le
commerce.
2 1 Ecaille de tortue.
Cette substance çsi recueillie avec soin , et se vend bien.
Epices.............. En 1799, la cannelle deTimor.se vendoit, à Goa, 360 séraphins
le candil [ j 859 francs les 10 0 kilogrammes] ; celle
du Malabar n’.y vàloit, alors, que 80 séraphins [ 1 300 fr.
les ioo kilogrammes]. — A la même époque, on vendit
à Goâ un candil Je muscades timoriennes au prix de
300 séraphins [4 883 francs environ les 100 kilogrammes ].
— Le girofle se récolte encore ici en trop petite quantité
pour être considéré comme un objet de spéculation intéressant.
2 3 Esclaves. . . . . Le prix des hommes faits varie de 30 à 40 piastres [ 163 à
217francs] ; les femmes, que l'on paie en raison de leur
beauté, valent quelquefois jusqu'à 100 piastres [5 43 fr. ].
24 Etoffes............ A un très—petit nombre près, elles se consomment toutes dans
' le pays."
2 5 Etoupes pour
calfatage.
La filasse de coco, l’éçorce de kayou-jfbuti et le duvet du
goumouti., servent à cet usage. II me paroît assez probable
que quelques-unes de ces substances sont exportées déjà pai*
. le commerce : je n’ai cependant à cet égard aucune donnée
positive.
2 6 , Feuilles de la-
tanier.
On en exporte annuellement une certaine quantité.
27 • Fruits............... H s’en vend beaucoup aux vaisseaux qui relâchent dans l'île.
28. Haricots. . . Indépendamment de ce qui se consc4prne dans le pays, et de
gcee rqsu, ij ee sctr fooisu rqnui’ opno uenr elex proarvtiet aeinllceomree nutn de ecsc rntaaivnier.eqsu éatnrtahné.
29 Huiles; L’huile de coco, celles de palma-christi ou de ricin, de pistache
de terre et de pétrole, pourroient faire un intéressant
objet d’exportation; peut-être en scroit-il de même des
huiles essentielles de sandal, de kayou-pouti , et même
de cannelle.
3°- Lianes............. Le rotin, utile à un si grand'nombrc d’ouvrages, est exporté
‘ par les Chinois, peut-être aussipar les Hollandais.