
1 7 P. o/o. Cet établissement est aujourd’hui d’une nécessité absolue; son
existence est liée à celle de la colonie, et ses opérations ne pourraient
être suspendues sans mettre l’île entière et son gouvernement lui-même
dans le plus grand embarras.
Balance commerciale. Jusqu’à présent la balance commerciale del’Indé
avec 1 Ile-de-France ne s’est effectuée qu’avec les espèces de cette dernière
colonie, ou avec les traites du gouvernement. La position commerciale
de cette île sera toujours défavorable, tant qu’elle tirera de l’Inde ce qui
lui est nécessaire; les toiles bleues, le riz et le blé absorberont plus
que le montant de ses traites : il faudra donc balancer avec des espèces
qui, enlevées à mesure, ne laissent aucun signe représentatif à son
papier-monnoie. C’est là le côté le plus foible de la place.
L ’île produit à-peu-près i 5 millions pesant de sucre (, j , q u i, à 7 piastres le
quintal, font un total de ................
Le gouvernement militaire de la colonie dépense en
traites sur Londres ou sur l’Inde, et cela depuis les réformes
, environ..........
...................................................... 300000.
Les cotons et autres articles figurent pour 'r 50 009"
T o t a l ..................... j j_GO 0 0 0 p jastres
A ces 1 500 000 piastres, montant du revenu de l’Ile- . ..
de-France, il faut en .a 'j outer , ............. .. eoojooçk,
p o u r l e s î le s à c o ç q , à c o t o n , & c . , e t l ’ o n a u r a u n t o t a l
général de seize cent mille piastres'; ci. . S ............................ 1 éoo ô’Io *
' En calculant le revenu de la placé à cette somme, je he
crois pas m’éloigner beaucoup de la vérité. L ’incendie lui
a enlevé un capital réel de 7 millions de piastres (2) : cette
somme rapportoit annuellement 4 ;0 0 00 piastres, qui
auroient pu être ajoutée* aux 1 600 Ó00 de son produit
territorial ; mais on ne peut aujourd’hui la mettre en ligne
de compte. Si l’on estime le revenu industriel actuel descapitaux
de Port-LouisH, à . . ...................... mmm -4/ 00 000.
on aura pour le total de ses revenus .
i 050 000 piastres.
2, 000 000 piastres.
(1) Ceci se rapporte à Tannée 1819.
(2) Quelques-uns; ont voulu faire monter cette perte à 8 millions de piastres; mais d’après
S Parson5es bien informées, c’est évidemment beau coup trop.
t Lmcendie dont il vient d’être plusieurs fois, question, eut lieu dans la nuit du 25 au 26.
C’est avec cela que doivent être payées ses dépenses,*
qu’on peut énumérer de la manière suivante , savoir :
Huit mille barriques de vin à 4 o piastres ( ou l’équivalant
tant en caisses qu’en barriques) ............ ..■............. 320 000, piastres.
Un million pesant de blé, à 5 piastres le quintal 5.Q0 000..
Trente mille sacs de riz, à 5 piastres le sac. .................. 15 0 00 0.
Impôts payés par les habitans et consommés sur la place. 4 ° ° 000.
Vingt mille pièces de toile bleue, à ; piastres. .TT. . . . 1 00 000.
-Draps, chapeaux, toiles d’Angleterre et de l’Inde 2 0 0 0 0 0 .
Huiles, savons et menus dbjets analogues. . . . . . . . . . 100 00.0.
Objets de luxe. .......... ...................... ............ .................... ioo 000.
T o t a l des dépenses annuelles............................ 1 870 000 piastres.
Il convient de remarquer que les quatre ou cinq cent mille piastres
d’impôts, quoique payées par les habitans, rentrent dans le'revenu,
puisqu’elles se dépensent : néanmoins il ne faut pas les porter en compte;
mais il est certain que 'cette somme n’est pas perdue, et qu’une partie
au moins profite au pays. Malgré tout ,- la colonie n’est pas riche.
Elle a étonné un moment par ses ressources, durant la;:dernière guerre ;
il y avoit alors beaucoup d’argent, que les étrangers y apportoient
pour acheter les prises nombreuses que nos croiseurs avoient faites ; et
payant sès depenses avec les produits de ces prises, il est tout simple
que la cdfojiie prospérât : mais du moment où l’Angleterre décida le
blocus de ses ports, il ne fallut pas six mois pour s’apercevoir que cette
richesse n étoit qu apparente, et que, du moment où les prises n’arri-
veroient plus , l’aisance disparoîtroit. En effet, lorsque l’île fut à la veille
de8subir le joug, il rie restoit pas un sou dans,la caisse publique, et les
habitans se seroient vus sous peu dans i’obiigiîti'on de payer eux-mêmes
les troupes et de faire face aux dépenses du gouvernement, puisque la
métropole n’envoyoit rien. L ’agriculture étoit nulle : on ne faisoit pas au-
delà de 5 millions de sucre; encore ne le vendoit-on que de 4 à 5 piastres
le quintal; ajoutez un peu de coton et d’indigo, et voilà tout.
septembre 1816. En quelques heures, trois cent cinquante-un emplace mens* comprenant
quinze cent dix-sept maisons du plus beau et du plus riche quartier de la ville,.devinrent la
proie des flammes. Le génie de la dévastation parut présidera cette affreuse, catastrophe !....
Industrie
commerciale.