
De l’homme
en société.
crage ; mais le pilotage d’un brig coûte 2 .5 piastres [ 1 36 francs ], et
celui d’un navire à trois mâts 37 piastres 7 [204 francs].
La Compagnie s’est aussi réservé le droit d’accorder aux particuliers
la permission de débiter en détail de l’arack, de la viande, de la bougie,
et de tenir maison de jeu. Elle met ces privilèges à prix, et les Chinois en
sont presque toujours les adjudicataires. La vente d’un navire ou d’une
maison entre particuliers emporte toujours aussi le paiement d’une
certaine somme.
Chacun des rois tributaires est obligé de donner annuellement, pour la
nourriture de chacun des soldats de la garnison, un cochon, quatre poules
et le quart d’un buffle. Cette quotité paroîtroit peu de chose, si l’on ne
se rappeloit combien les habitans de Coupang consomment peu de viande,
et sur-tout de viande fraîche. Il est inutile de dire que les rajas simplement
alliés de la Compagnie, ne sont tenus à aucune taxe ; les avantages
que les Hollandais retirent de ces alliances résultent donc des relations
commerciales qu’elles facilitent avec eux.
Les. revenus dont il vient d’être fait mention servent à couvrir,
du moins en partie , les dépenses de la colonie. S’agit - il de quelque
établissement utile, les habitans riches sont invités à y coopérer de leur
bourse : cette rétribution, tout-à-fait bénévole, n’a d’autre mesure
que la générosité de celui qui donne. Quelquefois le résident spécule
pour son avantage particulier; c’est ainsi que M. Hazaart a fait construire
sur la rivière de Coupang, et dans une position avantageuse aux communications
, un pont à bascule assujetti à un droit de péage, et pouvant
s’ouvrir pour laisser passer les navires.
Etat militaire. — Il y avoit, en 18 1 8, pour la garde de Coupang,
trois compagnies de milice, savoir, une de burgers [ bourgeois ou miliciens],
au nombre de 200 : ce sont des volontaires chrétiens, pour la plupart
métis hollandais. Les deux autres compagnies étoient composées de
mardykers [soldats volontaires], envoyés des îles voisines par les rajas alliés
delà Compagnie, ou fournis par ceux de Timor même : dans ce nombre
sont compris les esclaves affranchis. En générai, les Hollandais n’appellent
que rarement les habitans de l’intérieur , dans la crainte que la présence
d’une foule indisciplinée ne soit chez eux la cause de quelque désordre.
LIVRE H — Du B r é s i l à T im o r i n c l u s i v e m e n t . 7 19
En un mot, ils ne les demandent qu’en cas d’attaque ou d un danger imminent.
Les peuples du dehors, et sur-tout ceux quon a pu soumettre de
longue main à une sorte de régime militaire régulier, sont préférés pour
la garde habituelle de la colonie.
Lors du séjour de /’Uranie à Coupang, la garnison du fort Concordia
se composait de quarante soldats natifs d'Amboine, sous les ordres d un
sergent. Ce service est quelquefois confié à des soldats bougis, ainsi nommés
d’une peuplade qui habite la partie Sud-Ouest de 1 île Celèbes, et
dont les hommes louent fréquemment leurs services en cette qualité à la
plupart des établissemens européens du grand archipel d Asie.
L’uniforme de la troupe du fort hollandais consistoit en un habit
bleu de roi, avec paremens bleu de ciel, et en un pantalon ordinairement
blanc ; point de chaussure : on en peut prendre une idée sur notre
planche 2 1 ; celle du n.° 23 représente la tenue guerriere des corps
irréguliers d’indigènes. Les armes de ces derniers ne différent nullement
de celles dont ils se servent’chez les Portugais de Dille ; leur maniéré
de combattre est aussi la même.
Voici quels sont les appointemens, réduits en francs, des militaires de
la garnison dû fort.
GRADES. .
TAUX APP
DES APPO pour chaq
Par mois. -
ioximatif
NTEMENS e homme.
Par an.
• REMARQUES.,.
Sergent......................
Canonniers..............
Soldats . . . . . . . ...
‘ 70 fr.
3°-
2.0.
840 fr.
360.
240.
C h aq u e soldat reçoit pn sus, chaque m o is ', 4 0 livres de
riz, 6 bouteilles d ’a ra e k , 2 bouteilles de vinaigre et
3. livres de sel.
« Le fort Concordia, bâti à l’embouchure et sur le bord occidental
delà rivière de Coupang, dit M. Lamarche, a une forme très-irrégulière.
La porte d’entrée est à l’angle du Sud-Est ; un redan présentant trois embrasures
, aujourd’hui sans canons, étoit primitivement destiné à la défendre.
Vers le Nord-Est, à l’extrémité du front oriental, un autre re-
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