
1 opium. M. Sauvé s’est fort bien trouvé de l’emploi de l’ipécacuanha
administré à des doses peu considérables et souvent répétées. En pareil
cas, les soins hygiéniques doivent nécessairement occuper le premier
rang.
Hépatite. — » L’inflammation de i’organe biliaire est fréquente.
M. Burke, dans le traitement de cette maladie, a coutume de débuter
par la saignée ; il prescrit ensuite les purgatifs et administre au besoin
le muriate mercuriel a la dose de cinq grains et cinq fois par jour :
ces moyens lui réussissent pour l’ordinaire, à ce qu’il assure. Les abcès
dans la substance du foie sont toujours tres-graves, et ne doivent être
ouverts qu’en temps opportun, lorsqu’ils sont toutefois accessibles à nos
instrumens.
Maladies des voies urinaires. — » Les maladies de cette classe paroissent
dépendre ici de la qualité des eaux (i).Tl seroit dès-lors bien avantageux
pour la science et pour les habitans quun habile chimiste fît. l’analyse
exacte et comparée de celle des rivières et des ruisseaux de cette colonie;
malheureusement nous n avons pu donner plus haut qu’un simple aperçu
sur cette matière.
Maladies convulsives. » Le tétanos est souvent mortel : il provient de
1 impression d un air froid sur la peau tendre et délicate des enfans nouveau
nés, sur les blessures des individus de tout âge et de tout sexe; il
est également déterminé par toutes sortes de piqûres.
» Les convulsions et les diverses affections spasmodiques des enfans ,
presque toujours attribuées à la présence des vers, n’auroient-elles pas
mainte fois pour cause la force d’impulsion du ventricule aorti-
*îu e - Le sang porté avec trop de violence à i’organe encéphalique
occasionne les spasmes et les accidens les plus alarmans, que l’on fait
disparoître bientôt au moyen d’abondantes saignées. C’est à un pareil
( 0 “ Deux maladies qui paroissent être particulières à ITIe-de-France, appellent toute
l’attention du médecin. Ce sont d’abord les affections des voies urinaires,qu’on se contente
de traiter avëfc pins ou moins de succès, sans en rechercher les causes occasionnelles, qu’on
soupçonne cependant exister dans l’eau qui sert de boisson; mais on n’a pas encore fait d’expériences
suivies à cet égard.
» L a seconde maladie, très-cruelle, est une paralysie des membres inférieurs, qui, dans
plusieurs cas, prive le malade, en tout ou en partie, de leur usage. » ( M . Quoy. )
LIVRE II. — Du B r é s i l a T im o r in c lu s i v e m e n t . 3 8 9
traitement que le docteur Sauvé croit être redevable de la conservation Vl^ P ^ “e;
de son fils. I l
» L’écorce verte des rameattx du mourongue sert à faire des pilules
antispasmodiques : on la pile dans un mortier, et on l’administre à la dose
de trois gros. Les médecins malabares font usage ici, contre les spasmes,
du suc de la racine du mourongue, mêlé avec quelques grains de poivre
en poudre. Le même suc, auquel on ajoute quantité égale de celui du gingembre
frais, apaise, disent-ils, les douleurs de goutte; il faut pour cela
en prendre à jeun trois ou quatre cuillerées à bouche. Ces médecins mêlent
ensemble le suc de l’écorce et celui de la racine du mourongue avec, du
suc d’ail , et donnent ce remède aux personnes attaquées du junir : cest
une espèce de tétanos qui crispe les membres et resserre les mâchoires.
On sait que , dans les pays chauds , les enfans sont sujets à ce mal pendant
les premiers jours de leur naissance, qu’il en fait périr un grand
nombre, et quon n’a pas encore trouvé de spécifique à lui opposer. Quel
inconvénient y auroit-ii à- tenter celui que je viens de décrire., et dont
on doit la publication à M. de Cossigny.
Affections vermineuses. — » Ce sont principalement les noirs qui sont
atteints de ces maladies. On a plusieurs exemples de ténias, contre lesquels
on s’est servi avec succès des purgatifs drastiques. Il seroit sans
doute essentiel d’essayer comparativement le suc frais et le suc concret du
papayer. Lorsque les médecins de l’Ile-de- France et ceux de Bourbon
prescrivent ce remède, ils ordonnent de prendre de l’huile de ricin immédiatement
après.
» M. de Cossigny vante les propriétés antheiminthiques du suc des
feuilles de l’arbre de ben : « M, Legou de Flaix, dit-il, assure que son
» beau-frère, attaqué du ver solitaire, prit ce remède mêlé avec l’eau de
>* coco, et qu’il rendit ce ver roulé en boule, sans éprouver de malaise. On
» peut employer aussi une forte décoction du bois même de cet arbre. »
Hydrophobie. — » Cette maladie étoit inconnue à l’Ile-de-France avant
l’arrivée des Anglais ; elle se manifesta en 18 1 1 pour la première fois.
Là comme en Europe, on n’a aucun exemple bien confirmé de guérison
de la rage. C’est en vain qu’on a recours à la saignée jusquà défaillance,
conseillée, par le chirurgien d’un régiment anglais, M. James