
Habitans
indigènes
actuels.
périodiquement ; ii n’est pas rare de voir dans l’eau quantité de femmes
réunies avec un seul homme qui leur rend ce hon office avec beaucoup
de dextérité.
» La petite vérole, dont ils connoissent la malignité au moins par ouï-
dire , leur cause une frayeur si grande, que lorsqu’un Portugais veut en
écarter de sa maison quelques-uns, ii a besoin seulement, pour les faire
fuir à toutes jambes, de leur annoncer qu’un des siens est affecté de
cette terrible maladie (1). »
5. III.
Des Indiens sauvages.
Tout porte à croire que les parties du district de Parahyba-Nova les
plus éloignées des établissemens européens, contiennent encore quelques
débris de tribus sauvages. Nous ignorons cependant les noms par les-,
quels on les désigne; et comme aucun voyageur ou historien moderne ne
fait mention de ces hordes, il est naturel de présumer qu’elles sont très-
peu nombreuses.
Elles doivent I être encore moins au milieu des forêts vierges du district
de Ilha-Grande. Eschewege laisse implicitement conjecturer l’existence
de ces barbares, lorsqu’il parle (2) des Indiens établis dans le voisinage de
Mangaratiba.
Mais il ne paroît pas que les districts de Rio de Janeiro et de Cabo-
Frio en conservent de traces ; celui même de Goytacazes n’en possède que
vers ses limites du Nord-Est (3), près de la rive gauche du fleuve Parahy-
buna : on les nomme Puris. Ce sont des tribus nombreuses répandues surtout
dans les forêts limitrophes de Espirito-Santo et de Minas-Geraes.
Des Coroados indépendans se montrent sur divers points du district de
Cantagallo. A proprement parler, ce que nous savons sur cette classe
( 1 ) Journal von Brazilien.
(2) Op. cit. •
(3) se pourroit aussi qu’il y en eût quelques vestiges dans les montagnes qui séparent je
district de Goytacazes de celui de Cantagallo,
LIVRE I.cr — De F r a n c e a u B b é s i l in c l u s iv e m e n t . 3 3 1
d’indiens est Je résultat d’observations faites uniquement sur ceux qui
vivent à l’Ouest de Rio da Pomba ( voy. pl. 1 ), et l’on n’oseroit affirmer
que les mêmes détails conviennent rigoureusement aux peuplades errantes
de Cantagallo : toutefois l’identité des noms que les Portugais leur
donnent, le voisinage des localités qu’ils habitent, autorisent à croire que
toute différence entre eux , s’il en existe, est de foible importance et
mérite peu de fixer l’attention.
Ces sauvages, on le conçoit, doivent offrir de nombreuses similitudes
avec les Coroados à demi civilisés ; aussi ne reviendrons-nous point sur
ia plupart des remarques que nous avons faites en parlant de ces derniers.
C’est toujours même constitution physique, mêmes armes, mêmes ustensiles
de ménage, même industrie, bornée à la culture d’un petit nombre
de végétaux et à la fabrication de quelques poteries; mêmes parures ,
mêmes fêtes, mêmes réunions pour boire le caouin ; même équipage de
chasse ; indifférence égale pour l’amélioration de leur sort et penchant
non moins invincible à fuir le travail.
Mais autant ces hommes sont nonchalans et paresseux dans leurs
cabanes, autant ils sont vifs, endurans, courageux à la chasse et à la
guerre (1) : rien ne paroît leur coûter alors, et il n’est pas rare de les
voir parcourir quinze et même vingt lieues par jour, au travers de sentiers
si étroits quun Européen les distingueroit à peine.
Quoique vivant depuis environ un demi-siècle en assez bonne intelligence
avec les Portugais, les Coroados néanmoins n’ont pour eux aucune
affection ; ils nourrissent même un ressentiment secret des mauvais traite-
mens et des vexations continuelles qu’ils en ont éprouvés.
Leurs aidées ou villages ne se composent que d’un petit nombre de
cabanes dont les unes sont ouvertes de deux côtés et les autres sont fermées.
Chaque cabane sert à abriter une ou deux familles, qui couchent dans
des hamacs.
Ces Indiens ont l’habitude d’aller entièrement nus, quoique, par suite
d’échanges faits avec les Portugais, un petit nombre se procurent parfois
quelques vêtemens grossiers. Les hommes se tatouent l’avant-bras, ce
qui contribue, disent-ils, à leur faire tuer de l’arc avec plus de justesse.
( i ) Ces détails sur les Coroados nous sont fournis par le Journal von Brazilien.
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