
Rio de Janeiro.
Description.
m m ■ i «a » , c t t r Colonie portug. ’*"* S. î l J .
Rapports moraux et sociaux : détails sur les villes et les villages ;
population, moeurs. religion, usages particuliers , frc.
sur^es^ville Ville capitale. San-Sebastia5 de Rio de Janeiro, presque entièrement
&c. bâti dans une plaine humide et marécageuse, qui paroît avoir été occupée
jadis par la mer, est au pied de collines et de montagnes dont
quelques-unes s’élèvent dans l’intérieur même de la ville, tandis que
les autres lui servent de limites au Sud et comme de défense naturelle
(pl. 3 )■ Cinq collines de forme oblongue la bordent aussi du côté
du Nord ; celle du centre est la plus élevée et la plus étendue. Vue de la
rade, cette cité présente un aspect non moins agréable qu’imposant.
La ville, proprement dite, peut avoir un mille carré de surface;
mais si l’on vouloit y comprendre les faubourgs de Lapa et du Catete
qui s’étendent au Sud (i), ainsi que celui de Villa-Nova [Quartier-Neuf].,
à l’Ouest, son développement seroit beaucoup plus considérable.
Ce dernier faubourg commence au Campo de Santa-Anna, et se
prolonge, à travers le vaste marécage de San-Diego, jusqu’au pont de
bois qui communique au village de Mata-Porcos (pl. 2); mais, à l’exception
des parties qui avoisinent le plus la ville, il y a peu de maisons
encore dans ce faubourg; ce qui est dû sans doute aux craintes qu’inspire
une localité aussi malsaine.
A l’arrivée du roi au Brésil, on voulut dessécher ce marais ; on le
coupa, en conséquence, par une chaussée assez belle; des saignées
furent faites, des terres rapportées "et quelques habitations construites:
mais par une fatalité déplorable , des travaux aussi importans n’ont
jamais pu être achevés ; ce qui en existe même est devenu plutôt nui-
■ sible qu’utile à la salubrité publique. Les nègres, en effet, qui, sous la
surveillance d’une police insouciante, sont chargés du nettoiement de la
ville, ont trouve fort commode de profiter du chemin nouvellement
( 1) Le premier, jusqu au coteau de. N. S. da Gloria; le second, jusqu’au ruisseau de Catete.
( Voy. pl. 2. )
LIVRE I.er — D e F r a n c e a u B r é s i l i n c l u s i v e m e n t . 183
construit, pour aller porter dans ces terrains encore humides les immondices
et les animaux morts qu’ils ramassent. La marée y pénétrant journellement
favorise une décomposition que n’accélère déjà que trop la
chaleur de l’atmosphère, et l’on conçoit que qette retraite alternative
des eaux laisse tout le reste du temps à découvert une vase noire et
putride mélangée des plus dégoûtans débris (1).
On construit, au contraire, beaucoup d’habitations dans les terrains
situés au Sud de ce marais, parce que le sol y est moins déprimé : aussi
est-on porté à croire que Mata-Porcos ne sera bientôt plus qu’un faubourg
de Rio de Janeiro.
En général, les rues de la capitale, tirées ati cordeau, se .coupent
à angle droit; quelques-unes sont assez larges et garnies de trottoirs ;
du reste, elles sont très-mal pavées et sans pente suffisante pour l’écoulement
des eaux : d’où il suit que, lorsque les pluies sont abondantes,
il se forme une multitude de petites mares que l’ardeur du soleil seule
peut dessécher. « Les rues Direita et do Ouvidor (pl. 3 ), sont les plus
régulières et les mieux ornées, dit M. Gabert; on y trouve les plus
riches magasins de la ville. Les autres, offriroient aussi un assez joli
coup d’oe il, s i, à côté de maisons hautes et élégantes, on n’en voyoit de
chétives et de très-mal bâties. Il y a des réverberes dans toutes les rues,
mais ils sont fort éloignés les uns des- autres.
Un quadrilatère irrégulier et oblong, espèce de Champ de Mars, que
nous avons déjà signalé sous le nom de Campo de Santa-Anna, se voit
sur le côté occidental de la ville. En 18 20 , un jardin agréable occupoit
encore une partie de cette vaste place, où il ne reste plus aujourd’hui qu’un
bâtiment de plaisance appartenant à la Couronne. Les autres places les
plus remarquables et les plus régulières sont celle do Paço [ du Palais ] ,
dont la demeure du roi forme une des faces, et qui se termine à la mer par
un fort beau quai de granit; celle do Rocio (2), où sont la salle de
spectacle de San-Joa5 et le petit théâtre ; enfin celles do Capim, ou
place au foin, de San-Francisco de Paula, de San-Domingo, da
(1 y Voyez> à ce sujet, les Considérations d’hygiène publique, i f c., déjà citées, de M. Tavares.
(2^ Au milieu de cette place est situé le Pelourinho, ou gibet destiné particulièrement à l’exécution
des criminels d’extraction noble.
Colonie portug