
P r ix comparatif des denrées achetées à l ’Ile-de-France pour la
subsistance de l équipage de la corvette l’Uranie.
DESIGNATION
MESURES.
Pain frais ............
Viande fraîche de boeuf.
Riz créole ............
Vin de Bordeaux. g f c . .
Aloses salées
Charbon de te r re .... . .
Charbon de bois............
Les too kilogrammes.
Idem.
La barrique.
Le baril, pesant 6j kilogrammes.
Les ï oo ki logrammes.
II seroit très-difficile d’établir un taux fixe pour la valeur des denrées
du marché de l’Ile- de -France; ainsi nos appréciations ne doivent être
considérées comme constantes que pour les époques spécifiées. Les variations
sont si grandes, si rapides, la hausse ou la baisse si prompte, qu’on
tenterait vainement de parvenir à une estimation tant soit peu rigoureuse,
sur-tout pour une fouie d’objets qui entrent dans la consommation journalière.
L ’arrivage ou le retard des vaisseaux fait augmenter ou diminuer
les prix; et l’on a vu, quoique rarement il est vrai, des opérations de
commerce faites au-dehors influer d’une manière sensible sur le cours
vénal des productions du sol et de l’industrie.
Depuis la prise de l’île par les Anglais, les vins de Bordeaux se sont
Vendus de 40 à 80 piastres [ 2 i 7f,20c à 4 3 4 f.4 oc ] la barrique ( 1 ) y clux
de Provence, de 30 à 60 piastres [ 162*390e à 325*380e]. En ï8 i8 et
partie de 18 19 , ces derniers vins se sont soutenus au prix de io à
50 piastres [2 17 * 20e à 2 7of 50e] ; quant à ceux de Bordeaux, à l’exception
dé quelques barriques de qualité choisie, vendues 80 piastres-
[4 3 4f,4oc] , il ne s’en faisoit alors aucun débit.
Les sucres créoles, avant 1 8 1 6, couraient de 5 à 8 piastres [27*41 5e
| (0 On voit que je continue de prendre ici la piastre a sa valeur moyenne de 5f,43'.
à 43f ,44e] le quintal ; et le cours, depuis. cette année jusqu’à i8 ip ,- a _Indvswfe
été de 6 piastres 1/2 à 8 piastres 5 3 5^2,51' à 4 3 f>4 4 c ]• ■ -
■ .Les cafés-avoient varié de 12 à 20 piastres 5f, 1 6e à 1 o8f,6o.<;] jusqu’à
laffin de x8 18 , où tout d’un.coup ils montèrent-jusqu’à 4 j piastres
[24 4 f,3 5e] la bulle de cent livres ; mais iis-redescendirent, en. juin et
juillet 18 15), à 2 f et 25 piastres [ 1 z f ,^ 9 c à 13 5f,75-°] , et Ion prévoyoit
alors qu’ils devoient tomber encore. La hausse avoit été une* consequenee
de "celle qui avo’ir eu lieu en France, et des demandes extraordinaires
adressées à la colonie, soit par la place de Londres, soit des differens
ports de France.
Les cotons /-après l’occupation des Anglais, s étoient tenus entre.4 5 sous
du pays [ rf, 1 2e] la livre et 4 iiv. 1 5 sous [ 2f,3 7 e]; depuis .18 1 6 jusqu’à
1 8 ip. ilffurent cotés de 3 iiv. 15 sousà4Iiv. 10 sous [ i f,87cà 2^,25°] : les
cotons du Bengale se vendoient de 1 5. a 22 piastres [ 8 il,4 5e à 1 1 5 ,4 t> ]
le quintal; cêùx de Boihbay ou de Surate, de 18 à 24 piastres [57^,74e
à 1 30f ,3 2 e] ; ces derniers, au commencement de 18 ip, tombèrent à 16 et
18 piastres [86f,88e à 5>7f,74e]-
Autrefois, sous l’administration française, les transports par terre se Tra“ Port
faisoient à dos de nègres. II en est autrement aujourd’hui : les routes se marchandises,
multiplient ; -plusieurs d’entre elles sont assez belles; aussi les habitans
des quartiers de la Poudre dO r, de la Riviere du Rempart , des Pamplemousses,
du Piton, de Moka, des Plaines V î 11lems, de la Petite
Rivière, et même de la Rivière .Noire, font transporter toutes leurs
denrées à la ville- sur des charrettes.
On s’occupoit, en 18151, à percer une grande route de Port-Louis à
Mahébourg : tous les forçats indiens envoyés à l’Ile-de-France étoient
employés à ce travail, qui étoit déjà fort avance.
La difficulté d’avoir de belles routes, naît, à l’Ile-de-France, des
grandes pluies qui , aux époques des ouragans, entraînent les digues , les
chaussées , et en- général tous les travaux qui ont pour but de consolider
ces importans moyens de communication ; il en résulte des frais d’entretien
immenses. Les habitans s’aperçoivent néanmoins de 1 avantage de ,
pouvoir parcourir plus commodément le pays en voiture. On pourrait,
en temps de guerre, transporter au besoin jusqua Port-Louis, nimporte
Voyage de l'Uranie. — Historique. H 11 II