
la plus considérable, prend sa source à l’Ouest des montagnes de Matto-
Grosso, dans la province de San-Paulo, vers l’intérieur de laquelle il
dirige d’abord son cours; puis il se contourne au Nord, revient à l’Est,
entre bientôt dans les terres de Rio de Janeiro, e t , y suivant une
direction générale vers le Nord-Est, va se jeter à la mer dans la partie
la plus orientale de cette province. Un grand nombre d’îles et de
cascades embarrassent le cours du Parahyba, qui cependant est navigable
pour des brigs d’un assez fort tonnage, jusqu’à San-Salvador dos
Campos. Une des chutes d’eau les plus remarquables se trouve dans le
voisinage de San- Fideiis ; il y en a une autre près de la rivière da Pomba.
Au-delà de ces cascades, le fleuve est souvent encore très-profond
et peut porter bateau, ce qui facilite beaucoup les communications des
riverains (i).
Plusieurs rivières de moindre importance réunissent leurs eaux à
celles du Parahyba : les plus considérables sont le Rio Piray, qui est
navigable jusqu’à sept lieues environ de son embouchure, et sur lequel,
à peu de distance de sa source, il y a, dit-on, une cascade très-pittoresque;
le Pianbanha, dont le cours est rapide et impétueux; le Parahy-
buna, qui est le plus grand affluent du Parahyba; le Rio Negro ou Bosorahi;
le Rio Grande, qui reçoit lui-même les eaux de la rivière das Bengalas ;
et enfin le Rio Muriahé, qui prend naissance dans les terres des Indiens
Puris. Cette dernière rivière est peu large, mais assez profonde ; ses eaux
coulent avec vitesse et débordent quelquefois dans la saison des pluies,
ce qui cause alors de grands ravages : on peut la remonter jusqu’à une
distance de sept lieues, terme où se rencontre une cataracte qui empêche
les barques d’aller plus avant.
Toutes les rivières dont nous venons de parler arrosent la partie
septentrionale de la province. Nous nous sommes bornés à citer les
(i) M. Eschewege ayant trouvé, par ses observations barométriques, que le niveau du Parahyba,
au point où l’on passe le fleuve pour se rendre à Minas-Geraes, est élevé de 277 mètres
au-dessus du niveau de la mer; si Ton divise cette hauteur verticale par 53, nombre de lieues
marines que la rivière a dans son cours depuis ce point jusqu’à son embouchure, on trouvera,
pour chaque lieue, une chute moyenne de 5 mètres à-peu-près. M. Eschewege, ayant calculé
sur une longueur du cours du fleuve un peu différente de celle dont je fais usage, est arrivé à
un résultat un peu différent aussi du mien.
LIVRE I . er — D e F r a n c e a u B r é s i l in c lu s i v e m e n t . 77
principales, et n’avons point fait mention d’une multitude de courans Rio de Janeiro,
d’eau d’un ordre inférieur, non plus que de quelques-uns des affluens escriPton.
du Parahyba, qui ne coulent pas dans la provinc,e de Rio de Janeiro :
les plus considérables de ceux-ci sont le Rio Angu et le Rio da Pomba.
Les rivières de la bande méridionale ou de Beira-Mar sont en général
moins importantes que celles que nous venons de mentionner : on
doit distinguer cependant la rivière das Lages, qui, après avoir pris sa
source au revers des montagnes de Matto-Grosso, se réunit à la rivière
de Santa-Anna, au pied de la chaîne de Manga-Larga, et vient ensuite,
sous le nom de Rio Guandu, et après avoir passé à la maison royale de
Santa-Cruz, se jeter dans l’immense baie de Marambaya. Un canal pratiqué
à environ deux lieues au-dessus de l’embouchure de cette rivière,
en fait communiquer les eaux avec celle de Taguahy, qui débouche elle-
même à la mer dans le voisinage, mais plus à l’Ouest. Ce canal de dérivation
a eu pour but d’éviter les inondations qui avoient lieu souvent
par suite du débordement du Guandu dans la saison des pluies. Des
barques d’un foible tirant d’eau peuvent remonter ce fleuve, ainsi que
le Taguahy, jusqu’à une assez grande distance de leur embouchure.
Continuant de suivre, dans notre nomenclature , l’ordre d’importance
des courans d’eau qui nous restent à examiner, nous parlerons encore
du Rio San-Joao, qui, après avoir pris sa source dans les montagnes dos
Orgaos, sous le nom de rivière Agoas-Compridas, reçoit le Rio Grande
de Bacaxa, et plusieurs autres moins considérables, et vient déboucher à
la mer à dix lieues dans le Nord du cap Frio. Cette rivière est navigable,
pendant l’espace de six lieues, pour de petites embarcations, et, près
de son embouchure, pour des brigs.
Un peu plus au Nord, et dans une direction sensiblement parallèle à la
précédente, coule le Rio Macahé, moins abondant et moins long-temps
navigable que la rivière San-Joaô.
Le Macabu a son origine dans les montagnes de Goytacazes ; ses eaux
sont tranquilles et serpentent presque toujours au milieu des marais ;
on n’y rencontre point de cascades, et les barques peuvent remonter assez
près de sa source. Il faut en dire autant du Rio do Imbé, qui coule un
peu au Nord du Macabu, et vient déboucher par deux ouvertures dans