
De l’homme
en famille.
ïnèche de cheveux, laquelle, étant tressée, peut descendre jusqu’à la
chute des reins, et même beaucoup plus bas (1), ce qui est considéré
comme un agrément naturel. ( Voy. pl. 20 , 2 1 , 2 2 , 23 et 27. ) Pour
se préserver du soleil, ils se coiffent de chapeaux tissés en feuilles de
latanier, qui ont assez de ressemblance avec les nôtres, mais à bords très-
larges, et qui d’autres fois figurent un cône très-évasé à la base, - de manière
à remplir facilement l’office de parasol ou de parapluie ,' selon
le besoin. Les chaussures, tant au logis qu’au dehors, sont pour eux d’un
usage habituel ; mais elles ont une forme particulière, et sont fabriquées
avec diverses substances où la peau et le cuir ne se trouvent pas toujours.
v
Les femmes chinoises, les jours ordinaires, se coiffent et s’habillent
à-peu-près comme les autres Timoriennes ; pour se parer, elles mettent
par-dessus leurs pagnes de.grandes robes ouvertes, en mousseline ou en
indienne, nommées kabaya, et qui descendent plus bas que les genoux,
ainsi qu’on peut le voir planche 25.
Vêtemens des métis européens. — L’habillement ordinaire des personnes
riches,'parmi les métis européens de Coupang, consiste en un caleçon oü
une belle pagne qui les couvre depuis lès reins jusqu’à la moitié des
jambes, et en une robe d’indienne. La mise de cérémonie est pour les
hommes le costume à l’européenne, rehaussé, en signe de luxe, par des
boutons d’or ou d’argent.
Leurs femmes diffèrent fort peu de celles des Chinois dans la manière
de se vêtir. En général, elles ont sur une de leurs épaules un mouchoir
rougev à l’un des coins duquel sont fixées, avec une petite chaîne, les
clefs de leurs coffres, et qui leur sert à s’essuyer les lèvres sans cesse
rougies par une salive imprégnée de bétel. Elles restent pieds nu? chez
(1) C’est à tort que quelques voyageurs ont cru voir dans cette singulière coiffure un objet
de superstition. Voici cè que du Halffe, dans sa Description de la Chine (t. II), nous apprend
à ce sujet : « Autrefois ils (les Chinois) soignoient fort leurs cheveux,, et ils étoient si jaloux de
» cet ornement, que lorsque les Tartares, après la conquête de leur pays, les obligèrent de se
»raser la tête à la manière des Tartares, plusieurs aimèrent mieux perdre [a vie qùe d’obéir en
” ce P0*nt aux ordres de-leurs conquérans, quoique ces nouveaux maîtres ne touchassent point
» aux autres usages,jle. la nation. Ils ont donc maintenant la tête rasée, excepté par derrière,
” °ù au rilj Iiea ils laissent croître autant de cheveux qu’il en faut pour faire une longue queue
» côrdorinée en forme de tresse. »
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r i n c l u s i v e m e n t . 6 19
elles ; mais faut-il aller à une fête, rendre ou recevoir des visites de cérémonie
, elles s’empressent de chausser des bas et des souliers à talon.
Les étoffes de soie brochées en or et les mousselines brodées ne sont
pas exclues de leur toilette; cependant elles préfèrent les tissus dont le
fond est rouge laque ou tout-à-fait noir. (Voy. pl. 19.) A ces parures
il faut ajouter des colliers d’o r , des bracelets, des boucles d oreille et des
bagues, fabriqués quelquefois dans le pays, mais plus ordinairement
tirés de Batavia, qui est le Paris des îles d’Asie.
Les usages suivis à Coupang en ce qui concerne le vêtement et la parure
, ne nous ont offert à Dillé aucune différence notable. La fig. 4 <ie
la planche 17 donnera une idée du costume d’apparat des dames de ce
dernier lieu qui appartiennent à la classe éminente. Ici les principaux
employés du gouvernement ont une tenue en général plus régulière et
plus soignée.
Les 4 abitations du peuple ne sont à Timor que de simples cabanes
basses et misérables , reposant presque toujours directement sur le sol.
Des bambous, des tiges et des feuilles de palmier, tels sont les matériaux
qu’ils mettent en oeuvre, et qui ont du moins l’immense avantage de
mieux isoler de la chaleur que la pierre et la brique que recherchent les
Européens. Aux dimensions près, les demeures des rajas sont construites
de la même manière : elles se composent presque toujours de diverses
constructions agglomérées. Une galerie extérieure couverte, ou, comme
on le dit dans l’Inde, une varangue, entoure le corps-de-logis principal;
c’est là qu’on se tient pendant le jour : quelquefois on se met aussi sous
de vastes hangars où la circulation de l’air est plus libre et plus facile. En
général les cuisines sont placées dans un bâtiment isolé, ainsi que le
logement des esclaves et celui des étrangers. ( Voy. pl. 18 , 20 , 2 1 , 22
et 28. )
Dans les parties les plus humides de l’île , où l’on a davantage à redouter
l’invasion des reptiles, les maisons timoriennes sont construites
sur dès pilots qui élèvent le plancher depuis 2 jusqu’à 1 o pieds et plus
au-dessus de terre. On y monte alors par une échelle, qui se retire la
nuit; et les habitans, tout-à-fait isolés par cette précaution , y reposent
comme dans un asyle inaccessible. Les piliers ou poteaux qui la souDe
l’homme
en famille.
Habitations.