
Rio de Janeiro. Les montagnes auprès d’Angra dos Reis se composent des mêmes
Description» T . , . * T , T , ” 1
Géolooie roches primitives dont il vient d etre fait mention, disposées en couches
qui se manifestent par raies tantôt blanches, tantôt noires. A l’Ouest,
près de la côte, une montagne de quartz et de sable se dirige vers le Nord ;
on y remarque diverses crevasses contenant une terre argileuse et dû'
quartz, uni à des pierres dont les unes sont noires et les autres brunes
avec des particules de fer.
La pointe de la Cruz dns Aimas (i) est composée de rochers de quartz
et de sable, se prolongeant en une langue de terre étroite , formée de
couches horizontales de deux pieds à deux pieds et demi d’épaisseur;
on y trouve aussi des crevasses avec des pierres ferrugineuses.
II y a des pierres de la même nature au lieu nommé Sapinhatuba,
dans le voisinage d Angra, tandis qu on voit dans les grandes masses
de granit des pierres d’aimant qui, selon l’expression de M. Eschewege,
paraissent se trouver là comme par hasard.
Au pied et au Sud des montagnes de Matto-Grosso, sur les bords du
ruisseau Ariro, on rencontre en grande quantité de gros blocs de roches
qui, quand on les frappe avec un marteau, font entendre un bruit sonore.
Mais il n’est pas facile de reconnoitre les élémens qui concourent à la
formation de ces montagnes , attendu que, dès leur naissance, elles sont
couvertes d’argile : souvent c’est le granit qu’on y entrevoit, et parfois
aussi c’est le gneiss mélangé de pierres ferrugineuses ; et comme des roches
de la même espèce apparoissent encore dans Je Nord de Matto-Grosso,
entre les petites rivières de Passa-Quatro et Passa-Vinte, il est très-probable
que la masse entière de cette chaîne n’a pas une autre composition.
Minéralogie. Minéralogie. On vient de voir, par les remarques qui précèdent, que
la province de Rio de Janeiro renferme du fer. L’auteur de la Corografa
BrajiUca dit positivement qu’on y trouve des mines excellentes de ce
métal : il est à présumer que l’on pourroit effectivement en extraire ; mais
je n’ai pas ouï dire ailleurs qu’aucune exploitation de ce genre ait eu lieu.
L’existence des mines d’or est plus positive : indépendamment des
(i) On entend par Cn/j dus Aimas, les croix plantées dans la campagne, à [’embranchement
des routes, sur des éminences, et sur les caps, ou les pointes avancées dans la mer,
afin d’engager les passans à prier pour les ames du purgatoire.
LIVRE 1.“ — D e F r a n c e a u B r é s i l in c l u s iv e m e n t . i i i
paillettes' que roulent les eaux du Parahybuna et des filons aurifères que Rio de Janeiro
la montagne dos Tres-Picos récèie , on a découvert cette précieuse üescriP,Ionsubstance
dans le district de Cantagallo, où une exploitation régulière MlneraIoSlefut
établie en 1785. Cette mine, dans l’espace de quatre ans, rendit à
la couronne, pour le quint seulement qui appartient au R oi, un peu
plus de 10000 cruzados ou 25000 francs. Il paroit que le produit en
est aujourd’hui beaucoup moindre.
Quelquefois on recueille des pierres précieuses à peu de distance de
la ville de Rio de Janeiro : ce sont des améthystes, des chrysolithes et
des aigues-marines; on a vu de ces dernières près de la rivière Iguaçu
( voyez pE 1 ) (IU* étaient fort belles.
Le granit pourroit offrir des blocs d’un seul morceau et de plusieurs
centaines de pieds de hauteur, propres à faire de magnifiques obélisques.
Mais diverses sortes de terres argileuses procurent à l’industrie des
ressources non moins utiles : tels sont le véritable kaolin et le hoat-ché
dont les Chinois se servent pour fabriquer leur excëllente porcelaine ; le
petun-sé, qui est, comme on sait , une substance vitrifiable; des argiles
avec lesquelles on fabrique des poteries blanches , des rouges , d’autres
enfin qui, noires d’abord , deviennent blanches au feu; et quoique les
ouvrages faits avec ces argiles soient pour la plupart opaques, il en est
cependant quelques-uns qui ont de la transparence.
On assure qu’on pourroit extraire de la tourbe près de la ville de
Macacu, et même qu’il existe de la houille sur divers points dans l’intérieur
de la province; mais aucune exploitation de ce genre n’a encore
été faite. Il n’en est pas de même du sel marin, qu’on rencontre en quelques
endroits sur les bords du lac Araruama, et qui est pour les habitans
l’objet d’un commerce avantageux.
s. V II.
Fertilité du sol, Productions végétales.
Nous nous occuperons, dans ce paragraphe, de quelques considérations
générales sur la fertilité du sol et ses produits usuels, laissant au laborieux